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Jean Guéhenno

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Jean Guéhenno, né le 25 mars 1890 à Fougères (Ille-et-Vilaine) et mort le 22 septembre 1978 à Paris, est un écrivain et critique littéraire français.

La Jeunesse morte (posthume, 2008)

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L'orgueil des jeunes gens ne trouve pas son compte quand on les loue pour ce qu'ils sont. Rien ne les satisfait que de les louer pour ce qu'ils veulent être.
  • Roman écrit entre 1917 et 1920 et édité à titre posthume en 2008.
  • La Jeunesse morte (1920), Jean Guéhenno, éd. Claire Paulhan, 2008, p. 87


Il est en effet dans la vie humaine comme une heure de midi, après quoi la pensée du futur porte en elle une sorte d'angoisse de la mort même.
  • La Jeunesse morte (1920), Jean Guéhenno, éd. Claire Paulhan, 2008, p. 104


« Jaurès est assassiné ! » On a défié le peuple pacifique… Peuple, son espoir était ton espoir, sa foi était ta foi, son amour était ton amour. On peut tuer ton amour, ta foi et ton espoir. La paix que tu rêvais est morte. Les paroles de cet homme eussent gêné des guerriers. On l'a tué, la voie est libre désormais. Peuple pacifique de France, tu seras une bête de guerre et les vieux prophètes se frottent les mains. Peuples naïfs qui croyiez qu'un cœur doit aimer, la haine est à l'ordre du jour. Le meilleur d'entre vous sera celui qui haïra le mieux. C'est le nouvel évangile. Les prêtres le proclameront au prône dans les églises, les ministres dans les assemblées. Il ne s'agit plus que de bien tuer.
  • La Jeunesse morte (1920), Jean Guéhenno, éd. Claire Paulhan, 2008, p. 111


Quand les vieux cœurs douloureux de nos pères se seront assouvis, quand ils n'auront plus à souffrir de leurs souvenirs, peut-être alors sera-t-il temps de vivre notre vie et pourrons-nous penser à nous-même. Mais peut-être nous mourrons dans l'intervalle, nous mourrons de la pensée des vieux. Ou bien nous vieillirons — nos cœurs aussi — nous ramasserons à notre tour des haines, tout le lourd bagage d'une pleine vie, et dans trente ans nous demanderons à nos fils, peut-être, de nous servir comme nous avons servi nos pères.
  • La Jeunesse morte (1920), Jean Guéhenno, éd. Claire Paulhan, 2008, p. 114


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