Zénon d'Élée
Apparence
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- Ne doit pas être confondu avec Zénon de Kition.
Zénon d'Élée (en grec ancien Ζήνων / Zếnôn), né vers 490 et mort vers 430 av. J.-C., est un philosophe grec présocratique.
Citations à propos de Zénon
[modifier]Il y a quatre raisonnements de Zénon sur le mouvement, une source de difficultés pour celui qui veut les résoudre. Dans le premier l'impossibilité du mouvement est tirée de ce que le mobile transporté doit d'abord parvenir à la moitié avant d'accéder au terme...
- Aristote, Physique, VI, 239a.
- Penseurs grecs avant Socrate. De Thalès de Milet à Prodicos, Jean Voilquin (traduction, introduction et notes) (trad. Jean Voilquin), éd. GF-Flammarion, 1964 (ISBN 2-08-070031-6), Zénon, p. 106
Le deuxième [paradoxe] est celui qu'on appelle "l'Achille". Le voici : le plus lent à la course ne sera jamais rattrapé par le plus rapide ; car celui qui poursuit doit toujours commencer par atteindre le point d'où est parti le fuyard, de sorte que le plus lent a toujours quelque avance.
- Aristote, Physique, VI, 239a.
- Penseurs grecs avant Socrate. De Thalès de Milet à Prodicos, Jean Voilquin (traduction, introduction et notes) (trad. Jean Voilquin), éd. GF-Flammarion, 1964 (ISBN 2-08-070031-6), Zénon, p. 106
Le troisième [paradoxe] qu'on a mentionné à l'insta,t, prétend que la flèche, en train d'être transportée, est en état de station. C'est la conséquence de la supposition que le temps est composé d'instants ; si l'on refuse cette hypothèse, plus de sollygisme.
- Aristote, Physique, VI, 239a.
- Penseurs grecs avant Socrate. De Thalès de Milet à Prodicos, Jean Voilquin (traduction, introduction et notes) (trad. Jean Voilquin), éd. GF-Flammarion, 1964 (ISBN 2-08-070031-6), Zénon, p. 106
Paul-Claude Racamier, Les Schizophrènes, 1980
[modifier]Préambule et divertimento
[...] lancés comme nous sommes dans les méandres des paradoxes, irons-nous en voyage au sud de l'Italie, à Élée, aujourd'hui Velia, dans un paysage merveilleusement virgilien d'oliviers et de lauriers-roses, jadis fréquenté par Énée un des premiers armateurs grecs à la recherche d'un siège social en Italie entre le cap Palinuro où il perdit son pilote, et le cap Leucosie, où il rejoignit une starlette, ou une nymphe, qui l'attendait dans une vaste propriété aujourd'hui privée ? A Élée nous retrouverions Parménide, qui aimait l'éternité, et surtout Zénon, champion des apories et des paradoxes, Zénon qui avait installé une fabrique de flèches n'atteignant jamais leur cible mobile, et qui organisait des courses entre lièvres et tortues, que nul ne gagnait jamais. Faut-il être fou, faut-il être schizophrène pour assurer qu'on peut arrêter le temps avec sa tête ! Alors, schizo, Zénon ? Freud disait à peu près que les philosophies sont les délires des bien-portants et vous vous rappelez que j'ai pris soin de distinguer la folie de la psychose. Irons-nous cependant penser que, dirigée ainsi qu'elle l'était par des gens comme Parménide et Zénon, Élée était une cité folle ? Eh bien pas du tout. Je me suis laissé dire que nulle part aux temps antiques la démocratie n'a mieux réussi qu'à Élée ce qui donne à penser que mieux vaut penser les paradoxes, mieux vaut certes les penser, que les semer comme peaux de bananes sous les semelles de ses congénères, comme il en est qui aiment à le faire.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, A Élée, p. 36