Monique Wittig
Apparence
Monique Wittig, née le 13 juillet 1935 et morte le 3 janvier 2003, est une romancière, philosophe, théoricienne et militante féministe lesbienne française.
Brouillon pour un dictionnaire des amantes
[modifier]Oubli. (tomber dans l' ), si vous ne voulez pas y tomber de vous même on vous y poussera.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018, p. 168
Poil. On appelle poils la glorieuse toison qui recouvre les jambes, les bras, les aisselles, le pubis et en partie la figure.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-19482-8), p. 177
Menstrue. Les menstrues sont les larmes de la lune, ainsi appelées en célébration par celles qui les célèbrent.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-19482-8), p. 150
Ovaire. "T'as pas les ovaires de faire ça". Expression en usage chez un peuple d'amantes du début de l'âge de gloire qui vivaient en Gaule et s'appelaient les petites marguerites.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-19482-8), p. 169
Puissance. Quand les petites amantes se mettent à briller et à émettre des couleurs, elles deviennent des puissances.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-19482-8), p. 179
Sirène. Parmi les amazones qui ont fait le plus de passages dans les corps des poissonnes de la mer pour obtenir des transformations ou des mutations, il y a les sirènes.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-19482-8), p. 192
Reine. Chez les anciennes amazones, on appelait reine, momentanément ou pendant une longue période, la guerrière la plus vaillante de la région ou de la tribu.
- (fr) Brouillon pour un dictionnaire des amantes (1976), Monique Wittig, Sande Zeig, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-19482-8), p. 182
La pensée straight
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L'hétérosexualité est le régime politique sous lequel nous vivons, fondé sur l'esclavagisme des femmes.
- La pensée straight, Monique Wittig, éd. Amsterdam, 2018, p. 13
Les lesbiennes ne sont pas des femmes.
- La pensée straight (1980), Monique Wittig, éd. Éditions Tierces, 1980, t. Questions féministes, n° 7, février 1980 numéro 7, p. [1]
Le lesbianisme pour le moment nous fournit la seule forme sociale dans laquelle nous puissions vivre libre. De plus, "lesbianisme" est le seul concept que je connaisse qui soit au-delà des catégories de sexe (femme et homme) parce que le sujet désigné (lesbienne) N'EST PAS une femme, ni économiquement, ni politiquement, ni idéologiquement. En effet, ce qui fait une femme c'est une relation sociale particulière à un homme, relation que nous avons autrefois appelée de servage, relation qui implique des obligations personnelles et physiques aussi bien que des obligations économiques ("assignation à résidence", corvée domestique, devoir conjugal, production d'enfants illimitée, etc.), relation à laquelle les lesbiennes échappent en refusant de devenir ou de rester hétérosexuelles. Nous sommes transfuges à notre classe de la même façon que les esclaves "marrons" américains l'étaient en échappant à l'esclavage et en devenant des hommes et des femmes libres, c'est-à-dire que c'est pour nous une nécessité absolue, et comme pour eux et pour elles, notre survie exige de contribuer de toutes nos forces à la déconstruction de la classe - les hommes - dans laquelle les hommes s'approprient les femmes et cela ne peut s'accomplir que par la destruction de l'hétérosexualité comme système social basé sur l'oppression et l'appropriation des femmes par les hommes et qui produit le corps de doctrines sur la différence entre les sexes pour justifier cette oppression.
- La pensée straight, Monique Wittig, éd. Éditions Amsterdam, 2018, p. 64-65
- Citation choisie pour le 25 juin 2022 Jour de la marche des fiertés parisienne.
Avoir une conscience lesbienne, c'est ne jamais oublier à quel point être «la-femme» était pour nous «contre-nature», contraignant, totalement opprimant et destructeur.
- La pensée straight, Monique Wittig, éd. Éditions Amsterdam, 2018, p. 56
Questions Féministes
[modifier]On ne naît pas femme
- (fr) « On ne naît pas femme », Monique Wittig, Questions Féministes, 05/1980, p. 75 (lire en ligne)
Les guérillères
[modifier]elles disent que des animaux elles ne pourraient pas en manger, mais que l'homme oui, elles peuvent.
- Les guérillères, Monique Wittig, éd. éditions de minuit, 1969, p. 139