Maurice Merleau-Ponty
Apparence

Maurice Merleau-Ponty, né le à Rochefort et mort le à Paris, est un philosophe français.
Il est professeur à la Sorbonne puis au Collège de France. Ses travaux s’inscrivent dans le courant du mouvement phénoménologique.
Citations
[modifier]Phénoménologie de la perception, 1945
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La perception n'est pas une science du monde, ce n'est pas même un acte, une prise de position délibérée, elle est le fond sur lequel tous les actes se détachent et elle est présupposée par eux.
- Phénoménologie de la perception (1945), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1945, Avant-propos, p. V
La réflexion ne se retire pas du monde vers l'unité de la conscience comme fondement du monde, elle prend recul pour voir jaillir les transcendances, elle distend les fils intentionnels qui nous relient au monde pour les faire paraître, elle seule est conscience du monde parce qu'elle le révèle comme étrange et paradoxal.
- À propos de ce qui caractérise la démarche de réflexion phénoménologique de Husserl par rapport à l'idéalisme de Descartes ou de Kant.
- Phénoménologie de la perception (1945), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1945, Avant-propos, p. VIII
Chercher l'essence du monde, ce n'est pas chercher ce qu'il est en idée, une fois que nous l'avons réduit en thème de discours, c'est chercher ce qu'il est en fait pour nous avant toute thématisation.
- À propos de la démarche phénoménologique de la réduction eidétique.
- Phénoménologie de la perception (1945), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1945, Avant-propos, p. X
La vraie philosophie est de rapprendre à voir le monde, et en ce sens une histoire racontée peut signifier le monde avec autant de « profondeur » qu'un traité de philosophie.
- Phénoménologie de la perception (1945), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1945, Avant-propos, p. XVI
Ne disons plus que le temps est une donnée de la conscience, disons plus précisément que la conscience déploie ou constitue le temps. Par l'idéalité du temps, elle cesse enfin d'être enfermée dans le présent.
- Phénoménologie de la perception (1945), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1945, Troisième partie, chapitre 2 : La temporalité, p. 474
Sens et non-sens
[modifier]Cézanne n'a pas cru devoir choisir entre la sensation et la pensée, comme entre le chaos et l'ordre. Il ne veut pas séparer les choses fixes qui apparaissent sous notre regard et leur manière fuyante d'apparaître, il veut peindre la matière en train de se donner forme, l'ordre naissant par une organisation spontanée. Il ne met pas la coupure entre « les sens » et l’« intelligence », mais etre l’ordre spontané des choses perçues et l'ordre humain des idées et des sciences. Nous percevons des choses, nous nous entendons sur elles, nous sommes ancrés en elles et c'est sur ce socle de « nature » que nous construisons des sciences. C'est ce monde primordial que Cézanne a voulu peindre, et voilà pourquoi ses tableaux donnent l'impression de la nature à son origine, tandis que les photographies des mêmes paysages suggèrent les travaux des hommes, leurs commodités, leur présence imminente. Cézanne n'a jamais voulu « peindre comme une brute », mais remettre l'intelligence, les idées, les sciences, la perspective, la tradition, au contact du monde naturel qu'elles sont destinées à comprendre, confronter avec la nature, comme il le dit, les sciences « qui sont sorties d'elle ».
- « Le doute de Cézanne », Fontaine, no47, 1945, p. 85-86 [texte intégral].
- Sens et non-sens (1966), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, 1996 (ISBN 978-2-07-253909-1), partie I. Ouvrages, p. 18-19 (lire en ligne)
Éloge de la philosophie, 1953
[modifier]Celui qui est témoin de sa propre recherche, c’est-à-dire de son désordre intérieur, ne peut guère se sentir l’héritier des hommes accomplis dont il voit les noms sur ces murs. Si, de plus, il est philosophe, c’est-à-dire s’il sait qu’il ne sait rien, comment se croirait-il fondé à prendre place à cette chaire, et comment a-t-il pu même le souhaiter ?
- Éloge de la philosophie et autres essais (1953), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Folio/Essais », 1996 (ISBN 2-07-032510-5), p. 13
Le philosophe se reconnaît à ce qu’il a inséparablement le goût de l’évidence et le sens de l’ambiguïté.
- Éloge de la philosophie et autres essais (1953), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Folio/Essais », 1996 (ISBN 2-07-032510-5), p. 14
Citation choisie pour le 23 janvier 2022.
Si philosopher est découvrir le sens premier de l’être, on ne philosophe donc pas en quittant la situation humaine : il faut, au contraire, s’y enfoncer. Le savoir absolu du philosophe est la perception.
- Éloge de la philosophie et autres essais (1953), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Folio/Essais », 1996 (ISBN 2-07-032510-5), p. 23
Philosopher, c’est chercher, c’est impliquer qu’il y a des choses à voir et à dire. Or, aujourd’hui, on ne cherche guère. On « revient » à l’une ou l’autre des traditions, on la « défend ».
- Éloge de la philosophie et autres essais (1953), Maurice Merleau-Ponty, éd. Gallimard, coll. « Folio/Essais », 1996 (ISBN 2-07-032510-5), p. 45
L'Œil et l'Esprit
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Le Visible et l'Invisible
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