Ghislain de Diesbach

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Ghislain de Diesbach
Ghislain de Diesbach

Ghislain de Diesbach de Belleroche, né le 6 août 1931 au Havre et mort le 14 décembre 2023 à Viry-Châtillon, est un essayiste français. Il est notamment l'auteur de plusieurs biographies.

Citations[modifier]

Petit dictionnaire des idées mal reçues, 2007[modifier]

Le rejet de toute notion d'autorité, de commandement et de volonté à fait substituer au mot « diriger » celui « d'animer » d'essence plus démocratique. Un médecin ne dirige plus un laboratoire ou un cabinet médical. Il anime une structure médicale d'accueil et d'analyse.
L'emploi abusif du verbe « animer » laisse à penser que la France est bien malade et qu'il faudra bientôt, non l'animer, mais la réanimer.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 14


Jadis, dans les hautes classes, les enfants étaient généralement bien élevés lorsqu’ils l’étaient par les domestiques. Dans les autres, ils l’étaient à peu près correctement par une mère au foyer, par un père à la main leste.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 54


L'élimination des élites, si patiemment poursuivie depuis plus d'un siècle, est parvenue au point qu'aucun chef ne paraîtra pour prendre en main la situation lorsque celle-ci sera désespérée.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 57


Engagé : Ce mot, qui évoquait les grandes heures de la République avec des patriotes réclamant des armes pour courir aux frontières, ou bien les déboires d’un fils de famille à qui l’on conseillait de se faire oublier en allant s’engager dans les Chasseurs d’Afrique, a désormais un tout autre sens. Il implique, au premier chef, que l’on est de gauche, et résolument, sans qu’il soit besoin de le dire.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 58


Inconnu lui aussi des dictionnaires sérieux, l'adjectif « festif » a été inventé pour mieux exprimer la liesse citoyenne qui marque certaines manifestations. On ne craint pas de parler d’une « fête festive » afin de mieux marquer son caractère éminemment décontracté.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 66


La foi religieuse est remplacée un peu partout par la crédulité en toute sorte de sectes et tel qui ne croit pas en Dieu se fie aux oracles d’une cartomancienne, à commencer, dit-on, par beaucoup d’hommes politiques.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 68


Le gaspillage est le luxe du pauvre.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 73


Gérer : Ce mot est de plus en plus substitué à celui de « travailler », surtout chez ceux qui travaillent peu, car il implique une sorte d’intelligence supérieure avisant et commandant, laissant à d’autres le soin d’exécuter.
On dit par exemple, « Je gère mon temps libre… » ou bien « Je gère mes vacances… » comme si c’était une tâche supplémentaire à effectuer que le patron vous impose. Lorsqu’on dit, en parlant de sa situation, qu’elle est difficile à gérer, c’est qu’on est perdu de dettes et d’emprunts à rembourser…
Par extension, on finit par tout « gérer », d’une grippe à ses conflits avec ses enfants, de son cancer à ses frustrations, de son portefeuille de valeurs à son divorce, et à en tirer une sorte de fierté parfois agressive.
La seule chose impossible à « gérer », c’est le manque de caractère et de personnalité, mais d’autres s’en chargent à la place de l’intéressé.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 75


Les honnêtes gens trouvent leur récompense dans le plaisir de mépriser ceux qui ne le sont pas.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 82


En dépit de cette fameuse « dignité de la personne humaine », érigée en dogme, il n'est malheureusement pas rare de voir dans les hôpitaux les malades traités en faibles d'esprit, les vieillards en marmots. On y appelle de vieilles dames fort dignes par leur prénom. On passe à leur chevet en leur lançant jovialement :
- Alors, la mamie, comment ça va ?

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 82, 83


Le vrai luxe est de posséder tout ce qui devient de plus en plus rare : espace, silence et solitude.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 103


Mouvance : mot fort utile en ce sens qu'il convient merveilleusement à ceux qui n'ayant pas d'opinion, ou n'osant l'avouer, déclarent prudemment qu'ils « s'inscrivent dans la mouvance… » avec toutes les réserves et toutes les subtilités que permet la fluidité de ce terme. On n'a jamais rien bâti sur les sables mouvants : on ne s'inscrit pas plus dans une mouvance…

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 114


Avec la société dite de consommation, l'esprit est devenu si mercantile que l'on négocie tout, depuis un virage en conduisant une auto jusqu'à un départ en retraite ou un emploi du temps.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 118


Tout patrimoine artistique et littéraire, devenu la proie de spécialistes, est célébré, admiré, visité ou exploité par des gens dont les opinions et souvent les actes sont en complète opposition avec les principes auxquelles ces œuvres – livres, tableaux, monuments -doivent leur existence.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 129


Paysans : sacrifiés en 1914 sur les champs de bataille, ils le sont aujourd'hui aux intérêts supérieurs de la mondialisation, passant de la ferme aux logements sociaux des banlieues et venant grossir un prolétariat urbain dont ils finissent par adopter la mentalité.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 132


Le monde est enclin, par faiblesse, à juger plus sévèrement celui qui rabroue un mufle que l'auteur de la muflerie. Il est devenu impoli de dénoncer une impolitesse ainsi qu'il est criminel de condamner un assassin.
Arriver avec une heure et demie de retard à un dîner n'est plus impoli, mais en faire l'observation au retardataire est un manque de savoir-vivre.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 136


« Avoir un problème » ennoblit l’individu. Celui-ci n’existe dans bien des cas qu’en fonction de ses problèmes et de l’importance qu’ils lui donnent. Il les confie à qui veut l’entendre et demande des conseils qu’il ne suit d’ailleurs pas. De problème en problème, celle ou celui qui en a finit par accéder au statut de martyr, victime de la société.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 138


La presse est bien nommée, car elle est devenu un instrument de pression et même d'oppression.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 138


Nous vivons dans une société où ce qui fait scandale n'est pas la faute, mais la sanction.

  • Petit dictionnaire des idées mal reçues, Ghislain de Diesbach, éd. Via Romana, 2007  (ISBN 978-2-916727-16-5), p. 161


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