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Sophie Germain

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Sophie Germain.

Sophie Germain, née le à Paris et morte le dans la même ville, est une mathématicienne, physicienne et philosophe française.

Citations

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Œuvres philosophiques

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Et, en effet, un trait de génie, un trait d’éloquence, dans les sciences, dans les beaux-arts, dans la littérature, nous plaisent par une seule et même raison : ils dévoilent à nos yeux une foule de rapports que nous n’avions pas encore aperçus. Nous nous trouvons tout d’un coup transportés dans une haute région, d’où nous découvrons un ordre inattendu d’idées ou de sentiments. Le plaisir de la surprise émeut notre âme ; elle rend un hommage involontaire à son bienfaiteur, et cet hommage même est encore pour elle un plaisir nouveau.
  • « Considérations sur l’état des sciences et des lettres », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, chap. Comment les sciences et les lettres sont dominées par un sentiment qui leur est commun, p. 81-82 (texte intégral sur Wikisource)


La langue des calculs peut donner lieu à des corrections qui lui sont propres ; car elle a aussi son style, et tous les auteurs ne l’écrivent pas avec le même degré de perfection. Au choix des mots correspond celui des caractères
  • « Considérations sur l’état des sciences et des lettres », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, chap. Comment les sciences et les lettres sont dominées par un sentiment qui leur est commun, p. 86 (texte intégral sur Wikisource)


Les formules remplacent la phrase ; elles peuvent être plus ou moins élégantes. L’analyse parle aux yeux. Ainsi, au lieu de l’harmonie ou de l’accord entre les sons, elle doit présenter entre ses divers éléments des rapports d’ordre et de simplicité faciles à saisir au premier coup d’œil. Les personnes initiées à ce genre de discours trouvent bien certainement dans la contemplation des formules une sorte de charme qui les entraîne vers l’étude. Et si les bons auteurs sont doués d’une finesse de tact qui leur fait choisir entre ces formules celles qu’il convient d’écrire, tandis que d’autres seront seulement indiquées ; si leurs décisions sont tantôt rapides, tantôt lentes et réfléchies, c’est que le tact dont nous parlons n’est, en effet, autre chose que le goût appliqué à des objets qu’on semble avoir crus étrangers à son empire.
  • « Considérations sur l’état des sciences et des lettres », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, chap. Comment les sciences et les lettres sont dominées par un sentiment qui leur est commun, p. 87 (texte intégral sur Wikisource)


Ainsi les hommes emportés et renouvelés par le temps, voyait périr comme eux les ouvrages de la nature, tandis que la terre est inébranlable et toujours vivante, ont imaginé de placer dans ses dimensions le type invariable des mesures qu’ils voulaient rendre éternelles. Un être qui ne vit qu’un moment, a l’ambition de prolonger sa vie par le souvenir et d’éterniser ses institutions ; il veut être utile quand il ne sera plus.
  • « Pensées diverses », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, p. 199-200 (texte intégral sur Wikisource)


La simplicité n’est pas essentiellement un principe, un axiome, c’est le résultat de travaux ; ce n’est pas une idée de l’enfance du monde, elle appartient à la maturité des hommes.
  • « Pensées diverses », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, p. 207 (texte intégral sur Wikisource)


Si les hommes qui ont avancé les sciences par leurs travaux, si ceux à qui il a été donné d’éclairer le monde, veulent revenir sur le chemin qu’ils ont fait, ils verront que les idées les plus belles, les plus grandes, sont les idées de leur jeunesse, mûries par le temps et par l’expérience. Elles sont renfermées dans les premiers essais, comme les fruits dans les boutons du printemps.
  • « Pensées diverses », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, p. 208-209 (texte intégral sur Wikisource)


L’algèbre n’est qu’une géométrie écrite, la géométrie n’est qu’une algèbre figurée.
  • « Pensées diverses », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, p. 223 (texte intégral sur Wikisource)


La nature semble nous avoir soumis tous les corps existants du monde créé. La destruction est dans nos mains. La recomposition est son secret ; nos efforts sont le plus souvent infructueux, et nos succès dans ce genre ne sont que des exceptions.
  • « Pensées diverses », dans Œuvres philosophiques de Sophie Germain, Sophie Germain, éd. Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896, p. 238 (texte intégral sur Wikisource)


Correspondance

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En me rendant compte de l’honorable mission dont je l’avais chargé, M. Pernety m’a mandé qu’il vous avait fait connaître mon nom : cette circonstance me détermine à vous avouer que je ne vous suis pas aussi parfaitement inconnue que vous le croyez ; mais que, craignant le ridicule attaché au titre de femme savante, j’ai autrefois emprunté le nom de M. Le Blanc pour vous écrire et vous communiquer des notes qui, sans doute, ne méritaient pas l’indulgence avec laquelle vous avez bien voulu y répondre.
  • Extrait de sa lettre dévoilant sa véritable identité à Carl Friedrich Gauss, le 20 février 1807.


J’espère que la singularité, dont je fais aujourd’hui l’aveu, ne me privera pas de l’honneur que vous m’avez accordé sous un nom emprunté, et que vous ne dédaignerez pas de consacrer quelques instants à me donner directement de vos nouvelles


Citations rapportées

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Je me trouve presqu’aussi étrangère au mouvement des sciences que si j’habitais un autre pays […]. Voilà le privilège des dames, elles obtiennent des compliments et aucun avantage réel
  • « Sophie Germain, une mathématicienne face aux préjugés de son temps », Anne Boyé, Bulletin de l'APMEP, nº 523, 2017, p. 239 (lire en ligne)


Citations sur

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Vous m’avouerez, Mademoiselle, que si vous êtes la seule demoiselle qui possède si supérieurement les mathématiques, vous êtes aussi la seule qui ait connu et redouté le danger d’un poème grec.


[Rien] ne pourrait me prouver d’une manière plus flatteuse et moins équivoque, que les attraits de cette science, qui ont embelli ma vie de tant de jouissances, ne sont pas chimériques, que la prédilection, dont vous l’avez honorée.
  • Lettre de son ami Gauss, le 30 avril 1807.


Soyez toujours aussi heureuse, ma chère amie, que vos rares qualités d’esprit et de cœur le méritent, et continuez de temps en temps de me renouveler la douce assurance que je puis me compter parmi le nombre de vos amis, titre duquel je serai toujours orgueilleux.
  • Lettre de Gauss, le 19 janvier 1808.


Cette démonstration qu’on trouvera sans doute très ingénieuse, est due à Mlle Sophie Germain, qui cultive avec succès les sciences physiques et mathématiques, comme le prouve le prix qu’elle a remporté à l’Académie sur les vibrations des lames élastiques.
  • Note de bas de page constituant la seule mention retrouvée des travaux de Sophie Germain sur la théorie des nombres.
  • Essai sur la théorie des nombres, second supplément, Adrien-Marie Legendre, éd. Huzard-Coursie, 1825, p. 13-14 (lire en ligne)


Telle fut cette femme supérieure qui de toutes a poussé le plus loin les études mathématiques […]. La théorie du son et l’analyse indéterminée feront longtemps vivre son nom
  • Hommage posthume de Libri en 1832.
  • « Sophie Germain, une mathématicienne face aux préjugés de son temps », Anne Boyé, Bulletin de l’APMEP, nº 523, 2017, p. 241 (lire en ligne)


Sophie Germain a repris cette seconde vie qui est faite du souvenir des vivants : son œuvre et sa biographie ont conquis leur place dans la mémoire des hommes ; son tombeau, délaissé, a été retrouvé et restauré ; le Conseil municipal de Paris, toujours soucieux des gloires parisiennes, a donné le nom de Sophie Germain à l’une des rues de la Capitale, à l’une de ses écoles supérieures de jeunes filles, et son buste, reconstitué d’après la tête phrénologique qui existe au Museum d’histoire naturelle, orne la cour principale de cette école.


Il faut en faire l’aveu pénible. Tandis que tant de femmes ont trouvé la célébrité dans les écrits frivoles, la seule femme française qui ait réussi dans les travaux sévères, estimée des géomètres, auxquels d’ailleurs tout un aspect de son génie échappe, est à peine connue du public. [...] La réputation discrète de Sophie Germain offre le même caractère. Son œuvre néanmoins est de celles dont la science et la philosophie ont tiré profit et honneur, et son nom, que l’avenir connaîtra mieux, appartient à l’histoire des progrès de l’esprit humain.


À sa mort, son neveu, Armand-Jacques Lherbette, ayant trouvé dans les papiers de sa tante un petit opuscule « Considérations générales sur l’état des sciences et des lettres » le publie « pour remplir un devoir pieux envers sa mémoire ». […] Auguste Comte appréciera grandement cet ouvrage posthume « qui indique en elle une philosophie très élevée, à la fois sage et énergique, dont bien peu d’esprits supérieurs ont aujourd’hui un sentiment aussi net et aussi profond ».
  • « Sophie Germain, une mathématicienne face aux préjugés de son temps », Anne Boyé, Bulletin de l’APMEP, nº 523, 2017, p. 240 (lire en ligne)


Voir aussi

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