Paul Ricœur

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Paul Ricœur en 1999.

Paul Ricœur, né le 27 février 1913 à Valence et mort le 20 mai 2005 à Châtenay-Malabry, est un philosophe français.

Citations

Temps et récit I, 1983

Toujours se mêlent de fausses certitudes à l'évidence authentique.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991  (ISBN 2-02-013452-7), t. 1. L'Intrigue et le récit historique, partie Première partie : le cercle entre récit et temporalité, chap. 1. Les apories de l’expérience du temps, p. 28 (lire en ligne)

Le mouvement peut s'arrêter, pas le temps. Ne mesure-t-on pas en effet des arrêts aussi bien que des mouvements ?

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 39

Mais comme toujours, la direction de la solution est dans l'énigme même, autant que l'énigme est dans la solution.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 41

Le temps doit être pensé comme transitoire pour être pleinement vécu comme transition.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 56

Les actions impliquent des buts dont l'anticipation ne se confond pas avec quelque résultat prévu ou prédit, mais engage celui dont l'action dépend.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 109

Nous racontons des histoires parce que finalement les vies humaines ont besoin et méritent d'être racontés.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 143

Il n'y aurait d'explication d'aucun évènement individuel si on demandait à celle-ci de rendre compte de toutes les caractéristique de l'évènement. On peut seulement demander à une explication d'être précise et fine, non d'épuiser le singulier.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 204

Un demi-échec reste un demi-succès.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 256

Car le complot est peut-être la pièce d'un délire, mais le délire est à l'œuvre, générateur d'évènements.

• Temps et récit, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 1. L'intrigue et le récit historique, p. 393

Temps et récit II, 1984

Car nous n'avons aucune idée de ce que serait une culture où l'on ne saurait plus ce que signifie raconter

• Temps et récit II, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 2. La configuration dans le récit de fiction, p. 58

La vérité marque la conjonction de l'être et du paraître, la fausseté celle du non-paraître et du non-être, le mensonge celle du paraître et du non-être, le secret celle de l'être et du non-paraître.

• Temps et récit II, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 2. La configuration dans le récit de fiction, p. 105

Le corps, l'amour et la mort sont trop fortement liés, la maladie et la volupté, la beauté et la pourriture encore trop confondues, pour que la perte du sens du temps comptés soit payée en retour par le courage de vivre dont cette perte est le prix.

• Temps et récit II, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 2. La configuration dans le récit de fiction, p. 234

Car le temps retrouvé, c'est aussi la mort retrouvée.

• Temps et récit II, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 2. La configuration dans le récit de fiction, p. 285

Temps et récit III, 1985

Que quelque chose persiste en changeant, voilà ce que signifie durer.

• Temps et récit III, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 3 Le temps raconté, p. 55

Un oubli efface l'autre.

• Temps et récit III, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 3 Le temps raconté, p. 173

Si l'histoire est un récit vrai, les documents constituent son ultime moyen de preuve; celle-ci nourrit la prétention de l'histoire à être basée sur des faits.

• Temps et récit III, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 3 Le temps raconté, p. 214

Le temps perdu est égalé au temps retrouvé.

• Temps et récit III, Paul Ricœur, éd. Seuil, 1991, t. 3 Le temps raconté, p. 241

L'horreur s'attache à des évènements qu'il est nécessaire de ne jamais oublier. Elle constitue la motivation éthique ultime de l'histoire.

• Temps et récit III, Paul Riœur, éd. Seuil, 1991, t. 3 Le temps raconté, p. 340

Simone Weil, 2014

Permettez-moi de retenir un seul thème que je me permets de tenir pour commun entre elle et moi. Celui de la Source Grecque et de la Source biblique, juive et chrétienne.
S'il est légitime de parler d'une herméneutique de la culture, c'est eu égard à la rencontre de ces deux sources. C'est une rencontre en ce sens que notre culture a bien deux origines distinctes et irréductibles. Leur croisement a engendré un être culturel original qui unit sans les confondre les deux racines de notre culture. Cet être culturel original, à son tour, ne se perpétue que dans la mesure où les textes fondateurs de l'une et l'autre origine sont sans cesse réinterprétés en fonction des attentes nouvelles de lecteurs et d'auditeurs inattendus. C'est dans cette histoire de la réception que se conjugue la fidélité au passé et l'audace de la création, la tradition et l'innovation. D'un côté, la tradition n'est pas un dépôt mort et immuable, mais une ressource inépuisable dont la richesse ne se révèle qu’à la mesure de la capacité de réception et de réinterprétation des hommes d'aujourd'hui. D'un autre côté, nul ne crée de rien ; la liberté humaine reste une liberté réglée par la reprise de ce qui nous fut transmis.

• message transmis par l'auteur au colloque international Simone Weil - Paul Ricœur, en 1993

• « Le son propre et inimitable d'une voix », Paul Ricœur, dans Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Éditions de l'Herne, 2014  (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 218