La Mare au diable
Apparence
La Mare au diable est un roman de George Sand publié en 1846. La première édition est publiée à Paris chez Desessart en 1846. Généralement rattaché à la série de romans dits « champêtres » de George Sand, La Mare au Diable est un roman court qui décrit une intrigue amoureuse dans la société paysanne du Berry, dont il donne délibérément une vision en partie idéalisée, quoiqu’il comprenne aussi une description précise de certains de ses aspects, comme le mariage paysan qui forme le sujet de son Appendice. La Mare au diable a remporté un succès immédiat à sa parution et est resté l'un des romans les plus connus de son autrice. Le roman a fait l'objet de plusieurs adaptations au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Citations
[modifier]Voyez donc la simplicité, vous autres, voyez le ciel et les champs, et les arbres, et les paysans dans ce qu'ils ont de bon et de vrai : vous les verrez un peu dans mon livre, vous les verrez beaucoup mieux dans la nature.
- La Mare au Diable (1846), George Sand, éd. Gallimard, 1999, Notice, p. 30
La tombe ne doit pas être un refuge où il soit permis d'envoyer ceux qu'on ne veut pas rendre heureux.
- La Mare au Diable (1846), George Sand, éd. Gallimard, 1999, I, p. 34
Les buveurs d'Holbein remplissent leurs coupes avec une sorte de fureur pour écarter l'idée de la mort, qui, invisible pour eux, leur sert d'échanson. Les mauvais riches aujourd'hui demandent des fortifications et des canons pour écarter l'idée d'une jacquerie que l'art leur montre travaillant dans l'ombre, en détail, en attendant de fondre sur l'état social. L'Église du Moyen âge répondait aux terreurs des puissants de la terre par la vente des indulgences. Le gouvernement d'aujourd'hui calme l'inquiétude des riches en leur faisant payer beaucoup de gendarmes et de geôliers, de baïonnettes et de prisons.
- La Mare au Diable (1846), George Sand, éd. Gallimard, 1999, I, p. 35
Nous croyons que la mission de l'art est une mission de sentiment et d'amour, que le roman d'aujourd'hui devrait remplacer la parabole et l'apologue des temps naïfs, et que l'artiste a une tâche plus large et plus poétique que celle de proposer quelques mesures de prudence et de conciliation pour atténuer l'effroi qu'inspirent ses peintures. Son but devrait être de faire aimer les objets de sa sollicitude, et au besoin, je ne lui ferais pas un reproche de les embellir un peu. L'art n'est pas une étude de la réalité positive ; c'est une recherche de la vérité idéale, et Le Vicaire de Wakefield fut un livre plus utile et plus sain à l'âme que Le Paysan perverti et Les Liaisons dangereuses.
- La Mare au Diable (1846), George Sand, éd. Gallimard, 1999, I, p. 36
Celui qui puise de nobles jouissances dans le sentiment de la poésie est un vrai poète, n'eût-il pas fait un vers dans toute sa vie.
- La Mare au Diable (1846), George Sand, éd. Gallimard, 1999, II, p. 41
Ceux qui l'ont condamné à la servitude dès le ventre de sa mère, ne pouvant lui ôter la rêverie, lui ont ôté la réflexion.
- À propos du manque d'éducation des paysans, qui les empêche de concevoir et d'exprimer clairement leurs émotions et leurs pensées devant le spectacle du monde.
- La Mare au Diable (1846), George Sand, éd. Gallimard, 1999, II, p. 48
L'année prochaine, ce sillon sera comblé et couvert par un sillon nouveau. Ainsi s'imprime et disparaît la trace de la plupart des hommes dans le champ de l'humanité. Un peu de terre l'efface, et les sillons que nous avons creusés se succèdent les uns aux autres comme les tombes dans le cimetière. Le sillon du laboureur ne vaut-il pas celui de l'oisif, qui a pourtant un nom, un nom qui restera, si, par une singularité ou une absurdité quelconque, il fait un peu de bruit dans le monde?...
- La Mare au diable, George Sand, éd. Quantin, 1889, p. 18 (voir la fiche de référence de l'œuvre)