Léonie d'Aunet

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Gravure représentant Léonie d'Aunet dans son livre Voyage d'une femme au Spitzberg, 1872.

Léonie Thévenot d’Aunet, née à Paris en 1820 et morte dans le 1er arrondissement de Paris le 21 mars 1879, est une romancière, nouvelliste, dramaturge et exploratrice française. Elle est notamment connue pour son récit du Voyage d'une femme au Spitzberg.

Citations[modifier]

Voyage d'une femme au Spitzberg, 1872[modifier]

M. Gaimard a fait deux fois le tour du monde et a pris part à je ne sais combien d’expéditions vers le pôle ; ce jour-là il nous raconta, avec sa verve méridionale et pittoresque, le naufrage de l’Uranie aux îles Malouines ; il se plaisait à nous retracer dans sa narration toutes les preuves de courage et de sang-froid données dans cette circonstance par madame Freycinet, qui accompagnait son mari, commandant de l’Uranie.
Quand il eut fini, quelqu’un dit : « Pauvre femme, elle a dû avoir beaucoup à souffrir !
— Vous la plaignez ? m’écriai-je ; moi, je l’envie !

  • Voyage d’une femme au Spitzberg, Léonie d'Aunet, éd. Hachette et Cie, coll. « Bibliothèque rose illustrée », 1872, chap. Lettre première, p. 1 (texte intégral sur Wikisource)


À votre âge on va au bal et non au pôle.
— L’un n’empêche pas l’autre ; si je reviens, j’aurai tout le temps d’aller au bal.
— Et si vous ne revenez pas ?
— Vous aurez le plaisir de dire : Je le lui ai bien prédit.

  • Voyage d’une femme au Spitzberg, Léonie d'Aunet, éd. Hachette et Cie, coll. « Bibliothèque rose illustrée », 1872, chap. Lettre première, p. 3-4 (texte intégral sur Wikisource)


Il y a très-longtemps, une bourgeoise fort riche imagina de faire construire une église à ses frais. Lorsque l’église fut bâtie, elle ajouta à son œuvre pieuse le vœu insensé de désirer durer aussi longtemps que son monument. Dieu l’exauça. Plus de trois siècles se sont écoulés depuis cette époque, et la femme vit en effet toujours ; mais sa décrépitude est arrivée à un tel degré qu’elle ne voit plus, n’entend plus, ne remue plus, ne respire même plus. On l’a couchée dans un grand coffre de chêne auprès duquel un prêtre veille constamment. Chaque année, le jour anniversaire de la fondation de son église, un souffle de vie ranime cette perpétuelle moribonde, et elle reprend assez de force pour demander : « Mon église est-elle encore debout ? » Sur la réponse affirmative du prêtre, elle soupire tristement en disant : « Plût à Dieu qu’elle fût détruite de fond en comble ! je pourrais alors mourir… » Et elle retombe dans son immobilité.
  • Légende populaire recueillie par Léonie d'Aunet dans l'île de Falster, au Danemark.
  • Voyage d’une femme au Spitzberg, Léonie d'Aunet, éd. Hachette et Cie, coll. « Bibliothèque rose illustrée », 1872, chap. Lettre II. Christiana, p. 32 (texte intégral sur Wikisource)


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