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{{citation|citation=Au milieu des hardiesses et des irrévérences des ''Lettres Persanes'', un esprit de prudence se laisse entrevoir par la plume d'Usbek ; en agitant si bien les questions et en les perçant quelque-fois à jour, Usbek (et c'est une contradiction peut-être à laquelle n'a pas échappé [[Montesquieu]]) veut continuer de rester fidèle aux lois de son pays, de sa religion. ''Il est vrai, dit-il, que par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois ; mais le cas est rare; et lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante''. Cet esprit qui a dicté les ''Lettres Persanes'' ne poussera jamais les choses à l'extrémité du côté des réformes et des révolutions populaires.}}
{{citation|citation=Au milieu des hardiesses et des irrévérences des ''Lettres Persanes'', un esprit de prudence se laisse entrevoir par la plume d'Usbek ; en agitant si bien les questions et en les perçant quelque-fois à jour, Usbek (et c'est une contradiction peut-être à laquelle n'a pas échappé [[Montesquieu]]) veut continuer de rester fidèle aux lois de son pays, de sa religion. ''Il est vrai, dit-il, que par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois ; mais le cas est rare; et lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante''. Cet esprit qui a dicté les ''Lettres Persanes'' ne poussera jamais les choses à l'extrémité du côté des réformes et des révolutions populaires.}}
{{Réf Livre|titre=Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès|auteur=[[Charles-Augustin Sainte-Beuve]]|éditeur=Hermann (éditeurs des sciences et des arts)|collection=Collection savoir : lettres|année=1992|année d'origine=|page=119|partie=[[Montesquieu]]|section=18 et 25 octobre. ''Causeries du lundi'', t. VII|ISBN=2-7056-6178-6}}
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==== [[Alexandre Soljenitsyne]], ''Le déclin du courage'', 1978 ====
{{citation|citation=Moi qui ai passé toute ma vie sous le communisme, j'affirme qu'une société où il n'existe pas de balance juridique impartiale est une chose horrible. Mais une société qui ne possède en tout et pour tout qu'une balance juridique n'est pas, elle non plus, vraiment digne de l'homme. Une société qui s'est installée sur le terrain de la loi, sans vouloir aller plus haut, n'utilise que faiblement les facultés les plus élevées de l'homme. Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée un atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l'homme.
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{{Réf Livre|titre=Le déclin du courage
|auteur=Alexandre Soljenitsyne
|éditeur=Fayard
|collection=Les Belles Lettres
|traduction=Geneviève et José Johannet
|année=2015
|année d'origine=1978
|ISBN=978-2-251-20046-0
|page=29
}}


==== [[François Rozier]], ''Cours complet d'agriculture'' ====
==== [[François Rozier]], ''Cours complet d'agriculture'' ====

Version du 25 mai 2015 à 20:16

La Loi, par Jean-Jacques Feuchère.


Raymond Abellio

Toute politique décadente multiplie sans fin le nombre des lois.
  • Ma dernière mémoire, Raymond Abellio, éd. Gallimard, 1971, t. II, partie Les Militants, 1927-1939, p. 16


René Char

Quand je dis : j'ai levé la loi, j'ai franchi la morale, j'ai maillé le coeur, ce n'est pas pour me donner raison devant ce pèse-néant dont la rumeur étend sa palme au delà de ma persuasion.
  • Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962  (ISBN 2-07-030065-X), partie LE POEME PULVERISE (1945-1947), Le Requin et la mouette, p. 190


Alberto Eiguer

Le pervers ne punit pas au nom de la « loi ». Il est la loi. Plus que son excécutant, il est son créateur. Pour cette raison, il devient la « référence morale ».
  • Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010  (ISBN 978-2-10-054958-0), partie II. Libertinage et prédation, chap. La crise du paternel, Du ravage à la néo-loi, p. 148


André Gide

Il faut être sans lois pour écouter la loi nouvelle.
  • « Les Nouvelles Nourritures », André Gide, Littérature, nº 1, Mars 1919, p. 4


Christine Harache

La rencontre avec des personnes d'une autre culture peut provoquer un vrai choc culturel. Le comportement que nous adoptons ordinairement ne provoque pas chez elles les réponses attendues et habituelles. En fait, nous n'utilisons pas les mêmes règles du jeu qu'elles. Il peut s'agir de règles formelles qui ont donné naissance à des lois. Il peut aussi s'agir de règles beaucoup plus informelles régissant notamment, de manière inconscient, la manière de communiquer avec l'autre.


Pierre Louÿs

[...] scandant ses premiers mots avec des coups de poing abaissés dans le vide, Pausole articula lentement :
– Monsieur, l'homme demande qu'on lui fiche la paix ! Chacun est maître de soi-même, de ses opinions, de sa tenue et de ses actes, dans la limite de l'inoffensif. Les citoyens de l'Europe sont las de sentir à toute heure sur leur épaule la main d'une autorité qui se rend insupportable à force d'être toujours présente. Ils tolèrent encore que la loi leur parle au nom de l'intérêt public, mais lorsqu'elle entend prendre la défense de l'individu malgré lui et contre lui, lorsqu'elle régente sa vie intime, son mariage, son divorce, ses volontés dernières, ses lectures, ses spectacles, ses jeux et son costume, l'individu a le droit de demander à la loi pourquoi elle entre chez lui sans que personne l'ait invitée.

  • Les Aventures du Roi Pausole (1900), Pierre Louÿs, éd. GF, 2008  (ISBN 978-2-0807-1214-1), partie Livre troisième, VI. Où M. Lebirbe et le roi Pausole s'aperçoivent avec surprise qu'ils ne s'entendent pas sur tous les points, p. 226


François Mitterrand

Un régime sans loi ne résiste pas à l’attraction de l’arbitraire.
  • La Rose au poing, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1972, p. 95


Charles-Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi

Au milieu des hardiesses et des irrévérences des Lettres Persanes, un esprit de prudence se laisse entrevoir par la plume d'Usbek ; en agitant si bien les questions et en les perçant quelque-fois à jour, Usbek (et c'est une contradiction peut-être à laquelle n'a pas échappé Montesquieu) veut continuer de rester fidèle aux lois de son pays, de sa religion. Il est vrai, dit-il, que par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois ; mais le cas est rare; et lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante. Cet esprit qui a dicté les Lettres Persanes ne poussera jamais les choses à l'extrémité du côté des réformes et des révolutions populaires.
  • Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6178-6), partie Montesquieu, 18 et 25 octobre. Causeries du lundi, t. VII, p. 119


Alexandre Soljenitsyne, Le déclin du courage, 1978

Moi qui ai passé toute ma vie sous le communisme, j'affirme qu'une société où il n'existe pas de balance juridique impartiale est une chose horrible. Mais une société qui ne possède en tout et pour tout qu'une balance juridique n'est pas, elle non plus, vraiment digne de l'homme. Une société qui s'est installée sur le terrain de la loi, sans vouloir aller plus haut, n'utilise que faiblement les facultés les plus élevées de l'homme. Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée un atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l'homme.
  • Le déclin du courage (1978), Alexandre Soljenitsyne, éd. Fayard, coll. « Les Belles Lettres », 2015  (ISBN 978-2-251-20046-0), p. 29


François Rozier, Cours complet d'agriculture

La loi n’est presque jamais due à la prévoyance, mais le plus souvent au besoin.














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