Ingénieur

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Littérature[modifier]

Roman[modifier]

Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, dictionnaire des idées reçues, 1881[modifier]

Ingénieur. La première carrière pour un jeune homme. — Connaît toutes les sciences

Hippolyte Taine, Notes sur Paris: vie et opinions de Frédéric-Thomas Graindorge, 1867[modifier]

Voyez le travail machinal et monstrueux des candidats qui aspirent aux grandes écoles, puis, au sortir de ces mêmes écoles, la fatigue profonde, l'allanguissement, la flânerie au café ou à domicile, l'inertie bureaucratique ou provinciale. Comparez l'élève de l'École polytechnique, cloué quatorze heures par jour devant des formules, et l'ingénieur qui va bâiller, sa femme au bras, pour voir si ses cailloux sont bien cassés. Avec cet encombrement des carrières et cette réglementation des étapes, nous parvenons d'abord à essouffler nos chevaux de course, ensuite à les changer en bidets de fiacre.
  • Notes sur Paris: vie et opinions de Frédéric-Thomas Graindorge, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1867, p. 325-326


Écoles d'ingénieurs[modifier]

Jules Simon, Annales du Sénat et du Corps législatif : Séance du 30 mai 1865[modifier]

Il y a des écoles générales et des écoles spéciales, et je parle d'abord des écoles générales tout en vous avertissant que ces deux classes d'écoles rentrent quelques fois l'une dans l'autre. Je cite à la place d'honneur l'école Turgot, dont je vous ai déjà parlé, et dont M. Pompée a été le fondateur, une école récemment créée dans la rue Trudaine à Paris par la très honorable initiative de la chambre de commerce qu'on en saurait trop louer, l'école de la Martinière à Lyon, qui est admirée tous ceux qui l'ont visitée, l'École des arts industriels et des mines de Lille, l'école industrielle de Mulhouse, l'école professionnelle de Nantes, l'École centrale de Lyon, (...) Maintenant, messieurs, il est des établissements d'une importance beaucoup plus considérable et d'une utilité aussi plus élevée. Rappelons d'abord le Conservatoire des arts et métiers, qui est hors de pair et qu'on a nommé avec raison la Sorbonne de l'ouvrier. Citons aussi les classes d'adultes fondées par l'association polytechnique et l'association philotechnique (...) Quant aux écoles spéciales, il y a d'abord celles que tout le monde connaît, les Écoles d'arts et métiers de Châlons, Aix et Angers, l'école de tissage de Mulhouse (...) Jusqu'ici, je vous ai parlé des ouvriers et des contremaîtres pour lesquels la loi ne fait rien : il me reste à vous parler des directeurs d'industrie, auxquels elle réserve toutes ses faveurs (...) École polytechnique (...) nous avons depuis plusieurs années, à côté d'elle, une école (...) dont l'existence et les progrès sont précisément une preuve de la nécessité de l'enseignement pratique, c'est l'École centrale à laquelle se rattache glorieusement le nom de M. Dumas. Vous savez, en outre, que des élèves libres sont admis à suivre, concurremment avec les élèves sortant de l'école polytechnique, les cours de l'École impériale des ponts et chaussées, et ceux de l'École des mines. Nous avons encore notre école des beaux-arts. Je citerai aussi l'école supérieure du commerce.
  • Annales du Sénat et du Corps législatif, Jules Simon, éd. Administration du Moniteur universel, coll. « vol. 5-6 », 1865, Séance du 30 mai 1865, p. 76


CEFI - Histoire des formations d'ingénieurs[modifier]

On se plaît à faire dater les premières écoles d'ingénieurs du milieu du XVIIIe siècle, au moment de la création d'écoles d'ingénieurs d'État. Mais cette manière de voir laisse sous silence les capacités de construction de bateaux, qui représentaient une première forme très aboutie de l'art de l'ingénieur. Elle masque par ailleurs le fait que les premiers ingénieurs pour l'industrie ont été formés seulement à partir des années 1850. (...) La création de l'École centrale se fait par réaction vis-à-vis de la dérive de l'École polytechnique, avec l'ambition de former de vrais ingénieurs. L'École centrale ne se développera qu'à partir des années 1850, à l'initiative de Lavallée, du chimiste Jean-Baptiste Dumas, du physicien Eugène Péclet et du mathématicien Théodore Olivier.
  • Histoire des formations d'ingénieur, — Comité d'études sur les formations d'ingénieurs, éd. CEFI, 1999, p. 1

CDEFI - Écoles françaises d'ingénieurs[modifier]

Quand l'industrie privée naissante commence à ressentir le besoin d'ingénieurs dans la première moitié du XIXe siècle, elle cherche naturellement à attirer une partie des cadres formés par les écoles de service public. Cependant, c'est pour répondre aux besoins devenus trop importants et trop spécifiques des entreprises qui naissent pendant la première révolution industrielle qu'est créée, à l'initiative de quelques savants, l'École centrale des arts et manufactures, à Paris en 1829, afin d'enseigner la « science industrielle ». Elle forme des ingénieurs civils, appellation dont l'origine britannique est revendiquée. Ce sont des généralistes de l'entreprise. L'initiative privée s'exprime ensuite dans le même esprit sous le Second Empire, mais pour la première fois en province, avec la création de l'École des arts industriels et des mines de Lille en 1854, et celle de l'École centrale lyonnaise en 1857.
  • Ecoles françaises d'ingénieurs > Historique, Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, éd. cdefi.fr, 2004, p. 1