Prison

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Annie Le Brun[modifier]

[...] le fait que le roman noir devienne le lieu imaginaire où la prison est niée par l'idée d'un plaisir obscur et souverain, garanti par l'enfermement, prend une valeur révolutionnaire qui déjoue cependant une fois encore tout ancrage historique. Comme si là contre tout espoir, la sensibilité plurielle offrait à chacun de déterminer inconsciemment son espace, au plus loin de la cité et de son ordre, là où l'écume naît indifféremment de la décomposition ou de l'effervescence de la vie.
  • Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982  (ISBN 2-07-032341-2), partie III, Sans lieu ni date, p. 222


Jean-Louis de Fromentières, Sermon sur la visite et le soulagement des prisonniers[modifier]

La faim, la nudité, la maladie, l'affliction, l'abandonnement, maux dont le moindre seroit [sic] capable dans le monde de faire le désespoir des hommes, sont autant de fléaux qui fondent à la fois sur chaque misérable qui entre dans la prison.
  • Sermons choisis de Lingendes, Castillon, et Fromentières, Jean-Louis de Fromentières, éd. Brajeux, 1830, p. 287-288 (lire en ligne)


Ce qui rend les misères de la prison encore plus grandes en un sens, c’est quand elles tombent sur des innocents ou sur des malheureux.
  • Sermons choisis de Lingendes, Castillon, et Fromentières, Jean-Louis de Fromentières, éd. Brajeux, 1830, p. 288-289 (lire en ligne)


Si la prison supposoit [sic] nécessairement le crime, que penserions-nous des prophètes et des martyrs ?
Ce qui rend les misères de la prison encore plus grandes en un sens, c’est quand elles tombent sur des innocents ou sur des malheureux.
  • Sermons choisis de Lingendes, Castillon, et Fromentières, Jean-Louis de Fromentières, éd. Brajeux, 1830, p. 289 (lire en ligne)


On voit tous les jours de nouveaux Pharaons, je veux dire des âmes insensibles, dures, barbares, qui retiennent en captivité de peuple de Dieu, et des gens contre-lesquels on n'a point d’autre reproche à faire que celui de leur indigence, de leur impuissance où ils sont de payer leurs dettes. On voit tous les jours de nouveaux Putiphars, je veux dire des jaloux et des furieux, qui font précipiter dans des cachots des Josephs qui ne sont coupable qu’à cause qu’on les croit tels.
  • Sermons choisis de Lingendes, Castillon, et Fromentières, Jean-Louis de Fromentières, éd. Brajeux, 1830, p. 290-291 (lire en ligne)


Encore, s’il n’y avoit [sic] que le corp qui souffrît en prison, quelque touchante que fût la misère des prisonniers, ce ne seroit [sic] pas néanmoins la dernière et la plus redoutable : mais, hélas ! L’âme est si étroitement liée au corps en cette vie qu’elle se ressent presque nécessairement de toutes ses infortune.
  • Sermons choisis de Lingendes, Castillon, et Fromentières, Jean-Louis de Fromentières, éd. Brajeux, 1830, p. 291 (lire en ligne)


Alexandre Najjar[modifier]

[S]i en prison on est libre et à l’école on ne l’est pas, c’est donc que l’école est pire que la prison !
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 281


Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli[modifier]

A côté de l'avènement des Lumières et de la Raison, le XVIIe siècle français est marqué par une tentative d'exclusion de ce qui ne correspond pas à la raison et la morale sociale. Cette politique du Grand Renfermement vise tous les indésirables : mendiants, vagabonds, voleurs, fous, simples d'esprits, débauchés et filles de joie sont réunis dans des lieux de détention (Hôpitaux Généraux) où la question du médical et du soin est secondaire. Petit à petit la médecine s'introduit dans ces prisons où le péché, la folie, la misère et la dangerosité des pauvres sont imaginairement et matériellement associés. Il y a bien une différence entre ces catégories (folie et débauche ne sont pas synonymes), mais elles sont associées dans des représentations négatives.
  • Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005  (ISBN 2-200-34042-7), partie I. Histoire des perversions, chap. 1. Avant la psychiatrie, p. 14


Stendhal[modifier]

Le pire des malheurs en prison […] c'est de ne pouvoir fermer sa porte.
  • Le Rouge et le Noir, Stendhal, éd. le Divan, 1927, t. 2, chap. XLIV, p. 471


Henry David Thoreau[modifier]

Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, c'est en prison que l'homme juste est à sa place.