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Jean Chrysostome, né à Antioche entre 344 et 349[1], et mort en 407 près de Comana, a été archevêque de Constantinople et l'un des pères de l'Église grecque. Sa rigueur et son zèle réformateur l'ont conduit à l'exil et à la mort.
C'est un saint et un docteur de l'Église catholique, de l'Église orthodoxe et de l'Église copte, fêté le 13 septembre en Occident et le 30 janvier en Orient.
Dieu ne veut point que nous soyons lâches, ainsi il demande que nous travaillions : il ne veut point non plus que nous soyons superbes ; c’est pourquoi il ne veut pas que tout dépende de notre travail.
Homélie 82, sur Mt 26, 26-36, Jean Chrysostome (trad. Jeannin), éd. Guéron, 1865, p. §4
Auteur d'un dialogue sur le sacerdoce, Jean Chrysostome recula lui-même devant la prêtrise avant de devenir ermite puis prêtre à Antioche, et enfin évêque de Constantinople.
La charge du prêtre
Un homme qui est l'ambassadeur d'une ville entière, que dis-je, une ville ? de toute la terre et qui prie Dieu d'être indulgent aux fautes de tous, non seulement des vivants, mais encore de ceux qui sont partis, quel doit-il être ? Quant à moi je pense que la confiance de Moïse et celle d'Élie ne suffisent pas pour une telle supplication. En effet, comme s'il avait la charge du monde entier et s'il était lui-même le père de tous, ainsi le prêtre s'avance devant Dieu, le priant d'éteindre partout les guerres, de mettre fin aux troubles, demandant la paix, l'abondance et une délivrance rapide de tous les maux qui menacent chacun dans le domaine privé et en public.
Les prêtres sont le sel de la terre (Mt 5, 13) ; mais qui supporterait facilement notre sottise et notre manque d'expérience en toutes choses, sinon vous qui êtes habitués à nous aimer de façon exagérée ?
En effet, il faut non seulement qu'il soit pur pour être jugé digne d'un tel service, mais encore qu'il soit très averti et qu'il possède une expérience étendue. Il ne doit pas moins connaître les choses de la vie que ceux qui vivent dans le monde, mais il doit se tenir éloigné de toutes ces choses plus que les moines qui ont gagné les montagnes. Comme il lui faut vivre en compagnie d'hommes qui ont une femme, qui élèvent des enfants, qui possèdent des serviteurs, qui sont environnés de grandes richesse, qui gèrent les affaires de l'État, qui ont des charges importantes, il faut qu'il soit divers et sache se mettre à la portée des autres avec beaucoup de souplesse et de perspicacité.
Sur le sacerdoce (Dialogue), VI, 4, Jean Chrysostome (trad. A.-M. Malingrey), éd. Cerf, coll. « Sources Chrétiennes 272 », 1980, p. 315-321