Train

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Train in the SnowClaude Monet (1875)

Un train, de façon générale, est un ensemble de véhicules guidés par rails et solidarisés par attelages.

Le présent article regroupe les citations autour des chemins de fer, voyages en train, gares, etc.

Littérature[modifier]

Poésie[modifier]

Valery Larbaud, Ode, XXe s.[modifier]

Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
Ton glissement nocturne à travers l'Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l'angoissante musique
Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd,
Dorment les millionnaires.

  • « Ode », Valery Larbaud, dans Anthologie de la poésie française du XXè siècle, Michel Décaudin (Ed.), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1983, p. 202


Anne F. Garréta, La Décomposition, 1999[modifier]

Au heurt syncopé, de rail en rail, des roues, vous revoyez la gare où vous avez embarqué, promise à la démolition, sa grande verrière opacifiée à force de fiente, son ballast roux qui grisonne, la crête de ses voies ternie par un voile de rouille, les trains trop rares – quelques lignes au tableau d'affichage résumant le jour entier – pour le décaper, leurs wagons verts zébrés de filets bruns au gré du ruissellement obstiné des pluies acides, tandis que par la vitre abaissée l'air changeant de la nuit s'engouffre et dans les plis de ses turbulences apporte aux narines du voyageur étendu solitaire sur sa couchette des nouvelles des paysages invisibles à travers lesquels, immobile, il est lancé : prairies condensées en effluves humides, velouté vert des sous-bois, humus, mousses, bords d'eau croupissants, goudron des routes exhalant en vapeur nocturne les vestiges de de la chaleur du jour que vous humez encore tandis qu'un train d'autrefois vous emporte dans la nuit où des mondes endormis, muets et clos roulent à rebours de sa fuite, leur lumière venant poindre jusque contre les parois du compartiment obscur, y étirant un vitrail vacillant et momentané qui luit encore après qu'ils ont disparu du pan de ciel noir qu'encadre la fenêtre : embrasements au passage des gares désertes que l'on brûle, étoiles filantes, traits qui cinglent, galopent, balaient, consument au passage la surface d'une photo noir et blanc affichée sous verre, sous clé contre la cloison et que vous vous acharnez à regarder quoiqu'elle soit invisible dans l'obscurité et illisible sitôt qu'illuminée(...)
  • La Décomposition, Anne F. Garréta, éd. Grasset (Le Livre de Poche), 1999, p. 239-240


Dans ce train[modifier]

Je suis dans ce foutu train et, dans un mouvement panoramique, le paysage me dévisage d'un air dubitatif.
  • La bible des éléphants, Éric Bernicot, éd. Éditions du Gril, coll. « Princeps », 2013, p. 19


Philosophie[modifier]

Roger-Pol Droit, Dernières nouvelles des choses, 2003[modifier]

[Billet de train]: Cette chose-signe incarne de l'usage social pur, à peine matérialisé par quelques signes à la surface du papier.


Vie quotidienne[modifier]

Société nationale des chemins de fer français[modifier]

Avertissement de sécurité[modifier]

Accoudés aux fenêtres ouvertes, les voyageurs redécouvrent les charmes de la transgression du "è pericoloso sporgersi". Si l’injonction en italien intrigua des générations de passagers, il est de fait toujours interdit de se pencher.
  • « Le Berry à pleine vapeur », Patrick Bard et Marie-Berthe Ferrer, Le Monde, 27 mai 2011 à 15h44 (lire en ligne)


Son profil épais vous masque celui de l’ecclésiastique dont vous ne voyez plus que la main posée sur l’appui de la fenêtre, les doigts tremblant à cause du mouvement général, l’index frappant doucement, machinalement, silencieusement au milieu du bruit, la longue plaque de métal vissée sur laquelle s’étale, vous le savez (puisque vous ne pouvez pas vraiment la lire, que vous pouvez seulement deviner à peu près une à une quelles sont ces lettres horizontales qui vous apparaissent si écrasées, si déformées par la perspective), l’inscription bilingue : « Il est dangereux de se pencher au dehors — E pericoloso sporgersi. »


Moralité : Père y colle au zoo ce porc Jerzy
  • Allusion à l’avertissement « è pericoloso sporgersi » qui lu à la française est homophone à la lecture populaire de la moralité : Pér’y-coll’au-zoo-s’porc Jerzy.
  • « Fable-express: Mon ami Jerzy… », Gotlib, dans Pilote Super Pocket, Tome 1, éd. Dargaud, juillet 1968, p. 2


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