Boubacar Boris Diop
Apparence
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Boubacar Boris Diop est un écrivain sénégalais né à Dakar le 26 octobre 1946. Il détient à son actif plusieurs œuvres dont Murambi, le livre des ossements. Il a obtenu le Grand prix littéraire d'Afrique noire, pour l'ensemble de son œuvre.
Citations
[modifier]Le Temps de Tamango, 1981
[modifier]Les traces de la meute , 1993
[modifier]La plupart des gens paraissent parfaitement normaux, mais je suppose que tout être humain qui s'observe sans complaisance finit fatalement par s'apercevoir qu'au fond il est fou à lier lui-même et que la seule chose importante est de le cacher aux autres.
- Les traces de la meute, Boubacar Boris Diop, éd. L’Harmattan Editions, 1993 (ISBN 2738422780), p. 172
Le Cavalier et son ombre, 1997
[modifier]Murambi, le livre des ossements, 2000
[modifier]Dans la vie… l’essentiel pour chacun de nous est de ne pas passer à côté de sa vérité.
- Murambi, le livre des ossements, Boubacar Boris Diop, éd. Nouvelles Editions Ivoiriennes, 2001 (ISBN 2-84487-124-0), p. 65
Notre existence est brève, elle est un chapelet d’illusions qui crèvent comme de petites bulles dans nos entrailles.
- Murambi, le livre des ossements, Boubacar Boris Diop, éd. Nouvelles Editions Ivoiriennes, 2001 (ISBN 2-84487-124-0), p. 201
Si le maitre est un esclave, il ne faut pas lui obéir, il faut le combattre.
- Murambi, le livre des ossements, Boubacar Boris Diop, éd. Nouvelles Editions Ivoiriennes, 2001 (ISBN 2-84487-124-0), p. 205
Un génocide, parle à chaque société humaine de son essentielle fragilité.
- Murambi, le livre des ossements, Boubacar Boris Diop, éd. Nouvelles Editions Ivoiriennes, 2001 (ISBN 2-84487-124-0), p. 213
Le devoir de mémoire est avant tout une façon d'opposer un projet de vie au projet d'anéantissement des génocidaires et le romancier y a son mot à dire. Il ne sert toutefois à rien de lui prêter l'ambition de soulever des montagnes avec ses seules chimères. Il est en vérité plus modeste : savoir qu'il a juste fait « un peu de bien » suffit souvent à son bonheur.
- « Postface » (2011), dans Murambi, le livre des ossements, Boubacar Boris Diop, éd. Zulma, 2014 (ISBN 978-2-84304-678-0), p. 221
L'Afrique au-delà du miroir, 2006
[modifier]Kaveena, 2006
[modifier]Les petits de la guenon, 2009
[modifier]
traduction/adaptation libre par l’auteur de Doomi Golo, Dakar, Papyrus, 2003.
J'aurais préféré te parler de vive voix, comme tout conteur digne de ce nom, pour faire battre plus vite ton cœur et t'éprouver par mes déroutantes énigmes. Les signes seraient alors enfouis dans les profondeurs de l'océan et il te faudrait des nuits de patience pour les atteindre et en percer les mystères. Je t'écris, faute de mieux, et parce que sans cela il me serait bien égal d'être mort ou vivant.
- Les petits de la guenon, Boubacar Boris Diop, éd. Philippe Rey, coll. « Fugues », 2024 (ISBN 978-2-38482-073-3), partie I. Nguirane Faye, chap. I. Le récit des cendres, p. 19-20
La nuit de l’Imoko, 2013
[modifier]Un tombeau pour Kinne Gaajo, 2024
[modifier]Autres publications
[modifier]Où va la littérature africaine ?, 1999
[modifier]Génocide et devoir d’imaginaire, 2009
[modifier]Ma conviction est pourtant que les grandes œuvres littéraires sur le génocide d’avril 1994 seront écrites par les Rwandais eux-mêmes, plus tard. Pour cela, il faudra sans doute que le travail du deuil ait été fait, que la douleur ait traversé plusieurs générations et, qu’émergeant d’une longue stupéfaction, les fils trouvent enfin les mots pour dire la folie de leurs pères.
- « Génocide et devoir d’imaginaire », Boubacar Boris Diop, Revue d’Histoire de la Shoah, nº 190, 2009, p. 381 (lire en ligne)
La Bibliothèque de mon père, 2019
[modifier]Mon plus vif souvenir d’enfance : une vaste pièce aux murs clairs et tapissés de livres. C’est le lieu du premier contact avec la langue française et pourtant après plus d’un demi-siècle, je n’en ai pas percé tous les mystères. Pourquoi donc mon père, simple comptable dans l’administration coloniale, s’était-il si lourdement endetté pour acquérir des centaines d’ouvrages que, à vrai dire, je ne l’ai jamais vu lire ?
- « La Bibliothèque de mon père », Boubacar Boris Diop, Études françaises, vol. 55 nº 3, 2019, p. 127 (lire en ligne)
Chaque livre était son propre monde. Il suffisait de le déchiffrer pour être transporté hors de soi par la puissance des signes.
Et l’Afrique dans tout ça ? Je n’en trouvais trace que dans un roman de Jules Verne, L'étonnante aventure de la mission Barsac. […] Je ne me rappelle pas l’histoire mais il est facile d’imaginer les clichés et sottises que pouvait contenir un tel ouvrage. Quoi de plus normal ? La bibliothèque paternelle était en parfaite résonance avec un système éducatif plus soucieux de formater que de former : enfant, il m’était interdit de parler wolof dans la cour de récréation et nos leçons de géographie me faisaient sinuer entre les plus petits ruisseaux de France et de Navarre.
- « La Bibliothèque de mon père », Boubacar Boris Diop, Études françaises, vol. 55 nº 3, 2019, p. 129 (lire en ligne)
Pour moi, l’image de notre pays arrivé à la croisée des chemins se ramène concrètement au dilemme que voici : choisir entre la conteuse et la bibliothèque paternelle. Le choix n’est certes pas facile : il n’est pas douteux non plus. […] Que reste-t-il de tous les livres du père ? Tous ont été emportés par les vents du néant bien avant sa mort. Ils n’ont jamais vraiment fait partie du patrimoine familial et dans ce sens-là la bibliothèque paternelle était surtout le cercueil des signes. Je sais bien que je leur dois d’avoir, enfant, vibré au rythme de mille imaginaires. Mais à la fin des fins, ils n’ont pas fait le poids face aux paroles d’une conteuse.
- « La Bibliothèque de mon père », Boubacar Boris Diop, Études françaises, vol. 55 nº 3, 2019, p. 130 (lire en ligne)
Entretiens
[modifier]Je crois que le Rwanda m'a redonné le goût des idées simples, cette tragédie m'a appris à appeler les monstres par leur nom.
- « Entretien avec Boubacar Boris Diop. « Le Rwanda m’a appris à appeler les monstres par leur nom » », Boniface Mongo-Mboussa, Africultures, nº 30. « Rwanda 2000 : mémoires d'avenir », 2000 (ISBN 2-7384-9377-7) (lire en ligne)
Le devoir de mémoire n'a de sens que s'il permet d'oublier. Mais ce n'est pas simple ; l'histoire nous enseigne par ailleurs que la mémoire d'un génocide est une mémoire paradoxale : plus le temps passe moins on oublie.
- Afrique : paroles d'écrivains, Eloïse Brezault, éd. Mémoire d'encrier, 2010 (ISBN 978-2-923713-20-5), p. 74
Si je n’avais pas été au Rwanda, je n’aurais sûrement pas écrit Doomi Golo.
- « Mettre sa langue à la première place : entretien avec Boubacar Boris Diop », Fatoumata Seck, Études littéraires africaines, nº 46, 2018, p. 93 (lire en ligne)
[…] Plus d’un million de Rwandais sont morts dans cette défense de la langue française. Et cette langue française, elle est mon instrument de travail. […] La langue française, j’étais très heureux de l’utiliser et voilà que, du jour au lendemain, elle se met à puer le sang. Cela vous fait passer très vite l’envie de jouer avec ces mots-là.
- « Mettre sa langue à la première place : entretien avec Boubacar Boris Diop », Fatoumata Seck, Études littéraires africaines, nº 46, 2018, p. 94 (lire en ligne)
Je l’ai toujours dit, exactement comme vous venez de l’exprimer, si je n'avais pas été au Rwanda, je n'aurais sûrement jamais écrit en wolof. Ça ne veut pas dire que je n'en aurais pas eu envie. […] Ça veut dire que je n’en aurais pas eu la force, c’est pas pareil.
- Nicolas Herbeaux et Géraldine Mosna-Sovoye, Les Midis de Culture. « Boubacar Boris Diop, écrivain : "Quand j'écris en wolof, c'est le soulagement", France Culture, 15 mars 2024 (accéder en ligne)
Citations sur
[modifier]Koulsy Lamko
[modifier]Murambi n'est pas juste un récit fictionnel, un texte de témoignage sur l'itsembabwoko, mais davantage le mot de l'Histoire qui génère une révolution de la pensée, interroge les parcours traumatiques, propose en filigrane, de nouvelles voies pour un cheminement collectif. Boubacar Boris Diop est cette voix de nous peuples, fouettant jusque dans les limbes de notre conscience, la loyauté, l'intégrité, la cohérence sur les chemins de traverse.
- « Introduction : Décortiquer les gousses de la parole », dans Un cercle autour de Murambi, le livre des ossements, Koulsy Lamko (dir.), éd. L’Harmattan Sénégal, 2023 (ISBN 978-2-14-034210-3), p. 20
Lire ou relire Murambi, le livre des ossements, le partager avec ceux qui daignent encore tendre l'oreille vers les mots, c'est continuer à construire la mémoire, cette immense fonction de l'humain qui fait de nous culture, sédimente les événements, devient sources et ressources dans le processus de l'évolution du temps.
- « Introduction : Décortiquer les gousses de la parole », dans Un cercle autour de Murambi, le livre des ossements, Koulsy Lamko (dir.), éd. L’Harmattan Sénégal, 2023 (ISBN 978-2-14-034210-3), p. 21