Futur

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Littérature[modifier]

Essai[modifier]

Gilbert Keith Chesterton, À bâtons rompus, propos débridés, 2010[modifier]

En d'autres termes, quand nous considérons ce que les hommes ont fait, nous regardons ce qu'ils ont choisi de faire. Mais quand nous considérons ce qu'ils feront, il n'est pas possible de tenir compte de ce qu'ils choisiront de faire. Nous pouvons seulement examiner ce qu'ils doivent faire. À moins que ce soit quelque chose d'inévitable, nous ne pouvons prévoir ce que ce sera. Et ainsi notre prédiction, qu'elle soit vraie ou fausse, ne peut envisager la société humaine que sous son côté servile. Pour autant que la génération suivante soit libre, elle est libre de contrecarrer notre prophétie.


Boris Vian, Utilité d'une littérature érotique, 1980[modifier]

Oui, les vrais propagandistes d'un ordre nouveau, les vrais apôtres de la révolution future, future et dialectique, comme de bien entendu, sont les auteurs dits licencieux. Lire des livres érotiques, les faire connaître, les écrire, c'est préparer le monde de demain et frayer la voie de la vraie révolution.
  • Ecrits pornographiques précédés de l'Utilité d'une littérature érotique, Boris Vian, éd. Le Livre de Poche, 1980  (ISBN 978-2-253-14431-1), I. Utilité d'une littérature érotique, p. 35


Prose poétique[modifier]

Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927[modifier]

Dans le désert, perdu, irrémédiablement perdu, l’explorateur casqué de blanc se rend compte enfin de la réalité des mirages et les trésors inconnus, les faunes rêvées, les flores invraisemblables constituent le paradis sensuel où il évoluera désormais, épouvantail sans moineaux, tombeau sans épitaphe, homme sans nom, tandis que, formidable déplacement, les pyramides révèlent les dés cachés sous leur masse pesante et posent à nouveau le problème irritant de la fatalité dans le passé et de la destinée dans le futur.


Francis Picabia, Histoire de voir, 1922[modifier]

Les années passent, les boutiques ont des rideaux de mousseline. L'hystérie est accroupie sur ses talons, serrant dans ses mains une vipère en bois ; une bague est accrochée à la queue et dans le nez de ce petit serpent est incrusté un diamant ; dans ce diamant on peut voir, en le mettant tout près de son œil, une femme agenouillée, elle parle et nous dit : « Demain sera moins beau qu'un secret, moins beau qu'un mauvais conseil, demain est un promontoire de pierres, de feuilles mortes, de flaques d'eau où la mélancolie à pas lents et sans lumière, sans chaleur et sans couleur, veut bleuir les fenêtres des sentiments chrétiens. »
  • « Histoire de voir », Francis Picabia, Littérature Nouvelle Série, nº 6, Novembre 1922, p. 17


Roman[modifier]

Jean d'Ormesson, Presque rien sur presque tout, 1996[modifier]

Voici l’avenir qui s’amène. Il frappe à la vitre, il cogne à la porte. Il est impatient d’arriver. Le passé est la patience même : il attend sans se lasser. L’avenir est impatient. Peut-être parce qu’il est lié au souvenir et aux cultes des morts, le passé a quelque chose de religieux. L’avenir a quelque chose de militaire. Le passé joue de l’orgue. L’avenir sonne le clairon. Le passé est derrière. Derrière quoi ? On ne sait pas. L’avenir est devant. On dirait, ne me demandez pas pourquoi, que le passé est féminin. Des fruits. Des parfums. Des assiettes et des draps empilés dans les armoires. Une odeur entêtante de foin coupé et de bois. L’avenir est affreusement viril. Même s’il arrive aux femmes de le dominer, ce sont des rêves d’hommes qui l’habitent. L’argent, le pouvoir, la violence, les machines sont du côté de l’avenir. Le feu de la cheminée est du côté du passé. Le passé est tiède comme un corps de femme. L’avenir est un glacier qui brille sous le soleil.


Renée Dunan, La Culotte en jersey de soi, 1923[modifier]

— Enfin quoi ! nous sommes l'ovule d'où sortira, si nous vivons, la civilisation future…
— Pourquoi non ? Crois-tu qu'au quatrième siècle de notre ère il n'a pas fallu, au milieu de ces invasions de barbares détruisant tout, qu'il subsistât, par petits îlots, de subtils et intelligents gallo-romains pour transmettre en les éduquant le flambeau à ces sombres brutes venus de la forêt Hercynienne. Sans cela la civilisation actuelle serait en retard de quinze cents ans. Le nom de ces hommes a été oublié. Mais on trouve chez Sidoine Apollinaire une vision de telles choses et l'auteur les vécut.
— Rengorgeons-nous ! L'avenir du genre humain repose peut-être sur onze être orgueilleux, voluptueux et riches en caprices...


Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, 1948[modifier]

Préparer l'avenir ce n'est que fonder le présent. […] Il n'est jamais que du présent à mettre en ordre. À quoi bon discuter cet héritage. L'avenir, tu n'as point à le prévoir mais à le permettre.


Musique[modifier]

Debout, les yeux ouverts, 2004[modifier]

Je ne sais pas quel monde on vous laissera.
On fait de notre mieux, seulement parfois,
J’ose espérer que cela suffira
Pas à sauver votre insouciance,
Mais à apaiser notre conscience.
Pour le reste j’me dois de vous faire confiance.

  • Tout le bonheur du monde, Sinsemilia, Sinsemilia, album Debout, les yeux ouverts (2004 chez Double T).