Histoire de Lisey (Titre original : Lisey's Story) est un roman fantastique de l'écrivain américain Stephen King paru en 2006.
Le monde est si vide et sans amour quand il n'y a plus personne pour hurler votre nom et vous rappeler très fort à la maison.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 324
« Je vais te raconter une histoire, dit-il. Juste une seule histoire, et elle parlera pour toutes les histoires de l'enfance d'un certain homme. Parce que les histoires, c'est mon truc. [...] Je les prends au filet dans la mare. Je t'ai parlé de la mare, hein ?
- Oui, Scott. Où tous nous descendons boire.
- Ouaip. Et lancer nos filets. Quelquefois, les pêcheurs vraiment courageux - les Austen, les Dostoïevski, les Faulkner - s'embarquent même pour aller à la pêche au gros, mais cette mare-là est traîtresse. Elle est plus grande qu'elle n'en a l'air, elle est plus profonde que n'importe quel homme peut dire, et elle change d'apparence, surtout après la tombée de la nuit. »
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 340
Les arguments contre la folie s'échouent dans un petit froissement doux.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 383
Les souvenirs distordent la perspective, et les plus vivaces ont le pouvoir d'annihiler complètement le temps pendant qu'on est sous leur emprise.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 482
Il y a quantité de choses qu'on ne te dit pas sur la mort, avait-elle découvert, et l'une des plus importantes, c'est le temps que prennent les êtres que tu aimes le plus pour mourir dans ton cœur. C'est un secret, pensa Lisey, et c'est tant mieux, car qui voudrait jamais s'attacher à un autre être en sachant comme c'est dur de lâcher prise ? Dans notre cœur, ils meurent tout doucement, un petit peu à la fois.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 500
Nos rêves nous harnachent, et ils nous fouettent avec de doux fouets - oh, des fouets délicieux - et nous courons, nous courons, toujours à la même place parce que [...] les voiles jamais ne se déploient et le vaisseau jamais ne lève l'ancre.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 581
Dans son idée, il y avait bien peu de choses d'un réel intérêt ici en haut. Rien dans les tiroirs, rien dans les classeurs à dossier, rien dans les disques durs de l'ordinateur. Oh, peut-être un petit trésor pour les plus enragés des Incups, collectionneurs et universitaires qui conservaient leur poste en grande partie grâce à l'examen de l'équivalent littéraire du miel de leur nombril dont ils se tartinaient mutuellement dans leurs abstruses publications ; crétins ambitieux et surinstruits qui avaient perdu le contact avec ce qu'était la quintessence des livres et de la lecture et pouvaient s'estimer heureux de continuer pendant encore d'interminables décennies à filer de la paille en or pour les gogos de la note en bas de page.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 621
Elle ne croyait pas que Scott avait exactement prémédité tout ceci ; il ne préméditait même pas ses livres, si complexes qu'étaient certains d'entre eux. Monter l'intrigue de A à Z, disait-il, c'était se priver de tout l'amusement. Il affirmait que, pour lui, écrire un livre était comme trouver un fil de couleur vive dans l'herbe et le suivre pour voir où il pourrait bien conduire. Parfois le fil se rompt et te laisse les mains vides. Mais parfois - si tu es chanceux, si tu as du courage, si tu persévères - il te conduit à un trésor. Et le trésor n'est jamais l'argent que tu touches pour le livre ; le trésor est le livre. [...] L'écriture d'un livre était un traque-narre. Ce qu'il ne lui avait jamais dit (mais elle supposait qu'elle l'avait toujours deviné), c'était que si le fil ne se rompait pas, il remontait toujours jusqu'à la berge. Jusqu'à la mare où tous nous descendons boire, jeter nos filets, nous baigner, et parfois nous noyer.
Histoire de Lisey, Stephen King (trad. Nadine Gassie), éd. Le Livre de Poche, 2009
(ISBN 978-2-253-12337-8), p. 624-625
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