Apartheid

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L’apartheid (mot afrikaans partiellement dérivé du français, signifiant « séparation, mise à part ») était une politique de « développement séparé » (afsonderlike ontwikkeling) affectant, selon des critères raciaux ou ethniques, les populations du pays dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948 en Afrique du Sud (Union d'Afrique du Sud, puis République d'Afrique du Sud) par le Parti national, puis aboli le 30 juin 1991.

La politique d'apartheid se voulait l'aboutissement institutionnel d'une politique et d'une pratique jusque-là empirique de ségrégation raciale (Pass-laws, baasskap et colour bar), élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la colonie du Cap en 1652. Avec l'apartheid, le rattachement territorial (puis la nationalité) et le statut social dépendaient du statut racial de l'individu. L'apartheid a également été appliqué de 1959 à 1979 dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie), alors administré par l'Afrique du Sud. Une opposition interne à l'apartheid se développe peu à peu dans le pays, renforcée par les critiques puis les sanctions de la part de la communauté internationale qui prennent de l'ampleur à partir des années 1960 face aux exactions du régime. À la suite de l'arrivée au pouvoir en août 1989 du président Frederik de Klerk et à la libération, après vingt-sept années d'emprisonnement, le 11 février 1990, de Nelson Mandela, chef de file de la lutte contre l'apartheid, les dernières lois piliers de l'apartheid (notamment le group Areas Act et le Population Registration Act) sont abolies en juin 1991.

Citations[modifier]

Stetson Kennedy[modifier]

Pourquoi tirer aujourd'hui un tel squelette de notre placard national ? demanderons certains. Pour la même raison que nous cultivons le souvenir de l'Holocauste nazi, qui, sous des prétextes raciaux oblitéra près de dix millions de vie (dont six millions de Juifs) : nous espérons qu'une mémoire vivante empêchera que se reproduise une telle barbarie. Car la ségrégation raciale et son cortège de maux (qu'on les nomme « le système Jim Crow », « l'apartheid » ou autrement) fut aussi une forme d'holocauste, qui marqua au fer rouge la vie et l'âme de millions de gens.
  • Préface de Stetson Kennedy dans la réédition de son livre en 1996
  • Introduction à l'Amérique raciste (1955), Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Préface (1996), p. V


J. R. R. Tolkien[modifier]

J'ai dans le sang la haine de l'apartheid.
  • (en) I have the hatred of apartheid in my bones.
  • « Discours d'adieu à l'université d'Oxford » (1959), dans Les Monstres et les critiques et autres essais (1983), J.R.R. Tolkien (trad. Christine Laferrière), éd. Christian Bourgois, 2006, p. 293


Desmond Tutu[modifier]

Nous devons être entièrement clairs là-dessus : l'Histoire des peuples est jonchée de tentatives pour faire passer des lois contre l'amour et le mariage quand ils franchissent des barrières de classe, de caste, et de race. Mais il n'y a aucune base scientifique ou critère génétique pour l'amour. Il n'y a que la grâce de Dieu. Il n'y a aucune justification scientifique aux préjugés et aux discriminations, jamais. Pas plus que les préjugés et les discriminations ne sont justifiables sur le plan moral. L'Allemagne nazie et l'apartheid en Afrique du Sud, entre autres, sont là pour attester de ces faits.
  • (en) We must be entirely clear about this: the history of people is littered with attempts to legislate against love or marriage across class, caste, and race. But there is no scientific basis or genetic rationale for love. There is only the grace of God. There is no scientific justification for prejudice and discrimination, ever. And nor is there any moral justification. Nazi Germany and apartheid South Africa, among others, attest to these facts.
  • Au sujet de la loi anti-gay promulguée en Ouganda par le président Yoweri Museveni en février 2014.
  • « Desmond Tutu condemns Uganda's proposed new anti-gay law », Desmond Tutu (propos cités par Maev Kennedy) (trad. Wikiquote), The Guardian, 23 février 2014 (lire en ligne)


En Afrique du Sud, la police de l'apartheid avait l'habitude de pénétrer de force dans les chambres où des personnes blanches étaient suspectées de faire l'amour avec des personnes noires. Les policiers palpaient les draps pour voir s'ils étaient tièdes, à titre de preuve cruciale dans l'affaire criminelle qui devait s'ensuivre. C'était un déshonneur envers ceux dont le "crime" était de s'aimer, c'était un déshonneur envers les policiers - et c'était une souillure pour notre société toute entière.
  • (en) In South Africa, apartheid police used to rush into bedrooms where whites were suspected of making love to blacks. They would feel if the bed sheets were warm, crucial evidence to be used in the criminal case to follow. It was demeaning to those whose 'crime' was to love each other, it was demeaning to the policemen – and it was a blot on our entire society.
  • Au sujet de la loi anti-gay promulguée en Ouganda par le président Yoweri Museveni en février 2014.
  • « Desmond Tutu condemns Uganda's proposed new anti-gay law », Desmond Tutu (propos cités par Maev Kennedy) (trad. Wikiquote), The Guardian, 23 février 2014 (lire en ligne)


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