Opéra

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Carmen, le plus célèbre opéra français

Littérature[modifier]

Essai[modifier]

Kenneth Clark, Civilisation, un point de vue personnel, 1969[modifier]

L’opéra, après l’architecture gothique, est une des inventions les plus étranges de l’homme occidental. Quel processus logique aurait-il pu l’annoncer ?


L’opéra avait bien sur était inventé au XVIIe siècle et transmué en art par le génie prophétique de Monteverdi ; il était venu du nord de l’Italie catholique pour s’épanouir dans les capitales catholiques – Vienne, Munich et Prague. Les protestants indignés aimaient dire que les églises rococo avaient l’air d’opéras ; assurément, sauf que c’était l’inverse.


Roman[modifier]

Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La nouvelle Héloïse, 1761[modifier]

Le théâtre est garni de petites trappes carrées qui, s'ouvrant au besoin, annoncent que les démons vont sortir de la cave. Quand ils doivent s'élever dans les airs, on leur substitue adroitement de petits démons de toile brune empaillée, ou quelquefois de vrais ramoneurs, qui branlent en l'air suspendus à des cordes, jusqu'à ce qu'ils se perdent majestueusement dans les guenilles dont j'ai parlé. Mais ce qu'il y a de réellement tragique, c'est quand les cordes sont mal conduites ou viennent à rompre ; car les esprits infernaux et les dieux immortels tombent, s'estropient, se tuent quelquefois. Ajoutez à tout cela les monstres qui rendent certaines scènes fort pathétiques, tels que des dragons, des lézards, des tortues, des crocodiles, de gros crapauds qui se promènent d'un air menaçant sur le théâtre, et font voir à l'Opéra les tentations de saint Antoine. Chacune de ces figures est animée par un lourdaud de Savoyard qui n'a pas l'esprit de faire la bête.
  • Concernant l'Opéra de Paris et l'aspect ridicule de ses représentations.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie II, Lettre XXIII à Madame d'Orbe, p. 203


Pour moi, je suis persuadé qu'on applaudit les cris d'une actrice à l'Opéra comme les tours de force d'un bateleur à la foire : la sensation en est déplaisante et pénible, on souffre tandis qu'ils durent ; mais on est si aise de les voir finir sans accident qu'on en marque volontiers sa joie.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie II, Lettre XXIII à Madame d'Orbe, p. 205


J'aurais eu peine à croire, si je ne l'avais vu, qu'il se trouvât des artistes assez imbéciles pour vouloir imiter le char du soleil, et des spectateurs assez enfants pour aller voir cette imitation.
  • Concernant l'Opéra de Paris et l'aspect ridicule de ses représentations.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie II, Lettre XXIII à Madame d'Orbe, p. 207


Musique[modifier]

Critique[modifier]

Claude Debussy, Monsieur Croche et autres écrits, 1901-1914[modifier]

On ne « flirte » pas à l'Opéra ; on crie très fort des mots incompréhensibles.
  • Monsieur Croche et autres écrits (1901-1914), Claude Debussy, éd. Gallimard, 1987, p. 60


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