Jacques Pierre Brissot

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Jacques Pierre Brissot, peinture de Fouquet, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, 1792.

Jacques Pierre Brissot, ou Brissot de Warville, né le 15 janvier 1754 à Chartres et mort guillotiné le 31 octobre 1793 à Paris, est un homme politique français. Il est présenté comme le chef de file des Girondins pendant la Révolution française.

Citations[modifier]

Réflexions sur le Code noir, 1790[modifier]

Nous n’avons cessé de le répéter dans les divers ouvrages que la société a publiés, l’esclavage a deux terribles conséquences ; il avilit l’esclave, il rend le maître barbare. Mais la barbarie du maître surpasse encore la bassesse de l’opprimé ; elle ne connoît point de frein, point de loi.
  • Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 3


Mais voici la sentence ; elle constate elle-même tous ces crimes ; elle déclare le nommé Mainguy dûment atteint et convaincu d’avoir frappé ses esclaves à coups de bâton, de les avoir blessés avec des ciseaux et avec une arme vulgairement appellée manchette ; de les avoir déchirés avec ses dents , et de leur avoir fait appliquer sur différentes parties de leur corps, soit des fers rouges , soit des charbons ardens. Un de ces esclaves n’a pu résister à ces tourmens, la mort l’a délivré de son maître ; cinq autres sont mutilés, et leurs mutilations sont irréparables.
  • Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 4-5


Eh ! quoi ! une assemblée qui a témoigné un si grand respect pour les droits de l’homme, peut-elle laisser subsister, dans une partie de l’empire françois, une loi qui autorise, qui encourage les cruautés les plus révoltantes ? — Peut-elle tolérer encore cette loi, qui porte que l’esclave qui aura frappé au visage l’enfant de son maître, sera puni de mort ? et cette autre loi, qui accorde au maître la faculté de les faire battre, à sa fantaisie, avec des verges ou des cordes, et qui ne le condamne qu’à la confiscation, s’il les mutile et les fait torturer ? et cette autre loi, qui fixe pour tous les prétendus délits des esclaves, les peines les plus atroces, tandis qu’elle n’en prononce aucune contre les délits des maîtres, tandis qu’elle laisse, à ce dernier égard, la plus grande latitude au juge, qui, blanc, ami des blancs, possesseur lui-même d’esclaves, est presque toujours juge ou partie ? et cette autre loi, qui rejette le témoignage des esclaves dans tous les cas, qui défend d’en tirer aucune présomption, ni conjecture, ni adminicule.
  • Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 6-7


Quand donc vos travaux sur la constitution toucheront, à leur terme, quand les principaux abus réformés vous permettront de vous occuper des abus extérieurs ; quand, fixant vos regards sur les colonies, vous en réformerez la police, les loix, les tribunaux, nous vous conjurons de déchirer alors les pages de ce code noir, si souvent teintes de sang, d’en remplacer les dispositions atroces par des loix douces et modérées, qui concilient les intérêts des maîtres avec les principes de la justice et de l’équité ; par des loix qui attachent les esclaves à votre empire, qui les préparent à remonter insensiblement au niveau de leurs frères, les blancs.
  • Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 8


L’abolition de la traite rendra heureux tout-à-la-fois, et les Africains libres, et les noirs esclaves.
  • Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 9


Citations rapportées[modifier]

J'ai détesté les rois de bonne heure.
  • Brissot, la Gironde au pouvoir, Jacques Pierre Brissot de Warville, cité par Suzanne d'Huart, éd. Robert Laffont, 1986, p. 18


Liens externes[modifier]

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