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Elsa Triolet

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Elsa Triolet.

Elsa Triolet, née Ella Yourievna Kagan (en russe : Элла Юрьевна Каган) le 12 septembre 1896 (24 septembre 1896 dans le calendrier grégorien) à Moscou et morte le 16 juin 1970 à Saint-Arnoult-en-Yvelines, est une femme de lettres et résistante française d'origine russe, née de parents juifs. Première femme à obtenir le prix Goncourt, elle est également connue sous le pseudonyme de Laurent Daniel (pseudonyme de clandestinité durant la seconde guerre mondiale).

Elle a été la compagne de Louis Aragon.

Citations

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Les amants d'Avignon, 1943

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Ouvrage publié sous le nom de Laurent Daniel par les Éditions de Minuit

Savez-vous ce que pensent divers pays de l'armée en général ? interrompit le joyeux luron flottant dans son veston. Pour l'Anglais, c'est un métier, pour l'Allemand une nécessité, pour l'Italien une belle tenue et pour le Français... elle le fait chier.
  • Les amants d'Avignon, Elsa Triolet, éd. Gallimard, Folio, 2007  (ISBN 9782070344628), p. 137


J'ai toujours su que l'amour n'était que de la fausse monnaie et qu'il n'y a de vrai que l'illusion. On ne s'aime pas, personne n'aime personne...
  • Les amants d'Avignon, Elsa Triolet, éd. Gallimard, Folio, 2007  (ISBN 9782070344628), p. 79


Ah ! un homme qui n'est pas à la hauteur de l'amour devrait être chassé loin de son royaume, pour que l'amour ne soit pas sacrilège, pour qu'il soit total comme la guerre.
  • Les amants d'Avignon, Elsa Triolet, éd. Gallimard, Folio, 2007  (ISBN 9782070344628), p. 79


Et comme en ce temps là, on fusillait beaucoup de résistants qui étaient membres du parti communiste, Célestin répond : Oui... Après la guerre, il faudra compter avec eux, on ne pourra pas gouverner le pays sans le parti des fusillés... [.] Peu de gens savent qu'elle [L'expression le parti des fusillés] vient des Amants d'Avignon et je ne vois pas pourquoi je tairais ce dont je m'honore.
  • Les amants d'Avignon, Elsa Triolet, éd. Gallimard, Folio, 2007  (ISBN 9782070344628), chap. Préface à la clandestinité, p. 124


L’écrivain et le livre

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Elle est connue, l’histoire du cambrioleur qui se lime le bout des doigts pour en augmenter la sensibilité et trouver plus facilement la combinaison qui ouvre le coffre-fort. Les poètes n’ont pas besoin de se limer le bout des doigts pour avoir les nerfs à fleur de peau, et si la vie ne faisait que les chatouiller un peu, ils ne pourraient pas découvrir les mystérieuses combinaisons qui ouvrent les coffres-forts avec leurs trésors de vérités et de rêves. Les poètes ont, comme dirait mon dentiste, « une sensibilité exquise », ils ont plus facilement mal que d’autres. Et quand ils sont célèbres, on leur donne plus souvent l’occasion de souffrir…
  • Conférence, théâtre de l’Athénée, février 1947.
  • « Maïakovski et nous, pour le dix-septième anniversaire de la mort de Vladimir Maïakovski », dans L’écrivain et le livre ou La suite dans les idées (1948), Elsa Triolet, éd. Aden, 2012  (ISBN 978-2-8059-2025-7), p. 27-28


Écrits intimes

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Citations sur

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Alice Zeniter

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Voir le recueil de citations : Alice Zeniter
On continue aujourd’hui à lire Aragon, à l’étudier, à le considérer comme un des auteurs français majeurs du XXe siècle et ce n’est pas le cas pour Triolet. L’effacement des autrices (ou des artistes femmes, en général) qui ont eu le malheur d’être aussi des muses et ne se sont finalement passées à la postérité que comme muses est un cas fréquent […]. Mais dans le cas d’Elsa Triolet, il serait erroné de déclarer qu’on lui a imposé le statut de muse ou de « femme de » et qu’elle en est morte avant même de mourir et encore plus après. Contrairement à ce qu’a été mon premier mouvement de pensée, il n’est pas sexiste de penser à Triolet comme à la femme d’Aragon : elle l’a elle-même voulu.
  • « Un rêve et un souci », Alice Zeniter, L’Humanité, 2020 (lire en ligne)


Il ne rime à rien de faire exister Triolet sans Aragon, je ne la libérerai pas en la détachant d’une conjugalité que j’ai pu imaginer délétère. Elle ne veut pas que je l’en détache. Imaginant ce qui viendra après la mort, quand « le Grand Jamais » (comme elle le disait) aura fait taire toutes les querelles politiques et amicales dont elle a tant souffert, Triolet écrit : « Alors, nos livres croisés viendront noir sur blanc, la main dans la main, s’opposer à ce qu’on nous arrache l’un à l’autre. »
  • « Un rêve et un souci », Alice Zeniter, L’Humanité, 2020 (lire en ligne)


Il serait aussi vain, pour faire relire Triolet, de vouloir la séparer du communisme que de la séparer d’Aragon. Elle n’est pas une grande écrivaine malgré ou grâce à ces deux choses, elle l’est avec elles, sans jamais le cacher, puisqu’il s’agit de la matière même dans laquelle sa vie a pris forme et donc de la matière même que son écriture travaille.
  • « Un rêve et un souci », Alice Zeniter, L’Humanité, 2020 (lire en ligne)


Voir aussi

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