Eugénie Bastié

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Eugénie Bastié (2017).

Eugénie Bastié, née le 18 novembre 1991 à Toulouse, est une journaliste et essayiste française.

Citations[modifier]

Adieu mademoiselle. La Défaite des femmes, 2016[modifier]

Abolir la prostitution mais autoriser la GPA, militer contre les stéréotypes de genre à l'école mais institutionnaliser une parité qui essentialise et étiquette les femmes, exalter la mode queer mais soutenir le droit de se voiler, se déclarer « pro-choix » mais refuser qu'on puisse souffrir d'avoir avorté, se dire « de gauche » mais s'obséder à faire entrer au chausse-pied la condition féminine dans le salariat capitaliste ; en s'alliant avec les minorités, sexuelles ou autres, le féminisme nouveau ne se bat plus pour l'amélioration du quotidien de l'immense majorité des femmes, mais pour la déconstruction planifiée des identités en recourant aux pires artifices de l'ingénierie sociale.

  • Adieu mademoiselle. La Défaite des femmes, Eugénie Bastié, éd. Les éditions du Cerf, 2016  (ISBN 978-2-204-10489-0), p. 10


Jamais le féminin n'a été aussi en danger. L'idéal d'égalité hommes-femmes, la mixité des sexes à la française sont menacés par le puritanisme de l'idéologie du genre et le paradigme de l'indifférentiation. Le privilège féminin de la maternité est préempté par la technique et le marché. Le ventre des femmes est le cheval de Troie du transhumanisme. Et leur visage, la proie de l'islamisme mondialisé. Or tous ces périls sont ignorés, quand ils ne sont pas promus, par les tenantes de ce qu'il faut appeler un féminisme orwellien. Un néoféminisme qui n'a plus pour seul objectif que d'éradiquer les structures sociales et de préparer l'avènement d'une humanité nouvelle, générique, unique, où les différences ne sont plus reçues et acceptées mais testées et choisies sur catalogue.

  • Adieu mademoiselle. La Défaite des femmes, Eugénie Bastié, éd. Les éditions du Cerf, 2016  (ISBN 978-2-204-10489-0), p. 12


« Le relativisme culturel est le créationnisme des progressistes », écrit à raison le romancier irlandais Robert McLiam Wilson dans une tribune publiée par Libération. La gauche crève, désormais, de cet abandon de l'émancipation collective au profit de morales individuelles à la carte, de ce refus de la loi et de l'histoire au profit d'identités éclatées et choisies.

  • Adieu mademoiselle. La Défaite des femmes, Eugénie Bastié, éd. Les éditions du Cerf, 2016  (ISBN 978-2-204-10489-0), p. 98


C'est de l’universalisme chrétien qu'est née la première civilisation égalitaire, la première à avoir érigé la femme au rang d'égale ontologique de l'homme, la première à avoir acté un culte féminin et maternel libéré de toute exaltation païenne, à avoir humanisé le mariage au profit de la femme en transformant le marché aux unions en sacrement, à avoir permis aux prostituées de se délivrer de leur servitude et de reprendre une vie sociale. Toutes choses qui ont imprégné le Moyen Âge que l'on moque comme une époque sombre afin de disqualifier, au passage, l'apport unique de l'Occident chrétien en matière d'équité des sexes. Ce qui revient à omettre les avancées du droit sous l'impulsion de l'Église, la sanction du rapt, du viol, l'invention de l'amour courtois ou encore le rôle crucial des femmes dans l'essor de la culture gothique. Il n'y a qu'à lire l'historienne Régine Pernoud et son classique La femme au temps des cathédrales pour se convaincre que cette période fut celle d'une amélioration considérable de la condition féminine.

  • Adieu mademoiselle. La Défaite des femmes, Eugénie Bastié, éd. Les éditions du Cerf, 2016  (ISBN 978-2-204-10489-0), p. 125


La Dictature des ressentis, 2023[modifier]

Une société dont les rapports ne sont organisés que par le marché et le droit, sans traditions ni transmission, est vouée à l'implosion.


Une société d'abondance est-elle vouée à la crétinisation généralisée ?


Sans spiritualité, sans gratuité de la connaissance, nous sommes voués à la tyrannie du divertissement.


Presse[modifier]

Être conservateur, c'est peut-être, comme l'écrit Saint-Exupéry dans Citadelle, tenir à « l'invisible nœud qui noue les choses ensemble », cet ensemble de codes tamisés par les siècles, ce lent ruminement de civilisation, cet « enlacement de douces dépendances » (Houellebecq). Être conservateur, ce n'est pas rassurer la droite digicode ou les prébendiers d'acquis obsolètes, mais défendre la « patrie intérieure ». Être conservateur, ce n'est pas céder aux passions tristes, souscrire aux démagogies passagères, et chérir la chaleur du foyer que nous sommes sans cesse en train de retrouver. Être conservateur, ce n'est pas tourner le dos aux révoltes pour s'endormir dans le moelleux de l'habitude, mais comprendre, avec Péguy, que « seule la tradition est révolutionnaire ».

  • « Osez le conservatisme », Eugénie Bastié, Revue Limite, nº 5, Janvier 2017, p. 19


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