Florence Dupont

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Florence Dupont, née en 1943 à Bayeux, est une latiniste, helléniste et universitaire française. Elle est professeure émérite de littérature latine à l'université Paris-Diderot, et auteure de nombreux ouvrages sur l'antiquité classique, concernant le théâtre ou la littérature en général.

Citations[modifier]

Un texte de théâtre, à la différence d'un texte littéraire, n'est pas destiné à la lecture mais au jeu. Aucun lecteur ne peut compléter le texte en imagination, car ce jeu varie selon les lieux et les temps. Et donc tout texte de théâtre survivant à l'événement pour lequel il était fait est une chose molle, informe et sans signification. Le texte de théâtre réduit à lui-même n'est qu'un scénario, un livret, un matériau. Un texte de théâtre n'est pas un texte littéraire.
  • « Jouer le texte n'est pas jouer..., par Florence Dupont », Florence Dupont, Le Monde, 10 juillet 2009 (lire en ligne)


Réduire Le Bourgeois gentilhomme au texte de Molière en oubliant la musique de Lully, en supprimant les ballets, c'est le rendre à ce point inintelligible qu'il faut, pour sauvegarder la vraisemblance, prétendre que M. Jourdain devient fou.
  • « Jouer le texte n'est pas jouer..., par Florence Dupont », Florence Dupont, Le Monde, 10 juillet 2009 (lire en ligne)


Grâce à cette culture qu'on appelait "humanités", la France a fourni au monde certaines des plus brillantes têtes pensantes du XXe siècle. Jacqueline de Romilly, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, Lucien Jerphagnon, Paul Veyne sont pratiqués, cités, enseignés dans toutes les universités du globe.
  • « En renonçant aux humanités classiques, la France renonce à son influence », Florence Dupont dans une tribune collective (Romain Brethes, Barbara Cassin, Charles Dantzig, Régis Debray, Florence Dupont, Adrien Goetz, Marc Fumaroli, Michel Onfray, Christophe Ono-dit-Biot, Jean d'Ormesson, Erik Orsenna, Daniel Rondeau, Jean-Marie Rouart, Philippe Sollers et Emmanuel Todd sont écrivains et philosophes), Le Monde, 8 février 2012 (lire en ligne)


Le président de la République, pour qui les universités américaines constituent un modèle avoué, devrait méditer cette réalité implacable, visible pour qui fréquente les colloques internationaux ou séjourne durablement aux Etats-Unis. Que ce soient les prestigieuses universités de l'Ivy League (Harvard, Yale, Princeton...) ou celles plus modestes ou méconnues d'Iowa ou du Kansas, toutes possèdent leur département de langues anciennes.
  • « En renonçant aux humanités classiques, la France renonce à son influence », Florence Dupont dans une tribune collective (Romain Brethes, Barbara Cassin, Charles Dantzig, Régis Debray, Florence Dupont, Adrien Goetz, Marc Fumaroli, Michel Onfray, Christophe Ono-dit-Biot, Jean d'Ormesson, Erik Orsenna, Daniel Rondeau, Jean-Marie Rouart, Philippe Sollers et Emmanuel Todd sont écrivains et philosophes), Le Monde, 8 février 2012 (lire en ligne)


Dans l’Antiquité, l’équivalent de la mise en scène, que l’on appelle le « code spectaculaire », préexistait au texte : l’auteur écrivait sur la musique qu’il avait composée, et les acteurs jouaient selon des règles établies. Les tragédies étaient avant tout des spectacles musicaux, au sens large. Pour le dire d’une manière plus carrée, n’avoir que le texte, c’est un peu comme n’avoir que les livrets des opéras de Mozart.
  • « Avignon : « Chez Sénèque, on se torture avec les mots » », Florence Dupont, propos recueillis par Brigitte Salino, Le Monde, 6 juillet 2018 (lire en ligne)


Dans le théâtre grec, il y a un jeu d’idées sans doute plus inventif que dans le théâtre romain, qui est entièrement sentimental : il repose sur l’empathie créée par le jeu vocal. Si on ne le voit pas représenté, on ne se rend pas compte de la puissance qu’il dégage. C’est pour cela qu’on le dit beaucoup moins fort que le théâtre grec : il est aussi peu fait que possible pour être lu, ou alors il faut beaucoup d’imagination, parce que ce théâtre n’existe pas sans l’acteur, qui crée le sentiment par sa voix et son jeu.
  • « Avignon : « Chez Sénèque, on se torture avec les mots » », Florence Dupont, propos recueillis par Brigitte Salino, Le Monde, 6 juillet 2018 (lire en ligne)


Liens externes[modifier]

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :