Les Contemplations

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Les Contemplations est un recueil de poèmes, écrit par Victor Hugo, publié en 1856. Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres.

Citations[modifier]

Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.
  • Les Contemplations, Livre I (« Aurore »), Poème VIII (« Suite »), Victor Hugo, éd. Hetzel (Cinquième édition), 1858, p. 39


Car le mot, c'est le Verbe, et le Verbe, c'est Dieu.
  • Les Contemplations, Livre I (« Aurore »), Poème VIII (« Suite »), Victor Hugo, éd. Hetzel (Cinquième édition), 1858, p. 43


L’homme est une prison où l’âme reste libre.
  • « Les Contemplations », dans Œuvres complètes de Victor Hugo (1856), Victor Hugo, éd. Hetzel/Quantin, 1883, t. Poésie VI, livre VI (« Au bord de l'infini »), poème XXVI (« Ce que dit la bouche d'ombre »), p. 350 (texte intégral sur Wikisource)


[…}             l'enfant ne sera plus
Une bête de somme attelée à Virgile ;
Et l'on ne verra plus ce vif esprit agile
Devenir, sous le fouet d'un cuistre ou d'un abbé,
Le lourd cheval poussif du pensum embourbé.
Chaque village aura, dans un temple rustique,
Dans la lumière, au lieu du magister antique,
Trop noir pour que jamais le jour y pénétrât,
L'instituteur lucide et grave, magistrat
Du progrès, médecin de l'ignorance, et prêtre
De l'idée, et dans l'ombre on verra disparaître
L'éternel écolier et l'éternel pédant.

  • Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 64-65


[…}             dans nos regards vains
Brillent nos plans chétifs que nous croyons divins,
Nos vœux, nos passions que notre orgueil encense,
Et notre petitesse, ivre de sa puissance;
Et, bouffis d'ignorance ou gonflés de venin,
Notre prunelle éclate et dit : Je suis ce nain !

  • Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 275-276


L'être pour l'être est sphinx.
L'aube au jour paraît blême
     L'éclair est noir pour le rayon.
[…]
La cendre ne sait pas ce que pense le marbre ;
L'écueil écoute en vain le flot ; la branche d'arbre
      Ne sait pas ce que dit le vent.

  • Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 285


Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?

  • Les Contemplations, Livre II (« L'âme en fleur »), Poème IV (« Chanson »), Victor Hugo, éd. Hetzel (Cinquième édition), 1858, p. 131


Dieu n'avait fait que l'eau , mais l'homme a fait le vin !
  • Les Contemplations, Livre I (« Aurore »), Poème XXII (« La fête chez Thérèse »), Victor Hugo, éd. Hetzel (Cinquième édition), 1858, p. 93


Dieu! pourquoi l'orphelin dans ses langes funèbres
Dit-il «J'ai faim.» L'enfant n'est-ce pas un oiseau ?
Pourquoi le nid a-t-il ce qu'il manque au berceau ?

  • Les Contemplations, Livre III (« L'âme en fleur »), Poème XVII ("Chose vue un jour de printemps"), Victor Hugo, éd. Hetzel (Cinquième édition), 1858, p. 272


Tout est douleur. Les fleurs souffrent sous le ciseau,
Et se ferment ainsi que des paupières closes,
Toutes les femmes sont teintes du sang des roses;
La vierge au bal, qui danse, ange aux fraîches couleurs…
Respire en souriant un bouquet d'agonie.

  • Les Contemplations, Livre VI (« Au bord de l'infini »), Poème XXVI («Ce que dit la bouche d'ombre»), Victor Hugo, éd. Hetzel (Cinquième édition), 1858, p. 372


Nais, grandis, rêve, souffre, aime, vis, vieillis, tombe.
  • Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 285


Le spectre m’attendait ; l’être sombre et tranquille
Me prit par les cheveux dans sa main qui grandit,
M’emporta sur le haut du rocher, et me dit :

Sache que tout connaît sa loi, son but, sa route ;
Que, de l’astre au ciron, l’immensité s’écoute ;
Que tout a conscience en la création ;
Et l’oreille pourrait avoir sa vision,
Car les choses et l’être ont un grand dialogue.
Tout parle, l’air qui passe et l’alcyon qui vogue,[…]

  • Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Nelson Éditions, 1911, partie Aujourd’hui : 1843-1855, Livre sixième : Au bord de l’infini (« XXVI. Ce que dit la bouche d’ombre »), p. 438 (texte intégral sur Wikisource)


Saturne ! sphère énorme ! astre aux aspects funèbres !
Bagne du ciel ! prison dont le soupirail luit !
Monde en proie à la brume, aux souffles, aux ténèbres !
Enfer fait d’hiver et de nuit !

Son atmosphère flotte en zones tortueuses.
Deux anneaux flamboyants, tournant avec fureur,
font, dans son ciel d’airain, deux arches monstrueuses
D’où tombe une éternelle et profonde terreur.

Ainsi qu’une araignée au centre de sa toile,
Il tient sept lunes d’or qu’il lie à ses essieux ;
Pour lui, notre soleil, qui n’est plus qu’une étoile,
Se perd, sinistre, au fond des cieux !


Liens externes[modifier]

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :