Thomas d'Aquin

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Thomas d'Aquin par Carlo Crivelli.

Thomas d'Aquin (né vers 1225 à Aquin, près de Naples, en Italie du Sud, mort le 7 mars 1274 à l'abbaye de Fossanova près de Priverno) était un théologien et philosophe italien, membre de l'ordre dominicain. Considéré comme l'un des principaux maîtres de la scolastique et de la théologie catholique, il a été proclamé docteur de l'Église en 1568. Il est aussi appelé le « Docteur Angélique ».

Citations de Thomas d'Aquin[modifier]

Timeo hominem unius libri[modifier]

Timeo hominem unius libri - je crains l’homme d’un seul livre - est une Pensée de saint Thomas d’Aquin. C’est-à-dire celui qui a lu et relu et connait un livre, mais aucun autre, est un homme à redouter[1]. L'homme qui a choisi un livre, qui s’en tient à cette seule opinion, celle de l’auteur, et donc un unique point de vue, en devient « trop exclusif[2]». L'existence de quatre évangiles que l'on peut par endroits recouper ou opposer a pu jouer un rôle dans cette vision de Thomas, qui dans sa Somme Théologique s'efforcera pour chaque question de collationner soigneusement des opinions pouvant sembler contradictoires entre elles de plusieurs ouvrages reconnus et d'en tirer à chaque fois des conclusions.

De l'enseignement[modifier]

En effet, il est plus beau d’éclairer que de briller seulement ; de même est-il plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement..
  • Somme théologique, Thomas d'Aquin, éd. du CERF, 1994, chap. IIème partie de la IIème partie, p. 304


Ses derniers mots[modifier]

Je vous reçois, ô salut de mon âme. C'est par amour de vous que j'ai étudié, veillé des nuits entières et que je me suis épuisé ; c'est vous que j'ai prêché et enseigné. Jamais je n'ai dit un mot contre Vous. Je ne m'attache pas non plus obstinément à mon propre sens ; mais si jamais je me suis mal exprimé sur ce sacrement, je me soumets au jugement de la sainte Église romaine dans l'obéissance de laquelle je meurs.
  • Introduction à la Somme théologique, Marie-Joseph Nicolas, éd. du CERF, 2004, chap. introduction, p. 24


Du gouvernement royal[modifier]

Or chaque homme, par sa nature même, possède innée en lui la lumière de la raison qui dirige ses actes vers sa fin. Et s'il convenait à l'homme de vivre solitaire, comme il en va pour beaucoup d'animaux, cette lumière lui suffirait pour l'orienter vers sa fin ; chacun serait à soi-même son roi, sous le règne suprême de Dieu, en tant que, par le don divin de la raison, il se dirigerait soi-même dans ses actes. Mais la nature de l'homme veut qu'il soit un animal social et politique, vivant en collectivité.
  • Du gouvernement royal, Thomas d'Aquin (trad. Claude Roguet), éd. Librairie du Dauphin, 1931, chap. I, p. 3-4


Prière avant l'étude[modifier]

« Créateur ineffable, qui, des trésors de Votre Sagesse

Avez élu trois hiérarchies d'anges

Et les avez établies dans un ordre admirable au-dessus des Cieux,

Qui avez disposé avec tant de beauté les parties de l'Univers.

Vous que l'on appelle

La Vraie Fontaine de Lumière et de Sagesse

Et le Principe suréminent.

Daignez verser sur les ténèbres de mon intelligence un rayon de Votre Clarté.

Écartez loin de moi la double obscurité où je suis né

Le péché et l'ignorance.

Vous qui rendez éloquente la langue des petits enfants

Façonnez ma parole et versez sur mes lèvres la grâce de votre bénédiction,


Donnez-moi la pénétration de l'intelligence

la faculté de me souvenir

la méthode et la facilité de l'étude

la profondeur de l'interprétation

et une grâce abondante d'expression.


Fortifiez mon étude,

Dirigez-en le cours, parfaites-en l'issue.

Vous qui êtes Vrai Dieu et vrai homme

Et qui vivez dans les siècles des siècles.

Amen »

Citée par plusieurs sources et auteurs, par exemple : Prières devant le Saint Sacrement http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/opuscules/74prieresdesaintthomas.htm#_Toc252473282 [consulté le 21 avril 2013] : Traduction par Denis Sureau (Écrit authentique) Avec l’aimable autorisation de l’Édition de l’Emmanuel Deuxième édition numérique, http://docteurangelique.free.fr, 2010


Les œuvres complètes de saint Thomas d'Aquin

Citation rapportée de Thomas d'Aquin[modifier]

Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain.


Citations sur Thomas d'Aquin[modifier]

Léon XIII[modifier]

Les Pères du concile de Trente voulurent que, au milieu de leur assemblée, avec le livre des divines Écritures et les décrets des pontifes suprêmes, sur l'autel même, la Somme de Thomas d'Aquin fut déposée ouverte, pour pouvoir y puiser des conseils, des raisons, des oracles.
  • Aeterni Patris, 4 août 1879, dans encyclique, Léon XIII.


Jean-Paul II[modifier]

À juste titre, Thomas d'Aquin peut être appelé « apôtre de la vérité ». En effet, l'intuition du Docteur angélique consiste en la certitude qu'il existe une harmonie fondamentale entre la foi et la raison : « Il est donc nécessaire que la raison du croyant ait une connaissance naturelle, vraie et cohérente, des choses créées du monde et de l'homme, qui sont aussi l'objet de la révélation divine ; plus encore, la raison doit être en mesure d'articuler cette connaissance de manière conceptuelle et sous forme d'argumentation.
  • Inter Munera Academiarum, 28 janvier 1999, dans lettre apostolique, Jean-Paul II.


Gilbert Keith Chesterton[modifier]

Quelques grands personnages ont marqué l'histoire : saint Thomas d'Aquin est l'un d'eux. Il est vrai de dire qu'il est un très grand homme qui a réconcilié religion et raison ; ouvert les voies à l'expérimentation scientifique ; rendu aux sens leur dignité de fenêtres de l'âme et à la raison son droit divin à se nourrir de fait ; affirmé que la foi devait s'assimiler à la substantifique moelle de la plus dense et de la plus pragmatique des philosophies païennes. C'est un fait, l'Aquinate livrait bataille en stratège digne de Napoléon pour la vraie lumière et la vraie libéralité, si on le compare avec ses rivaux ou d'ailleurs ceux qui lui succédèrent ou l'évincèrent. Ceux qui, pour diverses raisons, ont cru devoir accepter la Réforme devaient néanmoins faire face a cette évidence que le Scolastique était le vrai réformateur et que les réformateurs protestants n'étaient en comparaison que des réactionnaires.


Il s'était battu pour établir une entente durable entre la philosophie et la science. Il avait réussi comme il avait réussi à déterminer les domaines propres de la foi et de la recherche. Détermination sur laquelle les catholiques s'accordèrent et dont ils ne se départirent jamais sans résultats catastrophiques. Le scientifique poursuivrait librement ses expériences et ses recherches sans prétendre à une connaissance infaillible et irrévocable, qu'il serait contraire à ses principes de revendiquer. L'Église, de son côté, poursuivrait son œuvre d'explication et de définition du donné révélé sans prétendre à le modifier en quoi que ce soit, ce qui serait contraire à ses principes.


Références[modifier]

  1. ce qui peut rappeler l'expression : "Tout ressemble à un clou pour qui ne connaît que le marteau"
  2. Men of Single Book: Fundamentali in islam, christianity and the modern thought, 2010, World Wisdom, inc., lire en lignes

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