Pédophilie

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
La statue de l'esclave blanc

La pédophilie est l'activité du pédophile qui a des rapports sexuels avec des mineurs.

Littérature[modifier]

Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires, 1998[modifier]

Le désir sexuel se porte essentiellement sur les corps jeunes, et l'investissement progressif du champ de la séduction par les très jeunes filles ne fut au fond qu'un retour à la normale, un retour à la vérité du désir analogue à ce retour à la vérité des prix qui suit une surchauffe boursière anormale.
  • Les Particules élémentaires (1998), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, coll. « Nouvelle génération », 2006  (ISBN 2-290-35171-7), p. 106


Michel Tournier, Le Roi des aulnes, 1970[modifier]

Abel Tiffauges :
À l'opposé des fesses des adultes, paquets de viande morte, réserves adipeuses, tristes comme les bosses du chameau, les fesses des enfants vivantes, frémissantes, toujours en éveil, parfois haves et creusées, l'instant d'après souriantes et naïvement optimistes, expressives comme des visages.


Abel Tiffauges :
Un grand soleil rouge s'est levé tout à coup devant ma face. Et ce soleil était un enfant.
Un ouragan vermeil m'a jeté dans la poussière, comme Saul sur le chemin de Damas, foudroyé par la lumière. Et cet ouragan était un jeune garçon.


Cinéma[modifier]

Luc Besson, Léon, 1994[modifier]

Mathilda : Tu sais, les filles pensent à leur premier petit ami pendant longtemps. Je l'imaginais avec des cheveux grisonnants, élégant. un peu comme le père de Georgia, une camarade de classe.. Genre de gars qui vous fait sentir en sécurité ! Cool, non ? Mes camarades m'ont dit que la première fois qu'elles avaient fait l'amour c'était horrible. Elles avaient mal partout, après. Mais c'est parce qu'elles l'ont fait avec des hommes qu'elles n'ont pas aimé. En fait, c'était pour frimer. Plus tard, elles ont aimé çà. Comme les cigarettes. ( ... ) Je parle parce que tu ne parles pas, Léon. Je te déclare mon amour et tu ne dis rien. C'est pourquoi je suis nerveuse et je ne peux pas m'arrêter de parler. Dis-moi que tu m'aimes, ou que tu ne m'aimes pas, ou que tu aimes quelqu'un d'autre. Mais ... dis-moi quelque chose.
Léon : J'avais une petite amie, il ya longtemps. Avant de venir ici, dans mon pays. J'avais 14 ans. Nous avons flirté comme des enfants. Son père ne voulait pas qu'elle me voie. Ma famille n'était pas très respectable. Oui. Le jour où il est sorti de prison. Je lui ai permis de faire dix pas, pas plus. Et bang. Deux cents mètres. Par télescope. Cette nuit-là , j'ai quitté mon pays et suis venu ici , pour rejoindre mon père, qui travaillait pour Tony. J'avais 17 ans. Depuis lors, je n'ai jamais quitté la ville et n'ai jamais eu une autre petite amie .... Tu vois, je ne serais pas un bon amant, Mathilda .

  • (en) Mathilda : You know, girls think about their first boyfriend for a long time … I imagined him with grizzled hair, elegant … a little like Georgia’s father. Georgia is a classmate of mine …. Kinda guy makes you feel safe! Cool, isn’t it? My mates told me the first time they made love was awful. They had pain everywhere, afterwards …. But that’s because they made it with men they didn’t love. In fact, they just did it to show off, at the beginning. Later, they liked it. … Like cigarettes. (...) I talk because you don’t talk, Léon. I declare my love and you say nothing. That’s why I’m nervous and I can’t stop talking. Tell me you love me, or you don’t love me, or you love someone else. … But tell me something.
    Léon : I had a girlfriend … a long time ago. Before coming here, in my country. I was 14 years old …. We flirted like kids …. Her father didn’t want her to see me. My family was not very respectable. Yes. The day he got out of jail. I allowed him to make ten steps … not more. And bang. Two hundred meters. By telescope. That night, I left my country and came here, to join my father, who worked for Tony. … I was 17. Since then, I’ve never left the city … and never had another girlfriend …. You see, I wouldn’t be a good lover, Mathilda.
  • Jean Reno, Natalie Portman, Léon (scène coupée au montage) (1994), écrit par Luc Besson


Pedro Almodovar, La Mauvaise Éducation, 2004[modifier]

Ignacio: Je pense que je viens de perdre la foi, donc je ne crois plus en Dieu ou à l'enfer. Et ne croyant plus à l'enfer, je n'ai pas peur. Et sans peur je suis capable de n'importe quoi.
  • Francisco Boira, La Mauvaise Éducation (2004), écrit par Pedro Almodovar


Psychanalyse[modifier]

Anne Dufourmantelle, Procès Dutroux: Penser l'émotion, 2004[modifier]

La philosophie est étrangère à l'enfance. En Occident, elle ne lui a accordé ni statut, ni intérêt, ni considération d'aucune sorte, hormis dans certains traités de morale et d'édification spirituelle. Il en était de l'enfance comme d'un âge sans question ni choix moral. Au mieux, c'était l'enfance de l'humanité qui était réfléchie comme un âge d'or sans guerre ni affections. Si la philosophie a ainsi ignoré l'enfance, le sexe, lui a entretenu avec l'enfance un rapport qu'aujourd'hui on dit "pervers". Imaginer un enfant projeté dans les "jeux" du sexe, c'est justement l'arracher à l'enfance, l'instrumentaliser à des fins de jouissance à laquelle on voulait croire qu'il ne comprendrait rien. C'est désirer la jouissance dans l'annihilation de l'autre, dans l'abjection de la fin de l'innocence justement. Sauf que la perversion est un concept récent, la protection de l'enfance aussi.


Catherine Vanier, Figures de la psychanalyse, 2012[modifier]

Ne notons-nous pas qu’un des derniers interdits majeurs de notre époque reste la question de la pédophilie ? C’est que, pour les parents, l’enfant n’est pas qu’une personne, comme on aimerait le penser aujourd’hui. Il est aussi parfois un fantasme, un objet de jouissance, un miroir dans ce monde de plus en plus narcissique, un must indispensable pour réussir sa vie. Objet nécessaire, bien suprême pour notre société de consommation. Comme le souligne Alain Vanier, l’enfant semble être devenu le dernier refuge de la « promesse messianique » dans un monde où les grandes personnes n’attendent plus rien de bon.


Marie Darrieusecq, Les Inrockuptibles, 2009[modifier]

Les juges et une partie du public confondent imaginaire, fantasme, passage à l’acte. Ca c’est vraiment contemporain. On n’a plus le droit d’avoir des colères, des imaginaires. L’artiste a vu son exposition envahie par la police à cause de photos de pré-adolescentes nues, c’est hallucinant. La galerie a été fermée. Je pense qu’on a le droit de regarder des photos d’enfants nus et y compris de se branler devant. Cela ne regarde que l’imaginaire privé des gens. Je ne fais pas l’apologie du viol des enfants. Mais je pose la question: peut-on encore écrire des romans où il se passe des choses illégales ? Je crois que la peur de ses fantasmes, pulsions est de plus en plus répandue. Alors qu’on sait très bien les contrôler. On essaie de faire croire aux gens qu’il faut avoir peur des autres, et aussi de soi-même: « Restez à la maison, dehors c’est dangereux….


Dominique Klopfert, Inceste maternel, inceste meurtrier: à corps et sans cris, 2010[modifier]

Selon G. Bonnet, la pédophilie perverse n'est pas rare chez les femmes, qu'elle soit active ou complice de celle d'un homme. (...) P. Van Meerbeck constate en effet que bien souvent les femmes et les mères sont souvent supposées "forcement bonnes" et hors d'atteinte quand à d'éventuelles remises en questions ou accusations. Or la mère de famille est dit-il, en citant Tony Duvert, "profondément pédophile", abusant de l'attachement de l'enfant dans des gestes dits tendres, caressants et attentionnés, mais bien trop. (...) Caroline Eliacheff parle aussi de "pédophilie féminine, beaucoup moins visible", que celle de l'homme et pour P.Denis "la pédophilie maternelle est un fait". Les témoignages rapportés par A.Poiret et le développement de sites internet où des femmes "défendent leur droit à leur préférence sexuelle pour des enfants impubères" semblent en témoigner.
  • Inceste maternel, inceste meurtrier: à corps et sans cris, Dominique Klopfert, éd. L'Harmattan, 2010  (ISBN 978-2-296-11865-2), p. 367


Sylviane Giampino, Association Adéquations, 2011[modifier]

On a aussi analysé les difficultés d'intégrer les hommes dans les services à l'enfance en raison des soins du corps et du fantasme de la pédophilie. Or ceci masque un tabou énorme, celui de la pédophilie des femmes et de l'inceste maternel. Plus difficile à identifier en tant que telle parce que le corps à corps mère-enfant (ou nounou-enfant) peut se confondre avec le maternage, la pédophilie féminine a des effets d'autant plus ravageurs qu'elle peut paraître à l'enfant comme valorisée socialement.


Media[modifier]

Michel Polac, Journal, 1971[modifier]

Michel Polac: Il a une mère, dans le film, qui est Léa Massari et on a vraiment envie qu'il y ait l'inceste.
Louis Malle: Là, Michel, tu te trahis.

  • À propos du film Le souffle au cœur, 20 avril 1971, dans Post Scriptum, ORTF, Michel Polac.


Oui, j’ai vécu cela à 14 ans avec I. J’ai défailli comme on disait au XVIIIe siècle, rien qu’en frôlant son ventre nu avec mon ventre. De même avec un autre I. à 28 ans, il avait 18 ans environ, mais ce fut moins foudroyant car je l’avais pris pour un tapin : et enfin à 40 ans, avec ce curieux gamin un peu bizarre, sauvage, farouche, un rien demeuré, fils de paysan, orphelin peut-être, qui devait avoir 10, 11 ans, peut-être moins, et qui m’a si étrangement provoqué jusqu’à se coucher nu dans ma chambre d’hôtel en me racontant une obscure histoire de relation sexuelle avec un homme de son entourage et je me suis rapproché de lui, et il était nu sur le côté, et j’ai seulement baissé mon pantalon et ai collé mon ventre contre son cul, et j’ai déchargé aussitôt, en une seconde, dans un éblouissement terrible, et il a eu un petit rire surpris comme s’il s’attendait à ce que je le pénètre, il paraissait si expérimenté, si précocement instruit, tout en ignorant ce que cela signifiait, tout en étant capable de préciser ce qu’il savait ou voulait.

  • Journal (1971), Michel Polac, éd. PUF, 2000, p. 147


Pascal Bruckner, L'Express, 2002[modifier]

Les enfants, eux aussi, devaient être élevés dans l'éloge de leur désir. La pédophilie n'était pas admise, mais elle comptait un certain nombre de défenseurs. On se disait que le miracle sexuel était un don qui devait être équitablement distribué entre tous les âges, et toutes les générations. C'était une époque innocente, et naïve... Car le vieux monde restait présent sous les oripeaux du nouveau, comme dans le film Les Bronzés (où ce sont toujours les mêmes qui se tapent les jolies filles). Derrière la parole libératrice et généreuse, il y avait une vraie brutalité, les lois de la sélection amoureuse subsistaient avec force. Petit à petit, on s'est aperçu qu'il y avait des perdants, des victimes, des laissés-pour-compte; on était en train de recréer un univers de mensonge que l'on avait pourtant tant dénoncé chez nos parents.


Philippe Tesson, Combat, 1962[modifier]

En 1962, Philippe Tesson, rédacteur en chef du quotidien Combat, m’avait offert une chronique hebdomadaire. J’avais choisi le jeudi, qui était à l’époque le jour des écoliers. Et tous les jeudis, en page une, je donnais une chronique très personnelle de ton, soit politique, soit philosophique, soit d’humeur. Je les ai déjà quasi toutes reprises dans cinq recueils de textes.
  • À propos de Gabriel Matzneff, 1962, dans Immarcescible, Philippe Tesson.


Je sais que je peux paraître homosexuel mais je ne le suis pas. Il ne faudrait pas voir de sexualité là où il n’y aurait qu’une immense tendresse. J’ai une véritable passion pour tout ce qui est jeune, inachevé, en promesse.
  • À propos de Gabriel Matzneff, 2011, dans Immarcescible, Philippe Tesson.


Frédéric Beigbeder, De la pédophilie en littérature, 2009[modifier]

Messieurs et Mesdames les censeurs, dégainez vos briquets! Vous avez de l'autodafé sur la planche : Le blé en herbe de Colette, Si le grain ne meurt d'André Gide, Lolita de Nabokov, Il entrerait dans la légende de Louis Skorecki, Au secours pardon de votre serviteur, Rose bonbon de Nicolas Jones-Gorlin, Les 120 journées de Sodome du marquis de Sade, Ivre du vin perdu de Gabriel Matzneff, Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte, La ville dont le prince est un enfant d'Henry de Montherlant, Il m'aimait de Christophe Tison, Le roi des Aulnes de Michel Tournier, Pour mon plaisir et ma délectation charnelle de Pierre Combescot, Journal d'un innocent de Tony Duvert, Mineure de Yann Queffélec, Les chants de Maldoror de Lautréamont, Microfictions de Régis Jauffret, Moins que zéro de Bret Easton Ellis, Mémoire de mes putains tristes de Gabriel Garcia Marquez, Enfantines de Valéry Larbaud, Histoire de ma vie de Casanova ou même, quoique en version platonique, Mort à Venise de Thomas Mann doivent rapidement être incendiés! Ma liste n'est pas exhaustive. Je remercie les maccarthystes français anti-pédophilie de m'aider à compléter cette liste d'autodafés en envoyant leurs lettres de délation au magazine car je suis sûr que j'en oublie et j'ai hâte de les lire... pour mieux être révolté, bien sûr, et avoir un regard désapprobateur sur ces œuvres! C'est donc le sourcil froncé que j'aimerais terminer sur une citation, insupportablement comique, tirée du Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation (1926) de Pierre Louys : « À partir de l'âge de huit ans, il n'est pas convenable qu'une petite fille soit encore pucelle, même si elle suce la pine depuis plusieurs années.