Scandale des Bacchanales

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Sarcophage avec représentation d'une bacchanale

Le Scandale des Bacchanales est une affaire politico-religieuse survenue à Rome en 186 av. J.-C.. Il conduit à une répression des sociétés organisées pour célébrer le culte de Bacchus, perçu comme un élément dangereux pour la cohésion politique et religieuse de Rome.

Citations[modifier]

Tite-Live, Histoire romaine (Ier siècle avant J.-C.)[modifier]

Un Grec de naissance obscure était venu d’abord en Étrurie ; il n’avait aucune de ces connaissances propres à former l’esprit et le corps dont l’admirable civilisation de la Grèce nous a enrichis. Ce n’était qu’une espèce de prêtre et de devin, non point de ceux qui prêchent leur doctrine à découvert et qui, tout en faisant publiquement métier d’instruire le peuple, lui inspirent des craintes superstitieuses, mais un de ces ministres d’une religion mystérieuse qui s’entoure des ombres de la nuit. Il n’initia d’abord à ses mystères que très peu de personnes ; bientôt il y admit indistinctement les hommes et les femmes et, pour attirer un plus grand nombre de prosélytes, il mêla les plaisirs du vin et de la table à ses pratiques religieuses. Les vapeurs de l’ivresse, l’obscurité de la nuit, le mélange des sexes et des âges eurent bientôt éteint tout sentiment de pudeur, et l’on s’abandonna sans réserve à toutes sortes de débauches ; chacun trouvait sous sa main les voluptés qui flattaient le plus les penchants de sa nature. Le commerce infâme des hommes et des femmes n’était pas le seul scandale de ces orgies ; c’était comme une sentine impure d’où sortaient de faux témoignages, de fausses signatures, des testaments supposés, de calomnieuses dénonciations, quelquefois même des empoisonnements et des meurtres si secrets qu’on ne retrouvait pas les corps des victimes pour leur donner la sépulture. Souvent la ruse, plus souvent encore la violence, présidaient à ces attentats. Des hurlements sauvages et le bruit des tambours et des cymbales protégeaient la violence en étouffant les cris de ceux qu’on déshonorait ou qu’on égorgeait.
  • (la) Histoire de Rome depuis sa fondation, dans Œuvres de Tite-Live (1er siècle avant JC), Tite-Live (trad. Nisard), éd. Firmin Didot, 1864, t. 2, chap. 8, p. url (lire en ligne)


Depuis l’admission des hommes et le mélange des sexes, depuis qu’on avait fait choix de la nuit, si favorable à la licence, il n’était sorte de forfaits et d’infamies qui n’eussent été accomplis et les hommes se livraient plus à la débauche entre eux qu’avec les femmes. Ceux qui se prêtaient avec quelque répugnance à ces excès monstrueux, ou qui semblaient peu disposés à les commettre eux-mêmes, étaient immolés comme des victimes. Le comble de la dévotion parmi eux, c’était de ne reculer devant aucun crime.
  • (la) Histoire de Rome depuis sa fondation, dans Œuvres de Tite-Live (1er siècle avant JC), Tite-Live (trad. Nisard), éd. Firmin Didot, 1864, t. 2, chap. 13, p. url (lire en ligne)


Les hommes paraissaient avoir perdu la raison et prophétisaient l’avenir en se livrant à des contorsions fanatiques ; les femmes, vêtues en bacchantes et les cheveux épars, descendaient au Tibre en courant, avec des torches ardentes qu’elles plongeaient dans l’eau et qu’elles retiraient tout allumées, parce que ces torches renfermaient un mélange de chaux vive et de soufre naturel. Les dieux étaient supposés enlever des malheureux, qu’on attachait à une machine et qu’on faisait disparaître en les précipitant dans de sombres cavernes. On choisissait pour cela ceux qui avaient refusé de se lier par un serment ou de s’associer aux forfaits ou de se laisser déshonorer. La secte était déjà si nombreuse qu’elle formait presque un peuple ; des hommes et des femmes de nobles familles en faisaient partie. Depuis deux ans il avait été décidé qu’on n’admettrait personne au-dessus de vingt ans ; on voulait avoir des initiés dont l’âge se prêtât facilement à la séduction et au déshonneur.
  • (la) Histoire de Rome depuis sa fondation, dans Œuvres de Tite-Live (1er siècle avant JC), Tite-Live (trad. Nisard), éd. Firmin Didot, 1864, t. 2, chap. 13, p. url (lire en ligne)


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