Olivier Le Carrer

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Olivier Le Carrer, est un journaliste français, né en 1955.

Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois[modifier]

N'est-ce pas, justement, cette capacité des Anciens à observer patiemment la nature qui leur a ouvert des horizons que nous sommes bien en peine de retrouver aujourd'hui? Mieux : pour qui ne maîtrise pas plus les mathématiques de haut vol que les subtilités de l'interférométrie, le détour par les premiers âges de la science ouvre un chemin moins rectiligne mais sans doute plus sûr que la plongée directe dans l'astrophysique moderne. Pour la simple raison que les outils de naguère sont généralement à la portée d'un béotien motivé : observation, bon sens, patience...
  • Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois, Olivier Le Carrer, éd. Delachaux et Niestlé, 2016  (ISBN 978-2-603-02436-2), p. 18


L'autonomie, cette faculté que nous apprécions tant aujourd'hui de choisir ou de moduler l'itinéraire à notre guise, est indissociable d'une carte réaliste et aussi précise que possible.
  • Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois, Olivier Le Carrer, éd. Delachaux et Niestlé, 2016  (ISBN 978-2-603-02436-2), p. 61


On n'est jamais assez prudent sur les risques d'incompatibilité entre deux représentations mentales d'un même lieu. En fonction de sa culture, de ses priorités, voire d'inavouables blocages personnels, chacun lit la route suivant ses propres critères. Cela n'a rien de scandaleux : nous arrivons bien à nous disputer sur l'interprétation d'un roman, d'un film, ou d'une théorie économique, pourquoi diable verrions-nous de la même façon le paysage?
  • Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois, Olivier Le Carrer, éd. Delachaux et Niestlé, 2016  (ISBN 978-2-603-02436-2), p. 62


D'une façon plus générale, la «culture de l'incertitude», si bien partagée par les anciennes générations de marins, constitue l'un des sujets les plus stimulants en matière d'orientation.Elle est bénéfique à la sécurité, car accepter de ne pas savoir exactement où l'on se trouve, intégrer le doute dans sa réflexion, reste le meilleur moyen de voir loin, d'anticiper toutes les situations, et donc d'éviter de se mettre dans des positions sans issue. Un concept, cher aux marins anglo-saxons, participe intelligemment de cette démarche : celui de la «navigation défensive». Son principe? Peu importe de connaître exactement sa position, ce qui compte, c'est de savoir que l'on ne se trouve pas là où il ne faut pas. On délimite au préalable les secteurs dangereux et on en déduit quelques «garde-fous» visuels permettant de s'assurer en permanence que l'on n'entre pas dans ces «zones rouges».
  • Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois, Olivier Le Carrer, éd. Delachaux et Niestlé, 2016  (ISBN 978-2-603-02436-2), p. 153


Comme dans une enquête policière, il faut lire tous les indices pour en déduire des hypothèses et non l'inverse - avoir une idée préconçue et essayer coûte que coûte de lui faire correspondre les indices disponibles. Ce principe vaut pour tous les aspects de la navigation, qu'il s'agisse de l'identification d'une côte, d'un phare, ou d'estimer sa position sans visibilité.
  • Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois, Olivier Le Carrer, éd. Delachaux et Niestlé, 2016  (ISBN 978-2-603-02436-2), p. 163


La généralisation de la cartographie électronique s'accompagne, elle, d'effets contradictoires. D'un côté, une sécurité incontestablement améliorée, la précision du système permettant a priori d'éviter tous les dangers; de l'autre, une prise de risque accrue, cette même précision amenant nombre de navigateurs à se placer volontairement dans des situations scabreuses, inimaginables autrefois ( par exemple, entrer de nuit ou en plein brouillard dans une passe encombrée de hauts-fonds et exposée à la houle), ce qui se traduit au moindre pépin par une catastrophe.
  • Trouver le Nord, et autres secrets d'orientation des voyageurs d'autrefois, Olivier Le Carrer, éd. Delachaux et Niestlé, 2016  (ISBN 978-2-603-02436-2), p. 61


69 année héroïque[modifier]

On gagne toujours à revenir sur une histoire. A lire ou relire à tête reposée des récits démodés. Tant pis si Bernard est déjà loin, dans l'Indien ou ailleurs, quand j'accède enfin à ses descriptions de l'Atlantique. Il n'y a pas de date de péremption pour les belles choses. Sa façon unique de mêler poésie et précision technique, hypothèse métaphysique et entretien du réchaud à pétrole, ses mots bien à lui pour illustrer la marche d'un voilier mieux que ne le ferait le meilleur des peintres de marine. Son étrange alliance de sérénité et d'impatience, aussi.