Philippe de Woot

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Philippe de Woot en 2012.

Philippe de Woot, (1930, Etterbeek - 2016, Vossem), est un juriste et économiste belge, professeur à l'UCLouvain et membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Il est le promoteur d’une responsabilité sociétale des entreprises insistant sur l'éthique et les responsabilités de l'entreprise vis-à-vis de la société globale ; et d’une réflexion morale sur l'innovation technologique.

Un prix inter-universitaire portant son nom fut créé qui récompense le meilleur mémoire dans le domaine de la RSE et de la soutenabilité au sein des entreprises.

Citations[modifier]

Les entreprises[modifier]

C'est par l'innovation qu'elles ont créé et diffusé le progrès économique et technique.
L’entreprise performante systématise […] la créativité et s'inscrit dans un processus dynamique de changement. Dans ce sens, entreprendre consiste essentiellement à changer un ordre existant […] Dans cette perspective, on peut proposer un concept central pour décrire la fonction spécifique de l'entreprise : la créativité économique et technique.
  • « L'entreprise et l'éthique », De Woot Philippe, Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, 1989, p. 362 (lire en ligne)


Finalité du progrès technique et économique[modifier]

Aujourd'hui, on aperçoit plus clairement les limites, les coûts et les dangers d'un progrès technique débridé. On voit aussi qu'il ne peut être qu'un moyen et non sa propre fin.
Il faut dépasser l'approche trop exclusivement économique et financière pour déboucher sur les valeurs sociales et politiques et sur une définition du bien commun ou de l'intérêt général.
  • « L'entreprise et l'éthique », De Woot Philippe, Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, 1989, p. 365 (lire en ligne)


Le concept de responsabilité au centre du débat[modifier]

Les recherches en sciences sociales mettent clairement en évidence la volonté de ceux qui travaillent dans l'entreprise de donner un sens à leur activité et de pouvoir s'y développer.
L'exercice d'une responsabilité dans le travail apparaît comme la pierre angulaire d'un progrès social authentique.
  • « L'entreprise et l'éthique », De Woot Philippe, Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, 1989, p. 367 (lire en ligne)


Le développement de la personne dans l'entreprise[modifier]

Les conditions d'un travail responsable ont été mises en évidence par de nombreux travaux. Il s'agit principalement de développer:
  • la compétence
  • le sentiment d'être utile
  • le sentiment d'être estimé
  • l’expérience du succès
  • une liberté suffisante dans l'expression, la recherche de l'information, le contrôle sur les normes et les résultats de son travail.
  • « L'entreprise et l'éthique », De Woot Philippe, Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, 1989, p. 367 (lire en ligne)

  • L'exercice du pouvoir dans l'entreprise[modifier]

    Il existe en Occident deux conceptions du pouvoir. L'une est cynique, froide, calculatrice, amorale. L'autre est humaniste, chaleureuse, démocratique, imprégnée de valeurs éthiques. Il ne s'agit plus d'un pouvoir de domination mais d'un pouvoir de service : il s'agit d'animer un jeu collectif et de le conduire plutôt que de le dominer. Les qualités morales y jouent un rôle important et les dirigeants de ce type s'appuient davantage sur leur autorité que sur le seul pouvoir statutaire.
    • « L'entreprise et l'éthique », De Woot Philippe, Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, 1989, p. 368 (lire en ligne)


    Le nouveau Leadership[modifier]

    Les orientations de ce nouveau leadership pourraient être les suivantes :
    • Revenir à la finalité de l’entreprise, qui n’est pas seulement d’enrichir les actionnaires mais aussi de contribuer au bien commun par sa créativité économique et technique. Développer sans cesse l’esprit d’entreprise, l’entrepreneurship.
    • Animer des équipes en donnant un sens à leur travail, en développant leurs responsabilités, en élevant la culture de l’entreprise au niveau de l’éthique. Hausser le management au niveau du leadership.
    • Rendre à l’action économique sa légitimité politique en l’insérant dans les processus d’une concertation élargie sur le bien commun. Accepter la nécessité de donner à l’action une dimension citoyenne, le statesmanship.
    • « Rééquilibrer l'économique, l'éthique et le politique », Philippe de Woot, L'Expansion Management Review , nº 147, 2012, p. 62 à 63 (lire en ligne)


    Liens externes[modifier]

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