Aller au contenu

Pierre Lieutaghi

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Version datée du 1 juin 2020 à 10:52 par Romanc19s (discussion | contributions) (résumé des modifications retiré)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Pierre Lieutaghi, né le 21 septembre 1939, est un scientifique ethnobotaniste et écrivain français.

Le livre des bonnes herbes

[modifier]
L’étendue de nos savoirs tend à paralyser la recherche et la mise en œuvre des recours simples. Les détenteurs des connaissances complexes semblent redouter qu’elles trouvent des applications maîtrisables par tous.
  • Le livre des bonnes herbes, Pierre Lieutaghi, éd. Actes Sud, nov. 1996  (ISBN 978-2-7427-0953-3), p. 6.


Puisque je ne peux écrire pour les enfants eux-même (ils n’ont nullement besoin de savoir les noms des fleurs qu’ils reconnaissent mieux que les botanistes), j’écris en songeant à cet enfant que nous fûmes tous, allongé dans l’herbe humide, un matin de mai, et qui s’imprégnait, dans une extase paisible, du parfum d’amitié des plus petites plantes.
  • Le livre des bonnes herbes, Pierre Lieutaghi, éd. Actes Sud, nov. 1996  (ISBN 978-2-7427-0953-3), p. 13.


Les plantes des femmes

[modifier]
Piler l’ortie pour la volaille, ramasser l’herbe des lapins, les glands des porcs, échardonner le blé, conduire des chèvres, tamiser la cendre des lessives, rouler le tampon de prêle dont on frotte la poêle, contourner la disette avec l’aide des premières pousses du fossé, connaître et cueillir l’herbe qui calme la dysménorrhée, fait tomber la fièvre, arrête le sang, fleurir le pied des murs, demander aux feuilles et aux pétales le chemin du cœur : entre gestes et paroles, nécessités du corps et repères d’espérance, la culture féminine du végétal, ici à peine esquissée, est à elle seule une ethnobotanique globale.


Les règles ont un statut ambigu. Si elles annoncent la procréation potentielle, elles sont aussi l’objet d’interdits sociaux divers dans de nombreuses cultures. À l’instar de toutes excrétions et sécrétions, comme le note Katz (1989:179, citant Leach), « tout ce qui sort du corps humain fait universellement l’objet d’un tabou intense - en particulier les fèces, l’urine, le sperme, les menstrues […] ».


Cazin, 1868

[modifier]
On pourra lire Cazin comme l'une des plus grandes sommes de médecine végétale, et à cet égard seul, y gagner beaucoup en connaissance. Mais, autant l’annoncer d'entrée : qui fréquente assidûment le Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes finira par suivre, fût-ce de loin, l'homme partait sous la pluie d'hiver, en calèche, sans examiner si ceux qui le faisaient appeler pourraient ou non le rémunérer. Là où il va, c'est là où demeure toujours, et jamais guérie, la justice
  • Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, 3ème édition, 1868, F.J. Cazin, préface de Pierre Lieutaghi, éd. Abel Franklin, 1997  (ISBN 978-2-909-907-38-3), p. 14.


Aux origines des plantes, tome 1

[modifier]
Chasser l'animal pour le tuer confère du prestige, mais il n'y a pas d'éloges à attendre pour avoir détruit une plante, incapable de fuir et de se défendre. Pour Pierre Lieutaghi, cela remonte aux origines de l’espèces humaine : « À Lascaux déjà, on ne voit rien de végétal ; l’animal-roi semble occuper tout l'espace […]. Et pourtant c'est bien l'herbe qui fait le renne et l'aurochs […]. C'est seulement que la plante ne prête pas gloire, qu'on ne la vainc pas dans des périls. Rien pour la mémoire des exploits… »
  • Aux origines des plantes, Ouvrage collectif sous la direction de Francis Hallé, éd. Fayard, 2008  (ISBN 978-2-213-64546-9), t. 1, partie Avant-propos, pourquoi les plantes nous font-elles tant de bien ?, p. 16.


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :