Salluste

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Salluste ou Gaius Sallustius Crispus, né en -86 à Amiternum, cité fondée par les Sabins, et décédé en -35 ou -34, est un homme politique et historien romain. Ses ouvrages conservés sont la Conjuration de Catilina, la Guerre de Jugurtha et, en partie ses Histoires.

La Guerre de Jugurtha[modifier]

Or, ce qui guide et qui commande la vie des hommes, c'est l'âme. Marche-t-elle vers la gloire par la voie du mérite, elle possède en abondance la force, la puissance, l'éclat, et n'a pas besoin de la Fortune, car celle-ci ne peut donner ni ravir à personne la probité, l'énergie, et les autres qualités morales. Mais si, prisonnier de passions vicieuses, l'homme sombre dans la paresse ou les plaisirs des sens, après avoir joui quelque temps de ces voluptés pernicieuses, et vu se dissiper dans l'inaction ses forces, son temps, son intelligence, il accuse alors la faiblesse de sa nature : chacun fait retomber sur les circonstances les fautes dont il est lui-même responsable.
  • (la) La Guerre de Jugurtha (Ier siècle av. J.-C.), Salluste (trad. Alfred Ernout), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2000, I, p. 3 (texte intégral sur Wikisource)


Que si les hommes recherchaient les biens véritables avec la même ardeur qu'ils mettent à poursuivre des objets étrangers à leur nature, inutiles, souvent même dangereux et pernicieux, loin d'être régis par les événements, ils les gouverneraient eux-mêmes, et ils s'élèveraient à un degré de grandeur qui de la condition mortelle les mènerait par la gloire à l'immortalité.
  • (la) La Guerre de Jugurtha (Ier siècle av. J.-C.), Salluste (trad. Alfred Ernout), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2000, I, p. 3 (texte intégral sur Wikisource)


Aussi la beauté physique, la richesse, ajoutons la force corporelle et autres choses de ce genre passent en peu de temps, mais les productions éclatantes de l'esprit sont, comme l'âme, immortelles.
  • (la) La Guerre de Jugurtha (Ier siècle av. J.-C.), Salluste (trad. Alfred Ernout), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2000, II, p. 5 (texte intégral sur Wikisource)


(...) mon inaction sera plus utile à la République que l'activité de bien des gens.
  • Au sujet des raisons qui l'ont amené à se mettre à l'écart de la politique pour se consacrer à des travaux d'historien.
  • (la) La Guerre de Jugurtha (Ier siècle av. J.-C.), Salluste (trad. Alfred Ernout), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2000, II, p. 5 (texte intégral sur Wikisource)


Au sujet de Salluste[modifier]

Guizot[modifier]

Jugurtha n'était […] ni plus habile, ni plus hardi, ni plus persévérant que cet homme là, et s'il y a de notre temps un Salluste, l'histoire d'Abd-el-Kader mérite qu'il la raconte.
  • Guizot dresse un parallèle entre Jugurtha, dont Salluste a relaté la vie, et le chef arabe du XXe siècle Abd el-Kader.
  • Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps (1865), François Guizot, éd. Michel Lévy frères, 1865, L'Algérie et le Maroc (1841-1847), p. 154


Sainte-Beuve[modifier]

En parlant des Romains, la langue de Montesquieu s'est fait comme latine et elle a un caractère de concision ferme qui la rapproche de la langue de Tacite ou de Salluste. Il excelle à retremper les expressions et à leur redonner toute leur force primitive, ce qui permet à son style d'être court, fort et d'avoir l'air simple.
  • Rapprochement entre le style de Montesquieu et celui de Salluste.
  • Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6178-6), partie Montesquieu, 18 et 25 octobre. Causeries du lundi, t. VII, p. 122


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