Jean Anouilh

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Jean Anouilh (1940).

Jean Anouilh (19101987) est un écrivain français, auteur de nombreuses pièces de théâtre.

Le Voyageur sans bagage, 1937[modifier]

Valentine: C'est un mot d’amnésique. Nous autres, qui avons notre mémoire, nous savons qu’on est toujours obligé de choisir une direction dans les gares et qu’on ne va jamais plus loin que le prix de son billet… Tu as à choisir entre la direction de Blois et celle d’Orléans. C’est te dire que si tu avais de l’argent le monde s’ouvrirait devant toi ! Mais tu n’as pas un sou en poche, qu’est-ce que tu vas faire ?
  • Le Voyageur sans bagage (1937), Jean Anouilh, éd. La Table Ronde, coll. « Folio », 2004  (ISBN 2-07-036759-2), Cinquième tableau, p. 102


Le Bal des voleurs, 1938[modifier]

Lady Hurf: Va, tu finiras comme moi, sous les traits d’une vielle femme couverte de diamants, qui joue aux intrigues pour tâcher d’oublier qu’elle n’a pas vécu. Et encore… Je voudrais rire un peu. Je joue avec le feu et le feu ne veut même pas me brûler.
  • Le Bal des voleurs (1938), Jean Anouilh, éd. La Table Ronde, coll. « Folio », 2004  (ISBN 2-07-036759-2), Deuxième tableau, p. 156


Lady Hurf: Il n’y a que pour ceux qui l’ont jouée avec toute leur jeunesse que la comédie est réussie, et encore c’est parce qu’ils jouaient leur jeunesse, ce qui réussit toujours. Ils ne se sont même pas aperçu de la comédie !
  • Le Bal des voleurs (1938), Jean Anouilh, éd. La Table Ronde, coll. « Folio », 2004  (ISBN 2-07-036759-2), Quatrième tableau, p. 218


Antigone, 1944[modifier]

Le chœur : Et voilà. Maintenant le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul. C’est cela qui est commode dans la tragédie. On donne le petit coup de pouce pour que cela démarre, rien, un regard pendant une seconde à une fille qui passe et lève les bras dans la rue, une envie d’honneur un beau matin, au réveil, comme de quelque chose qui se mange, une question de trop qu’on se pose un soir… C’est tout. Après, on n’a plus qu’à laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul. C’est minutieux, bien huilé depuis toujours.
  • Antigone (4 février 1944), Jean Anouilh, éd. La Table ronde, 1965, p. 56


Le chœur : C’est propre, la tragédie. C’est reposant, c’est sûr…
  • Antigone (4 février 1944), Jean Anouilh, éd. La Table ronde, 1965, p. 57


Hémon à Antigone : C’est plein de disputes un bonheur.
  • Antigone (4 février 1944), Jean Anouilh, éd. La Table ronde, 1998  (ISBN 2-7103-0025-7), p. 38


Antigone à Ismène : Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir.
  • Antigone (4 février 1944), Jean Anouilh, éd. La Table ronde, coll. « Théâtre », 1947  (ISBN 2-7103-0025-7), scène 3, p. 24


Antigone à Créon : Moi, je veux tout, tout de suite, – et que ce soit entier – ou alors je refuse !
  • Antigone (4 février 1944), Jean Anouilh, éd. La Table Ronde, coll. « Théâtre », 1947  (ISBN 2710300257), scène 3, p. 95


Antigone à Créon : Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre, et les bleus que tes gardes m’ont fait aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine !
  • Antigone (4 février 1944), Jean Anouilh, éd. La Table Ronde, coll. « Théâtre », 1947  (ISBN 2710300257), scène 3, p. 98


Roméo et Jeannette, 1946[modifier]

Lucien : Mourir, mourir… , ce n’est rien. Commence donc par vivre. C’est moins drôle, et c’est plus long.
  • Roméo et Jeannette, Jean Anouilh, éd. La Table Ronde, 1947, acte III, p. 316


L’Alouette, 1953[modifier]

Tu dis : « Bon, ils sont plus nombreux, ils ont de gros murs, des canons, de grosses réserves de flèches, ils sont toujours les plus forts. Soit. J’ai peur. Un bon coup. Là. Voilà. Maintenant que j’ai eu bien peur, allons-y ! » Et les autres sont si étonnés que tu n’aies pas peur que, du coup, ils se mettent à avoir peur, eux, et tu passes ! Tu passes, parce que comme tu es le plus intelligent, que tu as plus d’imagination, toi, tu as eu peur avant. Voilà tout le secret.
  • L’Alouette (1953), Jean Anouilh, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1999  (ISBN 2-07-036336-8), p. 105


Fables, 1962[modifier]

Ne faites pas
Le travail de vos avocats
Tout le mal vient de la tête
Les corps sont souvent amis
Et, le temps qu’ils se font fête
Il faut leur être soumis.

  • « La Dispute », dans Fables (1962), Jean Anouilh, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1997  (ISBN 2-07-036316-3), p. 52


Jamais ce que l’on vous donne
Ne vaudra ce que l’on prend.

  • « Le Chat bourgeois », dans Fables (1962), Jean Anouilh, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1997  (ISBN 2-07-036316-3), p. 55


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