Georges Jacques Danton

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Georges-Jacques Danton

Georges Jacques Danton, né à Arcis-sur-Aube le 26 octobre 1759 - mort à Paris le 16 Germinal an II (5 avril 1794), est un homme politique et révolutionnaire français.

Discours[modifier]

Une guerre civile serait, à coup sûr, la suite de notre résistance, et c'est ce que cherchent nos ennemis pour opérer une contre-révolution. Renversons leurs détestables projets ; ne nous servons pas d'autres armes que de celles de la raison : que les gardes ne soient même pas doublées et qu'une députation à l'assemblée nationale lui porte cette preuve de notre patriotisme et de notre zèle à faire les décrets bienfaisants par lesquels en réhabilitant le citoyen dans ses droits, elle a mis sa liberté individuelle sous la sauvegarde de la loi.
  • Contre la résistance par la force à un ordre d'arrestation de Marat au district des Cordeliers, 22 janvier 1790
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 42


Le district des Cordeliers ne pouvait refuser à M. de Lafayette sans injustice les éloges que méritent son zèle, son patriotisme et sa franchise ; mais il croit devoir dire à ses frères de Saint-Germain l'Auxerrois, qu'il est temps enfin de parler le langage qui convient à des hommes libres, de bannir toutes expressions qui sentiraient la flatterie.
  • À propos de certains éloges excessifs de Lafayette, 29 mai 1790
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 55


L’assemblée a trouvé la conduite du peuple excusable, et je vois avec plaisir que les gardes nationales répondent aux vœux des bons citoyens. Telle est la destinée de cet empire que les tentatives de nos ennemis tournent toujours au profit de la liberté.
  • Sur la volonté du roi de se confesser à Saint-Cloud auprès d'un prêtre réfractaire, 18 avril 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 95


Je demande que M. de Gouy, grand apologiste de l'esclavage des nègres, soit chassé de cette société de vrais patriotes, de philanthropes, de négrophiles.
  • À propos d'un député blanc de Saint-Domingue indûment présent à la Société des Jacobins. Intervention au club des Jacobins,10 juin 1791.
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, d'après les Sabbats Jacobites, p. 98


Je ne parle pas sur le fond de la discussion. Mais je vous observe que chez un peuple qui devient vraiment grand, il ne doit plus être question de ces égards pour de prétendus grands hommes.
  • Contre l'absence de l'abbé Sieyes, auteur d'une proposition de loi en faveur de deux chambres, 20 juin 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 99


L’individu royal ne peut plus être Roi dès qu’il est imbécile, et ce n’est pas un régent qu’il faut, c’est un Conseil à l’interdiction.
  • En faveur de la déchéance du roi, 23 juin 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 111


On craint les puissances étrangères. Mais ne seront-elles pas plus à craindre si nous confions notre gouvernement à notre ennemi le plus déclaré ? Ne deviendra-t-il pas le complice et l’instrument de tous les foudres dirigées contre nous ?
  • Sur l’inviolabilité du roi, 13 juillet 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 113


Que devons-nous aux décrets ?- L’obéissance et le respect. Mais rien ne peut nous ôter le droit de montrer dans des pétitions, les sentiments qu’on a pour tels ou tels décrets.
  • Sur le droit de pétition, 15 juillet 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 114


Je vous prouverai les dangers de cette guerre. Je vous donnerai les développements de cette coalition. Je vous ferai voir ce La Fayette que j'ai démasqué dans votre présence.
  • Discours prononcé au club des Jacobins sur la guerre, 14 décembre 1791
  • Maximilien de Robespierre, Gérard Walter, éd. Gallimard, 1961, p. 253
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 120


Je veux que nous ayons la guerre ; elle est indispensable. Nous devons avoir la guerre. Mais il faut avant tout épuiser les moyens qui peuvent nous l’épargner.
  • Réponse au discours de Brissot sur la question de la guerre, 16 décembre 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 120


Le peuple m’a nommé pour défendre la constitution et quelles qu’aient pu être mes opinions, contre ceux qui en ont empêché l’étendue, je déclare maintenant que je ne défendrai le peuple, que je ne terrasserai ses ennemis qu’avec la massue de la raison et le glaive de la loi.
  • Réponse au discours de Brissot sur la question de la guerre, 16 décembre 1791
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 122


La nature m'a donné en partage les formes athlétiques, et la physionomie âpre de la liberté.
  • Georges Jacques Danton, 20 janvier 1792, Paris, dans Révolutions de Paris, n° 138, p. 413, paru du 25 février au 3 mars 1792, Louis Marie Prudhomme : Extrait du discours prononcé par Danton lors de son installation en tant que substitut du procureur de la commune de Paris.


La volonté générale du peuple français, manifestée aussi solennellement que son adhésion à la Constitution, sera toujours ma loi suprême. J'ai consacre ma vie tout entière à ce peuple qu'on n'attaquera plus, qu'on ne trahira plus impunément, et qui purgera bientôt la terre de tous les tyrans, s'ils ne renoncent pas à la ligue qu'ils ont formée contre lui.
  • Discours prononcé par Danton lors de son installation en tant que substitut procureur de la commune de Paris, 20 janvier 1792.(2)
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 26


Parce que le pouvoir exécutif a su gagner un décret qui lui assure des gardes, tandis qu'il ne devait avoir que des valets, parce que le pouvoir exécutif a su gagner un décret dans la décrépitude du Corps constituant, devons-nous, nous Français, hommes libres, qui devons surtout penser au salut public qu'à aucun avantage particulier, devons-nous adopter de pareilles mesures ?
  • Contre la proposition de Doppet de protéger l'assemble législative par une garde nationale, 26 janvier 1792
  • Danton, Frédéric Bluche, éd. Perrin, 1999, p. 156


Les dons des citoyens sont les dons de la fraternité. Je dis : est-ce par une aumône que le pouvoir exécutif croit pouvoir récompenser des hommes exposés par lui aux baïonnettes du traître Bouillé ?
  • À propos des dons proposés par La Cour aux soldats de Chateauviaux, 4 mars 1792.
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg,Société de l'Histoire de la Révolution française, éd. Edouard Cornely, 1910, p. 138-139


* Vous n’êtes pas du nombre des accusés, cependant vous venez solliciter pour eux auprès de l’assemblée nationale. Tous les amis de l’humanité ont déjà pressenti que vos clients sont plus malheureux que coupables.
  • À une délégation paysanne venue expliquer le meurtre de Simonneau, maire d'Étampes opposé à la taxation de grains, 27 avril 1792.
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 144


M. Robespierre n'a jamais exercé ici que le despotisme de la raison.
  • Pour Robespierre et contre la Gironde, 10 mai 1792.
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, Journal des Jacobins, p. 144


Maintenant que la vérité des trahiſons que nous avions dénoncées, brille dans tout ſon éclat ; maintenant que vous êtes pénétrés & comme inveſtis de la lumiere, maintenant que vous voyez, empreſſez-vous d’éclairer ceux à qui vous êtes chargés de diſpenſer la juſtice ſur ces faits dont la connoiſſance vous eſt tranſmiſe miniſtériellement. Il eſt encore en votre pouvoir de reconquérir la bienveillance nationale. Imitez le tribunal de caſation & les tribunaux de Paris. Jurez l’égalité, félicitez l’aſſemblée nationale de ſes décrets libérateurs ; tournez contre les traîtres, contre les ennemis de la patrie & du bonheur public, le glaive de la loi qu’on avoit voulu diriger dans vos mains contre les apôtres de la liberté. Que la juſtice des tribunaux commence, & la juſtice du peuple ceſſera ! ( Aux tribunaux, 19 août 1792)

  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg,Société de l'Histoire de la Révolution française, éd. Edouard Cornely, 1910, p. 161-162


Il doit y avoir dans Paris 80,000 fusils en état. Eh bien ! il faut que ceux qui sont armés volent aux frontières. Comment les peuples qui ont conquis la liberté l’ont-ils conservée ? Ils ont volé à l’ennemi, ils ne l’ont point attendu. Que dirait la France, si Paris dans la stupeur attendait l’arrivée des ennemis ? Le peuple français a voulu être libre ; il le sera. Bientôt des forces nombreuses seront rendues ici. On mettra à la disposition des municipalités tout ce qui sera nécessaire, en prenant l’engagement d’indemniser les possesseurs. Tout appartient à la patrie, quand la patrie est en danger. (On applaudit.)

  • Discours de Danton, ministre de la justice à l'assemblée législative, sur les mesures révolutionnaires, 28 août 1792
  • La patrie en danger, Georges-Jacques Danton, éd. L.Boulanger, 1893, chap. Sur les mesures révolutionnaires (I), p. 7-8


Il est satisfaisant, messieurs, pour les ministres du peuple libre, d'avoir à lui annoncer que la patrie va être sauvée.
  • Discours à l'Assemblée, 2 septembre 1792 (rapporté dans Le Moniteur du 4 septembre 1792)
  • Danton : documents authentiques pour servir à l'histoire de la révolution, Alfred Bougeart, éd. Lacroix, 1861, chap. IV, p. 118


Pour [...] vaincre, messieurs, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France est sauvée.
  • Discours à l'Assemblée, 2 septembre 1792 (rapporté dans Le Moniteur du 4 septembre 1792)
  • Danton : documents authentiques pour servir à l'histoire de la révolution, Alfred Bougeart, éd. Lacroix, 1861, chap. IV, p. 119


On a paru croire, d'excellents citoyens ont pu présumer que des amis ardents de la liberté pouvaient nuire à l'ordre social en exagérant les principes eh bien, abjurons ici toute exagération; déclarons que toutes les propriétés territoriales, individuelles et industrielles seront éternellement maintenues. Souvenons−nous ensuite que nous avons tout à revoir, tout a recréer; que la déclaration des droits elle−même n'est pas sans tache, et qu'elle doit passer à la révision d'un peuple vraiment libre.
  • Sur le rôle de la Convention, 21 septembre 1792
  • Discours civiques de Danton,, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 32


Je ne crois pas que vous deviez dans ce moment changer l’ordre judiciaire ; mais je pense seulement que vous devez étendre la faculté des choix. Remarquez que tous les hommes de loi sont d’une aristocratie révoltante ; si le peuple est forcé de choisir parmi ces hommes il ne saura où reposer sa confiance. Je pense que si l’on pouvait, au contraire, établir dans les élections un principe d’exclusion, ce devrait être contre ces hommes de loi qui jusqu’ici se sont arrogé un privilège exclusif, qui a été une des grandes plaies du genre humain. Que le peuple choisisse à son gré les hommes à talents qui mériteront sa confiance. Il ne se plaindra pas quand il aura choisi à son gré. Au lieu qu’il aura sans cesse le droit de s’insurger contre des hommes entachés d’aristocratie que vous l’auriez forcé de choisir.

  • Sur la liberté de choix des juges parmi les citoyens, 22 septembre 1792
  • La patrie en danger, Georges-Jacques Danton, éd. L.Boulanger, 1893, chap. Choix des juges, p. 9-11


Il est incontestable qu’il faut une loi vigoureuse contre ceux qui voudraient détruire la liberté publique. Eh bien ! portons-la, cette loi, portons une loi qui prononce la peine de mort contre quiconque se déclarerait en faveur de la dictature ou du triumvirat ; mais après avoir posé ces bases qui garantissent le règne de l’égalité, anéantissons cet esprit de parti qui nous perdrait. On prétend qu’il est parmi nous des hommes qui ont l’opinion de vouloir morceler la France ; faisons disparaître ces idées absurdes, en prononçant la peine de mort contre leurs auteurs. La France doit être un tout indivisible. Elle doit avoir unité de représentation. Les citoyens de Marseille veulent donner la main aux citoyens de Dunkerque. Je demande donc la peine de mort contre quiconque voudrait détruire l’unité en France, et je propose de décréter que la Convention nationale pose pour base du gouvernement qu’elle va établir l’unité de représentation et d’exécution. Ce ne sera pas sans frémir que les Autrichiens apprendront cette sainte harmonie ; alors, je vous jure, nos ennemis sont morts. (On applaudit.)

  • Sur les accusations de dictature, 25 septembre 1792
  • La patrie en danger, Georges-Jacques Danton, éd. L.Boulanger, 1893, chap. Sur les mesures révolutionnaires (II), p. 11-12


Que la pique du peuple brise le sceptre des rois.
  • Discours à l'Assemblée, 14 octobre 1792 (rapporté dans le Journal des débats de la société, n° 283)
  • Danton : documents authentiques pour servir à l'histoire de la révolution, Alfred Bougeart, éd. Lacroix, 1861, chap. V, p. 158


Vous avez à justifier à l’univers et à la postérité le jugement que devez porter contre un roi parjure et tyran. Dans une pareille matière il ne faut pas épargner les frais d’impression. Toute opinion qui paraitra mûrie, quand elle ne contiendrait qu’une bonne idée, doit être publiée,
  • Sur les pièces manquantes relatives au futur procès du roi dans le rapport du député Valazé, 6 novembre 1792
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 238


Un mot de la Convention et le calme peut renaître. Dites au peuple : gardez vos prêtres tant que vous les jugerez nécessaires à votre bonheur.
  • Sur le traitement des prêtres, 30 novembre 1792
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg,Société de l'Histoire de la Révolution française, éd. Edouard Cornely, 1910, p. 249


Je demande si vous n'avez pas voté à la majorité absolue seulement la république, la guerre ; et je demande si le sang qui coule au milieu des combats ne coule pas définitivement ? Les complices de Louis n'ont-ils pas subi immédiatement la peine sans aucun recours au peuple et en vertu de l'arrêt d'un tribunal extraordinaire ? Celui qui a été l'âme de ces complots mérite-t-il une exception ?
  • Contre la proposition de vote à la majorité des 2/3 dans le procès du roi, formulée par les girondins Lanjuinais et Le Hardy,16 janvier 1793.
  • Discours civiques de Danton,, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 47


Je ne suis point de cette foule d'hommes d’État qui ignorent qu'on ne compose pas avec les tyrans, qui ignorent qu'on ne frappe les rois qu'à la tête, qui ignorent qu'on ne doit rien attendre de ceux de l'Europe que par la force de nos armes ! Je vote la mort du tyran.
  • Danton (1984), Frédéric Bluche, éd. Perrin, 1999, p. 252-253


O Lepeletier, ta mort servira la République; je l'envie, ta mort. Vous demandez pour lui les honneurs du Panthéon; mais il a déjà recueilli les palmes du martyre de la Liberté. Le moyen d'honorer sa mémoire, c'est de jurer que nous ne nous quitterons pas sans avoir donné une Constitution à la République.
  • Pour Lepelletier, aristocrate régicide de la Montagne assassiné, 21 janvier 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 51


Vous avez tout consommé par cela seul que vous avez dit aux amis de la liberté : organisez-vous comme nous. C'était dire : nous accepterons votre réunion si vous la proposez. Eh bien, ils la proposent aujourd'hui. Les limites de la France sont marquées par la nature. Nous les atteindrons dans leurs quatre points : à l'Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées.
  • Opinion sur la réunion de la Belgique à la France, 31 janvier 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 54


Je demande que la Convention nationale déclare que tout citoyen français, emprisonné pour dettes, sera mis en liberté, parce qu'un tel emprisonnement est contraire à la saine morale, aux droits de l'homme, aux vrais principes de la liberté.
  • Sur la libération des prisonniers pour dettes, 9 mars 1793
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 280


Soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être.
  • Discours à l'Assemblée sur l'institution d'un tribunal révolutionnaire, 10 mars 1793 (rapporté dans Le Moniteur du 13 mars 1793)
  • Danton : documents authentiques pour servir à l'histoire de la révolution, Alfred Bougeart, éd. Lacroix, 1861, chap. V, p. 194


Je crois qu'une République, tout en proscrivant les dictateurs et les triumvirs, n'en a pas moins le pouvoir et même le devoir de créer une autorité terrible. Telle est la violence de la tempête qui agite le vaisseau de l'État, qu'il est impossible pour le sauver, d'agir avec les seuls principes de l'art.
  • Pour la création d'un comité de salut public, 3 avril 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 109


Il faut que dans toute la France le prix du pain soit dans une juste proportion avec le salaire du pauvre : ce qui excèdera sera payé par le riche. Par ce seul décret, vous assurerez au peuple et son existence et sa dignité; vous l'attacherez à la révolution; vous acquerrez son estime et son amour.
  • Demande d'un blocage du prix du pain pour le pauvre, 5 avril 1793.
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 111


Dans la première Assemblée constituante, Marat n'était ni moins terrible aux aristocrates, ni moins odieux aux modérés. Eh bien ! Marat y trouva des défenseurs ; il disait aussi que la majorité était mauvaise, et elle l'était.
  • Contre la mise en accusation de Marat par la Gironde, 10 avril 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 113


Citoyens, c'est le génie de la liberté qui a lance le char de la révolution. Le peuple tout entier le tire, et il s'arrêtera aux termes de la raison. Décrétons que nous ne nous mêlerons pas de ce qui se passe chez nos voisins; mais décrétons aussi que la République vivra, et condamnons à mort celui qui proposerait une transaction autre que celle qui aurait pour base les principes de notre liberté
  • Pour la République une et indivisible, 13 avril 1793
  • Discours civiques de Danton,, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 115


Mais, citoyens, imposer les riches, c'est les servir; c'est un véritable avantage pour eux qu'un sacrifice considérable; plus le sacrifice sera grand sur l'usufruit, plus le fonds de la propriété est garanti contre l'envahissement des ennemis.
  • Pour un nouvel impôt et de nouvelles levées, 27 avril 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 119


Que le riche paye, puisqu'il n'est pas digne, le plus souvent, de combattre pour la liberté ; qu'il paye largement et que l'homme du peuple marche dans la Vendée.
  • Pour un nouvel impôt relatif à l'envoi de troupes en Vendée, 8 mai 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 125


Paris, qui a brisé le premier le sceptre de fer, violerait l'Arche sainte qui lui est confiée ! Non ; Paris aime la Révolution ; Paris, par les sacrifices qu'il a faits à la liberté, mérite les embrassements de tous les Français.
  • Pour la défense du peuple de Paris, 26 mai 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 134


Je déclare à la Convention et à tout le peuple français que si l'on persiste à retenir dans les fers des citoyens qui ne sont que présumés coupables, dont tout le crime est un excès de patriotisme ; si l'on refuse constamment la parole à ceux qui veulent les défendre ; je déclare, dis-je, que, s'il y a ici cent bons citoyens, nous résisterons.
  • Contre la commission des Douze créée par la Gironde, 27 mai 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 134


Le peuple, instruit sur cette dernière époque de la Révolution, ne se laissera plus surprendre. On n'entendra plus de calomnies contre une ville qui a créé la liberté, qui ne périra pas avec elle, mais qui triomphera avec la liberté, et passera avec elle à l'immortalité.
  • Sur la chute des girondins(31 mai-2 juin 1793), 13 juin 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 144


En théorie, en raison et en justice, l’agression là n’est pas une guerre offensive. Quand je vois un ennemi qui me couche en joue, je tire sur lui le premier, si je peux je ne fais là que me défendre. Une guerre offensive serait celle où sans aucune provocation, nous combinerions des attaques inopinées et injustes, dans des vues d’agrandissement de notre territoire. Le Corps législatif ne sera jamais secondé dans une telle entreprise.

  • Sur l'obligation de soumettre à ratificiation populaire le droit de déclarer la guerre dans un but défensif,Convention, 16 juin 1793 (a)
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 489


  • S’il est possible de combiner la manière de retarder le fléau de la guerre et la rigueur des principes avec la nécessité d’une défense, ce moyen doit s’appliquer à la guerre défensive, car si la guerre offensive est toujours injuste, celle-ci peut quelquefois s’éviter par quelques sacrifices, et ces sacrifices, il n’appartient qu’au peuple de les faire (…) Je me réserve donc à demander que la déclaration soit soumise à une ratification populaire dont le mode sera fixé, et que le comité de salut public soit chargé de présenter la rédaction de ce principe.
  • Sur l'obligation de soumettre à ratificiation populaire le droit de déclarer la guerre dans un but défensif,Convention, 16 juin 1793 (b)
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 490


Nous n'aurons de succès que lorsque la Convention, se rappelant que l'établissement du Comité de Salut public est une des conquêtes de la liberté, donnera à cette institution l'énergie et le développement dont elle peut être susceptible. Il a, en effet, rendu assez de services pour qu'elle perfectionne ce genre de gouvernement.
  • Discours pour que le Comité de Salut public soit érigé en gouvernement provisoire, 1er août 1793
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 147


Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple.
  • Sur l'instruction publique, discours à l'Assemblée, 13 août 1793 (a) (rapporté dans Le Moniteur du 15 août 1793)
  • Danton : documents authentiques pour servir à l'histoire de la révolution, Alfred Bougeart, éd. Lacroix, 1861, chap. VII, p. 270


Je demande que, sauf les modifications nécessaires, vous décrétiez qu'il y aura des établissements nationaux où les enfants seront instruits, nourris et logés gratuitement, et des classes où les citoyens qui voudront garder leurs enfants chez eux pourront les envoyer s'instruire.

  • Sur l'instruction publique, discours à l'assemblée, 13 août 1793 (b)
  • Danton, Martine Lecoq, éd. Van Dieren, 2016, p. 100-101


Pour que tous les jours un aristocrate, un scélérat paie de sa tête ses forfaits.
  • Discours à l'Assemblée, 4 septembre 1793 (rapporté dans Le Moniteur du 7 septembre 1793)
  • Danton : documents authentiques pour servir à l'histoire de la révolution, Alfred Bougeart, éd. Lacroix, 1861, chap. VIII, p. 281


Citoyens, il faut concilier la politique avec la saine raison: apprenez que si vous ôtez aux prêtres les moyens de subsister, vous les réduisez a l'alternative, ou de mourir de faim, ou de se réunir avec les rebelles de la Vendée. Soyez persuadés que tout prêtre, observant le cours de la raison, se hâtera d'alléger le fardeau de la République en devenant utile à lui−même, et que ceux qui voudront encore secouer les torches de la discorde seront arrêtés par le peuple qui écrase tous ses ennemis sous le char de la Révolution.
  • Sur les secours à accorder aux prêtres sans ressources, 22 novembre 1793-2 frimaire an II.
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 164


Je demande qu'il n'y ait plus de mascarades antireligieuses dans le sein de la Convention. Que les individus qui voudront déposer sur l'autel de la patrie les dépouilles de l'Église ne s'en fassent plus un jeu ni un trophée. Notre mission n'est pas de recevoir sans cesse des députations qui répètent toujours les mêmes mots. Il est un terme à tout, même aux félicitations. Je demande qu'on pose la barrière.
  • Contre les mascarades antireligieuse, 26 novembre 1793-6 frimaire an II
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 166


C'est dans les écoles nationales que l'enfant doit sucer le lait républicain. La République est une et indivisible. L'instruction publique doit aussi se rapporter à ce centre d'unité.
  • Sur l'instruction publique, 12 décembre 1793-22 frimaire an II
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 178


Je m'oppose à l'espèce de distinction, de privilège, qui semblerait accorder au beau−père de Desmoulins. Je veux que la Convention ne s'occupe que d'affaires générales. Si l'on veut un rapport pour ce citoyen, il en faut aussi pour tous les autres. Je m'élève contre la priorité de date qu'on cherche à lui donner à leur préjudice.
  • Sur l'égalité des citoyens devant les mesures révolutionnaires,après l'arrestation du beau-père de Camille Desmoulins, contestée par ce dernier devant la Convention, 23 janvier 1794-4 pluviôse an II.
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 179


L'exubérance de chaleur qui nous a mis a la hauteur des circonstances, et qui nous a donne la force de déterminer les évènements et de les faire tourner au profit de la liberté, ne doit pas devenir profitable aux ennemis de la liberté! Mon plus cruel ennemi, s'il avait été utile a la République, trouverait en moi un défenseur ardent quand il serait arrêté, parce que je me défierais d'autant plus de mes préventions qu'il aurait été plus patriote.
  • Pour la libération d'Hébert et de Ronsin, 2 février 1794-14 pluviôse an II
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 185


Ce n’est pas seulement à l’égalité des couleurs que nous devons rendre hommage ; il nous faut venger la représentation nationale outragée dans la personne des trois députés munis des pouvoirs du peuple de Saint-Domingue qui viennent d’être admis.
  • Sur l'arrivée de trois députés de Saint-Domingue (Blanc-Dufay, Métis-Mills, Noir-Belley) emprisonnés après dénonciation,15 pluviôse an II-3 février 1794.
  • Discours de Danton, édition critique, André Fribourg (Société de l'Histoire de la Révolution française), éd. Edouard Cornely, 1910, p. 667


Représentants du peuple français, jusqu'ici nous n'avions décrété la liberté qu'en égoïstes, pour nous seuls. Mais aujourd'hui nous proclamons à la face de l'univers et les générations futures trouveront leur gloire dans ce décret, nous proclamons la liberté universelle.
  • Discours prononcé à la Convention sur l'abolition de l'esclavage dans les colonies, 16 Pluviôse an II- 4 février 1794.(a)
  • Discours de Danton, édition critique., André Fribourg, Société de l'histoire de la révolution française., éd. Edouard Cornely, 1910, p. 669
  • Moniteur Universel, Charles-Joseph Panchkourke, éd. Moniteur Universel, 17 pluviôse an II- 5 février 1794, t. 19, p. 388


Citoyens, c’est aujourd’hui que l’Anglais est mort (vifs applaudissements). En jetant la liberté dans le Nouveau Monde, vous travaillez pour les générations futures ; vous renversez toutes les espérances de la coalition. Elle y portera des fruits abondants, elle y poussera des racines profondes. Pitt et ses complots sont déjoués. L’Anglais voit s’anéantir son commerce !
  • Discours prononcé à la Convention sur l'abolition de l'esclavage dans les colonies, 16 Pluviôse an II- 4 février 1794.(b)
  • Choix des rapports, opinions et discours Prononcés à la Tribune Nationale depuis 1789 jusqu'à ce jour, recueillis dans un ordre chronologique et historique ; Vox Populi Vox Dei., Alexis Eymery, éd. Alexis Eymery, 1821, t. 14, p. 428
  • « Le discours abolitionniste de Danton (16 pluviôse an II) », Jean-Daniel Piquet, Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, juillet/Septembre 2010, p. 353-377 (365-366)


Citoyens, il existe dans la république beaucoup de citoyens qui ont été mutilés en défendant la cause du peuple. Ne croyez-vous pas utile de leur accorder des terres aux environs de Paris, et de leur donner des bestiaux, afin de mettre en activité, sous les yeux même de la Convention, cette colonies de patriotes qui ont souffert pour la Patrie ?
  • Pour les patriotes mutilés en défendant la cause du peuple, 3 mars 1794-13 ventôse an II.
  • Discours de Danton, édition critique., André Fribourg, Société de l'histoire de la révolution française., éd. Edouard Cornely, 1910, p. 683


Je demande que le Comité de salut public se concerte avec celui de sûreté générale pour examiner la conduite de tous les fonctionnaires. Il faut que chacun de nous se prononce. J'ai demandé le premier le gouvernement révolutionnaire. On rejeta d'abord mon idée, on l'a adoptée ensuite; ce gouvernement révolutionnaire a sauvé la République; ce gouvernement, c'est vous.
  • Sur les fonctionnaires publics soumis à l'examen du comité de salut public, 9 mars 1794-19 ventôse an II
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 189


N'y eut−il parmi tous les magistrats qu'un seul homme qui eut fait son devoir, il faudrait tout souffrir plutôt que de lui faire boire le calice d'amertume; mais ici on ne doute pas du patriotisme de la plus grande majorité de la Commune. Le président lui a fait une réponse ou règne une sévère justice; mais elle peut être mal interprétée. Épargnons à la Commune la douleur de croire qu'elle a été censurée avec aigreur.
  • Sur la dignité de la Convention et son attitude vis-à -vis d'une réclamation tardive de la Commune, 19 mars 1794-29 ventôse an II
  • Discours civiques de Danton, Hector Fleishmann, éd. Libro in Véritas, 2007, p. 191


Président, ne demande pas que je monte au fauteuil, tu l'occupes dignement. Ma pensée est pure. Si mes expressions l'ont mal rendue, pardonne-moi une inconséquence involontaire. Je te pardonnerai moi-même une pareille erreur. Vois en moi un frère qui exprimé librement son opinion.

  • Réponse au président de la convention Rhul qui proposait à Danton de le remplacer en réponse à sa critique précédente, 19 mars 1794-29 ventôse an II
  • Danton, Martine Lecoq, éd. Van Dieren, 2016, p. 131-132


Ma demeure sera bientôt dans le néant. Quant à mon nom, vous le trouverez dans le panthéon de l'histoire.
  • Réponse de Danton au tribunal révolutionnaire, interrogé sur son nom et sa demeure (séance du 13 Germinal an II- 2 avril 1794, rapportée dans Le Moniteur du 15 Germinal an II-4 avril 1794)
  • Histoire des causes de la révolution française, Adolphe Granier de Cassagnac, éd. Garnier, 1850, t. 3, partie 2, chap. VII, V (« Danton »), p. 478


Ma voix qui tant de fois s'est fait entendre pour la cause du peuple, pour appuyer et défendre ses intérêts, n'aura pas de peine à repousser la calomnie. Les lâches qui me calomnient oseraient-ils m'attaquer en face ?
  • Nouvelle réponse de Danton au Tribunal révolutionnaire en réponse à Herman (séance du 14 germinal an II-3 avril 1794)
  • Danton, Frédéric Bluche, éd. Perrin, 1999, p. 469


Voyez ces lâches assassins ! Ils nous suivront jusqu'à la mort.
  • Apostrophe adressée aux membres du comité de sûreté générale, installés derrière les juges du tribunal révolutionnaire (séance du 15 germinal an II- 4 avril 1794)
  • Danton, Frédéric Bluche, éd. Perrin, 1999, p. 477


Signature

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