Gibran Khalil Gibran
Gibran Khalil Gibran (6 janvier 1883, Bcharré, Liban — 10 avril 1931, New York, États-Unis) est un poète et peintre célèbre pour son livre Le Prophète. Parue en 1923, cette œuvre aborde les questions et les problèmes que pose la vie et y répond par la poésie. Bien qu'il n'ait eu le même écho, Les Ailes brisées est un incontournable au Moyen-Orient. Si d'aucuns y voient le premier roman de langue arabe, sa facture rappelle davantage celle de la poésie.
Les Ailes brisées (Al-Ajniha al-Mutakassira, 1912)[modifier]
- Les Ailes brisées, Khalil Gibran (trad. Joël Colin), éd. Sindbad-Actes Sud, coll. « Les littératures contemporaines : La bibliothèque arabe », 2001, chap. La mélancolie muette, p. 16
- Les Ailes brisées, Khalil Gibran (trad. Joël Colin), éd. Sindbad-Actes Sud, coll. « Les littératures contemporaines : La bibliothèque arabe », 2001, chap. La main du destin, p. 20-21
- Citation choisie pour le 12 février 2012.
- Les Ailes brisées, Khalil Gibran (trad. Joël Colin), éd. Sindbad-Actes Sud, coll. « Les littératures contemporaines : La bibliothèque arabe », 2001, chap. À la porte du sanctuaire, p. 26
- Les Ailes brisées, Khalil Gibran (trad. Joël Colin), éd. Sindbad-Actes Sud, coll. « Les littératures contemporaines : La bibliothèque arabe », 2001, chap. Entre Astarté et le Christ, p. 81
Le Prophète (The Prophet, 1923)[modifier]
Et que chacun donne à l'autre de son pain, mais ne mangez pas du même pain.
Chantez et dansez ensemble et réjouissez-vous, mais que chacun de vous soit seul.
De même que sont isolées les cordes du luth alors qu'elles vibrent du même air.
[…] Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple se tiennent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l’ombre l’un de l’autre.
- Au sujet du mariage
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Salah Stétié), éd. La renaissance du livre, 2002 (ISBN 2-8046-0633-3), p. 19
Et il dit :
« ― Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même[2].
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin[3].
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable. »
- Au sujet des enfants
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Camille Aboussouan), éd. Casterman, 1956, 1993 (rééd.) (ISBN 978-2-2032-3140-5), p. 19-20[4].
- Au sujet de la joie et la tristesse.
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Salah Stétié), éd. La renaissance du livre, 2002 (ISBN 2-8046-0633-3), p. 34
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Salah Stétié), éd. La renaissance du livre, 2002 (ISBN 2-8046-0633-3), p. 39
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Salah Stétié), éd. La renaissance du livre, 2002 (ISBN 2-8046-0633-3), p. 51
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Salah Stétié), éd. La renaissance du livre, 2002 (ISBN 2-8046-0633-3), p. 57
Et quand il vous devient pénible d'habiter la solitude de votre cœur
alors vous vous mettez à vivre sur vos lèvres,
et votre voix n'est plus que divertissement et jeu.
Et, dans bien de vos propos, la pensée gît quasi assassinée.
- Le Prophète, Khalil Gibran (trad. Salah Stétié), éd. La renaissance du livre, 2002 (ISBN 2-8046-0633-3), p. 68
Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes (Sand and Foam, A Book of Aphorisms, 1926)[modifier]
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Thierry Gillybœuf), éd. Mille et une nuits, 2001 (ISBN 978-2-842-05549-3), p. 11
ou
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Thierry Gillybœuf), éd. Mille et une nuits, 2001 (ISBN 978-2-842-05549-3), p. 51
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Thierry Gillybœuf), éd. Mille et une nuits, 2001 (ISBN 978-2-842-05549-3), p. 56
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Thierry Gillybœuf), éd. Mille et une nuits, 2001 (ISBN 978-2-842-05549-3), p. 62
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Thierry Gillybœuf), éd. Mille et une nuits, 2001 (ISBN 978-2-842-05549-3), p. 71
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Nicolas Waquet), éd. Bayard, 2017 (ISBN 978-2-227-49235-6), p. 57
- Le sable et l'écume - Un livre d'aphorismes, Khalil Gibran (trad. Nicolas Waquet), éd. Bayard, 2017 (ISBN 978-2-227-49235-6), p. 90
Notes et références[modifier]
- ↑ (Le Prophète - Au sujet des enfants), texte original en anglais de ce passage : « And a woman who held a babe against her bosom » ; traduction alternative plus proche : « Et une femme qui tenait un bébé contre son sein »
- ↑ (Le Prophète - Au sujet des enfants) : dans le texte de la version originale en anglais, les deux premiers versets sont les suivants : « Your children are not your children. // They are the sons and daughters of Life’s longing for itself. » Ils sont parfois traduits, au plus près du texte original, par exemple par Antoine Ghattas Karan ([1]) ainsi : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. // Ils sont les fils et filles (de l'appel) de la nostalgie de la Vie pour elle-même », ce qui modifie la perspective : « nostalgie » implique passé et tendresse, « appel » sous-entend tension vers l'avenir (cumuler les deux est intéressant).
- ↑ (Le Prophète - Au sujet des enfants), texte original en anglais de ce passage : « The Archer sees the mark upon the path of the infinite, and He bends you with His might that His arrows may go swift and far » ; traduction alternative par Antoine Ghattas Karan : « L'Archer voit la cible sur le parcours (/la trajectoire, /la Voie) de l'infini, et Il vous tend, de toute Sa force, afin que Ses flèches partent légères et lointaines ».
- ↑ Le Prophète, pages 19 et 20 :
- Voir par exemple une traduction alternative par Antoine Ghattas Karan aux Éditions Thierry Magnier ici : [2].
- Voir sur Internet Archive le fac-simile de cette page de l'édition en français (traduction par Camille Aboussouan) et reproduite ici : [3] (p. 19-20).
- Voir sur Wikisource le fac-simile et la version numérique de l'édition originale en anglais (1926, chez Knopf éditeur) des deux pages de cette citation ici : [4].
- Voir enfin le texte intégral de l'ouvrage en version originale anglaise ici : The Prophet.