Cinéma

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Caméra Debrie Parvo 35 mm (1927).

Le cinéma est un art du spectacle. L’art cinématographique se caractérise par le spectacle proposé au public sous la forme d’un film, c’est-à-dire d’un récit (fictionnel ou documentaire), véhiculé par un support (pellicule souple, bande magnétique, contenant numérique) qui est enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l’illusion d’images en mouvement, ou par un enregistrement et une lecture continue de données informatiques. Le terme « cinéma » est l’abréviation de cinématographe (du grec κίνημα / kínēma, « mouvement » et γραϕή / graphê, « art d'écrire, écriture »), nom donné par Léon Bouly à l'appareil de prise de vues dont il dépose le brevet en 1892.

Littérature[modifier]

Ingrid Astier[modifier]

Ensuite la notion de foyer lumineux. L'image née du noir des salles est un brasier. Tout cinéaste est un incendiaire.


Paul Auster[modifier]

Dans un film, c'est ici que les pages du calendrier commenceraient à se détacher du mur. On les verrait voleter devant une toile de fond de routes de campagne et d'herbes vagabondes, et les noms des villes se succéderaient à l'image tandis qu'on suivrait sur une carte de l'est de l'Oklahoma les déplacements de la Ford noire. La musique serait enjouée et pleine de vie, avec des tintements syncopées imitant le bruit des tiroirs-caisses. Les plans s'enchaîneraient, chacun fondu dans le précédent. Des mannes débordantes de pièces de monnaie, des bungalows de bord de route, des mains en train d'applaudir et des pieds qui trépignent, des bouches bées, des visages aux yeux exorbités tournés vers le ciel. (…) Ah ! le bon vieux tape-à-l'œil hollywoodien ! (…) Pas très subtil, peut-être, mais efficace !
  • M Vertigo, Paul Auster (trad. Christine Le Bœuf), éd. Actes Sud, 1994, p. 141


Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)[modifier]

Le cinéma, ce nouveau petit salarié de nos rêves, on peut l'acheter lui, se le procurer pour une heure ou deux, comme un prostitué.


Jim Morrison, Les Seigneurs (1969)[modifier]

Le cinéma est le plus totalitaire des arts. Toute énergie, toute sensation se fait sucer jusqu'au crâne, érection cérébrale, le crâne bouffi de sang.
Caligula souhaitait un cou unique pour tous ses sujets afin qu'il puisse décapiter un royaume d'un seul geste. Le cinéma est cet agent transformateur. Le corps n'existe que pour les yeux, il devient une tige sèche qui porte ces deux joyaux mous et insatiables.
  • (en) Cinema is the most totalitarian of the arts. All energy and sensation is sucked up into the skull, a cerebral erection, skull bloated with blood.
    Caligula wished a single neck for all his subjects that he could behead a kingdom with one blow. Cinema is this transforming agent. The body exists for the sake of the eyes; it becomes a dry stalk to support these two soft insatiable jewels.


Le cinéma ne dérive pas de la peinture, de la littérature, de la sculpture, du théâtre, mais d'une ancienne et populaire tradition de sorcellerie. C'est la manifestation contemporaine d'une longue histoire d'ombres, un ravissement de l'image qui bouge, une croyance en la magie. Son lignage est couplé depuis sa plus lointaine origine avec les prêtres et la sorcellerie, une convocation des spectres. Avec, au début, l'aide modeste du miroir et du feu. Les hommes ont conjuré des ombres et secrètes visites des régions enfouies de la pensée. Dans ces séances, les ombres sont des esprits qui éloignent le mal.
  • (en) Cinema derives not from painting, literature, sculpture, theater, but from ancient popular wizardry. It is a contemporary manifestation of an evolving history of shadows, a delight in pictures that move, a belief in magic. Its lineage is entwined from the earliest beginning with Priests and sorcery, a summoning of phantomas. With, at first, only slight aid of the mirror and fire, men called up dark and secret visits from regions in the buried mind. In these seances, shades are spirits which ward of devil.


Cinéma[modifier]

Ingmar Bergman[modifier]

Le cinéma en tant que rêve, le cinéma en tant que musique. Aucun art ne traverse, comme le cinéma, directement notre conscience diurne pour toucher à nos sentiments, au fond de la chambre crépusculaire de notre âme.


Lav Diaz[modifier]

Le cinéma est encore très jeune. C'est une forme très jeune. Nous pouvons encore faire tant de choses avec. Nous pouvons jouer avec beaucoup de genres, avec de nombreuses structures. Nous pouvons même changer notre praxis. C'est à la fois très puissant et requiert une grande responsabilité. On doit être responsable de ce que l’on donne, de ce que l’on fait, de ce que l’on crée. Même si seulement quelques personnes regardent un film, l'effet reste très fort.
  • (fr) « Lav Diaz : Les très riches heures », Lav Diaz, cité par Jeu de Paume (dossier de presse), Jeu de Paume, 2015 (lire en ligne)


Je considère le cinéma comme un art. C'est mon point de vue. Je me bats avec. Je ne cesse de me demander « Pourquoi ? Pourquoi ne faire que deux heures ou une heure et demie ? Pourquoi doit-on poser une limite si c'est de l'art ? ». Donc, depuis le début, mon cinéma est libre. Je ne me préoccupe pas de la durée.
  • (fr) « Lav Diaz : Les très riches heures », Lav Diaz, cité par Jeu de Paume (dossier de presse), Jeu de Paume, 2015 (lire en ligne)


En documentaire ce qui compte c'est le moment.
  • (fr) « Lav Diaz : "La dévastation fait partie de notre psyché" », Lav Diaz, cité par Élise Domenach, Débordements, 2018-08-10 (lire en ligne)


Jean-Luc Godard[modifier]

Avec Hitchcock, les gens ont été contents de redécouvrir que le cinéma avait encore cette puissance extraordinaire que rien n'égalait.
  • Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, Alain Bergala (ed.), Jean-Luc Godard, éd. Cahiers du cinéma, 1998, t. 1, p. 412


François Truffaut[modifier]

Si le cinéma muet nous a apporté des grands tempéraments visuels- Murnau, Eisenstein, Dreyer, Hitchcock – le cinéma parlant n'en a amené qu'un seul. Un seul cinéaste dont le style est immédiatement reconnaissable sur trois minutes de film, et son nom est Orson Welles.
  • Orson Welles, François Truffaut cité par Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. Dos de couverture


Orson Welles[modifier]

Ce qui est merveilleux au cinéma, ce qui le rend tellement supérieur au théâtre, c'est qu'il possède beaucoup d'éléments qui peuvent nous vaincre mais aussi nous enrichir, nous offrir une vie qui ne vient de nulle part.
  • Orson Welles, Orson Welles, cité par Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 36


Le véritable cinéaste est l'homme qui sait dominer les catastrophes.
  • Les grands cinéastes: Orson Welles, Orson Welles, cité par Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 86


Musique[modifier]

Claude Nougaro, Le Cinéma, 1962[modifier]

Sur l'écran noir de mes nuits blanches
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméra
Bardot peut partir en vacances,
Ma vedette c'est toujours toi.

  • Le Jazz et la Java, Claude Nougaro (paroles), Michel Legrand (musique), Claude Nougaro, album Le Cinéma (1962 chez Philips).


Voir aussi[modifier]

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