Malcolm Muggeridge

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Malcolm Muggeridge

Malcolm Muggeridge (24 mars 1903–4 novembre 1990) était un journaliste, satiriste et écrivain britannique qui s'est fait remarquer par ses multiples prises de position anticonformistes et polémiques après une conversion spectaculaire au christianisme puis, à la fin de sa vie au catholicisme. Il avait également travaillé pour les services de renseignement britanniques pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Citations[modifier]

Politique[modifier]

Je doute que la Révolution ait, dans les grandes lignes, changé la Russie en quoi que ce soit. En lisant Gogol, ou même Dostoïevski, on se rend compte à quel point le régime soviétique est revenu à la vieille Russie, voire l’a revigorée. Il y a certainement beaucoup plus de Gogol et Dostoievski que de Marx dans le régime [soviétique].
  • (en) Like It was, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins Publishers Ltd, 1981  (ISBN 9780002164689), p. 252


Peu d’hommes d’action ont réussi à faire une sortie élégante en temps voulu.
  • (en) The Most of Malcolm Muggeridge, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Simon and Schuster, 1966, p. 239


Je déteste le gouvernement. Je déteste le pouvoir. Je pense que l'homme, dans la mesure où il accomplit quelque chose au cours de son existence, doit avoir pour finalité de résister au pouvoir, de minimiser le pouvoir, de concevoir des modèles de société dans lesquels le pouvoir est le moins exercé.
  • Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), août 1962, dans Interview d'Oswald Mosley par Malcolm Muggeridge, intégré par Adam Curtis dans la 3ème partie de sa série documentaire de 2007 sur la BBC "The Trap: What Happened to Our Dream of Freedom", paru Weidenfeld & Nicolson, 1971, 192 pages, ISBN : 9780297004790, p.167, Adam Curtis.

Royaume-Uni et royauté[modifier]

Les Anglais ont toujours tendance à se plonger avec nostalgie dans leurs vieux albums de photos qui leur rappellent des circonstances autrement plus grandioses que celles dont ils bénéficient aujourd’hui.
  • (en) The Most of Malcolm Muggeridge, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Simon and Schuster, 1966, p. 239


Rien n'est plus difficile que de maintenir le prestige d'une institution à qui l'on accorde le respect et les accoutrements du pouvoir mais pas sa réalité.


Presse et objectivité[modifier]

Les diplomates et les agents des services de renseignement sont d'encore plus fieffés menteurs que les journalistes, et les historiens qui cherchent à reconstruire le passé à partir de leurs mémoires brassent essentiellement de l'imaginaire.
  • (en) Chronicles of Wasted Time: The Infernal Grove, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Willian Morrow, 1974  (ISBN 9780688003005), p. 149


La pire caractéristique de la propagande, de la publicité comme de toute forme de mensonge organisé est que, quoi qu'on fasse, on finit par y croire comme les patrons de presse qui finissent par croire ce qu'ils lisent dans leurs propres journaux ou les producteurs de télévision ce qu'ils voient à l'écran.
  • (en) Chronicles of Wasted Time: The Infernal Grove, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Willian Morrow, 1974  (ISBN 9780688003005), p. 209


Philosophie et religion[modifier]

La réussite n’est possible que dans la poursuite d’objectifs de second ordre, par exemple devenir millionnaire, diriger un pays, gagner une guerre, séduire de jolies femmes, piloter un avion dans la stratosphère ou aller sur la lune. La poursuite d’objectifs de premier ordre, qui implique forcément d'essayer de comprendre ce qu'est la vie et d'essayer de transmettre cette compréhension, génère inévitablement un sentiment d'échec. Autant un Napoléon, un Churchill, un Roosevelt ont pu considérer qu’ils avaient réussi, autant ce sentiment de réussite n’a pu être partagé par un Socrate, un Pascal ou un William Blake car la compréhension de ce qu'est la vie est à jamais inaccessible. Cette quête est donc vouée à l'échec, ce qui n'empêche pas qu’elle soit la seule digne d'une attention sérieuse.
  • Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), 1969, dans Muggeridge Through the Microphone, paru Fontana Books, 1969, 188 pages, ASIN: B0006C1IJO, Malcolm Muggeridge.


Une des grandes faiblesses des esprits progressistes par opposition aux esprits religieux est qu’ils n’ont aucune conscience de la vérité en tant que telle, mais seulement d’une vérité définie par un opportunisme éclairé. Ce contraste est bien mis en lumière par l’opposition entre deux personnalités contemporaines : Simone Weil et Simone de Beauvoir, toutes deux d’une très grande intelligence et d’une très grande sincérité. Dans tous les terribles dilemmes moraux de notre temps, Simone Weil ne s’est jamais trompée tandis que Simone de Beauvoir, sans aucun doute avec les meilleures intentions, s’est trouvée plusieurs fois dans le camp des pires mensonges et des barbaries les plus monstrueuses de l’Histoire.
  • Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), 1971, dans "A Knight of the Woeful Countenance" dans le livre "The World of George Orwell", paru Weidenfeld & Nicolson, 1971, 192 pages, ISBN : 9780297004790, p.167, Miriam Gross.


Des sauvages animistes qui se prosternent devant une pierre peinte m'ont toujours semblé plus proche de la vérité que n'importe quel Einstein ou Bertrand Russell.
  • (en) Chronicles of Wasted Time: The Green Stick, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Olympic Marketing Corp, 1972  (ISBN 9780688009526), p. 123


Il y a quelque chose de ridicule et même d’assez indécent chez un individu qui prétend être heureux. Encore plus un peuple ou une nation faisant une telle revendication. La poursuite du bonheur ... est sans aucun doute ce qui peut être entrepris de plus stupide. Cette locution lamentable de « la poursuite du bonheur » est responsable d'une bonne partie des maux et des misères du monde moderne.
  • Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), 5 octobre 1965, dans Woman's Hour, émission de la radio BBC 4, paru Olympic Marketing Corp, 1972, 284 pages, ISBN : 9780688009526, Malcolm Muggeridge.


C'est l'un des fantasmes du 20ème siècle que les croyants seraient des personnes crédules, des personnes sentimentales, et qu’il faille être un matérialiste, un scientifique et un humaniste pour avoir un esprit sceptique. Mais c’est bien sûr tout le contraire qui est vrai.
  • (en) The End of Christendom, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Wm. B. Eerdmans Publishing Company, 1980  (ISBN 9780802818379), p. 4-5


La voix de la conscience[modifier]

Dans la Mer des Sargasses du mensonge et de l’affabulation, comment puis-je, comment peut-on nager sans encombre ? Comment voir le sens profond de ce qui est sous nos yeux et non de simples images ? Comment nous débarrasser de notre barda hétéroclite, enlever le maquillage, lever le rideau de fer, éteindre les lumières du studio, arrêter les sonos et éteindre les caméras ? Trouver le silence dans une discothèque ou de l’amour dans un striptease ? Lire la vérité sur un téléprompteur, la saisir au vol sur un écran, l’attraper sur les ailes de la musique omniprésente ? La voir en technicolor avec les bulletins d’information, l’entendre en live le long des autoroutes ? Ce n’est pas dans le vent puissant qui s’abat sur les montagnes et qui fracasse les rochers, ni dans le tremblement de terre qui lui succède, ni dans les incendies qui viennent ensuite. C’est dans une petite voix qui parle doucement - si seulement l’on parvient à l’entendre.
  • (en) Chronicles of Wasted Time: The Green Stick, Malcolm Muggeridge (trad. Wikiquote), éd. Olympic Marketing Corp, 1972  (ISBN 9780688009526), p. 22

Références[modifier]

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