Inégalité sociale

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Les inégalités sociales désignent les traitements différents qui peuvent avantager une classe sociale, un groupe ou un individu par rapport à d'autres et qui établissent des hiérarchies sociales.

Citations[modifier]

Julien Benda[modifier]

Il est d’ailleurs certain que la démocratie n’a pas trouvé – mais est-ce possible ? – de critérium permettant de déterminer à l’avance ceux qui, en raison de cette inégalité naturelle, ont droit dans la cité – les élites – à un rang supérieur. Toujours est-il qu’elle admet cette inégalité, lui fait droit, non seulement en fait mais en principe, alors que les doctrinaires de l’ordre lui substituent une inégalité artificielle, fondée sur la naissance ou la fortune, et se montrent en cela de parfaits violateurs de la justice et de la raison.
  • (fr) La Trahison des clercs (1927), Julien Benda, éd. Grasset, 1946, chap. Préface à l'édition de 1946, p. 17-18


Dominique Bourg[modifier]

Si l'on considère les choses à compter de la révolution néolithique, il semble que les progrès techniques se soient presque systématiquement accompagnés d'un accroissement des inégalités.


Il est impossible d'organiser une descente générale des niveaux de consommation de ressources si une partie de la société en est exonérée, en raison de revenus élevés. Sans resserrement des inégalités, point d'écologisation de la société.
  • (fr) Le marché contre l'humanité, Dominique Bourg, éd. Presses universitaires de France, 2019  (ISBN 978-2-13-082265-3), p. 146


Jean-Paul Brighelli[modifier]

Le succès du quatuor infernal Henri IV / Louis-le-Grand / Fénelon / Saint-Louis, ce n'est pas à des enseignants plus aptes que les autres que nous le devons, mais aux prix de l'immobilier entre les Ve et VIe arrondissements de Paris. C'est sans doute ce que l'on appelle la lutte contre les inégalités.
  • La Fabrique du Crétin, Jean-Paul Brighelli, éd. Jean-Claude Gawséwitch, coll. « Coup de gueule », 2005, p. 78


Roland Hureaux[modifier]

Mais, par-delà l’argent, une hiérarchie tendra à s’établir inéluctablement entre ceux qui, de père en fils, se transmettront des valeurs familiales de stabilité et une éducation de qualité – souvent les milieux religieux mais pas toujours -, dont les enfants auront une généalogie, des repères forts non seulement par l’histoire nationale mais aussi par l’histoire familiale, et une sorte de prolétariat affectif qui n’aura rien de tout cela, ceux qui ne seront pas « nés » comme on disait, les malheureux enfants de l’insémination artificielle venant instaurer cette inégalité en norme. Comme l’école, le droit du mariage, affaibli dans la sphère publique, se privatisera ! Ainsi se trouve aboli en Occident, pour le plus grand avantage des forces multinationales qui veulent un peuple atomisé et inerte, l’effort de quinze siècles de christianisme, souvent oppressif certes, mais qui eut pour effet démocratiser, au travers d’une discipline sexuelle aujourd’hui discréditée, ce qui était dans le monde antique le privilège des plus fortunés : avoir une « gens », une généalogie, une identité familiale, un père et une mère repérables. Ainsi se trouve remis au goût du jour le clivage qui était celui de la société antique tardive : une minorité bénéficiant des privilèges de la vie familiale « normale », de la protection du clan, d’une identité déterminée par trois noms (prénom, nom, cognomen) et une masse d’esclaves vivant dans la promiscuité de l’ergastule, séparables au gré des achats et des ventes, pauvres d’argent, pauvres de repères affectifs et moraux, mais surtout pauvres d’identité.
  • « Libre propos : Le mariage « gay » dans la stratégie du chaos », Roland Hureaux, gaullisme.fr, 30 décembre 2012 (lire en ligne)


Hervé Kempf[modifier]

la poursuite de la croissance matérielle est pour l'oligarchie le seul moyen de faire accepter aux sociétés des inégalités extrêmes sans remettre en cause celles-ci. La croissance crée en effet un surplus de richesse apparentes qui permet de lubrifier le système sans modifier la structure.


Benoît Mandelbrot[modifier]

Tout en haut, dans la partie très fine se situe l'élite qui contrôle la richesse et la puissance pendant un temps - jusqu'à ce que ses représentants en soient éjectés par une révolution ou l'avènement d'une nouvelle classe aristocratique. Le progrès n'existe pas dans l'histoire de l'humanité. La démocratie est une supercherie. La nature humaine est primitive, émotionnelle, inflexible. Les plus intelligents, les plus aptes, les plus forts et les plus rusés se taillent la part du lion. Les faibles meurent de faim, sauf à faire dégénérer la société : on peut, écrivit Pareto, comparer le corps social au corps humain, qui périrait promptement si on l'empêchait d'éliminer les toxines.


Thomas Piketty[modifier]

Les inégalités, et ce qu’elles provoquent, sont au cœur de notre destin. Et de notre possible autodestruction.
  • (fr) « Thomas Piketty : « La fiscalité est le prolongement concret des idéologies » », Thomas Piketty [entretien avec le journaliste Richard Werly], Le temps, nº 6515, 14 septembre 2019, p. 13 (lire en ligne)


Je ne crois pas du tout à l’égalité absolue. Ce que je raconte dans mon livre, c’est comment le système s’est toujours organisé pour justifier l’existence de riches, de pauvres et l’écart entre ces catégories. Je démontre ainsi qu’il est faux de prétendre qu’un taux élevé d’imposition sur les plus riches décourage la croissance. Oui, c’est faux. Tout comme il est faux de croire qu’un dirigeant est plus performant s’il est payé 20 millions d’euros par mois au lieu d’un million d’euros !
  • (fr) « Thomas Piketty : « La fiscalité est le prolongement concret des idéologies » », Thomas Piketty [entretien avec le journaliste Richard Werly], Le temps, nº 6515, 14 septembre 2019, p. 13 (lire en ligne)


Voir aussi[modifier]