Arthur Honegger

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Arthur Honegger (1928).

Arthur Honegger, né au Havre le 10 mars 1892 et mort à Paris le 27 novembre 1955, est un compositeur suisse, parisien d'adoption.

Citations d'Arthur Honegger[modifier]

Il est inutile de défoncer des portes qu'on peut ouvrir.
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 37



Mon opinion sur Sacha Guitry est bien simple. Je ne connais personne à l'heure actuelle qui me donne plus l'impression du génie. Avoir écrit Nono à vingt ans et avoir derrière soi à quarante, la formidable série de pièces, toutes marquées de trouvailles heureuses, de mots cruels par leur vérité, d'observation aigüe et juste, de tendresse, de mélancolie, parfois de grandeur; le tout avec cette aisance, cette facilité combinée à l'élégance de la forme, n'est-ce pas la marque du génie ?
  • 1926
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 68


La sincérité n'a rien à voir avec le talent. « Sentir mauvais est aussi une forme de sincérité », dit cruellement Roland-Manuel.
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 72


De l'effort du sportif naît une sorte de rumeur, quelque chose comme un hymne de joie et de force, un hymne silencieux de puissance et de foi, auquel le musicien ne peut rester insensible
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 169


« Berlioz a poussé des cris d'amour déchirants qui passent au-dessus du style ». Je veux bien, Wagner aussi a poussé quelques cris d'amour assez bien venus, Debussy l'a exprimé avec plus de mystère, mais autant de sincérité. On peut donc crier son amour avec beaucoup de diversité et cela n'en vaut que mieux.
  • Commentant un article d'Olivier Messiaen, en 1945
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 181


« Il faudrait apprendre aux jeunes le respect du passé et de leur art et aussi à servir une musique qui aime et qui chante. »
Cela me paraît un peu vague : une musique qui aime et qui chante, cela peut être Puccini, Massenet, n'importe quelle Tino Rossouillonade aussi bien que Tristan ou les Petites Liturgies.
  • Suite du commentaire d'un article d'Olivier Messiaen
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 181


Auparavant, Mme Madeleine Lioux nous avait fait entendre quelques pièces graves et charmantes de François Couperin et quelques autres d'Eric Satie, désuètes et infantiles à l'égard desquelles je confesse une fâcheuse mais totale et définitive incompréhension. Sur l'estrade, autour du piano, nombre de belles dames exhibaient leurs fourrures, leurs jambes et de ravissants chapeaux multicolores qu'il convient aussi de signaler comme partie intégrante des agréments de la soirée.
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 190-191


[Wolff] ne considère pas que l'art du chef d'orchestre consiste à créer un numéro de danse soliste devant un orchestre qui joue un morceau connu. Nous savons que les acrobates de cirque seraient très gênés si l'on changeait la musique qui accompagne leurs exercices et qu'ils risqueraient ainsi l'accident. C'est ce qu'évitent avec prudence certains de nos « maîtres de la baguette ».
  • 1945
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 192


Il faut se rappeler que Chopin, victime au premier chef du cross-country pianistique actuel, ne se faisait entendre que rarement et uniquement pour présenter ses œuvres.

Je le dis très simplement. Aujourd'hui, malgré le nombre incalculable de concerts dont sont inondés les grandes villes, on ne fait que très peu de musique. […]

De ce fait, la plus grande partie du public a perdu le goût de la musique, expression de l'intelligence et du sentiment, qui se doit de rester vivante et ne pas se complaire uniquement à la dégustation des morts illustres.
  • 1947
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 238


J'ai commencé par écrire en autodidacte.

[…]

Non content d'écrire des sonates, je voulais composer des opéras. J'en avais déjà commis deux, à une époque où je savais à peine lire les clés. J'avais fait le texte, la musique et la reliure !... C'est la reliure qui m'a donné le plus de mal !
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 690


Sans vain orgueil ni fausse modestie, je crois qu'Antigone apportait une petite pierre au théâtre lyrique. Cette petite pierre est d'ailleurs tombée au fonds d'un puits et elle y est restée...
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 699


Du train où nous allons, nous aurons, avant la fin du siècle, une musique très sommaire, barbare, qui associera une mélodie rudimentaire à des rythmes brutalement scandés. Cela conviendra à merveille aux oreilles atrophiées des mélomanes de l'an 2000 !
  • en 1951
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 714-715


Le repos du septième jour après le labeur n'enchante que Dieu : à l'homme, il ne suffit pas de « voir que cela était bon » pour goûter une détente béate. Plus exigeant que le Père Eternel, il ne se rassure qu'à créer sans relâche ; moins sage que le végétal, il veut fleurir en toute saison.
  • Ecrits, Arthur Honegger, éd. Champion, 1992, p. 727-728


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