Un conte de Noël

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Un conte de Noël est un film français sorti en 2008, écrit par Arnaud Desplechin et Emmanuel Bourdieu, et réalisé par Arnaud Desplechin.

Citations[modifier]

Henri : Je connais peu de gens qui furent autant haïs que moi et à chaque fois je m'en étonne. Pourtant, j'imagine que d’une façon ou d'une autre, je dois bien le désirer. Alignant les mots avec mon stylo, je m'amuse en songeant que cette lettre semble tout droit sortie d'une parodie de Kafka. Elle ferait un bon début de nouvelle.

C'est donc comme si toutes ces tentatives d'assassinat mental et social avaient eu l'heureuse fonction de me transformer en personnage et de transmuer ma vie en roman. Pendant quatre ans voir mes parents dans des cafés quand ils passaient à Paris parce que ma présence puait sans que je sache jamais pourquoi, être toléré chez mon frère cadet, navré, comme un prisonnier en cavale, apprendre de vingt sources différentes que quand ma sœur ne me niait pas, elle prêtait main forte ou main molle aux attaques les plus indécentes qui s'organisaient contre moi, à tout ceci qui est mal décrit à travers le prisme un peu bête de ma solitude, il n'y a pas de mots qu'on puisse ajouter.

Quel mots pourrais-tu désormais écrire qui performe une douceur sans mièvrerie après une telle curée ? La voix peut performer bien plus, je le jure, dit-on au tribunal. Ce dernier paragraphe confus pour te dire que j'ai bien conscience que ce courrier n'appelle pas de réponse. Tu n'en trouverais pas les mots et de cela je ne t’en veux pas. Simplement je te regarde aujourd'hui avec une pitié fraternelle. Sœur imprudente, ô, tu as grandement offensé ton sang et comme une petite fille devant un vase cassé, tu ne sauras le recoller. Ce n'était pas ta faute, ni celle du vase, c'était un jeu idiot qui a mal tourné.

Henri.


Abel : Nous, chercheurs de la connaissance, nous sommes pour nous-mêmes des inconnus, pour la bonne raison que nous ne nous sommes jamais cherchés. Quelle chance avions-nous de nous trouver quelque jour ? Notre trésor est là où sont les ruches de notre savoir. Abeilles-nées, toujours en quête, collecteurs du miel de l'esprit, une seule chose nous tient vraiment à cœur - ramener quelque chose à la maison. Pour le reste quant à la vie, aux prétendues expériences vécues, lequel d'entre nous les prend seulement au sérieux, lequel en a le temps ? [...] Ainsi arrive-t-il que nous nous frottions les oreilles après-coup, en nous demandant tout étonnés : qu'est-ce que nous avons au juste vécus ? Et nous essayons alors après-coup, comme je viens de le dire, de faire le compte des douze coups de cloches vibrants de notre expérience, de notre vie, de notre être - hélas, sans trouver de résultat juste. Nous restons nécessairement étrangers à nous-mêmes, nous ne nous comprenons pas. À notre propre égard nous ne sommes pas des chercheurs de la connaissance.


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