Francis Bacon

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Statue de Francis Bacon au Trinity College, Cambridge.

Francis Bacon (1561 - 1626) est un homme d'État, philosophe et scientifique anglais. Francis Bacon développa dans son œuvre De dignitate et augmentis scientiarum une théorie empiriste de la connaissance, et il précise les règles de la méthode expérimentale dans Novum Organum, ce qui fait de lui l’un des pionniers de la pensée scientifique moderne.

Citations[modifier]

Novum Organum (1620), traduction de 1857[modifier]

La science de l'homme est la mesure de sa puissance, parce qu'ignorer la cause, c'est ne pouvoir produire l'effet. On ne triomphe de la nature qu’en lui obéissant ; et ce qui, dans la spéculation, porte le nom de cause, devient une règle dans la pratique.
  • Novum Organum (lire en ligne), Francis Bacon (trad. Lorquet), éd. Hachette, 1857, p. 7


On ne demande point au syllogisme les principes de la science ; on lui demande vainement les lois intermédiaires, parce qu’ils est incapable de saisir la nature dans sa subtilité ; il lie l’esprit, mais non les choses.
  • Novum Organum (lire en ligne), Francis Bacon (trad. Lorquet), éd. Hachette, 1857, p. 8


Les empiriques, semblables aux fourmis, ne savent qu’amasser et user ; les rationalistes, semblables aux araignées, font des toiles qu’ils tirent d’eux même ; le procédé de l’abeille tient le milieu entre ces deux : elle recueille ses matériaux sur les fleurs des jardins et des champs ; mais elle les transforme et les distille par une vertu qui lui est propre : c’est l’image du véritable travail de la philosophie, qui ne se fie pas aux seules forces de l’esprit humain et n’y prend même pas son principal appui. (...) C’est pourquoi il y a tout à espérer d’une alliance intime et sacrée de ces deux facultés expérimentale et rationnelle ; alliance qui ne s’est pas encore rencontrée.
  • Novum Organum (lire en ligne), Francis Bacon (trad. Lorquet), éd. Hachette, 1857, p. 51


La Nouvelle Atlantide[modifier]

Voir le recueil de citations : La Nouvelle Atlantide

Citations rapportées[modifier]

Milord, il était dans ma destinée de finir comme Pline l'Ancien, qui mourut pour s’être trop approché du Vésuve, afin d’en mieux observer l’éruption. Je m’occupais avec ardeur d’une ou deux expériences sur l’endurcissement et la conservation des corps, et tout me réussissait à souhait, quand, chemin faisant il me prit, entre Londres et Highgate, un si grand vomissement, que je ne sais si je dois l’attribuer à la pierre, à une indigestion, au froid ou à tous les trois ensemble.
  • Histoire de la vie et des ouvrages de François Bacon (lire en ligne), Jean-Baptiste Vauzelles, éd. F.G. Levrault, 1833, t. II, p. 190


Ce ne sont pas des ailes qu'il faut à notre esprit mais des semelles de plomb.


Citations sur Francis Bacon[modifier]

Il serait trop facile de montrer que tous les faits généraux isolés par Bacon se sont révélés, dès les premiers progrès de la pensée empirique, sans consistance. Liebig a apporté contre le baconisme un jugement qui, pour être passionné, n’en est pas moins foncièrement juste. Du petit livre de Liebig, nous évoquerons qu’une phrase. Celle où Liebig donne une interprétation de la méthode baconienne en fonction des préoccupations dominantes. L’inversion des valeurs d'explications que Liebig signale nous paraît en effet relever d'une véritable psychanalyse. « La méthode de Bacon cesse d’être incompréhensible quand on se rappelle qu’il est jurisconsulte et juge, et que, par suite, il applique à la nature les procédés d’une enquête civile et criminelle. »


Que nous ayons, encore aujourd’hui, à situer l’entreprise de Bacon dans l'avènement de la science et de la philosophie modernes, ne tient pas seulement à nos légitimes soucis d'historiographes, désireux, en deçà des conflits théâtraux, de dégager, avec exactitude la signification, pour leur temps, des écrits baconiens. Le scrupule se soutient autant, ici, de notre passion pour cette histoire moderne qui est la nôtre, et qui, par ses débats ravivés sur la sciences et la raison, appelle de manière privilégiée l'éclairage que lui apporte encore la révolution baconnienne.
  • Francis Bacon, Science et méthode (lire en ligne), Michel Malherbe et Jean-Marie Poisseur, éd. J. Vrin, Librairie philosophique, 1985  (ISBN 2-7116-0882-4), p. 7


[…]Bacon se réserve la mise au point du protocole méthodologique ; il prétend pouvoir « à lui seul » « avec ses seules forces », mener à bien ce programme : élaborer « la méthode qui doit diriger tout le travail propre à l’entendement ».
  • Francis Bacon, Science et méthode (lire en ligne), Michel Malherbe et Jean-Marie Poisseur, éd. J. Vrin, Librairie philosophique, 1985  (ISBN 2-7116-0882-4), p. 58.


La critique de la logique, de la dialectique, du « babil », doit peut-être autant à Paracelse et à son héritage qu’à Ramus : tout se passe, en effet, comme si Bacon reprenait la critique paracelsienne du bavardage et de la stérilité (développée dans le champs médical) pour la transposer dans le champs de la philosophie naturelle et en faire l’un des critères du fonctionnement de l’entendement.
  • Francis Bacon, Science et méthode (lire en ligne), Michel Malherbe et Jean-Marie Poisseur, éd. J. Vrin, Librairie philosophique, 1985  (ISBN 2-7116-0882-4), p. 60.


[…]Une nouvelle production de Bacon, non moins remarquable que les précédentes, contribua encontre à étendre sa réputation ; je veux parler de son traité de la sagesse des anciens, qu’il publia en 1610, et dont la composition l’avait délassé de travaux plus sérieux.
  • Histoire de la vie et des ouvrages de François Bacon (lire en ligne), Jean-Baptiste Vauzelles, éd. Chez F.G. Levrault, 1833, t. I, p. 140


Comment en effet ne pas trouver étrange l'occultation d'un texte remarquable tout autant par son importance théorique que par sa qualité littéraire ? Dans un style d’une grande élégance et concision Bacon expose trente-et-une fables des « anciens poètes »  ; à la narration de chacune faisant suite une interprétation extrêmement dense, qui met en jeu l'une ou plusieurs des grandes orientations de la pensée baconienne : philosophie de la nature, théorie de la science, morale, pensée politique.


L’allégorie du labyrinthe est aussi très belle, qui recouvre la nature générale de la Mécanique. (...) Les arts mécaniques sont en effet comme doubles dans leur usage, ils produisent le mal et le remède, et leur vertu, en quelque sorte, se défait et délie d’elle-même.
  • « Labyrinthe, adolescence et jeux vidéo », Thomas Gaon, OMNSH, 2011 (lire en ligne)


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