Jacques Bénigne Bossuet

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Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud en 1702

Jacques Bénigne Bossuet (Dijon, 27 septembre 1627 - Paris, 12 avril 1704) est un homme d'Église, prédicateur et écrivain français.

Citations[modifier]

Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.
  • « Oraison funèbre de Henriette-Marie de France » (1669), dans Œuvres oratoires, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Desclee de Brouwer, 1922, p. 515 (texte intégral sur Wikisource)


Considérez, Messieurs, ces grandes puissances que nous regardons de si bas. Pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir. Leur élévation en est la cause ; et il les épargne si peu, qu'il ne craint pas de les sacrifier à l'instruction du reste des hommes. Chrétiens, ne murmurez pas si Madame a été choisie pour nous donner une telle instruction. Il n'y a rien ici de rude pour elle, puisque, vous le verrez dans la suite, Dieu la sauve par le même coup qui nous instruit. Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s'il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l'amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte !
  • « Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre » (1670), dans Œuvres oratoires, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Desclee de Brouwer, 1922, p. 662 (texte intégral sur Wikisource)


S'il y a quelque chose au monde, quelque servitude capable de représenter à nos yeux la misère extrême de la captivité horrible de l'homme sous la tyrannie des démons, c'est l'état d'un chrétien captif, sous la tyrannie des mahométans. Car et le corps et l'esprit y souffrent une égale violence, et l'on n'est pas moins en péril de son salut que de sa vie.
  • « Panégyrique de Saint Pierre Nolasque » (1673), dans Chefs-d'œuvre oratoires, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Firmin Didot, 1866, t. I, p. 319


L'attention, en tout, c'est ce qui nous sauve.
  • « Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte » (1709), dans Œuvres complètes, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Outhenin-Chalandre fils, 1836, t. IV, p. 194


Toutes nos pensées qui n'ont pas Dieu pour objet sont du domaine de la mort.
  • « Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre » (1670), dans Œuvres complètes, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Outhenin-Chalandre fils, 1836, t. II, p. 576


Tout ce qui se mesure finit ; et tout ce qui est né pour finir n'est pas tout à fait sorti du néant où il est si tôt replongé. Si notre être, si notre substance n'est rien, tout ce que nous bâtissons dessus que peut-il être ?
  • « Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre » (1670), dans Œuvres complètes, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Outhenin-Chalandre fils, 1836, t. II, p. 576


Dans les grandes actions, il faut uniquement songer à bien faire, et laisser venir la gloire après la vertu.
  • « Oraison funèbre de Louis de Bourbon, prince de Condé » (1687), dans Œuvres complètes, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Outhenin-Chalandre fils, 1836, t. II, p. 631


Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom.
  • « Oraison funèbre de Henriette-Marie de France » (1670), dans Œuvres complètes, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Outhenin-Chalandre fils, 1836, t. II, p. 567


Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance
  • La phrase est passée à la postérité avec une expression bien différente : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».
  • « Histoire des variations des églises protestantes », dans Œuvres complètes de Bossuet vol XIV, Jacques Bénigne Bossuet, éd. L. Vivès (Paris), 1862-1875, p. 145


J'entre dans la vie avec la loi d'en sortir, je viens faire mon personnage, je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître.
  • « Méditations sur la brièveté de la vie. », dans bibliothèque de la pléiade. Agenda 2011., Jacques Bénigne Bossuet, éd. Gallimard, 210, p. 23èmé semaine


J'aime beaucoup mieux être trompé que de vivre éternellement dans la défiance, fille de la lâcheté et mère de la dissension.
  • Œuvres oratoires: oraisons funèbres, panégyriques, sermons, Jacques Bénigne Bossuet, éd. Garnier, 1872, p. 10


Citations sur Bossuet[modifier]

Dans le style de Bossuet, la franchise et la bonhomie gauloises se font sentir avec grandeur. Il est pompeux et sublime, populaire et presque naïf.


Il n’y a pas de mots assez exagérés pour lui. A toute occasion apparaît l’effroyable, c’est dans l’univers que s’annonce telle action d’un prince. Il s’adressait à des gens assourdis par les canons. De là encore son style interjectif. « Chose étrange ! » « Ha ! » « Eh quoi ! » On dirait un concert de percussions.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 121


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