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Robert Greene

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Robert Greene en 2012.

Robert Greene, né en 1959 à Los Angeles, est un auteur américain connu pour ses livres sur le pouvoir, la séduction et la manipulation.

Citations

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Les 48 lois du pouvoir, 1998

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Le monde est une immense cour où se trament toutes sortes d'intrigues: c'est ainsi, nous sommes piégé dedans, donc rien ne sert de vouloir rester en marge.
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xvii


La colère est la plus destructive des réactions affectives, car c’est celle

qui brouille le plus le jugement. Elle induit une réaction en chaîne qui vous

fait perdre pied et affermit la détermination de votre ennemi.
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xvii


La colère ou

l’amour ne se répriment pas, ne se renient pas, mais il faut s’appliquer à ne pas en être le jouet, être attentif à la manière dont on les exprime et,

surtout, bâtir projets et stratégie sans en tenir le moindre compte.
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xviii


il faut apprendre à se distancier de l’instant présent et à envisager objectivement le passé et l’avenir.
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xviii


Le pouvoir est amoral par nature ; pour l’acquérir, il faut évaluer les circonstances pour elles-mêmes et non d’un point de vue éthique.
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xix


La quête

du pouvoir est un jeu – on ne le répétera jamais assez –, et au jeu on ne juge

pas l’adversaire à ses intentions mais à la portée de ses actes .
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xix


Ne gaspillez jamais un temps précieux, ne vous tourmentez pas pour le compte des autres, ce serait trop cher le payer.
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xx


Ne faites jamais aveuglément

confiance à quiconque et restez vigilant avec tout le monde, même avec

ceux auxquels vous lient amour ou amitié..
  • Les 48 lois du pouvoir, Robert Greene, éd. À contre-courant, 1998  (ISBN 979-10-92928-07-5), p. Préface xx


Ceux qui sont au-dessus de vous doivent toujours se sentir largement supérieurs. Dans votre désir de leur plaire

et de les impressionner, ne vous laissez pas entraîner à faire trop étalage de vos talents, ou vous pourriez obtenir l’effet inverse : les déstabiliser en leur faisant de l’ombre. Faites en sorte que vos maîtres apparaissent plus brillants

qu’ils ne sont et vous atteindrez les sommets du pouvoir.


Gardez-vous de vos amis : beaucoup vous trahiront par envie. D’autres se montreront gâtés, tyranniques. Un

ancien ennemi que vous engagez sera plus loyal qu’un ami parce qu’il devra faire ses preuves. En fait, vous avez

plus à craindre de vos amis que de vos ennemis. Si vous n’avez pas d’ennemis, trouvez le moyen de vous en faire.


Maintenez votre entourage dans l’incertitude et le flou en ne révélant jamais le but qui se cache derrière vos actions.

S’ils n’ont aucune idée de ce que vous prévoyez, ils ne pourront pas préparer de défense. Guidez-les assez loin dans

une autre direction, enveloppez-les d’un écran de fumée et quand ils perceront à jour vos desseins, il sera trop tard.


Plus vous vous laissez aller à parler, plus vous avez l’air banal et peu maître de vous-même. Même anodines, vos

paroles sembleront originales si elles restent vagues et énigmatiques. Les personnages puissants impressionnent et

intimident parce qu’ils sont peu loquaces. Plus vous en dites et plus vous risquez de dire des bêtises.


La réputation est la pierre angulaire du pouvoir. À elle seule, elle peut vous permettre d’impressionner et de

gagner ; cependant, lorsqu’elle est compromise, vous êtes vulnérable et l’on vous attaquera de toutes parts. Faites en sorte que votre réputation soit toujours impeccable. Soyez vigilant et déjouez les attaques avant qu’elles ne se produisent. En même temps, apprenez à détruire vos ennemis par leur réputation : ouvrez-y des brèches, puis

taisez-vous et laissez faire la meute.


Les gens jugent tout à l’apparence ; ce qui n’est pas visible ne compte pour rien. Ne vous laissez jamais noyer dans

la foule ni sombrer dans l’oubli. Soyez à tout prix le point de mire, celui que l’on remarque. Faites-vous plus grand,

plus chatoyant, plus mystérieux que la masse terne et morne, soyez l’aimant qui attire tous les regards.


Utilisez la sagesse, le savoir et le travail des autres pour faire avancer votre propre cause. Non seulement cette aide

vous fera gagner une énergie et un temps précieux, mais elle vous conférera une aura quasi divine d’efficacité et de diligence. À la fin, vos collaborateurs seront oubliés et on ne se souviendra que de vous. Ne faites jamais ce que

les autres peuvent faire à votre place.


Quand on force une personne à agir, on est maître de la situation. Il vaut toujours mieux amener un adversaire

à soi en le faisant abandonner ses propres plans. Appâtez-le avec des gains fabuleux, puis passez à l’attaque.

Vous aurez ainsi les cartes en main.

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :


Le triomphe momentané obtenu en haussant le ton n’est qu’une victoire à la Pyrrhus : le ressentiment, la rancœur

que l’on suscite sont plus forts et plus durables que la docilité forcée de votre interlocuteur. Votre pouvoir sera bien plus grand si vous arrivez à obtenir son accord par vos seules actions, sans dire un mot. Ne prêchez pas, montrez

l’exemple.


On peut mourir du malheur d’autrui : les états d’âme sont contagieux. En voulant aider celui qui se noie, vous

courez seulement à votre perte. Les malchanceux attirent l’adversité, sur eux-mêmes et aussi, peut-être, sur vous.

Préférez la compagnie de ceux à qui tout réussit.


Pour garder votre indépendance, vous devez faire en sorte que l’on ne puisse se passer de vous. Plus on compte sur

vous, plus vous êtes libre. Tant que vous serez le garant du bonheur et de la prospérité des autres, vous n’aurez

rien à craindre. Faites en sorte qu’ils n’en sachent jamais assez pour se débrouiller seuls.


Un acte sincère et honnête compense des dizaines de scélératesses. L’honnêteté et la générosité font baisser la garde

des plus soupçonneux. Soyez honnête à bon escient, trouvez le défaut de la cuirasse, puis trompez et manipulez à

loisir. Un cadeau offert à propos – un cheval de Troie – aura un effet similaire.


Si vous avez besoin d’un allié, ne lui rappelez pas l’aide que vous lui avez apportée ni les services que vous lui

avez rendus, vous le feriez fuir. Mieux vaut faire valoir dans votre demande d’alliance un élément qui lui sera

profitable ; insistez sur ce point. Plus il aura à y gagner, plus il fera preuve d’empressement.


Tout savoir de son rival est indispensable. Vous prendrez un avantage inestimable en postant des espions qui vous

communiqueront des informations précieuses. Mieux encore : espionnez vous-même. Dans les réunions mondaines, ouvrez l’œil, prêtez l’oreille. Par des questions indirectes, percez à jour les faiblesses et les intentions de vos

interlocuteurs. Faites feu de tout bois pour exercer l’art de l’espionnage.


Tous les grands chefs depuis Moïse savent qu’un ennemi redoutable doit être exterminé jusqu’au dernier. Parfois

ils l’ont appris à leurs dépens. S’il subsiste ne serait-ce qu’une faible braise, le feu reprendra. Vous avez beaucoup plus à perdre en faisant preuve de clémence qu’en éliminant complètement votre ennemi : ce dernier se remettra et

cherchera à se venger. Écrasez-le, non seulement physiquement mais aussi en esprit.


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Tout ce qui est rare est cher : plus on se fait voir, plus on se fait entendre, et plus on semble ordinaire. Si vous

faites partie d’un groupe, éloignez-vous-en un certain temps et l’on parlera de vous davantage, vous serez même

plus admiré. Pratiquez l’absence : la rareté augmentera votre valeur.


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L’homme est féru d’habitudes, surtout chez autrui. Quand vous ne surprenez plus personne, vous donnez aux autres

l’impression qu’ils vous ont percé à jour. Renversez la situation : soyez délibérément imprévisible. Un comportement sans rime ni raison déstabilisera les gens, ils s’épuiseront à faire l’exégèse de vos actes. Cette stratégie peut

intimider, voire même susciter la terreur.


Le monde est une jungle et les ennemis sont partout : chacun doit se protéger. Une forteresse semble le lieu le plus

sûr. Mais l’isolement a ses dangers : d’une part, il vous prive d’informations importantes ; d’autre part, en vous isolant, vous devenez une cible facile et l’objet de tous les soupçons. Mieux vaut circuler, trouver des alliés, se mêler

aux autres. La foule est un bon bouclier humain.


Il y a des gens bien différents de par le monde : tous ne réagissent pas de la même manière. Certains, lorsqu’ils

sont trompés ou manipulés, passent le reste de leur vie à chercher une occasion de vengeance. Ce sont des loups

déguisés en agneaux. Choisissez soigneusement vos victimes et vos adversaires, ne malmenez pas n’importe qui.


Stupide est celui qui aliène sa liberté à un parti. Soyez vous-même votre unique cause. En gardant votre indépendance, vous deviendrez le maître de tous : dressez-les les uns contre les autres et obligez-les à vous suivre.


On n’aime pas avoir l’air plus bête que son voisin. Utilisez donc ce stratagème : faites en sorte que ceux que vous

visez se croient intelligents, et surtout plus intelligents que vous. Une fois convaincus, ils ne chercheront pas plus

loin et ne se méfieront pas de vos agissements.


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Quand vous avez le dessous, ne continuez pas pour l’honneur : rendez-vous. La capitulation vous donne le temps

de vous refaire une santé, le temps de tourmenter et d’irriter votre vainqueur, le temps d’attendre que son pouvoir périclite. Ne lui laissez pas la satisfaction de la victoire : hissez le drapeau blanc. En tendant l’autre joue, vous le

rendrez furieux et le déstabiliserez. Faites de la capitulation un outil de pouvoir.


Économisez vos forces et votre énergie en les gardant concentrées à leur niveau le plus élevé. On gagne plus en

exploitant un filon riche et profond qu’en faisant de l’orpaillage : l’intensif l’emporte toujours sur l’extensif. Quand on recherche des sources de pouvoir pour s’élever, il faut se trouver un maître de poids, une laitière bien grasse qui

donnera du lait longtemps.


Le courtisan évolue dans un monde où tout tourne autour du pouvoir et du jeu politique. Il doit maîtriser l’art du

flou, flatter, s’abaisser devant les grands et exercer son pouvoir sur les autres de manière aussi courtoise que

discrète. Apprenez et appliquez les lois de la cour, et votre ascension ne connaîtra pas de limites.


N’incarnez pas les clichés que la société vous impose. Forgez-vous une nouvelle identité qui exige l’attention

et n’ennuie jamais l’auditoire. Soyez maître de votre image, ne laissez pas les autres la définir pour vous. Posez publiquement des actes spectaculaires : votre pouvoir en sera rehaussé et votre personnalité prendra de

la stature.


Soyez un parangon de probité et de civisme : ne vous abaissez jamais à aucune gaffe ni magouille. Restez au-dessus

de tout soupçon. Utilisez plutôt les autres comme boucs émissaires ou chargez-les de tirer à votre place les marrons

du feu.


Les êtres humains ont un irrésistible besoin de croire en quelque chose. Devenez l’épicentre de ce désir en leur offrant

une cause à soutenir, une nouvelle foi à suivre. Vos paroles doivent être vagues mais pleines de promesses ; mettez l’accent sur l’enthousiasme plutôt que sur la rationalité. Donnez à vos disciples des rituels à accomplir, demandez�leur des sacrifices. En l’absence d’une religion organisée et de grandes causes, votre nouveau système de croyance

vous apportera un inestimable pouvoir.


Si vous n’êtes pas sûr de l’issue d’une action, ne vous y lancez pas. Vos doutes et vos hésitations entraveraient son

exécution. La timidité est dangereuse : mieux vaut faire preuve d’audace. Les erreurs commises par audace sont

facilement rectifiées grâce à plus d’audace encore. Tout le monde admire l’audacieux ; personne n’honore le timoré.


Tout est dans le dénouement. Prévoyez toutes les étapes qui y mènent en tenant compte de leurs éventuelles

conséquences, des obstacles qui risquent de surgir et des revers de fortune qui pourraient anéantir vos efforts. En planifiant votre action jusqu’au bout, vous ne serez pas pris au dépourvu et vous saurez quand vous arrêter.

Guidez la chance avec doigté et mettez-la de votre côté en faisant preuve d’une vision à long terme.


Vos actes doivent paraître naturels et exécutés avec aisance. Cachez la sueur et le sang qu’ils vous ont coûté, et

taisez les trouvailles géniales qui vous ont simplifié la tâche. Donnez l’impression d’agir toujours en souplesse, comme si vous pouviez faire beaucoup plus. Si vous avez l’air de ployer sous le faix, les gens se poseront des

questions. Quant à vos trucs et astuces, gardez-les pour vous : on pourrait les utiliser à votre désavantage.


Les meilleures supercheries sont celles qui semblent laisser le choix à la victime : elle a l’impression qu’elle maîtrise

la situation alors qu’elle est une marionnette entre vos mains. Proposez des alternatives qui joueront en votre faveur quelle que soit l’issue. Forcez les gens à faire le choix entre deux maux servant tous les deux vos desseins : ils seront

pris de quelque côté qu’ils se tournent.


On fuit la vérité quand elle est laide et déplaisante. Ne rappelez jamais la réalité, sous peine d’avoir à affronter

la colère, fille de la déception. La vie est si dure et si angoissante que ceux qui l’enjolivent par de belles histoires sont tels des oasis dans le désert : tout le monde afflue vers eux. C’est un grand pouvoir que de savoir exploiter

l’imagination des masses.


Tout le monde a un point faible, une fissure dans le rempart de sa personnalité : un sentiment d’insécurité, une

émotion incontrôlable, un besoin criant, voire un péché mignon. Quelle que soit cette faiblesse, c’est un talon

d’Achille sur lequel vous pourrez agir à votre avantage lorsque vous l’aurez découvert.


Le traitement qu’on vous réserve est le reflet de votre attitude : la vulgarité, la banalité n’inspirent nul respect.

C’est parce qu’un roi se respecte qu’il inspire le respect aux autres. Montrez-vous royal et confiant dans votre

pouvoir, et vous apparaîtrez digne de porter la couronne.


Ne vous pressez jamais : la précipitation trahit un manque de sang-froid. Soyez patient : chaque chose vient à son

heure. Attendez le bon moment : flairez l’air du temps, les tendances qui vous porteront au pouvoir. Restez en garde

tant que l’heure n’est pas venue et portez l’estocade à point nommé.


En vous laissant obséder par un problème insignifiant, vous lui donnez de l’importance. Prêter attention à un

ennemi le renforce. À vouloir réparer une erreur minuscule on risque de l’aggraver. Si ce que vous désirez est hors

de votre portée, traitez-le par le mépris. Moins vous vous montrerez intéressé, plus vous paraîtrez supérieur.


Le recours à des images frappantes et à des gestes symboliquement forts crée une aura de pouvoir : tout le monde

y est sensible. Mettez-vous en scène, choisissez des symboles visuels impressionnants qui grandissent votre présence.

Ébloui par l’apparence, nul ne prêtera attention à ce que vous faites réellement.


Si vous affichez des opinions à contre-courant, anticonformistes, peu orthodoxes, on pensera que vous vous croyez

plus malin que les autres et que vous les prenez de haut, et l’on cherchera à vous en faire passer l’envie. Mieux vaut se fondre dans la masse. Ne partagez vos idées qu’avec des amis tolérants et sûrs qui apprécient votre

originalité.


La colère est stratégiquement contre-productive. Il faut toujours garder son calme et rester objectif. Si l’on peut

mettre son ennemi en colère tout en conservant son sang-froid, on prend sur lui un avantage décisif. Déstabilisez

votre adversaire : trouvez en lui la faille qui le fera sortir de ses gonds.


Ce qui est gratuit est suspect : cela cache soit un piège soit une obligation. Ce qui a de la valeur mérite d’être payé.

Le juste prix acquitté, vous ne demeurez l’obligé de personne. Et qu’il ne soit pas question de rabais – on ne lésine pas quand il est question d’excellence. Soyez prodigue avec discernement : la générosité est un signe et un aimant

du pouvoir.


Le premier arrivé paraît toujours plus éclatant et plus original que celui qui prend sa suite. Si vous succédez à un

grand homme ou que vous avez un parent célèbre, vous aurez à en faire deux fois plus pour l’éclipser. Ne vous perdez pas dans son ombre ; ne vous identifiez pas à un passé qui n’est pas le vôtre. Affirmez votre nom et votre identité en changeant radicalement de trajectoire. Tuez le père dominateur, jetez son legs aux orties et établissez

votre pouvoir en brillant à votre façon.


Souvent, un problème de groupe est lié à un seul fauteur de troubles, un arrogant sous-fifre promu empêcheur de

tourner en rond. Si vous lui laissez les moyens de nuire, les autres succomberont à son influence. N’attendez pas que les problèmes créés par un élément récalcitrant se multiplient et n’essayez pas de négocier avec lui : il est incorrigible. Neutralisez son influence en l’isolant ou en l’excluant. Décapitez la bande et vous en reprendrez le

contrôle.


La coercition pure peut se retourner contre vous. Séduisez plutôt, donnez envie d’aller dans votre sens. Celui que

vous avez séduit deviendra votre marionnette. Et pour séduire, il faut agir sur la psychologie de chacun, exploiter ses faiblesses. Assouplissez le rebelle en misant sur ses affects, en jouant sur ce qu’il craint et ce à quoi il tient. Si

vous négligez le cœur et l’esprit des autres, vous vous ferez haïr.


Un miroir reflète la réalité, mais c’est aussi l’outil par excellence de l’illusionniste : lorsque vous vous faites le miroir

de vos ennemis en mimant leurs moindres gestes, cela les égare. L’effet de miroir les humilie, les exaspère et les fait sortir de leurs gonds. En tendant un miroir à leur psyché, vous les séduisez en leur donnant l’illusion que vous partagez leurs valeurs ; en tendant un miroir à leurs actions, vous leur donnez une bonne leçon. Rares sont ceux

qui résistent aux facéties du singe.


Le changement est salutaire, tout le monde est d’accord là-dessus ; mais notre quotidien est pétri d’habitudes. Trop

d’innovations simultanées traumatisent et conduisent à la révolte. Si vous venez d’être intronisé à un poste de pouvoir ou que vous essayez d’en établir les bases, montrez bien que vous respectez les traditions. Si un changement

est nécessaire, faites-le passer pour une légère amélioration du passé.


Paraître mieux que tout le monde est toujours périlleux, mais le pire est de sembler n’avoir ni défaut ni faiblesse.

La jalousie fabrique des ennemis silencieux. Il est avisé d’exhiber quelque défaut de temps en temps, d’avouer de petits vices sans conséquence, afin de désamorcer l’envie et de paraître plus humain, plus accessible. Seuls les morts

et les dieux sont impunément parfaits.


Le moment de la victoire est celui du plus grand péril. Dans l’euphorie de la réussite, un excès de confiance en

vous peut vous pousser à dépasser le but que vous vous étiez fixé. N’allez pas trop loin, ou vous vous ferez plus d’ennemis que vous n’en avez vaincus. Ne laissez pas le succès vous monter à la tête. Rien ne remplace une bonne

stratégie et une planification prudente. Fixez-vous un but et, lorsque vous l’aurez atteint, arrêtez-vous.


En révélant un plan gravé dans le roc, vous vous rendez vulnérable. Au lieu d’adopter des contours définis qui

donneront prise à votre ennemi, restez adaptable et mobile. Acceptez que rien n’est certain, qu’aucune loi n’est immuable. La meilleure façon de vous protéger est d’être aussi fluide et insaisissable que l’eau ; ne comptez jamais

sur la stabilité ni sur l’immobilité. Tout change.