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Relativisme culturel

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Le relativisme culturel, souvent réduit au relativisme moral, est une thèse selon laquelle la morale n'est ni absolue ni universelle, mais émerge de coutumes sociales et d'autres institutions humaines.

Que nous dira donc en ceste nécessite la philosophie ? que nous suyvions les loix de nostre pays ? c’est à dire ceste mer flottante des opinions d’un peuple, ou d’un Prince, qui me peindront la justice d’autant de couleurs, et la reformeront en autant de visages, qu’il y aura en eux de changements de passion. Je ne puis pas avoir le jugement si flexible. Quelle bonté est-ce, que je voyois hyer en crédit, et demain ne l’estre plus : et que le traject d’une rivière fait crime ?



Quelle verité est-ce que ces montaignes bornent mensonge au monde qui se tient au delà ?
  • Essais, Michel de Montaigne, éd. inconnu, 1595, partie Livre deuxième, Apologie de Raimond Sebond, chap. XII, p. inconnue (texte intégral sur Wikisource)


On ne voit presque rien de juste ou d'injuste, qui ne change de qualité, en changeant de climat. Trois degrés d'élévation du Pôle renversent toute la Jurisprudence. Un Méridien décide de la vérité, ou peu d'années de possession. Les lois fondamentales changent. Le droit a ses époques. Plaisante justice qu'une rivière ou une Montaigne borne ! Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au delà.
  • Pensées de M. Pascal sur la Religion et sur quelques autres sujets, qui ont esté trouvées après sa mort parmy ses papiers, Blaise Pascal, éd. Guillaume Desprez, rue Saint Jacques, à Saint Prosper (édition Port-Royal), 1670? 1671 ?, partie Livre XXV, p. 185 (texte intégral sur Wikisource)


Les institutions pénales d’un peuple doivent être, comme toutes les lois, l’expression de son état social. Non-seulement les peines s’adoucissent à mesure que la rudesse primitive des mœurs disparaît, mais deux peuples parvenus au même degré de civilisation n’ont pas toujours le même code, et la législation de chacun d’eux porte distinctement gravée l’empreinte du caractère national. Sans doute les principes généraux qui dominent l’ordre social se retrouvent avec le progrès des temps sous toutes les latitudes, et nous ne dirons pas, avec Pascal dans ses heures de doute, que ce qui est vérité en-deçà du Rhin soit erreur au-delà.


Allan Bloom

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[L’allégorie de la Caverne] n’a rien perdu de sa magie, mais elle rencontre un nouvel obstacle : car la signification de cette histoire, c’est que la vérité se substitue au mythe. On apprend aujourd’hui aux étudiants qu’une substitution de ce genre n’est pas possible, et qu’il n’y a rien derrière le mythe ou le « récit ». Les mythes des cultures les plus primitives, leur dit-on, ne sont pas différents en qualité des récits que nous offre la science la plus rigoureuse. Hommes et femmes doivent se plier au pouvoir du mythe plutôt que de vouloir s’en débarrasser, comme la philosophie avait, à tort, l’habitude de le croire.
  • « Préface de l’auteur à la seconde édition » (1991), dans La Cité et son ombre (1968), Allan Bloom (trad. Étienne Helmer), éd. Le Félin, coll. « Les marches du temps », 2006  (ISBN 2-86645-637-8), p. 18-19


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