Renaissance

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Le concept de Renaissance est difficile à définir.

Selon Jean Delumeau (en 1991), spécialiste de la Renaissance, le mot Renaissance nous est venu d'Italie, où l'on parlait de la Rinascita des lettres et des arts dès la fin du XIVe siècle (les Italiens disent aujourd'hui Rinascimento).

Le terme de Renaissance a été repris en 1860 par l'historien de l'art suisse Jacob Burckhardt (1818-1897) dans son livre Civilisation de la Renaissance en Italie.

Beaucoup d'auteurs donnent une définition sous forme d'extension temporelle. Pour certains auteurs, cette période peut être très longue, pour d'autres très courte.

D'autres auteurs enfin vont jusqu'à mettre en doute la pertinence d'une définition temporelle. Au sujet de ce débat, voir, par exemple, Paul Oskar Kristeller (1905-1999).

L'historien René Rémond indique que ce qui caractérise une renaissance, c'est :

  • l'apparition de nouveaux modes de diffusion de l'information,
  • la lecture scientifique des textes fondamentaux,
  • la remise en honneur de la culture antique (littérature, arts, techniques),
  • le renouveau des échanges commerciaux,
  • les changements de représentation du monde.

Dans le sens de renouveau dans les arts, la littérature, les sciences, le terme de renaissance peut désigner d'autres périodes de l'Histoire : la renaissance carolingienne (les lettrés de cette époque parlaient de renovatio), la renaissance ottono-clunisienne (920-1000), la renaissance du XIIe siècle (1060-1200). Les historiens parlent quelquefois de pré-renaissances.

Régine Pernoud[modifier]

Ce qui a donc caractérisé la Renaissance - tout le monde s'accorde à le reconnaître - c'est la redécouverte de l'Antiquité. tout ce qui compte alors dans le monde des arts, des lettres, de la pensée, manifeste le même enthousiasme pour le monde antique.
  • Pour en finir avec le Moyen Age, Régine Pernoud, éd. Seuil, coll. « Points Histoire », 1979  (ISBN 2-02-005074-9), p. 16


A consulter les sources du temps, textes ou monuments, il s'avère que ce qui caractérise la Renaissance, celle du XVIe siècle, et rend cette époque différents de celles qui l'ont précédée, c'est qu'elle pose en principe l'imitation du monde classique. La connaissance de ce monde, on la cultivait déjà. Comment ne pas rappeler ici l'importance que prend, dans les lettres, l'art d'aimer d'Ovide dès le XIe siècle, ou encore, dans la pensée, la philosophie aristotélicienne au XIIIe siècle.
  • Pour en finir avec le Moyen Age, Régine Pernoud, éd. Seuil, coll. « Points Histoire », 1979  (ISBN 2-02-005074-9), p. 17


Rémi Brague[modifier]

Pour l'Europe moderne, Byzance était une origine honorable, mais le monde islamique avait cessé de l'être. On fit commencer la Renaissance (considérée comme un événement unique) au moment ou l'intermédiaire arabe devenait inutile, reléguant la période précédente, pendant laquelle il était indispensable, dans les temps supposés obscurs. Et plus la colonisation venait confirmer le peu d'intérêt du monde arabe, plus la Renaissance accédait au rôle de coupure décisive et glorieuse...Il faut donc réparer l'injustice de l'Occident moderne envers le monde arabe, en réactivant la mémoire des emprunts.
  • Europe, la voie romaine (1992), Rémi Brague, éd. Folio, 1999, p. 112-113


Tristan Tzara, Pierre Reverdy[modifier]

La Renaissance fut l'âge infernal du cynique ; elle fut pour l'art un bordel ; l'anecdote et le charme partagèrent son domaine. L'illusion devint le but, et l'homme voulait surpasser Dieu. Mais les problèmes et la vie mouvementée l'ont fait intéressante et malheureusement, productive.
  • « Pierre Reverdy : Le Voleur de Talan », Tristan Tzara, Dada, nº 2, Décembre 1917, p. 17

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