Pierre Ouellet

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Pierre Ouellet est un professeur, poète, essayiste et romancier québécois né en 1950 à Québec.

Portrait de dos, 2013[modifier]

On n'est pas plus sûr que sa vie soit bien la sienne qu'un père n'est certain que son fils soit de lui : tout tient à un nom, dans lequel il faut croire, même quand on est un homme de peu de foi.
  • Portrait de dos, Pierre Ouellet, éd. L'Hexagone, 2013, p. 15


On n'a pas de but : que des élans, et le sentiment d'une grande précipitation.
  • Portrait de dos, Pierre Ouellet, éd. L'Hexagone, 2013, p. 22


Il n'y a pas d'autres chemins que ceux qu'on fait...qui se défont après.
  • Portrait de dos, Pierre Ouellet, éd. L'Hexagone, 2013, p. 25


Parler ne vaut pas la peine s'il ne fait rien apparaître, n'invite rien à se manifester.
  • Portrait de dos, Pierre Ouellet, éd. L'Hexagone, 2013, p. 88


Les anciens moules dans lesquels notre monde a été coulé ne se cassent jamais complètement : les morceaux qui restent tiennent comme une orthèse l'être informe que nous devenons, dont ils assurent l'équilibre avant qu'il ne s'effondre un jour, incapable qu'il sera de reconnaître d'où il vient.
  • Portrait de dos, Pierre Ouellet, éd. L'Hexagone, 2013, p. 143


Dans le temps, 2016[modifier]

La vie elle même est paradoxale : elle n'apparaît que pour disparaître…
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 59


Il n'y a pas de secret : la vie exige de nous bien plus que nos vies… celle des dieux, des bêtes, des hommes et des femmes disparues depuis la nuit des temps, l'infini de la vie qui passe par la mort aussi.
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 109


On a cette forêt dans le sang : la sève du moindre arbuste coule dans nos veines, les mousses et les lichens couvrent notre peau, et ses écorces déchiquetés. Les bois ne nous quittent pas, ils sont notre air, notre chair, nos os…
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 136-137


On est toujours entre deux temps, deux mouvements : dans l'intervalle, la faille entre deux mesures, par-dessus laquelle il faut sauter, à défaut de pouvoir y jeter un pont, qui ne tiendrait pas sous notre poids.
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 165


Car les images vivent de nos vies, les paroles vivent de notre histoire : on se confie à elles, mais elles se confient à nous en retour et nous reconnaissons dans l'aveu qu'elles font de leurs secrets les plus enfouis de large pans de notre existence dont on aura pas pris conscience jusque-là…
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 189


On ne parle qu'une langue : celle, ignifugée parce que passée à chaque instant au feu qui la nourrit, de la Grande Salamandre qu'on cache dans nos poumons, derrière nos cordes vocales...et qui n'est jamais aussi vivante que lorsqu'elle traverse des incendies.
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 225


On n'est pas écrivain, on le devient...éternellement, sans jamais l'être pour vrai.
  • Dans le temps, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2016, p. 290


À vie, 2018[modifier]

Nos livres n'ont qu'une matière : la vie. La nôtre, celle des autres. Celle de l'esprit, de la langue, de l'histoire. Celle des arbres, des bêtes, des dieux.
  • À vie, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2018, p. 16


On ne naît pas soi : on le devient.
  • À vie, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2018, p. 20


Serrer un corps dans ses propres membres jamais sûrs du moindre geste, c'est risquer de l'étouffer en tentant de le consoler, le garroter et l'asphyxier du même mouvement qu'on le soutient ou le retient de tomber.
  • À vie, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2018, p. 47


Les paysans sans terre sont les seuls paysans qui soient.
  • À vie, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2018, p. 257


Il n'y a pas d'États révolutionnaires, il n'y a que des Éclats : une aube ou une aurore...jamais le jour ou le réel au quotidien nous contraint tous.
  • À vie, Pierre Ouellet, éd. Druide, 2018, p. 343