« Maximilien de Robespierre » : différence entre les versions

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=== Contre le rapport en faveur d'une nouvelle loi martiale, présenté par Mirabeau et Le Chapelier, le 18 février 1790, {{Date|22|février|1790}} ===
=== Contre le rapport en faveur d'une nouvelle loi martiale, présenté par Mirabeau et Le Chapelier, le 18 février 1790, {{Date|22|février|1790}} ===

{{Citation|Devons-nous déshonorer le patriotisme en l'appelant séditieux et turbulent et honorer l'esclavage par le nom d'amour de l'ordre et de la paix ?...Ne souffrons pas que des soldats armés aillent opprimer de bon citoyens. Ne mettons pas le sort de la révolution entre les mains des chefs militaires.}}
{{Citation|Devons-nous déshonorer le patriotisme en l'appelant séditieux et turbulent et honorer l'esclavage par le nom d'amour de l'ordre et de la paix ?...Ne souffrons pas que des soldats armés aillent opprimer de bon citoyens. Ne mettons pas le sort de la révolution entre les mains des chefs militaires.}}


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=== Sur la libération des détenus par lettre de cachet, 13 mars 1790 ===


=== Discours de Robespierre sur les droits à la liberté du peuple corse, prononcé à la société des Amis de la Constitution, {{Date|26|avril|1790}} ===
* {{citation|citation = L’assemblée sera sans doute étonnée de voir que lorsqu’il est question de la cause de l’innocence on lui parle sans cesse non pas de ces infortunés détenus souvent pour leurs vertus, pour avoir laissé échapper quelques preuves d’énergie et de patriotisme : mais qu’on fixe son attention sur des hommes emprisonnés à la sollicitation des familles. Vous n’avez pas sans doute oublié cette maxime :''Il vaut mieux faire grâce à cent coupables que punir un seul innocent''. Je propose, pour amendement au premier article, que tous ceux qui seront détenus seront mis en liberté le jour même de la publication du présent Décret, et que dans huit jours votre Décret sera publié.


{{citation|citation=Le jour où la Société des Amis de la Constitution reçoit les députés du peuple corse est pour elle un jour de fête . Déjà messiers elle vous avait exprimé ses sentiments quand, pour admettre dans son sein M. Paoli, elle suspendit les règles ordinaires qu'elle s'est prescrites. C'est un hommage qu'elle a rendu à la liberté dans la personne de l'un de ses plus illustres défenseurs.
}}
}}
{{Réf Livre|titre = Oeuvres, tome VI,1789-1790
|auteur= Robespierre
|éditeur= Presses universitaires de France.
|année=1950
|page= 282-283
}}

=== Sur la réception de Paoli, patriote corse, à la société des Amis de la Constitution, 26 avril 1790 ===

* Le jour où la Société des Amis de la Constitution reçoit les députés du peuple corse, est pour elle un jour de fête. Déjà, Messieurs elle vous avait exprimé ses sentiments quand, pour admettre dans son sein M. Paoli, elle suspendit les règles ordinaires qu'elle s'est prescrites. C'est un hommage qu'elle a voulu rendre à la liberté, dans la personne d'un de ses plus illustres défenseurs...
... La liberté ! Nous sommes donc aussi dignes de prononcer ce nom sacré ! Hélas, il fut un temps où nous allions l'opprimer dans un de ses derniers asiles ! mais non ce crime fut celui du despotisme. Le peuple français l'a réparé.

{{Réf Livre|titre= Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802
{{Réf Livre|titre= Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802
|auteur= Florence Gauthier
|auteur= Florence Gauthier
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}}


=== Discours de Robespierre sur le plan de Constitution du Clergé, {{Date|31|mai|1790}} ===
=== Discours de Robespierre sur le plan de constitution du clergé, {{Date|31|mai|1790}} ===


{{citation|citation=Je me bornerai à rappeler en deux mots les maximes évidentes qui justifient le plan du comité. Ce plan ne fait autre chose que consacrer les lois sociales qui établissent les rapports des ministres du culte avec la société. Les prêtres, dans l'ordre social, sont de véritables magistrats destinés au maintien et au service du culte. De ces notions simples dérivent tous les principes.
{{citation|citation=Je me bornerai à rappeler en deux mots les maximes évidentes qui justifient le plan du comité. Ce plan ne fait autre chose que consacrer les lois sociales qui établissent les rapports des ministres du culte avec la société. Les prêtres, dans l'ordre social, sont de véritables magistrats destinés au maintien et au service du culte. De ces notions simples dérivent tous les principes.
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=== Contre la motion de Mirabeau de déclarer le prince de Condé traître à la patrie, {{Date|28|juillet|1790}} ===
=== Contre la motion de Mirabeau de déclarer le prince de Condé traître à la patrie, {{Date|28|juillet|1790}} ===


{{citation|S’il fallait un exemple exclusif, faudrait-il tomber sur un homme qui, attaché par toutes les relations possibles aux abus en tout genre, n’a pas goûté nos principes? Pourquoi jeter sur un ci-devant Prince, plutôt que sur d’autres plus coupables, puisqu’ils ont des raisons de s’attacher à la Constitution, puisque par leur état ils doivent accélérer le cours de la Révolution?}}
{{citation|S'il fallait un exemple exclusif, faudrait-il tomber sur un homme qui, attaché par toutes les relations possibles aux abus en tout genre, n'a pas goûté nos principes ? Pourquoi jeter sur un ci-devant Prince, plutôt que sur d'autres plus coupables, puisqu'ils ont des raisons de s'attacher à la Constitution, puisque par leur état ils doivent accélérer le cours de la Révolution ?}}


{{Réf Livre|titre= Robespierre
{{Réf Livre|titre= Robespierre
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=== Discours de Robespierre sur les droits du peuple avignonnais, 18 novembre 1790 ===
=== Discours de Robespierre sur les droits du peuple avignonnais, {{Date|18|novembre|1790}} ===


{{citation|citation=Qui n'a pas été indigné d'entendre sans cesse réclamer les droits, la propriété du pape ? Juste ciel ! les peuples, la propriété d'un homme ! Et c'est dans la tribune de l'Assemblée nationale de France que ce blasphème a été prononcé.
{{citation|citation=Qui n'a pas été indigné d'entendre sans cesse réclamer les droits, la propriété du pape ? Juste ciel ! les peuples, la propriété d'un homme ! Et c'est dans la tribune de l'Assemblée nationale de France que ce blasphème a été prononcé.
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=== Discours de Robespierre sur l'organisation des gardes nationales limitée aux citoyens actifs, prononcé au club des Jacobins, {{Date|5|décembre|1790}} ===
{{citation|La cause d'Avignon est celle de l'univers.}}


{{citation|citation=Quoique vous puissiez faire, les gardes nationales ne seront jamais ce qu'elles doivent être, si elles sont une classe de citoyens, une portion quelconque de la nation, quelque considérable que vous la supposiez.
{{Réf Livre|titre= Robespierre
Les gardes nationales ne peuvent être que la nation entière armée pour défendre, au besoin ses droits ; il faut que tous les citoyens en âge de porter les armes y soient admis sans aucune distinction. Sans cela loin d'être les appuis de la liberté, elles en seront le fléau nécessaire.
|auteur=Hervé Leuwers
|éditeur=Fayard
|année=2014
|page=166
|tome=
}}

{{citation|citation=La souveraineté réside également dans tous les citoyens qu forment l'association politique. Une partie d'entre eux ne peut en dépouiller l'autre, une partie ne peut retrancher l'autre de la société pour la soumettre à un pouvoir étranger. La nation provençale n'aurait pu céder les Avignonnais au pape. La reine Jeanne le pouvait-elle, contre les réclamations mêmes de la nation provençale ? Non ; les Avignonnais sont donc toujours restés de droit une portion intégrante de la Provence, et par conséquent de la nation française à laquelle la Provence a été incorporée.}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre, Ecrits
|auteur= Claude Mazauric
|éditeur= Messidor
|année=1989
|page= 89
|tome=
}}

=== Discours de Robespierre sur l'organisation des gardes nationales limitée aux citoyens actifs, prononcé au club des Jacobin, 5 décembre 1790 ===

{{citation|citation=Quoique vous puissiez faire, les gardes nationales ne seront jamais ce qu'elles doivent être, si elles sont une classe de citoyens, une portion quelconque de la nation, quelque considérable que vous la supposiez. Les gardes nationales ne peuvent être que la nation entière armée pour défendre, au besoin ses droits ; il faut que tous les citoyens en âge de porter les armes y soient admis sans aucune distinction. Sans cela loin d'être les appuis de la liberté, elles en seront le fléau nécessaire.
}}
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
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|année=1992
|année=1992
|page= 129
|page= 129
}}


=== Réponse de Robespierre, aux remerciements de la municipalité d'Avignon et à l'offre d'adhésion du club d'Avignon, prononcée au club des Jacobins, {{Date|3|janvier|1791}} ===

{{Citation|Votre suffrage est à mes yeux le prix le plus flatteur de mon attachement à votre cause et à celle de l'humanité ;(...) en défendant les Avignonnais, c'est la justice, c'est la liberté, c'est ma patrie, c'est moi-même que j'ai défendu.}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Hervé Leuwers
|éditeur= Fayard
|année= 2014
|page= 166-167
}}
}}


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=== Discours de Robespierre contre la loi censitaire sur l'organisation des jurys, prononcé au club des Jacobins, {{Date|20|janvier|1791}} ===
=== Discours de Robespierre contre la loi censitaire sur l'organisation des jurys, prononcé au club des Jacobins, {{Date|20|janvier|1791}} ===


{{Citation|Attachons-nous donc au bonheur de la chose au principe de toute bonne constitution judiciaire et de l'institution des jurés.
{{citation|citation=<poem>Attachons-nous donc au bonheur de la chose au principe de toute bonne constitution judiciaire et de l'institution des jurés.


Son caractère essentiel c'est que les citoyens soient jugés par leurs pairs : que les citoyens soient jugés avec plus de justice et d'impartialité ; que leurs droits soient à l'abri des coups du despotisme judiciaire. Comparons d'abord avec ces principes le système des comités. C'est pour avoir de véritables jurés que je vais vous prouver qu'ils ne nous en présentent que le masque et le fantôme.
Son caractère essentiel c'est que les citoyens soient jugés par leurs pairs : que les citoyens soient jugés avec plus de justice et d'impartialité ; que leurs droits soient à l'abri des coups du despotisme judiciaire. Comparons d'abord avec ces principes le système des comités. C'est pour avoir de véritables jurés que je vais vous prouver qu'ils ne nous en présentent que le masque et le fantôme.

Dans l'étendue d'un département, deux cents citoyens seront pris, seulement, parmi ceux qui paient la contribution exigée pour être éligibles aux places administratives. Ces deux cents éligibles seront choisis par le procureur-général syndic de l'administration du département ; sur ces deux-cents, douze seront tirés au sort ; ce sont ces douze qui, sous le titre de jurés de jugement, décideront si le crime a été commis, si l'accusé est coupable.}}


Dans l'étendue d'un département, deux cents citoyens seront pris, seulement, parmi ceux qui paient la contribution exigée pour être éligibles aux places administratives. Ces deux cents éligibles seront choisis par le procureur-général syndic de l'administration du département ; sur ces deux-cents, douze seront tirés au sort ; ce sont ces douze qui, sous le titre de jurés de jugement, décideront si le crime a été commis, si l'accusé est coupable.
</poem>
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
|auteur=Claude Mazauric
|auteur=Claude Mazauric
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}}


=== A la Constituante intervention contre le délit de fuite des innocents emprisonnés, demandé et retiré par Adrien Duport, {{Date|5|février|1791}} ===
=== Discours de Robespierre contre le droit censitaire de pétition prononcé à l'assemblée constituante, {{Date|9|mai|1791}} ===


{{Citation|Eh messieurs, le droit de pétition ne devrait-il pas être assuré d'une manière particulière aux citoyens non actifs ? Plus un homme est faible et malheureux, plus il a de besoin, plus les prières lui sont nécessaires. Eh ! vous refuseriez d'accueillir les pétitions qui vous seraient présentées par la classe la plus pauvre des citoyens !
{{Citation|Punir l'innocence malheureuse au moment où l'on avoue qu'elle a été injustement persécutée ! Quelle doctrine ! Quelle morale !}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Hervé Leuwers
|éditeur=Fayard
|année=2014
|page=174
}}
}}


=== A la Constituante dénonciation du projet censitaire d'entrée, dans la garde nationale, des seuls citoyens actifs, {{Date|27|avril|1791}} ===
{{Citation|Il fait de la garde nationale une classe de citoyens qui doit tôt ou tard devenir le jouet et l'instrument du despotisme royal.
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Hervé Leuwers
|éditeur=Fayard
|année=2014
|page=177
}}

=== Discours de Robespierre contre le droit censitaire de pétition, prononcé à l’Assemblée constituante, {{Date|9|mai|1791}} ===

{{Citation|Eh messieurs, le droit de pétition ne devrait-il pas être assuré d’une manière particulière aux citoyens non actifs? Plus un homme est faible et malheureux, plus il a de besoin, plus les prières lui sont nécessaires. Eh! vous refuseriez d’accueillir les pétitions qui vous seraient présentées par la classe la plus pauvre des citoyens!}}


{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
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}}


=== Discours de Robespierre sur la liberté de la presse, prononcé au club des jacobins, {{Date|9|mai|1791}} ===
===Intervention à l'Assemblée constituante en faveur les droits des hommes de couleur libres,{{date|12|mai|1791}}===


{{citation|citation=Vous avez donné la qualité de citoyen actif à tout homme qui paie la contribution de trois journées de travail ; et comme la couleur n'y fait rien, tous les gens de couleur qui paient trois journées de travail sont par ce décret reconnus citoyens actifs.
{{citation|citation=Le droit de communiquer ses pensées par la parole, par l’écriture, ou par l’impression ne peut être gêné ni limité en aucune manière : voilà les termes de la loi que les Etats-Unis d’Amérique ont faite sur la liberté de la presse et j’avoue que je suis bien aise de pouvoir présenter mon opinion sous de pareils auspices, à ceux qui auraient été tentés de la trouver extraordinaire ou exagérée.
La liberté de la presse doit être entière et indéfinie, ou elle n’existe pas. Je ne vois que deux moyens de la modifier. L’un d’en assujettir l‘usage à de certaines restrictions et à de certaines formalités l’autre d’en réprimer l’abus par des lois pénales ; l’un et l’autre de ces deux objets exige la plus sérieuse attention.}}
{{Réf Livre|titre=Œuvres
|auteur=Maximilien de Robespierre
|éditeur=Presses universitaires de France
|année=1958
|page=321
|tome=VII : Discours (2{{e}} partie) janvier-septembre 1791
}}
}}

===Intervention à l'Assemblée constituante en faveur des droits des hommes de couleur libres,{{date|12|mai|1791}}===

{{citation|citation=Vous avez donné la qualité de citoyen actif à tout homme qui paie la contribution de trois journées de travail ; et comme la couleur n'y fait rien, tous les gens de couleur qui paient trois journées de travail sont par ce décret reconnus citoyens actifs.}}
{{Réf Livre|titre= Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802
{{Réf Livre|titre= Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802
|auteur= Florence Gauthier
|auteur= Florence Gauthier
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=== Intervention à l'Assemblée constituante sur la constitutionnalisation du statu quo colonial, proposé par {{w|Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry|Moreau de Saint-Méry}}, comme de l'esclavage seul, défendu par {{w|Bertrand Barère|Barère}}, {{date|13|mai|1791}} ===
=== Intervention à l'Assemblée constituante sur la constitutionnalisation du statu quo colonial, proposé par {{w|Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry|Moreau de Saint-Méry}}, comme de l'esclavage seul, défendu par {{w|Bertrand Barère|Barère}}, {{date|13|mai|1791}} ===


{{citation|citation= C'est un grand intérêt que la conservation de vos colonies ; mais cet intérêt même est relatif à votre Constitution ; et l'intérêt suprême de la nation et des colonies elles-mêmes est que vous conserviez votre liberté et que vous ne renversiez pas de vos propres mains les bases de cette liberté. Eh ! périssent vos colonies, si vous les conservez à ce prix. Oui, s'il fallait ou perdre vos colonies, ou leur sacrifier votre bonheur, votre gloire, votre liberté, je le répète : périssent vos colonies !}}
{{citation|citation= C'est un grand intérêt que la conservation de vos colonies ; mais cet intérêt même est relatif à votre Constitution ; et l'intérêt suprême de la nation et des colonies elles-mêmes est que vous conserviez votre liberté et que vous ne renversiez pas de vos propres mains les bases de cette liberté. Eh ! périssent vos colonies, si vous les conservez à ce prix. Oui, s'il fallait ou perdre vos colonies, ou leur sacrifier votre bonheur, votre gloire, votre liberté, je le répète : périssent vos colonies !
}}
{{Réf Livre|titre=Journal des États généraux
{{Réf Livre|titre=Journal des États généraux
|auteur=M. Le Hodey
|auteur=M. Le Hodey
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=== Discours de Robespierre contre la constitutionnalisation du statu quo colonial et de l'esclavage, prononcé au club des Jacobins, {{Date|13|mai|1791}} ===
=== Discours de Robespierre contre la constitutionnalisation du statu quo colonial et de l'esclavage, prononcé au club des Jacobins, {{Date|13|mai|1791}} ===


{{citation|citation=On vous parle de l'initiative : est-ce donc un sénat aristocratique de colons que nous avons à consulter ? est-ce un cabinet ministériel ami de l'esclavage ? Non c'est l'intérêt suprême de la nation, celui des représentants d'un peuple dont la toute puissance n'est que l'opinion et les principes.}}
{{citation|citation=On vous parle de l'initiative : est-ce donc un sénat aristocratique de colons que nous avons à consulter ? est-ce un cabinet ministériel ami de l'esclavage ? non c'est l'intérêt suprême de la nation, celui des représentants d'un peuple dont la toute puissance n'est que l'opinion et les principes.
}}
{{Réf Livre|titre=Œuvres
{{Réf Livre|titre=Œuvres
|auteur=Maximilien de Robespierre
|auteur=Maximilien de Robespierre
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}}
}}


=== Contre l'amendement Rewbell excluant les hommes des couleur libres qui ne sont pas nés de père et mère libres,{{date|15|mai|1791}} ===
=== Contre l'amendement Rewbell excluant les hommes des couleur libres qui ne sont pas nés de père et mère libres,{{date|15|mai|1791}} ===


{{citation|citation=Je sens que je suis ici pour défendre les droits des hommes de couleur en Amérique, dans toute leur étendue ; qu'il ne m'est pas permis, que je ne puis pas sans m'exposer à un remords cruel, sacrifier une partie de ces hommes-là à une portion de ces mêmes hommes.
{{citation|citation=Je sens que je suis ici pour défendre les droits des hommes de couleur en Amérique, dans toute leur étendue ; qu'il ne m'est pas permis, que je ne puis pas sans m'exposer à un remords cruel, sacrifier une partie de ces hommes-là à une portion de ces mêmes hommes.
Or je reconnais les mêmes droits à tous les hommes libres de quelque père qu'ils soient nés, et je conclus qu'il faut admettre le principe dans son entier. Je crois que chaque membre de cette assemblée s'aperçoit qu'il en a déjà trop fait en consacrant constitutionnellement l'esclavage sur les colonies.}}
Or je reconnais les mêmes droits à tous les hommes libres de quelque père qu'ils soient nés, et je conclus qu'il faut admettre le principe dans son entier. Je crois que chaque membre de cette assemblée s'aperçoit qu'il en a déjà trop fait en consacrant constitutionnellement l'esclavage sur les colonies.
}}
{{Réf Livre|titre=Toussaint Louverture ; la Révolution française et le problème colonial
{{Réf Livre|titre=Toussaint Louverture ; la Révolution française et le problème colonial
|auteur=Aimé Césaire
|auteur=Aimé Césaire
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=== Pour la non-réélection des députés, {{date|16|mai|1791}} ===
=== Pour la non-réélection des députés, {{date|16|mai|1791}} ===


{{citation|citation=Pour nous hors de l'assemblée législative, nous servirons mieux notre pays qu'en restant dans son sein. Nous éclairerons ceux de nos concitoyens qui ont besoin de lumières, nous propagerons partout l'esprit public, l'amour de la paix, de l'ordre, des lois et de la liberté.}}
{{citation|citation=Pour nous hors de l'assemblée législative, nous servirons mieux notre pays qu'en restant dans son sein. Nous éclairerons ceux de nos concitoyens qui ont besoin de lumières, nous propagerons partout l'esprit public, l'amour de la paix, de l'ordre, des lois et de la liberté.
}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Jean Massin
|auteur= Jean Massin
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=== Pour la non-rééligibilité des députés, {{date|18|mai|1791}} ===
=== Pour la non-rééligibilité des députés, {{date|18|mai|1791}} ===


{{citation|citation=Ce qui me paraît évident c'est que s'opposer à la réélection est le véritable moyen de s'opposer de bien composer la législature.}}
{{citation|citation=Ce qui me paraît évident c'est que s'opposer à la réélection est le véritable moyen de s'opposer de bien composer la législature.
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
|auteur=Claude Mazauric
|auteur=Claude Mazauric
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=== Sur la peine de mort, {{date|30|mai|1791}} ===
=== Sur la peine de mort, {{date|30|mai|1791}} ===


{{citation|citation=Gardez-vous bien de confondre l'efficacité des peines avec l'excès de la sévérité ; l'une est absolument opposée à l'autre.}}
{{citation|citation=Gardez-vous bien de confondre l'efficacité des peines avec l'excès de la sévérité ; l'une est absolument opposée à l'autre.
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
|auteur=Claude Mazauric
|auteur=Claude Mazauric
Ligne 368 : Ligne 301 :
|page=148
|page=148
}}
}}
{{citation|citation=Il faut croire que le peuple doux, sensible, généreux, qui habite la France et dont toutes les vertus vont être développées par le régime de la liberté traitera avec humanité les coupables, et convenir que l'expérience la sagesse vous permettent de consacrer les principes sur lesquels s'appuie la motion que je fais que la peine de mort soit abolie.

}}
{{citation|citation=Il faut croire que le peuple doux, sensible, généreux, qui habite la France et dont toutes les vertus vont être développées par le régime de la liberté traitera avec humanité les coupables, et convenir que l'expérience la sagesse vous permettent de consacrer les principes sur lesquels s'appuie la motion que je fais que la peine de mort soit abolie.}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
|auteur=Claude Mazauric
|auteur=Claude Mazauric
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=== Discours sur l'état actuel de l'armée, {{date|10|juin|1791}} ===
=== Discours sur l'état actuel de l'armée, {{date|10|juin|1791}} ===


{{citation|Vous voulez dites-vous, prendre des mesures pour assurer le maintien de votre constitution. N'est-il pas trop ridicule de mettre au nombre de ces mesures, celles de confier vos troupes aux ennemis de la constitution? Les despotes en agissent-ils ainsi? Confient-ils à des gens dont il ne sont pas sûrs, la garde de leurs places, la défense de leurs frontières… Je le dis avec franchise, peut-être même avec rudesse; quiconque ne veut pas, ne conseille pas le licenciement, est un traître.}}
Vous voulez dites-vous, prendre des mesures pour assurer le maintien de votre constitution. N'est-il pas trop ridicule de mettre au nombre de ces mesures, celles de confier vos troupes aux ennemis de la constitution ? Les despotes en agissent-ils ainsi ? Confient-ils à des gens dont il ne sont pas sûrs, la garde de leurs places, la défense de leurs frontières ...Je le dis avec franchise, peut-être même avec rudesse ; quiconque ne veut pas, ne conseille pas le licenciement, est un traître.


{{Réf Article|titre= Robespierre et la guerre, une question posée dès 1789 ?
{{Réf Article|titre= Robespierre et la guerre, une question posée dès 1789 ?
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=== Sur la liberté de la presse, {{date|22|août|1791}} ===
=== Sur la liberté de la presse, {{date|22|août|1791}} ===


{{citation|citation=Est-il vrai que la liberté de la presse consiste uniquement dans la suppression de la censure et de toutes les entraves qui peuvent arrêter l’essor de la liberté ? Je ne le pense pas et vous ne le penserez pas non plus. La liberté de la presse n’existe pas dès lors que l’auteur d’un écrit peut être exposé à des poursuites arbitraires; et ici il faut saisir une différence bien essentielle entre les actes criminels et ce qu’on a appelé les délits de presse.
{{citation|citation=Est-il vrai que la liberté de la presse consiste uniquement dans la suppression de la censure et de toutes les entraves qui peuvent arrêter l'essor de la liberté ? Je ne le pense pas et vous ne le penserez pas non plus. La liberté de la presse n'existe pas dès lors que l'auteur d'un écrit peut être exposé à des poursuites arbitraires ; et ici il faut saisir une différence bien essentielle entre les actes criminels et ce qu'on a appelé les délits de presse.
}}
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
{{Réf Livre|titre=Robespierre, écrits
|auteur=Claude Mazauric
|auteur=Claude Mazauric
|éditeur= Messidor/Éditions sociales
|éditeur=Paris, Messidor/Éditions sociales
|année=1989
|année=1989
|page=105
|page=105
}}
}}


=== Contre le droit de grâce accordé au roi, {{date|3|septembre|1791}} ===
=== Sur les menaces de révocation des droits politiques des hommes de couleur du décret du 15 mai 1791 par Antoine Barnave, Alexandre et Charles Lameth, {{date|5|septembre|1791}} ===

{{citation|citation=Il est inutile de remettre au roi le droit de tempérer les jugements ; il est visible que ce n'est que pour qu'il pardonne à des favoris, à des criminels réellement que l'on veut donner au roi le droit de faire grâce.
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année=2011
|page=94
}}

=== Sur les menaces de révocation par Antoine Barnave, Alexandre et Charles Lameth, des droits politiques d'une partie des hommes de couleur libres, reconnus par l'assemblée constituante, le 15 mai 1791, {{date|5|septembre|1791}} ===


{{citation|Les traîtres à la patrie sont ceux qui cherchent à vous faire révoquer votre décret ; et si pour avoir le droit de se faire entendre dans cette assemblée, il faut attaquer les individus, je vous déclare, moi, que j'attaque personnellement M. Barnave et MM. Lameth.}}
{{citation|Les traîtres à la patrie sont ceux qui cherchent à vous faire révoquer votre décret ; et si pour avoir le droit de se faire entendre dans cette assemblée, il faut attaquer les individus, je vous déclare, moi, que j'attaque personnellement M. Barnave et MM. Lameth.}}
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{{citation|citation=Rappelez-vous toutes ces délibérations où, après avoir remporté l'avantage auquel on semblait d'abord borner tous les vœux, on s'en faisait un titre pour en obtenir de nouveaux ; où vous conduisant toujours de récits en récits, d'épisodes en épisodes, de terreurs en terreurs, on gagnait toujours quelque chose sur vos principes et sur l'intérêt national, jusqu'à ce qu'enfin échouant contre un écueil, on s'est bien promis de réparer son naufrage.
{{citation|citation=Rappelez-vous toutes ces délibérations où, après avoir remporté l'avantage auquel on semblait d'abord borner tous les voeux, on s'en faisait un titre pour en obtenir de nouveaux ; où vous conduisant toujours de récits en récits, d'épisodes en épisodes, de terreurs en terreurs, on gagnait toujours quelque chose sur vos principes et sur l'intérêt national, jusqu'à ce qu'enfin échouant contre un écueil, on s'est bien promis de réparer son naufrage.
}}
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{{Réf Livre|titre=Toussaint-Louverture. La Révolution française et le problème colonial
{{Réf Livre|titre=Toussaint-Louverture. La Révolution française et le problème colonial
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|page=138-139
|page=138-139
}}
}}




{{citation|citation=Mais moi dont la liberté sera l'idole, moi qui ne connaît ni bonheur, ni prospérité, ni moralité pour les hommes sans liberté, ni pour les nations sans les libertés ; je déclare que j’abhorre de pareils systèmes et que je réclame votre justice, l'humanité, la justice et l'intérêt national en faveur des homme libres de couleur.
{{citation|citation=Mais moi dont la liberté sera l'idole, moi qui ne connaît ni bonheur, ni prospérité, ni moralité pour les hommes sans liberté, ni pour les nations sans les libertés ; je déclare que j’abhorre de pareils systèmes et que je réclame votre justice, l'humanité, la justice et l'intérêt national en faveur des homme libres de couleur.
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}}
}}


=== Contre la tentative de l'assemblée de révoquer les droits des sociétés à l'affiliation, {{date|29|septembre|1791}} ===
=== Contre la tentative de l'assemblée de révoquer les droits des sociétés à l'affiliation {{date|29|septembre|1791}} ===


{{Citation|Comment et de quel front enverrez-vous dans les départements une instruction par laquelle vous prétendez persuader aux citoyens qu'il n'est pas permis aux sociétés aux société des Amis de la Constitution, d'avoir des correspondances , d'avoir des affiliations ? Qu'y a-t-il donc d'inconstitutionnel dans une affiliation ? L'affiliation n'est autre chose que la relation d'une société légitime avec une autre société légitime, par laquelle elles conviennent de correspondre entre elles sur les objets de l'intérêt public.
{{Citation|Comment et de quel front enverrez-vous dans les départements une instruction par laquelle vous prétendez persuader aux citoyens qu'il n'est pas permis aux sociétés aux société des Amis de la Constitution, d'avoir des correspondances , d'avoir des affiliations ? Qu'y a-t-il donc d'inconstitutionnel dans une affiliation ? L'affiliation n'est autre chose que la relation d'une société légitime avec une autre société légitime, par laquelle elles conviennent de correspondre entre elles sur les objets de l'intérêt public.
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}}
}}


=== Premier discours sur la guerre, {{date|18|décembre|1791}} ===

=== Réaction négative à la lecture au club des Jacobins d'un ouvrage athée de l'écrivain, Charles Palissot, {{date|29| novembre|1791}} ===

{{Citation|Il ne faut pas heurter de front les préjugés religieux que le peuple adore, il faut que le temps mûrisse ce peuple, et le mette insensiblement au dessus-des préjugés.}}
{{Réf Livre|titre=Maximilien de Robespierre
|auteur=Gérard Walter
|éditeur=Gallimard
|année=1989|année d'origine=1961
|tome=
|page=226
}}

=== Au club des jacobins, intervention contre la guerre, piège tendu par les ministres bellicistes, {{date|11|décembre|1791}} ===
{{Citation|
Le parti le plus dangereux est de déclarer la guerre (...) On portera toutes les forces nationales dans un coin de l'Allemagne où les troupes françaises n'auront point de communications avec les citoyens.
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=105
}}

=== Au club des jacobins, intervention contre le piège de la guerre et contre des attaques ministérielles, {{date|12|décembre|1791}}===
{{Citation|
C'est la guerre de tous les ennemis de la Constitution française contre la Révolution française (...) Quelle que soit la manière de penser de quelques ministres, je ne reconnais à aucun d'entre eux le droit de m'enlever ma liberté et je leur donne la permission illimitée de me calomnier autant qu'ils le trouveront convenable à leur intérêt.
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=105-106
}}

=== Premier grand discours sur la guerre, {{date|18|décembre|1791}} ===


{{citation|citation=La guerre est toujours le premier vœu d'un gouvernement puissant qui veut devenir plus puissant encore.
{{citation|citation=La guerre est toujours le premier vœu d'un gouvernement puissant qui veut devenir plus puissant encore.
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{{citation|citation=Dans des États constitués, comme presque tous les pays d'Europe, il y a trois puissances : le monarque, les aristocrates et le peuple ou plutôt le peuple est nul. S'il arrive une révolution dans ces pays, elle ne peut être que graduelle, elle commence par les nobles, par le clergé, par les riches, et le peuple les soutient lorsque son intérêt s'accorde avec le leur pour résister à la puissance dominante qui est celle du monarque.}}
{{citation|citation=Dans des États constitués, comme presque tous les pays d'Europe, il y a trois puissances : le monarque, les aristocrates et le peuple ou plutôt le peuple est nul. S'il arrive une révolution dans ces pays, elle ne peut être que graduelle, elle commence par les nobles, par le clergé, par les riches, et le peuple les soutient lorsque son intérêt s'accorde avec le leur pour résister à la puissance dominante qui est celle du monarque.
}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre textes choisis
{{Réf Livre|titre=Robespierre textes choisis
|auteur=Jean Poperen
|auteur=Jean Poperen
Ligne 585 : Ligne 475 :
|page=64
|page=64
|tome=2
|tome=2
}}

=== Suite du deuxième discours sur la guerre, {{date|11|janvier|1792}} ===

{{Citation|Citoyens, qui les premiers signalâtes votre courage devant les murs de la Bastille, venez la liberté vous appelle aux premiers rangs. Hélas on ne vous trouve nulle part ; la misère, la persécution, la gaine de nos despotes nouveaux vous a dispersés !(...) Vous ne viendrez pas non plus avec nous, citoyens infortunés et vertueux qui, dans tant de provinces, avez succombé sous les coups du fanatisme, de l'aristocratie et de la perfidie.

Mais quoi voilà tous les orateurs de la guerre qui m'arrêtent ; voilà M. Brissot qui me dit qu'il faut que M. le comte de Narbonne conduise toute cette affaire ; qu'il faut marcher sous les ordres de M. le marquis de La Fayette.
}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=112
|tome=
}}
}}


=== Troisième discours sur la guerre, {{date|25|janvier|1792}} ===
=== Troisième discours sur la guerre, {{date|25|janvier|1792}} ===


{{citation|citation=Ah que je crains dans une révolution odieuse à la Cour, dans une révolution faite contre la Cour, les victoires des généraux choisis par la Cour ! Quel ascendant ils acquièrent sur l'armée qui a partagé leurs succès et qui attache sa gloire à celle de ses chefs. Quel ascendant ils acquièrent sur la nation, dont toutes les idées ont été tournées vers les exploits guerriers et dont le besoin paraît encore de se faire des idoles !
{{citation|citation=Ah que je crains dans une révolution odieuse à la Cour, dans une révolution faite contre la Cour,les victoires des généraux choisis par la Cour ! Quel ascendant ils acquièrent sur l'armée qui a partagé leurs succès et qui attache sa gloire à celle de ses chefs. Quel ascendant ils acquièrent sur la nation, dont toutes les idées ont été tournées vers les exploits guerriers et dont le besoin paraît encore de se faire des idoles !
}}
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre textes choisis
{{Réf Livre|titre=Robespierre textes choisis
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=== Discours sur les moyens de sauver l'État et la liberté, {{date|10|février|1792}} ===
=== Discours sur les moyens de sauver l'État et la liberté, {{date|10|février|1792}} ===


{{citation|citation=J’ai toujours pensé qu’il avait manqué deux choses à notre révolution: des écrivains profonds aussi nombreux que ceux que le ministère soudoie, et des hommes riches, assez amis de la liberté pour consacrer une partie de leur fortune à la propagation des lumières et de l’esprit public...
{{citation|citation=J'ai toujours pensé qu'il avait manqué deux choses à notre révolution : des écrivains profonds aussi nombreux que ceux que le ministère soudoie, et des hommes riches, assez amis de la liberté pour consacrer une partie de leur fortune à la propagation des lumières et de l'esprit public.
}}
}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
{{Réf Livre|titre= Robespierre
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}}
}}



=== Commentaire sur la nomination le 15 mars 1792 du général Dumouriez au ministère des affaires étrangères, invité au club des Jacobins, {{date|19|mars|1792}} ===

{{citation|Je déclare à M. Dumouriez qu'il ne trouvera aucun ennemi parmi les membres de cette société mais bien des appuis et des défenseurs aussi longtemps que par des preuves éclatantes de patriotisme et surtout par des services réels rendus au peuple et à la patrie, il prouvera comme il l'a annoncé par des pronostics heureux qu'il était le frère des bons citoyens et le défenseur zélé du peuple.}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard-Folio
|année=2011
|page=124
|tome=
}}


=== Invocation de la Providence dans son dernier discours jacobin contre la guerre, {{date|26|mars|1792}} ===
=== Invocation de la Providence dans son dernier discours jacobin contre la guerre, {{date|26|mars|1792}} ===
Ligne 646 : Ligne 510 :
|année=1988
|année=1988
|page=99
|page=99
|tome=
}}

=== Intervention en l'honneur des gardes françaises et des soldats de Chateauvieux, libérés le 9 avril 1792, objets d'une fête le 15, {{date|17|avril|1792}} ===

{{citation|Le 15 avril l'an IV de la liberté, la pauvreté et le peuple triomphèrent avec les gardes françaises, les soldats de Château-Vieux (sic) et tous les bons citoyens persécutés pour la cause de la révolution.}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Hervé Leuwers
|éditeur=Fayard
|année=2014
|page=207
|tome=
|tome=
}}
}}
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=== Défense de Robespierre, prononcée à la Société des Amis de la Constitution en réponse aux deux discours de Brissot et Guadet, {{date|27|avril|1792}} ===
=== Défense de Robespierre, prononcée à la Société des Amis de la Constitution en réponse aux deux discours de Brissot et Guadet, {{date|27|avril|1792}} ===


{{Citation|citation=Gardez-vous de penser que les destinées du peuple soient attachées à quelques hommes; gardez-vous de redouter le choc des opinions, et les orages des discussions politiques, qui ne sont que les douleurs de l’enfantement de la liberté.
{{Citation|citation=Gardez-vous de penser que les destinées du peuple soient attachées à quelques hommes ; gardez-vous de redouter le choc des opinions, et les orages des discussions politiques, qui ne sont que les douleurs de l'enfantement de la liberté.
}}
}}
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre, avec une notice historique, des notes et des commentaires
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre, avec une notice historique, des notes et des commentaires
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|page=279
|page=279
|tome=3
|tome=3
}}

=== Réaction à la Société des Amis de la Constitution à une lettre du général Lafayette, envoyée à l'assemblée législative, {{date|18|juin|1792}} ===

{{Citation|Le crime dont Lafayette vient de se rendre coupable doit lui attirer l'animadversion de tous les citoyens. Quiconque connaît la joie des aristocrates, quiconque a entendu la lecture de la lettre, quiconque en a pris la lecture, sait qu'elle renferme le plus grand des attentats ; que Lafayette ose y menacer l'assemblée nationale (...)il est certain qu'il parle en maître (...) il est certain en un mot que ce général rebelle parle le langage de Léopold.}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année=2011
|page=127
}}

=== Attaque à la Convention contre les Girondins, {{date|28|octobre|1792}} ===

{{Citation|... vous les voyez former un parti mitoyen entre l'aristocratie rebelle et le peuple ou les francs républicains... ils sont les honnêtes gens, les gens comme il faut de la république ; nous sommes les sans-culottes et la canaille.}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année=2011
|page=148
}}
}}


Ligne 728 : Ligne 561 :
|page=393
|page=393
|tome=14
|tome=14
}}
{{Choisie citation du jour
|puce=*
|année=2016
|mois=octobre
|jour=31
|commentaire=
}}
}}


Ligne 790 : Ligne 616 :
|tome=2 ''(août 1792-juillet 1793)''
|tome=2 ''(août 1792-juillet 1793)''
|page=80
|page=80
}}

=== Réponse à un article de Condorcet (''Chronique de Paris'', 8 novembre 1792 "Robespierre n'est qu'un prêtre...") formulée au club des jacobins, le 12 décembre 1792 ===

{{citation|citation= "Pour apprendre au public à distinguer les écrits empoisonnés, je demande que tous les jours on donne lecture des deux plus mauvais journaux que je connaisse :'' Le Patriote Français'' et ''la Chronique de Paris''. Et surtout de l'article de l'Assemblée nationale rédigé par M. Condorcet. Je ne connais rien de plus mauvais et de plus perfide."
}}
{{Réf Livre|titre= Condorcet (1743-1794), Un intellectuel en poltique
|auteur= Elisabeth Badinter, Robert Badinter
|éditeur= Fayard
|année=1989|année d'origine=1989
|page=515
}}
}}


Ligne 821 : Ligne 636 :
}}
}}



=== Nouvelle attaque contre la procédure girondine d'appel au peuple prononcée au club des Jacobins, {{date|2|janvier|1793}} ===
{{Citation|Je dis que les Vergniaud, que les Brissot, que les Gensonné, que les Guadet et tous les coquins de cette espèce n'appellent point au peuple, mais à tous les aristocrates, à tous les feuillants, qu'ils rallient sous leurs bannières.
}}
{{Réf Livre|titre= Robespierrre
|auteur= Joel Schmidt
|éditeur=Folio
|année=2011
|page=163
|tome=
}}


=== Vote motivé à la Convention nationale sur la peine encourue par {{w|Louis XVI de France|Louis XVI}} à l'occasion de son {{w|procès de Louis XVI|procès}}, {{Date|16|janvier|1793}} ===
=== Vote motivé à la Convention nationale sur la peine encourue par {{w|Louis XVI de France|Louis XVI}} à l'occasion de son {{w|procès de Louis XVI|procès}}, {{Date|16|janvier|1793}} ===
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}}
}}



=== Face à une émeute parisienne soutenue par les Enragés, {{Date|25|février|1793}}===

{{citation|citation=Je ne dis pas que le peuple soit coupable, je ne dis pas que ses actes soient un attentat ; mais quand le peuple se lève, ne doit-il pas avoir un but digne de lui, mais de chétives marchandises doivent-ils l'occuper ?
}}
{{Réf Livre|titre=La Révolution française
|auteur=François Furet, Denis Richet
|éditeur=Fayard
|année=1973
|page=194
}}


=== Contre le comité de défense générale en en particulier contre Brissot, {{date|3|avril|1793}} ===
=== Contre le comité de défense générale en en particulier contre Brissot, {{date|3|avril|1793}} ===
Ligne 892 : Ligne 685 :
|page=118
|page=118
}}
}}


=== Sur le persistant maintien en détention des prisonniers pour dettes relaxés par la loi du 9 mars 1793,{{date|12|avril|1793}} ===
{{citation|Je demande que les représentants du peuple et tous les agents de la République s'intéressent plus vivement à l'infortune du pauvre, et qu'il n'y ait pas un si long intervalle entre la création d'une loi et son exécution.}}
{{Réf Livre|titre=Œuvres
|auteur=Maximilien de Robespierre
|éditeur=Presses universitaires de France
|année=1958
|page=417.
|tome=IX : Discours (4{{e}} partie) septembre 1792-27 juillet 1793
}}

=== Contre le décret de mise en accusation de Marat,{{date|13|avril|1793}} ===

{{Citation|Attendu que je ne voie dans cette délibération que partialité, vengeance, injustice, esprit de parti(...) je repousse avec mépris le décret d'accusation proposé.}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Hervé Leuwers
|éditeur=Fayard
|année=2011
|page=277.}}


=== Sur « le devoir de fraternité qui unissent tous les hommes et toutes les nations, et leurs droits à une mutuelle assistance » {{date|24|avril|1793}} ===
=== Sur « le devoir de fraternité qui unissent tous les hommes et toutes les nations, et leurs droits à une mutuelle assistance » {{date|24|avril|1793}} ===
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}}
}}


=== Discours au club des Jacobins du {{date|26|mai|1793}} ===
=== Discours au {{w|club des Jacobins}} du {{date|26|mai|1793}} ===


{{Citation|Je vous disais que le peuple doit se reposer sur sa force ; mais quand le peuple est opprimé, quand il ne lui reste plus que lui-même, celui-là serait un lâche qui ne lui dirait pas de se lever. C'est quand toutes les lois sont violées, c'est quand le despotisme est à son comble, c'est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur, que le peuple doit s'insurger.
{{Citation|Je vous disais que le peuple doit se reposer sur sa force ; mais quand le peuple est opprimé, quand il ne lui reste plus que lui-même, celui-là serait un lâche qui ne lui dirait pas de se lever. C'est quand toutes les lois sont violées, c'est quand le despotisme est à son comble, c'est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur, que le peuple doit s'insurger.
Ligne 962 : Ligne 734 :
}}
}}


=== Discours au club des Jacobins du {{date|11|août|1793}} contre la dissolution de la Convention ===
=== Défense du comité de salut public, {{date|25|septembre|1793}} ===


{{Citation|Nous pouvons mépriser les calomnies ; mais les agents des tyrans, qui nous entourent, nous observent et recueillent tout ce qui peut avilir les défenseurs du peuple ; c'est pour eux, c'est pour prévenir leurs impostures, qu'il faut que la Convention nationale proclame qu'elle conserve toute sa confiance au Comité de salut public.
{{Citation|Je déclare que rien ne peut sauver la République si l'on adopte la proposition qui a été faite ce matin, que la Convention se sépare et qu'on lui substitue une assemblée législative. La proposition que je combats ne tend qu'à faire succéder aux membres épurés de la Convention actuelle les envoyés de Pitt et de Cobourg.
}}
}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Jean Massin
|éditeur=Alinéa
|année=1988
|page=195
}}

=== Intervention au club des Jacobins contre les accaparements, {{date|4|septembre|1793}} ===

{{citation|Nous ferons des lois sages et en même temps terribles(...) qui détruiront à jamais les accapareurs et les accaparements (...).}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=197
}}

=== Défense du comité de salut public, {{date|25|septembre|1793}} ===

{{citation|Nous pouvons mépriser les calomnies ; mais les agents des tyrans, qui nous entourent, nous observent et recueillent tout ce qui peut avilir les défenseurs du peuple ; c'est pour eux, c'est pour prévenir leurs impostures, qu'il faut que la Convention nationale proclame qu'elle conserve toute sa confiance au Comité de salut public.}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre : entre vertu et terreur
{{Réf Livre|titre=Robespierre : entre vertu et terreur
|auteur=Slavoj Zizek
|auteur=Slavoj Zizek
Ligne 991 : Ligne 743 :
|année=2008
|année=2008
|page=181-182.
|page=181-182.
}}


=== Sur son refus de faire comparaître devant le Tribunal Révolutionnaire 73 détenus girondins, {{date|3|octobre|1793}} ===

{{citation|La Convention Nationale ne doit pas chercher à multiplier les coupables ; c'est aux chefs de la faction qu'elle doit s'attaquer.}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=201.
}}

=== Intervention au club des Jacobins sur sa décision du 3 octobre 1793 de soustraire à la justice 73 députés girondins, {{date|14|octobre|1793}} ===

{{citation|Ne cherchons pas à multiplier les coupables ; faisons tomber la tête de la veuve du tyran et des chefs de la conspiration; mais après ces exemples nécessaires, soyons avares de sang.}}
{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Hervé Leuwers
|éditeur=Fayard
|année=2011
|page=293.
}}
}}


Ligne 1 104 : Ligne 834 :
|page=99
|page=99
|tome=3
|tome=3
}}


=== Réponse au club des Jacobins aux accusations de dictature, {{Date|10|janvier|1794}} (21 nivôse an II) ===

{{Citation|Quiconque aujourd'hui est un ambitieux est en même temps un insensé. Parce que j'ai exercé dans le Comité de salut public un douzième d'autorité, on m'appelle dictateur. Ma dictature est celle de Le Pelletier, de Marat - tous deux assassinés par des royalistes- c'est-à-dire les poignards des tyrans.}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Fayard
|année=2011
|page=221-222
}}
}}


Ligne 1 181 : Ligne 899 :
}}
}}


=== Justification d’une procédure d’exclusion du club des Jacobins {{Date|7|février|1794}} (19 pluviôse an II) ===
=== Justification d'une procédure d'exclusion du club des jacobins {{Date|7|février|1794}} (19 pluviôse an II) ===


{{citation|Tous les ennemis de la liberté parlent contre le despotisme d’opinion, parce qu’ils préfèrent le despotisme de la force.}}
{{citation|Tous les ennemis de la liberté parlent contre le despotisme d'opinion, parce qu'ils préfèrent le despotisme de la force.}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Jean Massin
|auteur= Jean Massin
Ligne 1 204 : Ligne 922 :
}}
}}


=== Sur les rapport des idées religieuses et morales avec le principe républicains et sur les fêtes nationales. Rapport présenté au nom du comité de salut public, {{date|7|mai|1794}} (18 floréal an II) ===
=== Sur les rapport des idées religieuses et morales avec le principe républicains et sur les fêtes nationales. Rapport présenté au nom du comité de salut public,{{date|7|mai|1794}} (18 floréal an II) ===


{{citation|citation=L'idée de l'Être Suprême et de l'immortalité de l'âme est un rappel continuel à la justice ; elle est donc sociale et républicaine.
{{citation|citation=L'idée de l'Être Suprême et de l'immortalité de l'âme est un rappel continuel à la justice ; elle est donc sociale et républicaine.
Ligne 1 223 : Ligne 941 :
|année=1989
|année=1989
|page=325
|page=325
}}

=== Discours prononcé au club des Jacobins sur le dévoiement de la loi du 22 prairial an II-10 juin 1794, {{date|9|juillet|1794}} (21 messidor an II) ===

{{citation|Tous les scélérats ont abusé de la loi qui a sauvé la liberté et le peuple français. Ils ont feint d'ignorer que c'était la justice suprême que la Convention avait mise à l'ordre du jour, c'est-à-dire le devoir de confondre les hypocrites, de soulager les malheureux et les opprimés, de combattre les tyrans. Ils ont laissé à l'écart ces grands devoirs et s'en sont fait un instrument pour tourmenter le peuple et perdre les patriotes.}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Folio
|année=2011
|page=259
}}

=== Mise en accusation de Fouché au club des jacobins, {{date|14|juillet|1794}} (26 messidor an II) ===

{{citation|J'appelle ici Fouché en jugement. Qu'il réponde, qu'il dise qui de lui ou de nous a soutenu plus dignement les droits des représentants du peuple et foudroyé avec plus de courage toutes les factions ?(...) Jamais la vertu ne sera sacrifiée à la bassesse, ni la liberté à des hommes dont les mains sont pleines de rapine et de sang.}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=251
}}

=== Réaction au club des Jacobins aux accusations de tyrannie portées contre lui, {{date|19|juillet|1794}} (1er thermidor an II) ===

{{citation|Déjà sans doute on s'est aperçu que tel patriote qui veut venger la liberté et l'affermir est sans cesse arrêté dans ses opérations par la calomnie qui le présente aux yeux du peuple comme un home redoutable et dangereux. On se croit assez fort pour calomnier le tribunal révolutionnaire et le décret de la Convention concernant son organisation (...)
A Paris on dit que c'est moi qui a organisé le Tribunal révolutionnaire et que ce tribunal a été organisé pour égorger les patriotes et les membres de la Convention ; je suis dépeint comme un tyran et un oppresseur de la représentation nationale(...)
Si l'on me forçait de renoncer à une partie des fonctions dont je suis chargé, il me resterait encore ma qualité de représentant du peuple et je ferai une guerre à mort aux tyrans et aux conspirateurs.}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|page=255
}}
}}


Ligne 1 305 : Ligne 988 :
=== ''Observations sur l'état et les droit des bâtards'', 27 avril 1786 ===
=== ''Observations sur l'état et les droit des bâtards'', 27 avril 1786 ===


{{citation|Mais si le gouvernement prenait le parti de refuser sa protection aux bâtards, ne craignons-nous pas que cette conduite ne contribue à accélérer les progrès de ce mal terrible, bien plus qu’à épurer les mœurs? }}
{{citation|Mais si le gouvernement prenait le parti de refuser sa protection aux bâtards, ne craignons-nous pas que cette conduite ne contribue à accélérer les progrès de ce mal terrible, bien plus qu'à épurer les mœurs ? }}
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre= Oeuvres de Maximilien Robespierre
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
Ligne 1 314 : Ligne 997 :
}}
}}


{{citation|Ne balançons point à leur tendre une main secourable. Quel titre leur manque-t-il pour obtenir la protection de l’État ? Ils sont innocents, ils sont malheureux; ils sont hommes, ils sont citoyens. L’humanité, la justice, l’intérêt public, tout impose à la patrie le devoir sacré de veiller efficacement à leur conservation. }}
{{citation|Ne balançons point à leur tendre une main secourable. Quel titre leur manque-t-il pour obtenir la protection de l'Etat ? Ils sont innocents, ils sont malheureux ; ils sont hommes, ils sont citoyens. L'humanité, la justice, l'intérêt public, tout impose à la patrie le devoir sacré de veiller efficacement à leur conservation. }}
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre= Oeuvres de Maximilien Robespierre
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
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=== ''Réponse de Maximilien Robespierre avocat au parlement et directeur de l'Académie au discours de Mademoiselle de Kéralio '', 1787 ===
=== ''Réponse de Maximilien Robespierre avocat au parlement et directeur de l'Académie au discours de Mademoiselle de Kéralio '', 1787 ===


{{citation|Ce n’est pas seulement par leurs lumières que les femmes contribueraient au progrès des lettres et à la gloire des sociétés savantes, c’est surtout par leur présence…
{{citation|Ce n'est pas seulement par leurs lumières que les femmes contribueraient au progrès des lettres et à la gloire des sociétés savantes, c'est surtout par leur présence...


Ouvrez aux femmes les entrées des académies et vous en bannissez en même temps la négligence et la paresse qui en sont les fléaux. }}
Ouvrez aux femmes les entrées des académies et vous en bannissez en même temps la négligence et la paresse qui en sont les fléaux. }}
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre= Oeuvres de Maximilien Robespierre
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
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=== ''À la nation artésienne sur la nécessité de réformer les états d’Artois'', 1789 ===
=== ''A la nation artésienne sur la nécessité de réformer les états d'Artois'', 1789 ===


{{citation|Cette heureuse révolution et la fin de tous les maux qui nous accablent, dépend de la vertu, du courage et des sentiments de ceux à qui nous confierons le redoutable honneur de défendre nos intérêts dans l’assemblée de la Nation; nous éviterons avec soin, dans ce choix important, tous les écueils que l’intrigue et l’ambition vont semer sous nos pas; nous n’irons pas surtout nous reposer de la réforme des abus, sur le zèle de ceux qui se sont intéressés à les conserver par les plus puissants de tous les mobiles, l’intérêt personnel, l’esprit de corps, l’amour et l’habitude de la domination. }}
{{citation|Cette heureuse révolution et la fin de tous les maux qui nous accablent, dépend de la vertu, du courage et des sentiments de ceux à qui nous confierons le redoutable honneur de défendre nos intérêts dans l'assemblée de la Nation ; nous éviterons avec soin, dans ce choix important, tous les écueils que l'intrigue et l'ambition vont semer sous nos pas ; nous n'irons pas surtout nous reposer de la réforme des abus, sur le zèle de ceux qui se sont intéressés à les conserver par les plus puissants de tous les mobiles, l'intérêt personnel, l'esprit de corps, l'amour et l'habitude de la domination. }}


{{Réf Article|titre= Robespierre et l’authenticité révolutionnaire
{{Réf Article|titre= Robespierre et l'authenticité révolutionnaire
|auteur= Marisa Linton
|auteur= Marisa Linton
|éditeur= Armand Colin
|éditeur= Armand Colin
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|tome=371
|tome=371
}}
}}
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre= Oeuvres de Maximilien Robespierre
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
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}}


{{citation|Le véritable moyen d’anéantir les abus qui causent les malheurs publics, est d’aller droit aux sources principales d’où ils découlent. Or la première source des malheurs d’un Peuple, ce sont les vices de son gouvernement; aussi l'expérience nous prouvera-t-elle bientôt que l’Artois doit attribuer la plupart des siens aux vices qui ont dénaturé la véritable constitution à qui son administration était confiée.}}
{{citation|Le véritable moyen d'anéantir les abus qui causent les malheurs publics,est d'aller droit aux sources principales d'où ils découlent. Or la première source des malheurs d'un Peuple, ce sont les vices de son gouvernement ; aussi l'expérience nous prouvera-t-elle bientôt que l'Artois doit attribuer la plupart des siens aux vices qui ont dénaturé la véritable constitution à qui son administration était confiée.}}


{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre= Oeuvres de Maximilien Robespierre
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
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=== ''Adresse de Maximilien Robespierre aux Français'', vers la fin juillet 1791 ===
=== ''Adresse de Maximilien Robespierre aux Français'', vers la fin juillet 1791 ===


{{citation|citation=On savait bien que nous n'avions jamais combattu ni l'existence ni même l'hérédité de la royauté; on n'était pas assez stupides pour ignorer que ces mots république, monarchie n'étaient que ds termes vagues et insignifiants, propres seulement à devenir des noms de sectes et des semences de division, mais qui ne caractérisent pas une nature particulière de gouvernement ; que la république de Venise ressemble davantage au gouvernement turc qu'à celle de Rome, et que la France actuelle ressemble plus à la république des États-Unis d'Amérique qu'à la Monarchie de Frédéric ou de Louis XIV ; que tout état libre où la nation est quelque chose est une république, et qu'une nation peut être libre avec un monarque ; qu'ainsi république et monarchie ne sont pas deux choses incompatibles.
{{citation|citation=On savait bien que nous n'avions jamais combattu ni l'existence ni même l'hérédité de la royauté; on n'était pas assez stupides pour ignorer que ces mots république, monarchie n'étaient que ds termes vagues et insignifiants, propres seulement à devenir des noms de sectes et des semences de division, mais qui ne caractérisent pas une nature particulière de gouvernement ; que la république de Venise ressemble davantage au gouvernement turc qu'à celle de Rome, et que la France actuelle ressemble plus à la république des États-Unis d'Amérique qu'à la Monarchie de Frédéric ou de Louis XIV ; que tout état libre est une république, et qu'une nation peut être libre avec un monarque.
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}}
{{Réf Livre|titre= Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre= Oeuvres de Maximilien Robespierre
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|auteur= Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
|éditeur= Centenaire de la Société des Études robespierristes
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=== ''Le Défenseur de la Constitution'', n° 3, {{date|31|mai|1792}} ===
=== ''Le Défenseur de la Constitution'', n° 3, {{date|31|mai|1792}} ===


{{citation|citation=Je leur rends grâce au nom de l’Humanité d’avoir défendu les droits des hommes libres de couleur de nos colonies. Loin d’imiter l’injustice de ceux qui leur ont cherché des torts jusque dans cette action louable en elle-même, je me croirais coupable d’ingratitude si je refusais cet hommage à ceux qui ont fait triompher la cause que j’avais plusieurs fois plaidée dans la même tribune. Peu m’importent les motifs quand les faits sont utiles au bien général. Sans examiner s’il est vrai que les uns défendent même la cause de l'Humanité comme des hommes d’affaire et les autres comme des défenseurs officieux je me borne à rechercher si les malheurs de l’Europe vous ont aussi vivement occupés que les infortunes américaines et si le peuple français a trouvé en vous le même zèle que celui de Saint-Domingue.
{{citation|citation=Je leur rends grâce au nom de l'Humanité d'avoir défendu la cause des hommes libres de couleur de nos colonies. Loin d'imiter l'injustice de ceux qui leur ont cherché des torts jusque dans cette action louable en elle-même, je me croirais coupable d'ingratitude si je refusais cet hommage à ceux qui ont fait triompher la cause que j'avais plusieurs fois plaidée dans la même tribune. Peu m'importent les motifs quand les faits sont utiles au bien général. Sans examiner s'il est vrai que les uns défendent même la cause de l'Humanité comme des hommes d'affaire et les autres comme des défenseurs officieux je me borne à rechercher si les malheurs de l'Europe vous ont aussi vivement occupés que les infortunes américaines et si le peuple français a trouvé en vous le même zèle que celui de Saint-Domingue.
|précisions= Sur ses nouveaux adversaires girondins qui rétablirent heureusement les 24 mars et 4 avril 1792 à l’Assemblée législative les droits des hommes de couleur libres, révoqués par l’Assemblée Constituante le 24 septembre 1791, et l’étendirent aux affranchis discriminés par le décret du 15 mai 1791.}}
|précisions= Sur ses nouveaux adversaires girondins qui rétablirent heureusement les 24 mars et 4 avril 1792 à l'assemblée législative les droits des hommes de couleur libres, révoqués par l'assemblée Constituante le 24 septembre 1791.
}}

{{Réf Livre|titre=Œuvres de Maximilien Robespierre
{{Réf Livre|titre=Œuvres de Maximilien Robespierre
|auteur=Marc Bouloiseau, Georges Lefebvre, Jean Dautry, Albert Soboul
|auteur=Marc Bouloiseau, Georges Lefebvre, Jean Dautry, Albert Soboul
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|page=84
|page=84
}}
}}
{{Réf Livre|titre= L’émancipation des Noirs dans la Révolution française, (1789-1795)
{{Réf Livre|titre= L'émancipation des Noirs dans la Révolution française, (1789-1795)
|auteur= Jean-Daniel Piquet
|auteur= Jean-Daniel Piquet
|éditeur= Karthala
|éditeur= Karthala
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|volume=
|volume=
|page=155}}
|page=155}}

=== ''Le Défenseur de la Constitution'', n° 4, {{date|7|juin|1792}} ===

{{Citation|citation=Je le déclare, Simoneau n'était point un héros, c'était un citoyen regardé généralement dans son pays comme un avide spéculateur sur les subsistances publiques, ardent à déployer contre ses concitoyens une puissance terrible, que l'humanité, que la justice et même la loi défendent d'exercer légèrement ; il fut coupable avant d'être victime.
|précisions=Contre la fête de la loi du 3 juin 1792 en l'honneur du maire d'Etampes, Simonneau, tué par la population en mars 1792 pour avoir accaparé des grains.}}
{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur=Hervé Leuwers
|éditeur= Fayard
|année=2014
|volume=
|page=209}}


=== ''Le Défenseur de la Constitution'', n° 5, {{date|14|juin|1792}} ===
=== ''Le Défenseur de la Constitution'', n° 5, {{date|14|juin|1792}} ===
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Le peuple a déjà prononcé deux fois sur Louis :
Le peuple a déjà prononcé deux fois sur Louis :
* 1) Lorsqu'il prit les armes pour le détrôner, pour le chasser, et que vous l'en détournâtes et que vous le dérobâtes vous-mêmes à sa juste colère en lui promettant une vengeance éclatante.
* 1) Lorsqu'il prit les armes pour le détrôner, pour le chasser, et que vous l'en détournâtes et que vous le dérobâtes vous-mêmes à sa juste colère en lui promettant une vengeance éclatante.
* 2) Lorsqu'il vous imposa le devoir sacré de le condamner d'une manière éclatante pour le salut de la patrie et pour l'exemple du monde.
* 2) Lorsqu'il vous imposa le devoir sacré de le condamner d'une manière éclatante pour le salut de la patrie et pour l'exemple du monde.


Lorsqu'on est si ingénieux à trouver des moyens d'appels ou de révision, c'est une preuve au moins qu'on est mécontent du jugement. Or le procureur le plus illustre fut-il aussi fertile que vous l'êtes en cette affaire en exceptions déclinatoires, dilatoires, péremptoires ou rescisoires ?
Lorsqu'on est si ingénieux à trouver des moyens d'appels ou de révision, c'est une preuve au moins qu'on est mécontent du jugement. Or le procureur le plus illustre fut-il aussi fertile que vous l'êtes en cette affaire en exceptions déclinatoires, dilatoires, péremptoires ou rescisoires ?
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=== « Des papiers publics », ''Lettres de M. Robespierre à ses commettants'', tome 2, n° 9, {{date||8 mars|1793}} ===
=== « Des papiers publics », ''Lettres de M. Robespierre à ses commettants'', tome 2, n° 9, {{date||8 mars|1793}} ===
{{citation|citation=Les troubles ne peuvent devenir redoutables que lorsque les ennemis de la liberté peuvent faire retentir les mots de disette et de misère aux oreilles d'un peuple affamé ou désespéré. Il faut leur arracher cette arme dangereuse, et la tranquillité publique sera d'autant plus assurée, que le peuple français que les citoyens, de Paris surtout,ont montré jusqu'ici une patience égale à leur courage, et que, pour le consoler, il suffit de paraître s'occuper sérieusement de son bonheur ou de ses besoins.
{{citation|citation=Les troubles ne peuvent devenir redoutables que lorsque les ennemis de la liberté peuvent faire retentir les mots de disette et de misère aux oreilles d'un peuple affamé ou désespéré. Il faut leur arracher cette arme dangereuse, et la tranquillité publique sera d'autant plus assurée, que le peuple français que les citoyens, de Paris surtout,ont montré jusqu'ici une patience égale à leur courage, et que, pour le consoler, il suffit de paraître s'occuper sérieusement de son bonheur ou de ses besoins.


|précisions= Sur les troubles de Paris.
|précisions= Sur les troubles de Paris.
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|tome=2 ''(août 1792-juillet 1793)''
|tome=2 ''(août 1792-juillet 1793)''
|page=104-105
|page=104-105
}}


=== Extrait du brouillon de la déclaration des droits de l'homme du 24 avril 1793 ===


{{Citation|Propriété -ses droits- marchand de chair humaine,

navire où il encaisse les

nègres, voilà mes propriétés »…

Noble,

terre et vassaux voilà etc

Dynastie de Capet

le droit héréditaire

qu’elle avait d’opprimer

de ruiner de sucer

20 millions d’hommes


Scandale pour les siècles...}}

{{Réf Livre|titre=Œuvres de Maximilien Robespierre,
|auteur= Florence Gauthier(dir)
|éditeur= Miramal
|année=2007
|tome=XI Compléments 1784 - 1794
|page=395-396
}}
}}


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|page=132 }}
|page=132 }}


=== Adrien Duquesnoy, 14 mai 1791===
=== Adrien Duquesnoy, 14 mai 1791===


{{citation|M. Robespierre a fait beaucoup de déclamations pour empêcher qu'on n'employât le mot esclaves et pour qu'on lui subsiste les mots non-libres. Quelle ridicule petitesse ! Comme s'il y avait pas la plus légère différence dans les choses, ou comme si celle qui est dans les mots méritait qu'on fit perdre à l'assemblée une seconde de son temps. }}
{{citation|M. Robespierre a fait beaucoup de déclamations pour empêcher qu'on n'employât le mot esclaves et pour qu'on lui subsiste les mots non-libres. Quelle ridicule petitesse ! Comme s'il y avait pas la plus légère différence dans les choses, ou comme si celle qui est dans les mots méritait qu'on fit perdre à l'assemblée une seconde de son temps. }}
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=== L'abbé Claude Fauchet en mai 1791 ===
=== L'abbé Claude Fauchet en mai 1791 ===


{{citation|C'est avec joie que l'on a entendu des députés menacés de perdre les colonies dire soyons pauvres mais vertueux... Quelle liberté lorsque quelques-uns peuvent dire à plusieurs : « nous ne voulons pas que vous soyez membres actifs dans le corps social ; soyez passifs, c'est une liberté à la JF Maury, Robespierre, dans cette séance, a développé l’âme des Français, combien il était grand, au milieu de ces préjugistes et de ces vendeurs d’hommes qui ont parlé avant et après lui !
{{citation|C'est avec joie que l'on a entendu des députés menacés de perdre les colonies dire soyons pauvres mais vertueux... Quelle liberté lorsque quelques-uns peuvent dire à plusieurs : « nous ne voulons pas que vous soyez membres actifs dans le corps social ; soyez passifs, c'est une liberté à la JF Maury, Robespierre, dans cette séance, a développé l’âme des Français, combien il était grand, au milieu de ces préjugistes et de ces vendeurs d’hommes qui ont parlé avant et après lui !}}
|titre=Histoire de Robespierre
{Réf Livre|titre=Histoire de Robespierre
|auteur=Ernest Hamel
|auteur=Ernest Hamel
|éditeur= Ledrappier
|éditeur= Ledrappier
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|tome=371
|tome=371
}}
}}




=== Gouy d'Arcy, député esclavagiste et ségrégationniste de Saint-Domingue à l'assemblée constituante (dans une brochure de septembre 1791) ===
=== Gouy d'Arcy, député esclavagiste et ségrégationniste de Saint-Domingue à l'assemblée constituante (dans une brochure de septembre 1791) ===
{{citation|citation=Il allait bien plus loin que M. Rewbell, et l'exagération de ses principes donnait un vernis de modération au détestable amendement du député de Strasbourg.
{{citation|citation=Il allait bien plus loin que M. Rewbell, et l'exagération de ses principes donnait un vernis de modération au détestable amendement du député de Strasbourg.
}}
}}
{{Réf Livre|titre= L'émancipation des Noirs dans la Révolution française, (1789-1795)
{{Réf Livre|titre= L'émancipation des Noirs dans la Révolution française, (1789-1802)
|auteur= Jean-Daniel Piquet
|auteur= Jean-Daniel Piquet
|éditeur= Karthala
|éditeur= Karthala
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|volume=
|volume=
|page=81 }}
|page=81 }}


=== L'écrivain voltairien, Charles Palissot, le 30 novembre 1791, à la réaction négative de Robespierre la veille à la lecture de son livre ===

{{Citation|Ma foi les prêtres doivent voter des remerciements aux Jacobins ; ils nous ont fait rétrograder d'un siècle au moins devant eux. Et qui le croirait ? C'est un des plus fervents zélateurs de la liberté, c'est M. Robespierre qui leur a valu ce triomphe !}}

{{Réf Livre|titre= Maximilien de Robespierre
|auteur= Gérard Walter
|éditeur= Gallimard
|année=1989
|volume=
|page=226 }}


=== Portrait de Robespierre par Dubois-Crancé dans son véritable portrait de nos législateurs (fin novembre 1791)===

Général des Sans-culottes, ennemi de toute domination, défenseur intrépide des droits du peuple, il ne manquait à Robespierre qu’un physique imposant, un organe à la Danton, et quelquefois moins de présomption et d’opiniâ­treté. Ces petits défauts souvent nuisent à la cause qu ’il défendait ; il était orgueilleux et jaloux, mais juste et ver­tueux. Jamais ses plus grands détracteurs n ’ont pu lui reprocher un instant d’égarement.

{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Hervé Leuwers
|éditeur= Fayard
|année=2014
|volume=
|page=169 }}


=== Évaluation du ''Défenseur de la Constitution'' de Robespierre par Rosalie Jullien, épouse du futur conventionnel montagnard, Jullien de la Drôme (14 juin 1792)===

.... On y voit vraiment une âme vertueuse et forte avec une série de vérités qui frappent le bon sens...Condorcet, Brissot, Guadet et d'autres sont, par les faits mêmes intégrés au tribunal intègre de la Raison. Tout cela fait trembler les plus intrépides. Robespierre est un homme dévoué à la chose publique avec la générosité des plus grands hommes de l'Antiquité.

{{Réf Livre|titre= Les affaires d'état sont mes affaires de coeur. Lettres de Rosalie Jullien, une femme dans la Révolution 1775-1810
|auteur= Annie Duprat (dir)
|éditeur= Belin
|année=2016
|volume=
|page=105 }}


=== [[Nicolas de Condorcet]] ===
=== [[Nicolas de Condorcet]] ===


{{Citation|citation=Robespierre est un prêtre, et il ne sera que cela.}}
{{Citation|citation=Robespierre est un prêtre, et il ne sera que cela.}}
{{Réf Livre|référence=L'Esprit des Lumières/Robert Laffont
{{Réf Livre|référence=L'esprit des Lumières/Robert Laffont
|page=64
|page=64
|chapitre=4 (« Laïcité »)}}
|chapitre=4 (« Laïcité »)}}
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=== Réponse de Brissot au rapport Amar du 3 octobre 1793 qui l'accusait d'avoir défendu les Noirs par le vote du décret-loi du 4 avril 1792 pour livrer les colonies à l'Angleterre (courant octobre 1793) ===
=== Réponse de Brissot au rapport Amar du 3 octobre 1793 qui l'accusait d'avoir défendu les Noirs par le vote du décret-loi du 4 avril 1792 pour livrer les colonies à l'Angleterre (courant octobre 1793) ===


{{Citation|Faites le procès à la nation qui l'a ratifié, aux colonies qui l'ont reçu avec reconnaissance. Faites le procès à Robespierre surtout qui dans l'assemblée constituante, défendit lors du décret du 15 mai, les mêmes principes que moi, qui dans l'excès de son indignation fit cette exclamation énergique tant anathémisée par ces colons qu'il soutient aujourd'hui. Périssent les colonies plutôt que de sacrifier un seul principe ! Faites le procès à la Montagne qui, fidèle au principe, vient encore de le consacrer !}}
{{Citation|Faites le procès à la nation qui l'a ratifié, aux colonies qui l'ont reçu avec reconnaissance. Faites le procès à Robespierre surtout qui dans l'assemblée constituante, défendit lors du décret du 15 mai, les mêmes principes que moi, qui dans l'excès de son indignation fit cette exclamation énergique tant anathémisée par ces colons qu'il soutient aujourd'hui. Périssent les colonies plutôt que de sacrifier un seul principe ! Faites le procès à la Montagne qui, fidèle au principe, vient encore de le consacrer !}}


{{Réf Livre|titre= Mémoires de Brissot
{{Réf Livre|titre= Mémoires de Brissot
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=== Pierre Page, intrigant esclavagiste de Saint-Domingue à Paris (20 février 1795-2 ventôse an III) ===
=== Pierre Page, intrigant esclavagiste de Saint-Domingue à Paris (20 février 1795-2 ventôse an III) ===


{{citation|Pour juger de l'influence dont nous jouissions, lisez le rapport Courtois. Vous verrez que Littée notre ami, le seul qui nous ait soutenu dans la Convention nationale, état poursuivi par les agents de Robespierre ; et vous y verrez avec quelle précaution Robespierre se faisait rendre compte des numéros que nous adressions au Comité de salut public, intitulés ''Notes au comité de salut public''. Si nous eussions été dans un si grand rapport avec le Comité de salut public, Robespierre n'aurait pas fait épier nos démarches & fait des recherches pour savoir ce que nous écrivions et ce que nous n'écrivions pas ; enfin il n'aurait pas fait suivre et espionner Littée, qui était notre protecteur dans la Convention.}}
{{citation|citation=Pour juger de l'influence dont nous jouissions, lisez le rapport Courtois. Vous verrez que Littée notre ami, le seul qui nous ait soutenu dans la Convention nationale, état poursuivi par les agents de Robespierre ; et vous y verrez avec quelle précaution Robespierre se faisait rendre compte des numéros que nous adressions au Comité de salut public, intitulés ''Notes au comité de salut public''. Si nous eussions été dans un si grand rapport avec le Comité de salut public, Robespierre n'aurait pas fait épier nos démarches & fait des recherches pour savoir ce que nous écrivions et ce que nous n'écrivions pas ; enfin il n'aurait pas fait suivre et espionner Littée, qui était notre protecteur dans la Convention.
}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre et la liberté des Noirs en l'an II d'après les archives des comités et les papiers de la commission Courtois.
{{Réf Livre|titre= Robespierre et la liberté des Noirs en l'an II d'après les archives des comités et les papiers de la commission Courtois.
|auteur= Jean-Daniel Piquet
|auteur= Jean-Daniel Piquet
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|volume= 323
|volume= 323
|page=83 (69-91)}}
|page=83 (69-91)}}

=== Billaud-Varenne dans ses ''Mémoires'' ===

{{citation|Dans la Convention Nationale, Robespierre se trouva bientôt le seul, qui fixant sur sa personne les regards, acquit tant de confiance qu'elle le rendit prépondérant, de sorte que lorsqu'il est arrivé au Comité de salut public, il était déjà l'être le plus important de la France. Si l'on me demandait comment il avait réussi à prendre tant d'ascendant sur l'opinion publique, je répondrais que c'est en affichant les vertus les plus austères, le dévouement le plus absolu, les principes les plus purs.}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année= 2011
|page= 254}}

=== Barère dans ses ''Mémoires'' ===

{{Citation|Ce Robespierre avait des vertus et des vices en même proportion : d'un côté la probité, l'amour de la liberté, la fermeté des principes, l'amour de la pauvreté, le dévouement à la cause populaire ; de l'autre côté une morosité dangereuse, un acharnement bilieux contre ses ennemis, une jalousie atroce contre les talents qui l'éclipsaient, une manie insupportable de dominer, une défiance sans bornes, une démagogie et un fanatisme de principes qui lui faisaient préférer l'établissement d'une loi à l'existence d'une population.}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année= 2011
|page= 288}}

=== Sur l'engouement des femmes vis-à vis de Robespierre en 1791 (d'après ''Les Révolutions de France et de Brabant'', en octobre 1791, de Joseph Dusaulchoy, successeur depuis deux mois de Camille Desmoulins) ===

{{Citation|Robespierre ! Des citoyennes libres et reconnaissantes viennent t'offrir l'hommage que la France te doit. Éloignées par leur sexe et leurs occupations paisibles du théâtre où l'intrigue prépare les lauriers au vice et aiguise les poignards de la calomnie pour les tourner contre la vertu, nous ne jugeons ceux qui ont été honorés de la confiance de la patrie que par le bien qu'ils ont fait ou qu'ils ont voulu faire. Au milieu de la corruption tu n'as cessé d'être l'inébranlable soutien de la vérité ; toujours ferme, toujours incorruptible, toujours d'accord avec ta conscience tu as combattu pour qu'aucun alliage impur ne se mêlât à une Constitution que la philosophie devait dicter pour le bonheur du genre humain.}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année= 2011
|page= 191}}

=== Le comte de Cochet, membre du ministère des affaires étrangères, discute avec Robespierre dans ses ''Mémoires'' de l'élaboration de son rapport du 27 brumaire an II-17 novembre 1793 ===

{{citation|J'avais parlé pendant trois quarts d'heure sans que Robespierre m'eût interrompu une seule fois. Je ne pouvais guère espérer que la franchise avec laquelle j'avais exprimé des principes et des opinions qui n'étaient pas à l'ordre du jour me vaudrait un compliment. Aussi n'est-ce pas sans surprise que je l'entendis me dire, d'une manière fort obligeante, qu'il m'avait écouté avec intérêt et plaisir, et que je ne devais pas douter qu'il ne mit à profit dans le rapport qu'il se proposait de faire, les notions et les réflexions que je venais de lui présenter.}}

{{Réf Livre|titre= Robespierre
|auteur= Joël Schmidt
|éditeur= Gallimard
|année= 2011
|page= 206}}

=== Gracchus Babeuf dans une lettre du 10 ventôse an IV-29 février 1796 ===

{{Citation|Je confesse aujourd'hui de bonne foi que je m'en veux d'avoir autrefois vu en noir, et le gouvernement révolutionnaire et Robespierre et Saint-Just. Je crois que ces hommes valaient mieux à eux seuls que tous les révolutionnaires ensemble.}}
{{Réf Livre|titre= Gracchus Babeuf avec les Egaux
|auteur=Jean-Marc Shiappa
|éditeur=Les éditions ouvrières
|année=1991
|page=69
}}


=== Jean-François Reubell (citation rapportée par Carnot en 1798) ===
=== Jean-François Reubell (citation rapportée par Carnot en 1798) ===
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|volume=
|volume=
|page=305-306 }}
|page=305-306 }}


=== Napoléon Premier à Sainte-Hélène ===

{{Citation|L'empereur s'est arrêté sur Robespierre (...) auquel il ne croyait ni talent, ni force, ni système. Il le pensait néanmoins le vrai bouc-émissaire de la Révolution, immolé dès qu'il avait voulu entreprendre de l'arrêter dans sa course (...) Il avait vu de longues lettres de lui à son frère blâmant les horreurs des commissaires conventionnels qui perdaient, disait-il, la Révolution, par leur tyrannie et leurs atrocités.}}

{{Réf Livre|titre=Robespierre
|auteur=Joël Schmidt
|éditeur=Gallimard
|année=2011
|volume=
|page=306 }}


=== [[Jules Michelet]] ===
=== [[Jules Michelet]] ===
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* [[Chute de Robespierre]]
* [[Chute de Robespierre]]


{{interprojet|s=Maximilien de Robespierre|commons=Maximilien de Robespierre|w=Maximilien de Robespierre}}

[[Fichier:Signature de Maximilien de Robespierre.jpg|vignette|gauche|Signature]]

{{autres projets|s=Maximilien de Robespierre|commons=Maximilien de Robespierre|w=Maximilien de Robespierre}}

{{DEFAULTSORT:Robespierre, Maximilien de}}
{{DEFAULTSORT:Robespierre, Maximilien de}}
[[Catégorie:Naissance en 1758]]
[[Catégorie:Naissance en 1758]]
[[Catégorie:Décès en 1794]]
[[Catégorie:Décès en 1794]]
[[Catégorie:Personnalité politique française]]
[[Catégorie:Politicien]]
[[Catégorie:Personnalité française]]
[[Catégorie:Orateur]]
[[Catégorie:Orateur]]
[[Catégorie:Avocat français]]
[[Catégorie:Avocat]]
[[Catégorie:Personnalité de la Révolution française]]
[[Catégorie:Révolutionnaire]]

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École française du XVIIIe siècle, Portrait de Maximilien Robespierre (musée Carnavalet).

Maximilien de Robespierre (17581794) est un avocat et un homme politique français, député constituant(1789-1791), membre du club des jacobins, figure de proue des Montagnards à la Convention(1792-1794), il incarne la « tendance démocratique » de la Révolution française.

Discours

Discours contre le véto royal, absolu ou suspensif, 21 septembre 1789

Celui qui dit qu'un homme a le droit de s'opposer à la Loi, dit que la volonté d'un seul est au-dessus de la volonté de tous. Il dit que la nation n'est rien, et qu'un seul homme est tout. S'il ajoute que ce droit appartient à celui qui est revêtu du pouvoir exécutif, il dit que l'homme établi par la Nation, pour faire exécuter les volontés de la Nation, a le droit de contrarier et d'enchaîner les volontés de la Nation ; il a créé un monstre inconcevable en morale et en politique, et ce monstre n'est autre chose que le veto royal.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 87


Discours contre la loi martiale, 21 octobre 1789

Si nous ne nous réveillons, c'en est fait de la liberté. On vient de vous demander des soldats et du pain, et pourquoi ? C'est pour repousser le peuple dans ces moments où les passions des grands cherchent à faire avorter la révolution actuelle. Ceux qui veulent l'exciter ont prévu qu'ils en feraient usage contre vous ; ils ont prévu que les émotions populaires seraient un moyen propre à vous demander des lois qui pourraient opprimer le peuple et la liberté ; quand le peuple meurt de faim, il s'attroupe, il faut donc remonter à la cause des émeutes pour les apaiser.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 31


Intervention à l'Assemblée constituante contre le suffrage censitaire, 22 octobre 1789

Tous les citoyens quels qu'ils soient ont le droit de prétendre à tous les degrés de représentation. Rien n'est plus conforme à votre Déclaration des Droits, devant laquelle tout privilège, toute distinction, toute exception doivent disparaître. La constitution établit que la souveraineté réside dans le peuple, dans tous les individus du peuple.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 32


Intervention à l'Assemblée constituante sur le droit de vote des Juifs, 23 décembre 1789

On vous a dit sur les Juifs des choses infiniment exagérées et souvent contraires à l'histoire. Comment peut-on leur opposer les persécutions dont ils ont été les victimes chez différents peuples ? Ce sont au contraire des crimes nationaux que nous devons expier, en leur rendant les droits imprescriptibles de l'homme dont aucune puissance humaine ne pouvait les dépouiller. On leur impute encore des vices, des préjugés, l'esprit de secte et d'intérêt les exagèrent. Mais à qui pouvons-nous les imputer si ce n'est à nos propres injustices ? Après les avoir exclus de tous les honneurs, même des droits à l'estime publique, nous ne leur avons laissé que les objets de spéculation lucrative. Rendons-les au bonheur, à la patrie, à la vertu, en leur rendant la dignité d'hommes et de citoyens ; songeons qu'il ne peut jamais être politique, quoiqu'on puisse dire, de condamner à l'avilissement et à l'oppression, une multitude d'hommes qui vivent au milieu de nous.
  • Être juif dans la société française du Moyen-Âge à nos jours, Béatrice Philippe, éd. Complexe, 1997, p. 143


Intervention à l'Assemblée constituante sur le droit de vote des comédiens, 23 décembre 1789

Je ne crois pas que vous ayez besoin d'une loi au sujet des comédiens. Ceux qui ne sont pas exclus sont appelés. Il était bon cependant qu'un membre de cette assemblée vînt réclamer en faveur d'une classe trop longtemps opprimée. Les comédiens mériteront davantage l'estime publique quand un absurde préjugé ne s'opposera plus à ce qu'ils l'obtiennent : alors les vertus des individus contribueront à épurer les spectacles, et les théâtres deviendront des écoles publiques de principes, de bonnes mœurs et de patriotisme.
  • Robespierre : entre vertu et terreur, Slavoj Zizek, éd. Stock, 2008, p. 83-84.


Sur le droit de résistance à l'oppression, invoqué en faveur d'une émeute ouvrière à Toulon, 16 janvier 1790

S'il est des insurrections justes et généreuses, celle où le peuple repousse la force par la force est sans contredit de ce nombre, et si vous condamniez son énergie en de pareilles circonstances, vous seriez ses premiers oppresseurs.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 33-34


Discours de Robespierre sur le marc d’argent, 25 janvier 1790

La loi est-elle l'expression de la volonté générale lorsque le plus grand nombre de ceux pour qui elle est faite ne peuvent concourir, en aucune manière, à sa formation ? Non.


Contre le rapport en faveur d'une nouvelle loi martiale, présenté par Mirabeau et Le Chapelier, le 18 février 1790, 22 février 1790

Devons-nous déshonorer le patriotisme en l'appelant séditieux et turbulent et honorer l'esclavage par le nom d'amour de l'ordre et de la paix ?...Ne souffrons pas que des soldats armés aillent opprimer de bon citoyens. Ne mettons pas le sort de la révolution entre les mains des chefs militaires.
  • Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802, Florence Gauthier, éd. PUF/ pratiques théoriques, 1992, p. 60


Discours de Robespierre sur les droits à la liberté du peuple corse, prononcé à la société des Amis de la Constitution, 26 avril 1790

Le jour où la Société des Amis de la Constitution reçoit les députés du peuple corse est pour elle un jour de fête . Déjà messiers elle vous avait exprimé ses sentiments quand, pour admettre dans son sein M. Paoli, elle suspendit les règles ordinaires qu'elle s'est prescrites. C'est un hommage qu'elle a rendu à la liberté dans la personne de l'un de ses plus illustres défenseurs.
  • Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802, Florence Gauthier, éd. PUF/ pratiques théoriques, 1992, p. 159


Discours de Robespierre sur le droit de guerre accordé au roi, 15 mai 1790

Si vous décidez de cette question, conformément aux prétentions de la cour, vous devez craindre qu'une guerre étrangère ne soit une machination formée par les cours ou par les cabinets ministériels contre les nations, dans le moment où la nôtre a reconquis sa liberté, et où les autres sont peut-être déjà tentées d'imiter ce grand exemple.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 39


Discours de Robespierre sur le plan de constitution du clergé, 31 mai 1790

Je me bornerai à rappeler en deux mots les maximes évidentes qui justifient le plan du comité. Ce plan ne fait autre chose que consacrer les lois sociales qui établissent les rapports des ministres du culte avec la société. Les prêtres, dans l'ordre social, sont de véritables magistrats destinés au maintien et au service du culte. De ces notions simples dérivent tous les principes.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 142


Contre la motion de Mirabeau de déclarer le prince de Condé traître à la patrie, 28 juillet 1790

S'il fallait un exemple exclusif, faudrait-il tomber sur un homme qui, attaché par toutes les relations possibles aux abus en tout genre, n'a pas goûté nos principes ? Pourquoi jeter sur un ci-devant Prince, plutôt que sur d'autres plus coupables, puisqu'ils ont des raisons de s'attacher à la Constitution, puisque par leur état ils doivent accélérer le cours de la Révolution ?
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 41


Discours de Robespierre sur les droits du peuple avignonnais, 18 novembre 1790

Qui n'a pas été indigné d'entendre sans cesse réclamer les droits, la propriété du pape ? Juste ciel ! les peuples, la propriété d'un homme ! Et c'est dans la tribune de l'Assemblée nationale de France que ce blasphème a été prononcé.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 44


Discours de Robespierre sur l'organisation des gardes nationales limitée aux citoyens actifs, prononcé au club des Jacobins, 5 décembre 1790

Quoique vous puissiez faire, les gardes nationales ne seront jamais ce qu'elles doivent être, si elles sont une classe de citoyens, une portion quelconque de la nation, quelque considérable que vous la supposiez. Les gardes nationales ne peuvent être que la nation entière armée pour défendre, au besoin ses droits ; il faut que tous les citoyens en âge de porter les armes y soient admis sans aucune distinction. Sans cela loin d'être les appuis de la liberté, elles en seront le fléau nécessaire.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 91


Ces gardes nationales porteront sur leur poitrine et sur leur drapeau ces mots : "Le peuple français. Liberté égalité fraternité".
  • Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802, Florence Gauthier, éd. PUF/ pratiques théoriques, 1992, p. 129


Intervention de Robespierre contre la motion d'ordre de Moreau de Saint-Mery, député de la Martinique, tendant à créer un comité chargé de contrôler les décisions coloniales de l'assemblée. 11 janvier 1791

La motion n’est rien moins qu’une motion d’ordre. Elle tend à gêner la liberté qu’a l’Assemblée de décréter, et chaque membre de proposer ce qui sera utile aux colonies. C’est tout soumettre au Comité colonial. Je demande la question préalable.
  • 'Le Moniteur Universel', Charles Joseph Panckoucke, éd. H. Agasse, 1791, t. VII, p. 99


Discours de Robespierre contre la loi censitaire sur l'organisation des jurys, prononcé au club des Jacobins, 20 janvier 1791

Attachons-nous donc au bonheur de la chose au principe de toute bonne constitution judiciaire et de l'institution des jurés.

Son caractère essentiel c'est que les citoyens soient jugés par leurs pairs : que les citoyens soient jugés avec plus de justice et d'impartialité ; que leurs droits soient à l'abri des coups du despotisme judiciaire. Comparons d'abord avec ces principes le système des comités. C'est pour avoir de véritables jurés que je vais vous prouver qu'ils ne nous en présentent que le masque et le fantôme.

Dans l'étendue d'un département, deux cents citoyens seront pris, seulement, parmi ceux qui paient la contribution exigée pour être éligibles aux places administratives. Ces deux cents éligibles seront choisis par le procureur-général syndic de l'administration du département ; sur ces deux-cents, douze seront tirés au sort ; ce sont ces douze qui, sous le titre de jurés de jugement, décideront si le crime a été commis, si l'accusé est coupable.

  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 145


Discours de Robespierre contre le droit censitaire de pétition prononcé à l'assemblée constituante, 9 mai 1791

Eh messieurs, le droit de pétition ne devrait-il pas être assuré d'une manière particulière aux citoyens non actifs ? Plus un homme est faible et malheureux, plus il a de besoin, plus les prières lui sont nécessaires. Eh ! vous refuseriez d'accueillir les pétitions qui vous seraient présentées par la classe la plus pauvre des citoyens !
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 107


Intervention à l'Assemblée constituante en faveur les droits des hommes de couleur libres,12 mai 1791

Vous avez donné la qualité de citoyen actif à tout homme qui paie la contribution de trois journées de travail ; et comme la couleur n'y fait rien, tous les gens de couleur qui paient trois journées de travail sont par ce décret reconnus citoyens actifs.
  • Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802, Florence Gauthier, éd. PUF/ pratiques théoriques, 1992, p. 180


Intervention à l'Assemblée constituante sur la constitutionnalisation du statu quo colonial, proposé par Moreau de Saint-Méry, comme de l'esclavage seul, défendu par Barère, 13 mai 1791

C'est un grand intérêt que la conservation de vos colonies ; mais cet intérêt même est relatif à votre Constitution ; et l'intérêt suprême de la nation et des colonies elles-mêmes est que vous conserviez votre liberté et que vous ne renversiez pas de vos propres mains les bases de cette liberté. Eh ! périssent vos colonies, si vous les conservez à ce prix. Oui, s'il fallait ou perdre vos colonies, ou leur sacrifier votre bonheur, votre gloire, votre liberté, je le répète : périssent vos colonies !
  • Journal des États généraux, M. Le Hodey, éd. M. Le Hodey, 1791, t. 25, p. 484


Discours de Robespierre contre la constitutionnalisation du statu quo colonial et de l'esclavage, prononcé au club des Jacobins, 13 mai 1791

On vous parle de l'initiative : est-ce donc un sénat aristocratique de colons que nous avons à consulter ? est-ce un cabinet ministériel ami de l'esclavage ? non c'est l'intérêt suprême de la nation, celui des représentants d'un peuple dont la toute puissance n'est que l'opinion et les principes.
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. VII : Discours (2e partie) janvier-septembre 1791, p. 366


Contre l'amendement Rewbell excluant les hommes des couleur libres qui ne sont pas nés de père et mère libres,15 mai 1791

Je sens que je suis ici pour défendre les droits des hommes de couleur en Amérique, dans toute leur étendue ; qu'il ne m'est pas permis, que je ne puis pas sans m'exposer à un remords cruel, sacrifier une partie de ces hommes-là à une portion de ces mêmes hommes. Or je reconnais les mêmes droits à tous les hommes libres de quelque père qu'ils soient nés, et je conclus qu'il faut admettre le principe dans son entier. Je crois que chaque membre de cette assemblée s'aperçoit qu'il en a déjà trop fait en consacrant constitutionnellement l'esclavage sur les colonies.
  • Toussaint Louverture ; la Révolution française et le problème colonial (1961), Aimé Césaire, éd. Présence Africaine, 1981, p. 125-126


Pour la non-réélection des députés, 16 mai 1791

Pour nous hors de l'assemblée législative, nous servirons mieux notre pays qu'en restant dans son sein. Nous éclairerons ceux de nos concitoyens qui ont besoin de lumières, nous propagerons partout l'esprit public, l'amour de la paix, de l'ordre, des lois et de la liberté.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 56


Pour la non-rééligibilité des députés, 18 mai 1791

Ce qui me paraît évident c'est que s'opposer à la réélection est le véritable moyen de s'opposer de bien composer la législature.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 117


Sur la peine de mort, 30 mai 1791

Gardez-vous bien de confondre l'efficacité des peines avec l'excès de la sévérité ; l'une est absolument opposée à l'autre.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 148
Il faut croire que le peuple doux, sensible, généreux, qui habite la France et dont toutes les vertus vont être développées par le régime de la liberté traitera avec humanité les coupables, et convenir que l'expérience la sagesse vous permettent de consacrer les principes sur lesquels s'appuie la motion que je fais que la peine de mort soit abolie.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris, Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 149


Discours sur l'état actuel de l'armée, 10 juin 1791

Vous voulez dites-vous, prendre des mesures pour assurer le maintien de votre constitution. N'est-il pas trop ridicule de mettre au nombre de ces mesures, celles de confier vos troupes aux ennemis de la constitution ? Les despotes en agissent-ils ainsi ? Confient-ils à des gens dont il ne sont pas sûrs, la garde de leurs places, la défense de leurs frontières ...Je le dis avec franchise, peut-être même avec rudesse ; quiconque ne veut pas, ne conseille pas le licenciement, est un traître.

  • « Robespierre et la guerre, une question posée dès 1789 ? », Thibaut Poirot, Annales Historiques de la Révolution française, 1er trimestre 2013, p. 123 (115-135)


Discours prononcé au club des Jacobins sur la fuite du roi à Varennes, 21 juin 1791

Ici j'ai besoin qu'on m'entende jusqu'au bout ; ce qui m'épouvante encore une fois, c'est précisément cela même qui me paraît rassurer tous les autres. C'est que depuis ce matin tout le monde est réuni. Tous ont le même visage, et pourtant il est clair qu'un roi qui avait 40 millions de rentes, qui disposait encore de toutes les places, qui avait encore la plus belle couronne de l'univers et la mieux affermie sur sa tête, n'a pu renoncer à tant d'avantages sans être sûr de le recouvrer.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris, Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 119


Sur l'inviolabilité royale, 14 juillet 1791

Le crime légalement impuni est en soi une monstruosité révoltante dans l'ordre social, ou plutôt il est le renversement absolu de l'ordre social, si le crime est commis par le premier fonctionnaire public, par le magistrat suprême. Je ne vois là que deux raisons de plus de sévir : la première que le coupable était lié à la patrie par un devoir plus saint ; la seconde que comme il est armé d'un grand pouvoir, il est bien plus dangereux de ne pas réprimer ses attentats.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 84


Sur la liberté de la presse, 22 août 1791

Est-il vrai que la liberté de la presse consiste uniquement dans la suppression de la censure et de toutes les entraves qui peuvent arrêter l'essor de la liberté ? Je ne le pense pas et vous ne le penserez pas non plus. La liberté de la presse n'existe pas dès lors que l'auteur d'un écrit peut être exposé à des poursuites arbitraires ; et ici il faut saisir une différence bien essentielle entre les actes criminels et ce qu'on a appelé les délits de presse.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris, Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 105


Sur les menaces de révocation des droits politiques des hommes de couleur du décret du 15 mai 1791 par Antoine Barnave, Alexandre et Charles Lameth, 5 septembre 1791

Les traîtres à la patrie sont ceux qui cherchent à vous faire révoquer votre décret ; et si pour avoir le droit de se faire entendre dans cette assemblée, il faut attaquer les individus, je vous déclare, moi, que j'attaque personnellement M. Barnave et MM. Lameth.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 72


Sur les droits politiques des hommes de couleur libres révoqués le 24 septembre 1791

Mais, messieurs, je ne puis m'empêcher de répondre à une certaine observation que l'on vous a présentée pour affaiblir l'intérêt des hommes libres de couleur. Remarquez qu'il n'est pas question de leur accorder leurs droits, de les leur reconnaître, remarquez qu'il est question de les leur arracher après que vous les leur avez reconnus. Et quel est l'homme qui avec quelque sentiment de justice, puisse se porter légèrement à dire à plusieurs milliers d'hommes : nous avions reconnu que vous aviez des droits, nous vous avons regardés comme des citoyens actifs, mais nous allons vous replonger dans la misère et dans l'avilissement; nous allons vous remettre aux pieds de ces maîtres impérieux dont nous vous avions aidés à secouer le joug.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 87


Rappelez-vous toutes ces délibérations où, après avoir remporté l'avantage auquel on semblait d'abord borner tous les voeux, on s'en faisait un titre pour en obtenir de nouveaux ; où vous conduisant toujours de récits en récits, d'épisodes en épisodes, de terreurs en terreurs, on gagnait toujours quelque chose sur vos principes et sur l'intérêt national, jusqu'à ce qu'enfin échouant contre un écueil, on s'est bien promis de réparer son naufrage.
  • Toussaint-Louverture. La Révolution française et le problème colonial (1961), Aimé Césaire, éd. Présence Africaine, 1981, p. 138-139



Mais moi dont la liberté sera l'idole, moi qui ne connaît ni bonheur, ni prospérité, ni moralité pour les hommes sans liberté, ni pour les nations sans les libertés ; je déclare que j’abhorre de pareils systèmes et que je réclame votre justice, l'humanité, la justice et l'intérêt national en faveur des homme libres de couleur.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 88


Contre la tentative de l'assemblée de révoquer les droits des sociétés à l'affiliation 29 septembre 1791

Comment et de quel front enverrez-vous dans les départements une instruction par laquelle vous prétendez persuader aux citoyens qu'il n'est pas permis aux sociétés aux société des Amis de la Constitution, d'avoir des correspondances , d'avoir des affiliations ? Qu'y a-t-il donc d'inconstitutionnel dans une affiliation ? L'affiliation n'est autre chose que la relation d'une société légitime avec une autre société légitime, par laquelle elles conviennent de correspondre entre elles sur les objets de l'intérêt public.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 90


Premier discours sur la guerre, 18 décembre 1791

La guerre est toujours le premier vœu d'un gouvernement puissant qui veut devenir plus puissant encore.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (1791-1792), p. 88


A Rome quand le peuple, fatigué de la tyrannie et de l'orgueil des patriciens, réclamait ses droits par la voix de ses tribuns, le sénat déclarait la guerre ; et le peuple oubliait ses droits et ses injures pour voler sous l'étendard des patriciens, et préparer des pompes triomphales à ses tyrans. Dans des temps postérieurs, César et Pompée faisaient déclarer la guerre pour se mettre à la tête des légions, et revenaient asservir leur patrie avec les soldats qu'elle avait armés.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 99


Eh ! Ne ressemblez-vous pas à un homme qui court incendier la maison de son ennemi, au moment où le feu prend à la sienne ?
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (1791-1792), p. 117


Deuxième discours sur la guerre, 2 janvier 1792

La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d'un politique est de croire qu'il suffise à un peuple d'entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n'aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c'est de les repousser comme des ennemis.


Dans des États constitués, comme presque tous les pays d'Europe, il y a trois puissances : le monarque, les aristocrates et le peuple ou plutôt le peuple est nul. S'il arrive une révolution dans ces pays, elle ne peut être que graduelle, elle commence par les nobles, par le clergé, par les riches, et le peuple les soutient lorsque son intérêt s'accorde avec le leur pour résister à la puissance dominante qui est celle du monarque.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791- juillet 1792), p. 131


D'abord, apprenez que je ne suis point le défenseur du peuple ; jamais je n'ai prétendu à ce titre fastueux ; je suis du peuple, je n'ai jamais été que cela, je ne veux être que cela ; je méprise quiconque a la prétention d'être quelque chose de plus.
  • Histoire de Robespierre, Ernest Hamel, éd. Chez l'auteur, 1866, t. 2, p. 64


Troisième discours sur la guerre, 25 janvier 1792

Ah que je crains dans une révolution odieuse à la Cour, dans une révolution faite contre la Cour,les victoires des généraux choisis par la Cour ! Quel ascendant ils acquièrent sur l'armée qui a partagé leurs succès et qui attache sa gloire à celle de ses chefs. Quel ascendant ils acquièrent sur la nation, dont toutes les idées ont été tournées vers les exploits guerriers et dont le besoin paraît encore de se faire des idoles !
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791- juillet 1792), p. 145


Discours sur les moyens de sauver l'État et la liberté, 10 février 1792

J'ai toujours pensé qu'il avait manqué deux choses à notre révolution : des écrivains profonds aussi nombreux que ceux que le ministère soudoie, et des hommes riches, assez amis de la liberté pour consacrer une partie de leur fortune à la propagation des lumières et de l'esprit public.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 95


Invocation de la Providence dans son dernier discours jacobin contre la guerre, 26 mars 1792

La Providence qui veille toujours sur nous mieux que notre propre sagesse, en frappant Léopold, parut déconcerter les projets de nos ennemis. Craignons de lasser la bonté céleste qui, jusqu'ici, s'est obstinée à nous sauver malgré nous.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 99


Défense de Robespierre, prononcée à la Société des Amis de la Constitution en réponse aux deux discours de Brissot et Guadet, 27 avril 1792

Gardez-vous de penser que les destinées du peuple soient attachées à quelques hommes ; gardez-vous de redouter le choc des opinions, et les orages des discussions politiques, qui ne sont que les douleurs de l'enfantement de la liberté.
  • Œuvres de Maximilien Robespierre, avec une notice historique, des notes et des commentaires, Maximilien de Robespierre, Armand Carrel (éd.), éd. Ayer Publishing, 1970, t. 3, p. 279


Réponse à Jean-Baptiste Louvet, 5 novembre 1792

Citoyens, vouliez-vous une révolution sans révolution ?
  • Réimpression de l'ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu'au Consulat (mai 1789-novembre 1799), A. Ray, éd. Henri Plon, 1847, t. 14, p. 392


La sensibilité qui gémit presque exclusivement pour les ennemis de la liberté m'est suspecte.
  • Réimpression de l'ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu'au Consulat (mai 1789-novembre 1799), A. Ray, éd. Henri Plon, 1847, t. 14, p. 393


Discours à la Convention nationale sur les subsistances, 2 décembre 1792

La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour la cimenter ; c’est pour vivre d’abord que l’on a des propriétés. Il n’est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes.
  • Œuvres de Maximilien Robespierre, Marc Bouloiseau, Georges Lefebvre, Jean Dautry, Albert Soboul, éd. Presses Universitaires de France, 1958, t. 9 : Discours (4e partie) septembre 1792-27 juillet 1793, p. 112


Tout homme n'a pas le droit d'entasser du blé, quand son semblable meurt de faim, tout ce qui est nécessaire à l'existence de la vie des hommes, appartient à la société, son superflu seul est un objet de commerce.
  • Œuvres de Maximilien de Robespierre, Marc Bouloiseau, Georges Lefebvre, Jean Dautry, Albert Soboul, éd. Presses Universitaires de France, 1958, t. 9 : Discours (4e partie) septembre 1792-27 juillet 1793, p. 119


Et vous, législateurs, souvenez-vous, que vous n'êtes point les représentants d'une caste privilégiée, mais ceux du peuple français, n'oubliez pas que la source de l'ordre, c'est la justice, que le plus sûr garant de la tranquillité, c'est le bonheur des citoyens, et que les longues convulsions qui déchirent les États ne sont que le combat des préjugés contre les principes, de l'égoïsme contre l'intérêt général, de l'orgueil et des passions des hommes puissants contre les droits et contre les besoins des faibles.
  • Œuvres de Maximilien de Robespierre, avec une notice historique, des notes et des commentaires, Maximilien de Robespierre, Albert Laponneraye, Armand Carrel (éd.), éd. Chez l'éditeur, 1840, t. 3, p. 42


Sur le jugement de Louis XVI, 3 décembre 1792

L'assemblée a été entraînée à son insu loin de la véritable question. Il n'y a point ici de procès à faire; Louis n'est point un accusé. Vous n'êtes point des juges. Vous êtes, vous ne pouvez être que des hommes d’État et les représentants de la nation. Vous n'avez pas une sentence à rendre pour ou contre un homme mais une mesure de salut public à prendre, un acte de providence nationale à exercer.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 80


Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 80


Discours sur l'appel au peuple dans le jugement de Louis XVI, 28 décembre 1792

Citoyens, la sensibilité qui sacrifie l'innocence au crime est une sensibilité cruelle ; la clémence qui compose avec la tyrannie est barbare.
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. IX : Discours (4e partie) septembre 1792-27 juillet 1793, p. 184


Vote motivé à la Convention nationale sur la peine encourue par Louis XVI à l'occasion de son procès, 16 janvier 1793

Je suis inflexible pour les oppresseurs, parce que je suis compatissant pour les opprimés ; je ne connais point l'humanité qui égorge les peuples, et qui pardonne aux despotes. Le sentiment qui m'a porté à demander mais en vain, à l'Assemblée Constituante l'abolition de la peine de mort, est le même qui me force aujourd'hui à demander qu'elle soit appliquée au tyran de ma patrie, et à la royauté elle-même dans sa personne.
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. IX : Discours (4e partie) septembre 1792-27 juillet 1793, p. 228


Contre le sursis,18 janvier 1793

Ils sont bien vains, bien absurdes, les subterfuges par lesquels on tenterait d'apporter un intervalle entre la condamnation et l’exécution. Vous n'auriez rendu qu'un vain hommage à la liberté, car loin de l'avoir servie, vous la détruiriez vous-même, vous rappelleriez les sentiments de pitié, de pusillanimité ; vous réveilleriez des espérances aussi coupables que funestes.
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. IX : Discours (4e partie) septembre 1792-27 juillet 1793, p. 238-239


Contre le comité de défense générale en en particulier contre Brissot, 3 avril 1793

Sauver la liberté !… Mais la liberté peut-elle se sauver, lorsque les amis du roi, lorsque ceux qui ont pleuré la perte du tyran, et qui ont cherché à réveiller le royalisme paraissent nos protecteurs, paraissent les ennemis de Dumouriez, lorsqu’il est évident à mes yeux qu’ils sont ses complices.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 116


Sur la conspiration tramée contre la liberté, 10 avril 1793

Tous les ambitieux qui ont paru jusqu'ici sur le théâtre de la Révolution ont eu cela de commun qu'ils ont défendu les droits du peuple aussi longtemps qu'ils ont cru en avoir besoin. Tous l'ont regardé comme un stupide troupeau, destiné à être conduit par le plus habile ou par le plus fort. Tous ont regardé les assemblées représentatives comme des corps composés d'hommes ou cupides ou crédules, qu'il fallait corrompre ou tromper pour les faire servir à leurs projets criminels. Tous se sont servis des sociétés populaires contre la cour et, dès le moment où ils eurent fait leur pacte avec elle, où qu'ils l'eurent remplacée, ils ont travaillé à la détruire. Tous ont successivement combattu pour ou contre les Jacobins, selon les temps et les circonstances.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 118


Sur « le devoir de fraternité qui unissent tous les hommes et toutes les nations, et leurs droits à une mutuelle assistance » 24 avril 1793

art. 4 : Les rois, les aristocrates, les tyrans quels qu'ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre qui est le genre humain, et contre le législateur de l'univers qui est la nature.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 135-136


Discours sur la nouvelle déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 24 avril 1793

XXIX : Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. IX : Discours (4e partie) septembre 1792-27 juillet 1793, p. 468


Discours prononcé à l'assemblée nationale sur le nouveau gouvernement représentatif, 10 mai 1793

Fuyez la manie ancienne des gouvernements de vouloir trop gouverner ; laissez aux individus, laissez aux familles le droit de faire ce qui ne nuit point à autrui ; laissez aux communes le pouvoir de régler elles-mêmes leurs propres affaires, en tout ce qui ne tient point essentiellement à l'administration générale de la République.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 149


Discours au club des Jacobins du 26 mai 1793

Je vous disais que le peuple doit se reposer sur sa force ; mais quand le peuple est opprimé, quand il ne lui reste plus que lui-même, celui-là serait un lâche qui ne lui dirait pas de se lever. C'est quand toutes les lois sont violées, c'est quand le despotisme est à son comble, c'est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur, que le peuple doit s'insurger.
  • Histoire parlementaire de la révolution française, Philippe-Joseph-Benjamin Buchez, Prosper Charles Roux, éd. Paulin, 1793, t. 27, p. 243


Défense du comité de salut public, 25 septembre 1793

Nous pouvons mépriser les calomnies ; mais les agents des tyrans, qui nous entourent, nous observent et recueillent tout ce qui peut avilir les défenseurs du peuple ; c'est pour eux, c'est pour prévenir leurs impostures, qu'il faut que la Convention nationale proclame qu'elle conserve toute sa confiance au Comité de salut public.
  • Robespierre : entre vertu et terreur, Slavoj Zizek, éd. Stock, 2008, p. 181-182.


Sur la situation politique de la république, 17 novembre 1793 (27 brumaire an II)

Vous avez sous les yeux le bilan politique de l'Europe et le vôtre et vous avez déjà un grand résultat : c'est que l'univers est intéressé à notre conservation. Supposons la France anéantie ou démembrée, le monde politique s'écroule.
  • Robespierre textes choisis (1958), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 3 (novembre 1793-juillet 1794), p. 75


La force peut renverser un trône ; la sagesse seule peut fonder une république. Démêlez les pièges continuels de nos ennemis ; soyez révolutionnaires et politiques ; soyez terribles aux méchants et secourables aux malheureux ; fuyez à la fois le cruel modérantisme et l'exagération systématique des faux patriotes : soyez digne du peuple que vous représentez ; le peuple hait tous les excès ; il ne veut ni être trompé ni être protégé, il veut qu'on le défende en l'honorant.
  • Robespierre textes choisis (1958), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 3 (novembre 1793-juillet 1794), p. 79


Rapport présenté au club des Jacobins contre le philosophisme et pour la liberté des cultes, 21 novembre 1793 (1er frimaire an II)

On a supposé qu'en accueillant des offrandes civiques la Convention avait proscrit le culte catholique.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 317


Non, la Convention n'a point fait cette démarche téméraire ; la Convention ne le fera jamais.Son intention est de maintenir la liberté des culte qu'elle a proclamée, et de réprimer en même temps tous ceux qui en abuseraient pour troubler l'ordre public ; elle ne permettra pas qu'on persécute les ministres paisibles du culte, et elle les punira avec sévérité toutes les fois qu'ils oseront se prévaloir de leurs fonctions pour tromper les citoyens et pour armer les préjugés ou le royalisme contre la République.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 317


L'athéisme est aristocratique ; l'idée d'un grand être qui veille sur l'innocence opprimée, et qui punit le crime triomphant est toute populaire. Le peuple, les malheureux m'applaudissent : si je trouvais des censeurs ce serait parmi les riches et les coupables.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 317


Réponse aux rois, 5 décembre 1793 (15 frimaire an II)

Un manifeste du despotisme contre la liberté ! Quel bizarre phénomène ! Comment les ennemis de la France ont-ils osé prendre des hommes pour arbitre entre eux et nous ?
  • Robespierre, entre vertu et terreur, Slavoj Zizek, éd. Stock, 2008, p. 199


Les Français ne sont pas atteints de la manie de rendre aucune nation heureuse et libre malgré elle. Tous les rois auraient pu végéter ou mourir impunis sur leurs trônes ensanglantés s'ils avaient su respecter l'indépendance du peuple français : nous ne voulons que vous éclairer sur leurs impudentes calomnies.
  • Robespierre, entre vertu et terreur, Slavoj Zizek, éd. Stock, 2008, p. 203


Rapport à la Convention nationale au nom du Comité de Salut Public sur les principes du Gouvernement révolutionnaire, 25 décembre 1793 (5 nivôse an II)

La fonction du gouvernement est de diriger les forces morales et physiques de la nation vers le but de son institution. Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. La Révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis ; la Constitution est le régime de la liberté victorieuse et paisible.
  • Documents d'histoire contemporaine: Le XIXe siècle, Jean-Paul Jourdan, éd. Presses Universitaires de Bordeaux, 2002, t. 1, p. 26
  • Robespierre, Textes choisis, Jean Poperen, éd. Sociales, 1974, t. 3, p. 99


Discours prononcé au club des Jacobins sur le peuple anglais 30 janvier 1794 (11 pluviôse an II)

En qualité de Français, de représentant du peuple, je déclare que je hais le peuple anglais.
  • « Les crimes des Anglais : trahir le droit », Sophie Wanish, Marc Bellissa, Annales historiques de la Révolution française, avril-juin 1995, p. 233


On veut séparer le peuple anglais de son gouvernement. Je ne demande pas mieux, à condition qu'on distinguera aussi le peuple anglais faisant la guerre à la liberté, conjointement avec son gouvernement, du peuple anglais punissant ce même gouvernement des attentats commis contre la liberté.
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. X : Discours (5e partie) juillet 1793-juillet 1794, p. 348


Qu'est-ce que cette anglomanie, déguisée sous le masque de la philanthropie, si ce n'est la conservation de l'ancien brissotisme, qui néglige le bonheur et la tranquillité de son pays pour aller s'occuper de la liberté de la Belgique ?
  • « "La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat entre 1791 et 1794." », Jean-Daniel Piquet, La Révolution française ; la guerre et la frontière., 2000, p. 396 (387-397)
  • Œuvres, Maximilien de Robespierre, éd. Presses universitaires de France, 1958, t. X : Discours (5e partie) juillet 1793-juillet 1794, p. 348


Discours à la Convention nationale sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l'administration intérieure de la République, 5 février 1794 (17 pluviôse an II)

Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable, c’est-à-dire, toutes les vertus et tous les miracles de la République, à tous les vices et à tous les ridicules de la monarchie.
  • Mercure français, Mercure de France, éd. Mercure de France, 1794, p. 302


Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n'est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier, qu'une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie.
  • Biographie universelle et portative des contemporains, Alphonse Rabbe,Claude Augustin Vieilh de Boisjoslin,Charles Claude Binet de Sainte-Preuve, éd. E. Dézairs et A. Blois - 21, rue du Colombier, 1836, t. 5, p. 677


Justification d'une procédure d'exclusion du club des jacobins 7 février 1794 (19 pluviôse an II)

Tous les ennemis de la liberté parlent contre le despotisme d'opinion, parce qu'ils préfèrent le despotisme de la force.
  • Robespierre, Jean Massin, éd. Alinéa, 1988, p. 231


Intervention lors de la séance de la Convention du 31 mars 1794 (11 germinal an II) à la suite de l'arrestation des dantonistes

Nous verrons dans ce jour si la Convention saura briser une prétendue idole pourrie depuis longtemps, ou si dans sa chute elle écrasera la Convention et le peuple français. Ce qu'on a dit de Danton ne pouvait-il pas s'appliquer à Brissot, à Pétion, à Chabot, à Hébert même, et à tant d'autres qui ont rempli la France du bruit fastueux de leur patriotisme trompeur? Quel privilège aurait-il donc? En quoi Danton est-il supérieur à ses collègues, à Chabot, à Fabre d'Églantine, son ami et son confident, dont il a été l'ardent défenseur? en quoi est-il supérieur à ses concitoyens? Est-ce parce que quelques individus trompés, et d'autres qui ne l'étaient pas, se sont groupés autour de lui pour marcher à sa suite à la fortune et au pouvoir? Plus il a trompé les patriotes qui avaient eu confiance en lui, plus il doit éprouver la sévérité des amis de la liberté.
  • Réimpression de l'ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la Révolution française, A. Ray, éd. Henri Plon, 1861, t. 20, p. 95-96


Sur les rapport des idées religieuses et morales avec le principe républicains et sur les fêtes nationales. Rapport présenté au nom du comité de salut public,7 mai 1794 (18 floréal an II)

L'idée de l'Être Suprême et de l'immortalité de l'âme est un rappel continuel à la justice ; elle est donc sociale et républicaine.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 317


Ayez des fêtes générales et plus solennelles pour toute la République ; ayez des fêtes particulières et pour chaque lieu qui soient des jours de repos, et qui remplacent ce que les circonstances ont détruit. Que toutes tendent à réveiller les sentiments généreux qui font le charme et l'ornement de la vie humaine, l'enthousiasme de la liberté, l'amour de la patrie, le respect des lois.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 325


Dernier discours à la Convention nationale, 26 juillet 1794 (8 thermidor an II)

Les révolutions qui, jusqu'à nous, ont changé la face des empires n'ont eu pour objet qu'un changement de dynastie ou le changement du pouvoir d'un seul à celui de plusieurs. La Révolution française est la première qui ait été fondée sur les théories des droits de l'humanité et sur les principes de la justice. Les autres révolutions n'exigeaient que de l'ambition ; la nôtre impose des vertus.
  • Robespierre, écrits, Claude Mazauric, éd. Paris Messidor/Éditions sociales, 1989, p. 332


Mais elle existe, je vous en atteste, âmes sensibles et pures ; elle existe, cette passion tendre, impérieuse, irrésistible, tourment et délices des cœurs magnanimes, cette horreur profonde de la tyrannie, ce zèle compatissant pour les opprimés, cet amour sacré de la patrie, cet amour plus sublime et plus saint de l'humanité, sans lequel une grande révolution n'est qu'un crime éclatant qui détruit un autre crime. Elle existe, cette ambition généreuse de fonder sur la terre la première République du monde ; cet égoïsme des hommes non dégradés, qui trouve une volupté céleste dans le calme d'une conscience pure et dans le spectacle ravissant du bonheur public.Vous la sentez, en ce moment, qui brûle dans vos âmes ; je la sens dans la mienne.
  • Histoire parlementaire de la révolution française, Philippe-Joseph-Benjamin Buchez, Prosper Charles Roux, éd. Paulin, 1793, t. 23 et 24, p. 419


Non Chaumette, non Fouché, la mort n'est pas un sommeil éternel. Citoyens, effacez des tombeaux cette maxime gravée par des mains sacrilèges, qui jette un crêpe funèbre sur la nature, qui décourage l'innocence opprimée et qui insulte à la mort ; gravez y plutôt celle- ci : « La mort est le commencement de l'immortalité. »
  • Histoire de Robespierre, Ernest Hamel, éd. Chez l'auteur, 1867, t. 3, p. 729


Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner.
  • Choix de rapports, opinions et discours prononcés à la Tribune Nationale depuis 1789 jusqu'à ce jour, Guillaume N. Lallement, éd. A. Eymery, 1821, t. 14, p. 309


Écrits et articles

Observations sur l'état et les droit des bâtards, 27 avril 1786

Mais si le gouvernement prenait le parti de refuser sa protection aux bâtards, ne craignons-nous pas que cette conduite ne contribue à accélérer les progrès de ce mal terrible, bien plus qu'à épurer les mœurs ?
  • Oeuvres de Maximilien Robespierre, Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes, éd. Centenaire de la Société des Études robespierristes, 2007, t. 11 Écrits et compléments, p. 140 (137-183)


Ne balançons point à leur tendre une main secourable. Quel titre leur manque-t-il pour obtenir la protection de l'Etat ? Ils sont innocents, ils sont malheureux ; ils sont hommes, ils sont citoyens. L'humanité, la justice, l'intérêt public, tout impose à la patrie le devoir sacré de veiller efficacement à leur conservation.
  • Oeuvres de Maximilien Robespierre, Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes, éd. Centenaire de la Société des Études robespierristes, 2007, t. 11 Écrits et compléments, p. 141 (137-183)


Réponse de Maximilien Robespierre avocat au parlement et directeur de l'Académie au discours de Mademoiselle de Kéralio , 1787

Ce n'est pas seulement par leurs lumières que les femmes contribueraient au progrès des lettres et à la gloire des sociétés savantes, c'est surtout par leur présence... Ouvrez aux femmes les entrées des académies et vous en bannissez en même temps la négligence et la paresse qui en sont les fléaux.
  • Oeuvres de Maximilien Robespierre, Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes, éd. Centenaire de la Société des Études robespierristes, 2007, t. 11 Écrits et compléments, p. 194 (189-201)


A la nation artésienne sur la nécessité de réformer les états d'Artois, 1789

Cette heureuse révolution et la fin de tous les maux qui nous accablent, dépend de la vertu, du courage et des sentiments de ceux à qui nous confierons le redoutable honneur de défendre nos intérêts dans l'assemblée de la Nation ; nous éviterons avec soin, dans ce choix important, tous les écueils que l'intrigue et l'ambition vont semer sous nos pas ; nous n'irons pas surtout nous reposer de la réforme des abus, sur le zèle de ceux qui se sont intéressés à les conserver par les plus puissants de tous les mobiles, l'intérêt personnel, l'esprit de corps, l'amour et l'habitude de la domination.
  • « Robespierre et l'authenticité révolutionnaire », Marisa Linton, Annales Historiques de la Révolution française, 1er trimestre 2013, p. 159-160 (153-171)
  • Oeuvres de Maximilien Robespierre, Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes, éd. Centenaire de la Société des Études robespierristes, 2007, t. 11 Écrits et compléments, p. 244 (205-245)


Le véritable moyen d'anéantir les abus qui causent les malheurs publics,est d'aller droit aux sources principales d'où ils découlent. Or la première source des malheurs d'un Peuple, ce sont les vices de son gouvernement ; aussi l'expérience nous prouvera-t-elle bientôt que l'Artois doit attribuer la plupart des siens aux vices qui ont dénaturé la véritable constitution à qui son administration était confiée.
  • Oeuvres de Maximilien Robespierre, Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes, éd. Centenaire de la Société des Études robespierristes, 2007, t. 11 Écrits et compléments, p. 207 (205-245)


Sur la nécessité de révoquer le marc d'argent, vers le début avril 1791

Quel système que celui où l'honnête homme dépouillé par un injuste oppresseur retombe dans la classe des ilotes, tandis que l'autre s'élève par son crime même au rang des citoyens ! ou un père voit croître, avec le nombre de ses enfants la certitude qu'il ne leur laissera point avec son patrimoine divisé ; ou tous les fils de famille, dans la moitié de l'empire, ne peuvent trouver une patrie qu'au moment où ils n'ont plus de père !
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 1 (avril 1791- juillet 1792), p. 75


Adresse de Maximilien Robespierre aux Français, vers la fin juillet 1791

On savait bien que nous n'avions jamais combattu ni l'existence ni même l'hérédité de la royauté; on n'était pas assez stupides pour ignorer que ces mots république, monarchie n'étaient que ds termes vagues et insignifiants, propres seulement à devenir des noms de sectes et des semences de division, mais qui ne caractérisent pas une nature particulière de gouvernement ; que la république de Venise ressemble davantage au gouvernement turc qu'à celle de Rome, et que la France actuelle ressemble plus à la république des États-Unis d'Amérique qu'à la Monarchie de Frédéric ou de Louis XIV ; que tout état libre est une république, et qu'une nation peut être libre avec un monarque.
  • Oeuvres de Maximilien Robespierre, Florence Gauthier/ Société des Études robespierristes, éd. Centenaire de la Société des Études robespierristes, 2007, t. 11 Écrits et compléments, p. 356 (347-376)


Le Défenseur de la Constitution, n° 1, 17 mai 1792

La guerre est commencée ; il ne nous reste plus qu'à prendre les précautions nécessaires pour la faire tourner au profit de la Révolution. Faisons la guerre du peuple contre la tyrannie et non celle de la Cour, des patriciens, des intrigants et des agioteurs contre le peuple.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 167


Il fallait dès l'origine, il faut encore aujourd'hui déclarer solennellement que les Français n'useront de leurs forces et de leurs avantages que pour laisser à ce peuple la liberté de se donner la Constitution qui leur paraîtra le plus convenable. Que cette déclaration soit remise entre les mains de nos propres soldats afin que chacun d'eux connaisse la volonté nationale dont il doit être l'exécuteur.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 1 (avril 1791-juillet 1792), p. 169


Le Défenseur de la Constitution, n° 3, 31 mai 1792

Je leur rends grâce au nom de l'Humanité d'avoir défendu la cause des hommes libres de couleur de nos colonies. Loin d'imiter l'injustice de ceux qui leur ont cherché des torts jusque dans cette action louable en elle-même, je me croirais coupable d'ingratitude si je refusais cet hommage à ceux qui ont fait triompher la cause que j'avais plusieurs fois plaidée dans la même tribune. Peu m'importent les motifs quand les faits sont utiles au bien général. Sans examiner s'il est vrai que les uns défendent même la cause de l'Humanité comme des hommes d'affaire et les autres comme des défenseurs officieux je me borne à rechercher si les malheurs de l'Europe vous ont aussi vivement occupés que les infortunes américaines et si le peuple français a trouvé en vous le même zèle que celui de Saint-Domingue.
  • Sur ses nouveaux adversaires girondins qui rétablirent heureusement les 24 mars et 4 avril 1792 à l'assemblée législative les droits des hommes de couleur libres, révoqués par l'assemblée Constituante le 24 septembre 1791.
  • Œuvres de Maximilien Robespierre, Marc Bouloiseau, Georges Lefebvre, Jean Dautry, Albert Soboul, éd. Presses Universitaires de France, 1958, t. 4, Le Défenseur de la Constitution, p. 84
  • L'émancipation des Noirs dans la Révolution française, (1789-1795), Jean-Daniel Piquet, éd. Karthala, 2002, p. 155


Le Défenseur de la Constitution, n° 5, 14 juin 1792

Le pire de tous les despotismes, c'est le gouvernement militaire.
  • Attaque verbale contre le projet Servan.
  • Histoire socialiste de la Révolution française : La Législative (1791-1792), Jean Jaurès, éd. Jules Rouff, 1792, t. II, p. 1179


Lettres de M. Robespierre à ses commettans, n° 1, 28 octobre 1792

Observez avec quelle défiance, j'ai presque dit avec quel effroi, on envisage encore la partie la plus nombreuse des citoyens, et la plus pure, en dépit de l'ignorance et de l'orgueil. Observez ce penchant éternel à lier l'idée de sédition et de brigandage, avec celle de peuple et de pauvreté. Voyez, d'un côté, combien il est difficile à la loi d'atteindre les conspirateurs puissants ; de l'autre, avec quelle rapidité elle abat toutes les têtes des malheureux qui ont été plus faibles que coupables.
  • Œuvres de Maximilien Robespierre, Maximilien de Robespierre, éd. Albert Laponneraye, 1840, vol. 2, « Des papiers publics », p. 96


« Des papiers publics », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, n° 5, novembre 1792

... Or est-il utile ?, est-il nécessaire d'infliger une peine à Louis détrôné, impuissant, abandonné aujourd'hui ? Citoyens, est-il nécessaire de punir ces malheureux accusés de vol ou de faux, que la loi garde dans vos maisons d'arrêt. Ceux-là sont bien plus impuissants et plus abandonnés. Citoyens, s'il importe d'effrayer la misère ou la cupidité ou le désespoir lui-même, importe-t-il moins d'épouvanter la tyrannie ?
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 66


Et cependant ce sont les crimes des rois qui enfantent tous les autres crimes avec les passions lâches et la misère.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 66


« Des papiers publics », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, n° 6, novembre 1792

Le sort du peuple est à plaindre quand il est endoctriné précisément par ceux qui ont intérêt à le tromper, et que ses agents, devenus ses maîtres par le fait, se constituent encore ses précepteurs. C'est à peu près comme si un homme d'affaires était chargé d'apprendre l'arithmétique à celui qui doit vérifier ses comptes.
  • Œuvres de Maximilien Robespierre, Maximilien de Robespierre, éd. Phénix éditions, 2000, vol. 5 : « Lettres à ses commettants », « Des papiers publics », p. 75


« Des papiers publics », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, n° 7, novembre 1792

Sage Pétion, la Commune de Paris avait levé l'étendard de l'insurrection au nom de la patrie, la cause de la Commune était celle de la France entière.
  • Réponse à Jérôme Pétion.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 62


« Observations sur le projet annoncé au nom du comité des Finances de supprimer les fonds affectés au culte, adressées à la Convention nationale », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, n° 8, novembre 1792

Réduire le peuple à l'impuissance de pratiquer sa religion, ou la proscrire par une loi expresse, c'est exactement la même chose.
  • Histoire parlementaire de la Révolution française (1835), Philippe Buchez, Pierre-Célestin Roux, éd. Paulin, 1835, t. 20, p. 456


Nulle puissance n'a le droit de supprimer le culte établi, jusqu'à ce que le peuple en soit lui-même détrompé.
  • Histoire parlementaire de la Révolution française (1835), Philippe Buchez, Pierre-Célestin Roux, éd. Paulin, 1835, t. 20, p. 456


« Des papiers publics », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, tome 2, n° 1, janvier 1793

Le peuple a déjà prononcé deux fois sur Louis :

  • 1) Lorsqu'il prit les armes pour le détrôner, pour le chasser, et que vous l'en détournâtes et que vous le dérobâtes vous-mêmes à sa juste colère en lui promettant une vengeance éclatante.
  • 2) Lorsqu'il vous imposa le devoir sacré de le condamner d'une manière éclatante pour le salut de la patrie et pour l'exemple du monde.


Lorsqu'on est si ingénieux à trouver des moyens d'appels ou de révision, c'est une preuve au moins qu'on est mécontent du jugement. Or le procureur le plus illustre fut-il aussi fertile que vous l'êtes en cette affaire en exceptions déclinatoires, dilatoires, péremptoires ou rescisoires ?

  • Lettre à MM.Vergniaud, Gensonné, Brissot, Guadet, sur la souveraineté du peuple et sur leur système de l'appel du jugement de Louis Capet.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 91-92


« Des papiers publics », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, tome 2, février 1793

Le véritable objet de notre politique doit être de détacher les peuples de la cause des tyrans ligués contre nous. Car si les peuples partageaient leur animosité contre la révolution, si le fanatisme de la servitude ou de la superstition s'unissait au fanatisme de l'aristocratie et à l'orgueil du despotisme, nous aurions à soutenir une espèce de guerre beaucoup plus terrible que celle que tous les rois du monde pouvaient faire jadis à un monarque français.
  • Sur les relations avec les peuples étrangers.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 97


Ceux qui veulent donner des lois les armes ne paraissent jamais que des étrangers et des conquérants, surtout à des hommes qu'il faut désabuser et apprivoiser avec la république et avec la philosophie.
  • Sur les relations avec les peuples étrangers.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 102-103


« Des papiers publics », Lettres de M. Robespierre à ses commettants, tome 2, n° 9, 8 mars 1793

Les troubles ne peuvent devenir redoutables que lorsque les ennemis de la liberté peuvent faire retentir les mots de disette et de misère aux oreilles d'un peuple affamé ou désespéré. Il faut leur arracher cette arme dangereuse, et la tranquillité publique sera d'autant plus assurée, que le peuple français que les citoyens, de Paris surtout,ont montré jusqu'ici une patience égale à leur courage, et que, pour le consoler, il suffit de paraître s'occuper sérieusement de son bonheur ou de ses besoins.
  • Sur les troubles de Paris.
  • Robespierre textes choisis (1957), Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1973, t. 2 (août 1792-juillet 1793), p. 104-105


Citations sur Robespierre

Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau

Cet homme ira loin, il croit tout ce qu'il dit.
  • Histoire de Robespierre, Ernest Hamel, éd. A. Cinqualbre, 1865, vol. 1, p. 132


Adrien Duquesnoy, 14 mai 1791

M. Robespierre a fait beaucoup de déclamations pour empêcher qu'on n'employât le mot esclaves et pour qu'on lui subsiste les mots non-libres. Quelle ridicule petitesse ! Comme s'il y avait pas la plus légère différence dans les choses, ou comme si celle qui est dans les mots méritait qu'on fit perdre à l'assemblée une seconde de son temps.
  • « Nouvelles pièces sur Robespierre et les colonies en 1791 », Jean-Daniel Piquet, Annales Historiques de la Révolution française, 1er trimestre 2013, p. 189 (187-194)


L'abbé Claude Fauchet en mai 1791

C'est avec joie que l'on a entendu des députés menacés de perdre les colonies dire soyons pauvres mais vertueux... Quelle liberté lorsque quelques-uns peuvent dire à plusieurs : « nous ne voulons pas que vous soyez membres actifs dans le corps social ; soyez passifs, c'est une liberté à la JF Maury, Robespierre, dans cette séance, a développé l’âme des Français, combien il était grand, au milieu de ces préjugistes et de ces vendeurs d’hommes qui ont parlé avant et après lui !

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  • « Nouvelles pièces sur Robespierre et les colonies en 1791 », Jean-Daniel Piquet, Annales Historiques de la Révolution française, 1er trimestre 2013, p. 191 (187-194)



Gouy d'Arcy, député esclavagiste et ségrégationniste de Saint-Domingue à l'assemblée constituante (dans une brochure de septembre 1791)

Il allait bien plus loin que M. Rewbell, et l'exagération de ses principes donnait un vernis de modération au détestable amendement du député de Strasbourg.
  • L'émancipation des Noirs dans la Révolution française, (1789-1802), Jean-Daniel Piquet, éd. Karthala, 2002, p. 81


Nicolas de Condorcet

Robespierre est un prêtre, et il ne sera que cela.


Réponse de Brissot au rapport Amar du 3 octobre 1793 qui l'accusait d'avoir défendu les Noirs par le vote du décret-loi du 4 avril 1792 pour livrer les colonies à l'Angleterre (courant octobre 1793)

Faites le procès à la nation qui l'a ratifié, aux colonies qui l'ont reçu avec reconnaissance. Faites le procès à Robespierre surtout qui dans l'assemblée constituante, défendit lors du décret du 15 mai, les mêmes principes que moi, qui dans l'excès de son indignation fit cette exclamation énergique tant anathémisée par ces colons qu'il soutient aujourd'hui. Périssent les colonies plutôt que de sacrifier un seul principe ! Faites le procès à la Montagne qui, fidèle au principe, vient encore de le consacrer !
  • Mémoires de Brissot, J.P.Brissot, éd. Alphonse Picard, 1912, vol. 2, p. 296
  • « Robespierre et la question coloniale », Bernard Gainot, Robespierre : portraits croisés., 2012, p. 88-89 (79-94)


Jacques-Louis David

Tout ce que fait Robespierre est utile et nécessaire pour le bien public. C'est lui, et lui seul qui a raison. Et ceux qui ne sont pas d'accord avec lui doivent être considérés comme des ennemis de la France et de la liberté.
  • Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Jean Tulard, Alfred Fierro, Jean-François Fayard, éd. Robert Laffont, 1987, p. 748


Jean-Baptiste Belley, député noir de Saint-Domingue à la Convention (novembre 1794, 11 brumaire-10 frimaire an III), à Benoît Gouly, député créole des Mascareignes, récent auteur d'un pamphlet raciste.

Gouly ! Homme sans principes et vendu à la faction des planteurs, tes amis et tes complices, je t'avais déjà jugé aux jacobins, lorsque le 3 thermidor (en fait le 6) je te voyais assis aux pieds de Robespierre ; tu le flagornais si grossièrement qu'il fut obligé de repousser publiquement tes basses flatteries par son mépris et sa réprobation. Tu t'en souviens, Gouly, tu demandais ce jour une séance extraordinaire pour le lendemain, parce que Robespierre voulait dénoncer la conspiration qui se tramait (disait-il) contre lui et la liberté.
  • Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802, Florence Gauthier, éd. PUF/ pratiques théoriques, 1992, p. 260


Pierre Page, intrigant esclavagiste de Saint-Domingue à Paris (20 février 1795-2 ventôse an III)

Pour juger de l'influence dont nous jouissions, lisez le rapport Courtois. Vous verrez que Littée notre ami, le seul qui nous ait soutenu dans la Convention nationale, état poursuivi par les agents de Robespierre ; et vous y verrez avec quelle précaution Robespierre se faisait rendre compte des numéros que nous adressions au Comité de salut public, intitulés Notes au comité de salut public. Si nous eussions été dans un si grand rapport avec le Comité de salut public, Robespierre n'aurait pas fait épier nos démarches & fait des recherches pour savoir ce que nous écrivions et ce que nous n'écrivions pas ; enfin il n'aurait pas fait suivre et espionner Littée, qui était notre protecteur dans la Convention.
  • Robespierre et la liberté des Noirs en l'an II d'après les archives des comités et les papiers de la commission Courtois., Jean-Daniel Piquet, éd. Annales Historiques de la Révolution française, 2001(Janvier/Mars), vol. 323, p. 83 (69-91)


Jean-François Reubell (citation rapportée par Carnot en 1798)

Je n'ai jamais eu qu'un seul reproche à faire à Robespierre, c'est celui d'avoir été trop doux.
  • Dictionnaire historique de la Révolution française, Jean-René Surrateau (article Rewbell), éd. PUF, 1989, p. 900(898-903)


Louis XVIII

Votre opinion sur Robespierre est au moins fort hasardée si elle n'est pas fausse ; les hommes d'État ne doivent pas être jugés d'après les règles ordinaires de morale. En 1793 et 1794, il s'agissait de sauver le corps social et s'il était prouvé que le chef des Jacobins n'eût fait dresser les échafauds de la Terreur que pour abattre les factions et rétablir ensuite ce gouvernement royal que la France entière désirait, il serait injuste de regarder Robespierre comme un homme cruel et de l'appeler tyran ; il faudrait au contraire voir en lui, comme dans Sylla, une forte tête, un grand homme d'État. Richelieu aurait fait plus que Robespierre s'il se fut trouvé dans une position semblable.
  • Robespierre, Joël Schmidt, éd. Gallimard, 2011, p. 305-306


Jules Michelet

Peu de jours après Thermidor, un homme, qui vit encore et qui avait alors dix ans, fut mené par ses parents au théâtre, et à la sortie admira la longue file de voitures brillantes qui, pour la première fois, frappaient ses yeux. Des gens en veste, chapeau bas, disaient aux spectateurs sortants : « Faut-il une voiture, mon maître? » L'enfant ne comprit pas trop ces termes nouveaux. Il se les fit expliquer, et on lui dit seulement qu'il y avait eu un grand changement par la mort de Robespierre.
  • Histoire de la Révolution française, Jules Michelet, éd. A. Le Vasseur, 1869, vol. 9, p. 360


George Sand

Soyons juste enfin, et ne craignons plus de le dire : Robespierre est l'un des plus grands hommes de l'histoire. Ce n'est pas à dire qu'il n'ait eu des fautes, des erreurs, et par conséquent des crimes à se reprocher ; entraîné sur une pente rapide, il fut au niveau des malheureuses théories du moment, bien supérieur à tous les hommes qui les appliquaient. Mais dans quelle carrière politique orageuse l'histoire nous montrera-t-elle un seul homme pur de quelque péché mortel contre l'humanité? Sera-ce Richelieu, César, Mahomet, Henri IV, le maréchal de Saxe, Pierre le Grand, Charlemagne, Frédéric le Grand, etc., etc. ? Quel grand ministre, quel grand prince, quel grand capitaine, quel grand législateur n'a commis des actes qui font frémir la nature et qui révoltent la conscience? Pourquoi donc Robespierre serait-il le bouc-émissaire de tous les forfaits qu'engendre ou subit notre malheureuse race dans ses heures de lutte suprême !
  • Robespierre, Joël Schmidt, éd. Gallimard, 2011, p. 308


Jean Jaurès

Ici, sous ce soleil de juin 1793 qui échauffa votre âpre bataille, je suis avec Robespierre et c'est à côté de lui que je vais m'asseoir aux Jacobins.
  • « Robespierre libéral », Yannick Bosc, Annales Historiques de la Révolution française, 1er trimestre 2013, p. 104 (95-114)
  • Histoire socialiste de la Révolution française, Jean Jaurès, éd. Rouff, 1901-1908, t. 4, p. 1619


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