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George Sand, de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin, plus tard baronne Dudevant, est une écrivaine française née à Paris le 1er juillet 1804 et morte à Nohant le 8 juin 1876.
Peut-être que la conscience de la nullité n'est que le premier pas vers un noble essor. Les sots ne l'ont jamais. L'ignorance peut se passer longtemps de modestie ; mais, si elle vient un jour à rougir d'elle-même, elle n'est déjà plus l'ignorance.
Œuvres (1832), George Sand, éd. M. Lévy, 1856, Melchior, II., p. 338
La mer est une contrée de refuges ; elle a ses immuables franchises, ses droits d'asile, ses solennels pardons. Là meurt l'empire des lois, si le faible parvient à devenir fort ; là, l'esclavage peut se rire du joug brisé et demander aux éléments protection contre les hommes.
Œuvres, t.11. Nouvelles de George Sand. La marquise - Lavinia - Pauline - Mattea - Metella - Melchior (1832), George Sand, éd. M. Lévy, 1856, Melchior, II., p. 342
Qui es-tu ? et pourquoi ton amour fait-il tant de mal ?
Premières phrases du roman, dans une lettre du poète Sténio à Lélia.
Lélia (version de 1833) (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, I, p. 7
Je suis née comme toi dans la vallée des larmes et tous les malheureux qui rampent sur la terre sont mes frères.
Lettre de Lélia à Sténio.
Lélia (version de 1833) (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, III, p. 13
C'est pourquoi je ne prie pas Dieu. Que lui demanderais-je ? Qu'il change ma destinée ? Il se rirait de moi. Qu'il me donne la force de lutter contre mes douleurs ? Il l'a mise en moi, c'est à moi de m'en servir.
Lettre de Lélia à Sténio.
Lélia (version de 1833) (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, III, p. 14
S'il vous dit qu'il vous aime, il ment ! Il ne peut plus aimer. Mais celui qui ne sent rien ne peut-il rien inspirer ?
Lettre du poète Sténio à Lélia, à propos de Trenmor.
Lélia (version de 1833) (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, VII, p. 20
Le joueur est âpre, il est stoïque, il triomphe froidement, il succombe froidement ; il passe en quelques heures des derniers rangs de la société aux premiers, dans quelques heures il redescend au point d'où il était parti ; et cela, sans changer d'attitude ni de visage.
Lettre de Lélia à Sténio, à propos de Trenmor, autrefois dévoré par la passion des jeux d'argent.
Lélia (version de 1833) (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, VIII, p. 24
Le cœur de l'homme est un abîme de souffrance dont la profondeur n'a jamais été sondée et ne le sera jamais.
Lettre de Lélia à Trenmor.
Lélia (version de 1833) (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, XXIX, p. 124
L'amour-propre est un si étrange conseiller qu'il nous arrive cent fois par jour d'être, grâce à lui, en pleine contradiction avec nous-mêmes.
Œuvres, t.11. Nouvelles de George Sand. La marquise - Lavinia - Pauline - Mattea - Metella - Melchior (1833), George Sand, éd. M. Lévy, 1856, Lavinia, p. 61-62
Dis-moi tout, Juliette ; dis-moi par quels moyens ce Leoni a su se faire tant aimer ; dis-moi quel charme, quel secret il avait ; car je suis las de chercher en vain le chemin inabordable de ton cœur.
Œuvres illustrées, t.4. Leone Leoni (1835), George Sand, éd. Hetzel, 1853, LeoneLeoni, 5, p. 279
Toutes les femmes l’aimaient, et les hommes étaient tellement subjugués par lui, qu’ils ne songeaient point à en être jaloux.
Œuvres illustrées, t.4. Leone Leoni (1835), George Sand, éd. Hetzel, 1853, LeoneLeoni, 5, p. 282
Leoni est un corps robuste, animé d’une âme immense ; toutes les vertus et tous les vices, toutes les passions coupables et saintes y trouvent place en même temps.
Œuvres illustrées, t.4. Leone Leoni (1835), George Sand, éd. Hetzel, 1853, LeoneLeoni, 5, p. 282
Oh ! comment ne l’aurais-je pas aimé, cet homme sans égal, dans ses bons et dans ses mauvais jours ? Qu’il était aimable alors ! qu’il était beau ! Comme le hâle allait bien à son mâle visage et respectait son large front blanc sur des sourcils de jais ! Comme il savait aimer et comme il savait le dire ! Comme il savait commander à la vie et la rendre belle ! Comment n’aurais-je pas pris en lui une confiance aveugle ? Comment ne me serais-je pas habituée à une soumission illimitée ?
Œuvres illustrées, t.4. Leone Leoni (1835), George Sand, éd. Hetzel, 1853, LeoneLeoni, 8, p. 288
Il faudrait trouver un nom à ce poème sans nom de la fabulosité ou merveillosité universelle, dont les origines remontent à l'apparition de l'homme sur la terre, et dont les versions, multipliées à l'infini, sont l'expression de l'imagination poétique de tous les temps et de tous les peuples.
Légendes rustiques (1858), George Sand, éd. Paleo, coll. « La collection de sable », 2010, Avant-propos, p. 9
Les cadavres ambulants, les fantômes mutilés, les hommes sans tête, les bras ou les jambes sans corps, peuplent nos landes et nos vieux chemins abandonnés.
Légendes rustiques (1858), George Sand, éd. Paleo, coll. « La collection de sable », 2010, Avant-propos, p. 12
L’artiste est né voyageur ; tout est voyage pour son esprit, et, sans quitter le coin de son feu ou les ombrages de son jardin, il est autorisé à parcourir tous les chemins du monde. Donnez-lui n’importe quoi à lire ou à regarder, étude aride ou riante : il se passionnera pour tout ce qui lui sera nouveau, il s’étonnera naïvement de n’avoir pas encore vécu dans ce sens-là, et il traduira le plaisir de sa découverte sous n’importe quelle forme, sans avoir cessé d’être lui-même.
Laura. Voyages et impressions (1865), George Sand, éd. Calmann-Lévy, 1881, Laura.Voyage dans le cristal, I, p. 13
On dirait que tu te souviens aujourd’hui d’avoir été le plus grand tardigrade de la création.
Laura. Voyages et impressions (1865), George Sand, éd. Calmann-Lévy, 1881, Laura.Voyage dans le cristal, I, p. 31
L’homme ne vit pas seulement de pain, mon ami ; il ne vit au complet que par le développement de ses facultés d’examen et de compréhension.
Laura. Voyages et impressions (1865), George Sand, éd. Calmann-Lévy, 1881, Laura.Voyage dans le cristal, I, p. 36
- C'est que vous êtes riche, alors. Moi, je sais très bien ce que c'est d'être pauvre.
Contes d'une grand-mère (1873), George Sand, éd. GF-Flammarion, 2004, Le Château de Pictordu, p. 32
Elsie demandait naïvement pourquoi tant de richesse et de beauté étaient prodigués à des êtres qui vivent tout au plus quelques jours et qui volent la nuit, à peine saisissables au regard de l'homme.
— Ah ! voilà ! répondit en riant la fée aux gros yeux. Toujours la même question ! Ma pauvre Elsie, les grandes personnes la font aussi, c'est-à-dire qu'elles n'ont, pas plus que les enfants, l'idée saine des lois de l'univers. Elles croient que tout a été créé pour l'homme et que ce qu'il ne voit pas ou ne comprend pas, ne devrait pas exister. Mais moi, la fée aux gros yeux, comme on m'appelle, je sais que ce qui est simplement beau est aussi important que ce que l'homme utilise, et je me réjouis quand je contemple des choses ou des êtres merveilleux dont personne ne songe à tirer parti. Mes chers petits papillons sont répandus par milliers de milliards sur la terre, ils vivent modestement en famille sur une petite feuille, et personne n'a encore eu l'idée de les tourmenter.
Voyage dans le cristal (1876), George Sand, éd. Union générale d'éditions, 1980, La Fée aux gros yeux, p. 136
On me dit de me méfier de toi, on t'en a dit autant de moi sans doute ; eh bien ! envoyons-les tous faire... et ne croyons que nous deux.
Si tu me réponds vite en me disant pour toute littérature : Viens ! je partirai, eussé-je le choléra ou un amant.
A toi toujours.
Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand à Marie Dorval — Paris, 18 juillet 1833, p. 48
Si comme toi, je n'avais pas envie d'écrire, je voudrais du moins lire beaucoup. Je regrette même que mes affaires d'argent me forcent de faire toujours sortir quelque chose de mon cerveau sans me donner le temps d'y faire rien entrer. J'aspire à avoir une année tout entière de solitude et de liberté complète, afin de m'entasser dans la tête tous les chefs-d'œuvres étrangers que je connais peu ou point. Je m'en promets un grand plaisir et j'envie ceux qui peuvent s'en donner à discrétion.
Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand à Hippolyte Chatiron — Venise, 6 mars 1834, p. 165
Est-ce que ta haute destinée te faisait peur ? Est-ce que l'esprit de Dieu était passé devant toi sous des traits trop sévères ? L'ange de la poésie, qui rayonne à sa droite, s'était penché sur ton berceau pour te baiser au front ; mais tu fus effrayé sans doute de voir si près de toi le géant aux ailes de feu. Tes yeux ne purent soutenir l'éclat de sa face, et tu t'enfuis pour lui échapper. A peine assez fort pour marcher, tu voulus courir à travers les dangers de la vie, embrassant avec ardeur toutes ses réalités et leur demandant asile et protection contre les terreurs de ta vision sublime et terrible. Comme Jacob, tu luttas contre elle, et comme lui tu fus vaincu. Au milieu des fougueux plaisirs où tu cherchais vainement ton refuge, l'esprit mystérieux vint te réclamer et te saisir. Il fallait que tu fusses poète, tu l'as été en dépit de toi-même.
Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 244
Tu jetteras mes cendres au vent, elles feront pousser des fleurs qui te réjouiront.
Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 395
Quelle fièvre avez-vous fait passer dans la moelle de mes os, esprits de la vengeance céleste ? quel mal avais-je fait aux anges du ciel pour qu'ils descendissent sur moi et pour qu'ils missent en moi pour châtiment, un amour de lionne ?
Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand — Venise, 1er mai 1834, p. 396
La vie est courte, le mal et le bien y sont inutiles à quiconque ne veut plus que le repos. Traitez-moi comme un mort. Ne laissez pas insulter ma tombe, mais n'y mettez pas d'épitaphe, je suis bien comme cela.
Le Roman de Venise (2004), George Sand/Alfred de Musset, éd. Grasset, 1904, George Sand à François Buloz — Nohant, 5 janvier 1836, p. 471
Vivre ! Que c'est doux ! Que c'est bon ! malgré les chagrins, les maris, l'ennui, les dettes, les parents, les cancans, malgré les poignantes douleurs et les fastidieuses tracasseries. Vivre ! c'est enivrant ! Aimer, être aimée ! c'est le bonheur ! c'est le ciel ! Ah ! ma foi, vive la vie d'artiste, notre devise est liberté !
George Sand à Sainte-Beuve, 1831.
George Sand, un diable de femme, Anne-Marie de Brem, éd. Gallimard, coll. « Découvertes », 1997, p. 1
Écoutez ; ma vie, c'est la vôtre ; car vous qui me lisez, vous n'êtes point lancés dans le fracas des intérêts de ce monde, autrement vous me repousseriez avec ennui. Vous êtes des rêveurs comme moi. Dès lors tout ce qui m'arrête en mon chemin vous a arrêtés aussi. Vous avez cherché, comme moi, à vous rendre raison de votre existence, et vous avez posé quelques conclusions. Comparez les miennes aux vôtres. Pesez et prononcez. La vérité ne sort que de l'examen.
Œuvres autobiographiques, George Sand, éd. La Pléiade, Gallimard, 1970, t. I, p. 27-28
La vie est une longue blessure qui s’endort rarement et ne se guérit jamais
George Sand à Bocage, 23 février 1845.
Correspondance, George Sand, éd. Classiques Garnier, 1964, t. VI, p. 807
30 mai : Va pour le quai Saint-Michel, j'en adore la position. Je m'arrangerai pour que la chambre du fond soit inconnue, barricadée, impénétrable pour les étrangers. Je serai censée n'avoir que deux pièces. La troisième sera la chambre noire, la chambre mystérieuse, la cachette du revenant, la loge du monstre, la cage de l'animal savant, la niche du trésor, la caverne du vampire, que sais-je ?... Terminez sans me consulter davantage...
George Sand à Emile Regnault, 30 mai 1831.
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), chap. III. George Sand, II. De Jules Sandeau à George Sand, p. 173
Il y a cohue à ma porte, toute la racaille littéraire me persécute, et toute la racaille musicale est aux trousses de Chopin. Pour le coup, lui, je le fais passer pour mort.
C'est dans le peuple et dans la classe ouvrière qu'est l'avenir du monde. Vous en avez la foi et moi aussi, nous serons donc toujours bien d'accord sur tout ce que vous tenterez pour hâter l'enfantement de la vérité et de la justice, ces deux divinités jumelles que la sainte plèbe porte en son sein. Je ne me fais pas d'illusion sur les obstacles, les peines et les dangers de l'entreprise. Mais enfin il est né des libérateurs. Ils ne manquent point déjà de disciples généreux et intelligents. Avec le temps, la masse sortira de l'aveuglement et de l'ignorance grossière où les classes dites éclairées l'ont tenue enchaînée depuis le commencement des siècles.
Lettre à Agricol Perdiguier, 20 août 1840
« George Sand, entre socialisme évangélique et messianisme social », Jacques-Noël Pérès, Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique (ISSN 2261-1010), vol. 63 nº 1, 1999, p. 49 (lire en ligne)
Propos rapportés de George Sand et commentaires à ce même sujet
Elle a éprouvé et exprimé un amour sincère du peuple, bien avant que le suffrage universel imposât cette attitude. « Je ne suis pas, disait-elle, de ces âmes patientes qui accueillent l'injustice avec un visage serein. »
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), Notes liminaires, p. 10
Ce que le monde appelle scandale, disait-elle, n'est pas ce que le Christ eût appelé scandale.
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), chap. I. Aurore Dupin, V. L'héritière de Nohant, p. 78
« Je concentre mon existence aux objets de mes affections. Je m'en entoure comme d'un bataillon sacré qui fait peur aux idées noires et décourageantes... » Pour comprendre Aurore Dudevant en 1830, et son besoin d'aventures sentimentales et spirituelles, il faut se représenter ce qu'étais alors, en France, l'effervescence intellectuelle. La Passion régnait. Comme autrefois la Raison, la Folie était déifiée. Les nouveaux poètes, les nouvelles doctrines philosophiques et sociales enivraient les jeunes. On se disait hugolâtre, saint-simonien, fouriériste avec délire.
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), chap. II. Madame Dudevant, IV. Le petit Jules, p. 149
Elle ne savait pas que le génie est toujours solitaire et qu'il n'existe pas de hiérarchie morale unaniment acceptée par les meilleurs. Elle avait pris pour des poètes tous les gens qui faisaient des vers. Deux ans de dure expérience lui avaient montré que les grands hommes ne sont pas des géants, « que le monde est pavé de brutes et que l'on ne peut faire un pas sans en faire crier une. »
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), chap. V. George Sand, VI., p. 224
« Je regarde comme un péché mortel non seulement le mensonge des sens dans l'amour, mais encore l'illusion que les sens cherchaient à se faire dans les amours incomplètes. Je dis, je crois qu'il faut aimer avec tout son être, ou vivre dans une complète chasteté. »
La faute, le péché à ses yeux, ce n'est pas de changer d'amant, pour aller à celui qu'on aime ; c'est de se donner à celui que l'on n'aime pas, fût-il votre mari.
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), chap. VI. La révolte des anges, I. Politique personnelle de George Sand, p. 465
La mode est, en 1866, de railler ce « mal du siècle » dont elle souffrit jadis avec tous ses amis romantiques. Elle relève ce vieux drapeau troué : « Peut-être notre maladie vallait-elle mieux que la rédaction qui l'a suivie ; que cette soif d'argent, de plaisirs sans idéal et d'ambitions sans frein, qui ne me paraît pas caractériser bien noblement la santé du siècle. »
Lélia ou la vie de George Sand (1952), André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 2004 (ISBN2-253-10923-1), chap. VIII. Maturité, VI. Souffrances et mort de Manceau, p. 603
J'ai travaillé toute la journée, et le soir j'ai fait dix vers et bu une bouteille d'eau-de-vie, elle a bu un litre de lait et écrit un demi-volume.
Alfred de Musset à propos de George Sand.
George Sand, un diable de femme, Anne-Marie de Brem, éd. Gallimard, coll. « Découvertes », 1997, chapitre 2, p. 38
Lélia n'est pas le récit ingénieux d'une aventure ou le développement dramatique d'une passion. C'est la pensée du siècle sur lui-même, c'est la plainte d'une société à l'agonie qui, après avoir nié Dieu et la vérité, après avoir déserté les églises et les écoles, se prend au cœur et lui dit que ses rêves sont des folies.
Gustave Planche, Revue des deux mondes, 15 août 1833, à propos de Lélia.
Lélia (1833), George Sand, éd. Gallimard, 1985, Accueil de Lélia en 1833, p. 586
Parmi ces ouvrages, je remarquai les chefs-d’œuvre des maîtres anciens et modernes, c’est-à-dire tout ce que l’humanité a produit de plus beau dans l’histoire, la poésie, le roman et la science, depuis Homère jusqu’à Victor Hugo, depuis Xénophon jusqu’à Michelet, depuis Rabelais jusqu’à madame Sand.
Le professeur Aronax observe les livres de la bibliothèque du capitaine Nemo dans le Nautilus.
Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne, éd. Hetzel, coll. « Voyages extraordinaires », 1870, Partie I, chapitre 11, p. 76
George Sand meurt, mais elle nous lègue le droit de la femme puisant son évidence dans le génie de la femme.
Extrait du discours de Victor Hugo lors de ses obsèques
« Le défenseur des grandes causes : la cause des femmes », Le Sénat, Sénat, 2002 (lire en ligne)
Combien a-t-elle fait et écrit pour les libertés que les lois permettent aux femmes aujourd'hui, et pour l'égalité que George Sand demanda la première, au risque de sombrer dans ses revendications pour l'avenir... Guerrière comme sa "race", mais guerrière pacifique, George nous a toutes aidées et et libérées d'injustices légales ou périmées aujourd'hui.
George Sand chez elle, Aurore Sand, éd. Edité par l'auteure, 1900, chapitre "Le Château de Nohant", p. 10
Dans la vie de Sand, il y a bien moins d'amants qu'on ne s'est plus à le répéter par souci de dénigrement, bien moins de froideur aussi que l'un de ses premiers biographes, André Maurois, ne s'est plu à l'imaginer dans Lélia ou la Vie de George Sand. Il y a bien plus de sensualité, d'utopie et d'esprit "romanesque", bien plus d'intelligence, de générosité, de souci des autres et de convictions, bien plus de souffrances aussi, de toutes natures, auxquelles seule une grande force de caractère a permis de faire face sans sombrer dans l'amertume. Il y a bien plus de talent enfin, un talent considérable et multiple, que l'histoire littéraire, décidément effrayée du génie quand il est de sexe féminin, n'a bien voulu le faire croire et ne continue souvent de le prétendre.
George Sand, Martine Reid, éd. Gallimard, coll. « Folio Biographies », 2013, 1876, p. 380