Andrea Dworkin
Apparence
Andrea Dworkin (née le 26 septembre 1946, morte le 9 avril 2005) est une essayiste américaine, théoricienne du féminisme radical.
Citations
[modifier]Pouvoir et violence sexiste, 2007
[modifier]Le message de la punition est très clair, qu’il s’agisse d’un acte sexuel imposé ou de coups ou de mots d’insulte ou de harcèlement dans la rue ou de harcèlement sexuel au travail : « Rentre à la maison. Ferme ta gueule. Fais ce que je te dis. » Ce qui se résume d’habitude à : « Nettoie la maison et écarte les jambes. » Beaucoup d’entre nous avons dit non. Nous le disons de différentes façons. Nous le disons à différents moments. Mais nous disons non, et nous l’avons dit suffisamment fort et de façon suffisamment collective pour que ce non ait commencé à résonner dans la sphère publique. Non, nous n’allons pas le faire. Non.
- Pouvoir et Violence sexiste, Andrea Dworkin (trad. Martin Dufresne), éd. Sisyphe, coll. « Contrepoint », 2007 (ISBN 978-2-923456-07-2), chap. 2, p. 23 à 27
Nous les femmes, vous le savez, sommes habituellement tuées dans nos propres maisons, dans ce qu’on appelle la vie privée — parce qu’un homme et une femme ensemble ne sont pas considérés comme une unité sociale. L’unité, c’est lui : c’est lui qui est l’être humain. Elle est sa subalterne. La vie privée lui appartient à lui et il peut y faire ce qu’il veut à sa femme. Quand on nous blesse, c’est habituellement hors de vue des caméras et des annonces officielles. Nous sommes blessées d’habitude par des hommes que nous connaissons et particulièrement par des hommes avec qui nous avons eu des rapports intimes, je veux dire un rapport sexuel.
- Pouvoir et Violence sexiste, Andrea Dworkin (trad. Martin Dufresne), éd. Sisyphe, coll. « Contrepoint », 2007 (ISBN 978-2-923456-07-2), chap. 2, p. 23 à 27
Nous les femmes. Nous n'avons pas l'éternité devant nous. Certaines d'entre nous n'ont pas une semaine de plus ni un jour de plus à perdre pendant que vous discutez de ce qui pourra bien vous permettre de sortir dans la rue et de faire quelque chose. Nous sommes tout près de la mort. Toutes les femmes le sont. Et nous sommes tout près du viol et nous sommes tout près des coups. Et nous sommes dans un système d'humiliation duquel il n'y a pour nous aucune échappatoire. Nous utilisons les statistiques non pour essayer de quantifier les blessures mais pour simplement convaincre le monde qu'elles existent bel et bien. Ces statistiques ne sont pas des abstractions.
- (en) Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas (1983), Andrea Dowrkin (trad. Collectif TradFem), éd. Syllepses et Remue-ménages, 2017, p. 154
Discours « La Nuit et le Danger », 1976
[modifier]Je ne sais pas combien de fois j’ai prononcé cette allocution, mais en la donnant, j’ai vu toute l’Amérique du Nord et j’ai rencontré certaines des plus braves personnes qui y vivent.
- « Blog «Les 400 culs». Femmes, la nuit vous appartient aussi », Andrea Dworkin, cité par Agnès Giard, Libération, 24 septembre 2012 (lire en ligne)
Nous, les femmes, sommes particulièrement censées avoir peur de la nuit. La nuit est une promesse de préjudices pour les femmes. Marcher dans la rue la nuit pour une femme n'est pas seulement risquer d'être violentée mais également – selon les valeurs de la domination masculine – courir après ce risque. (…) Une femme convenable ne sort pas la nuit.
- « Blog «Les 400 culs». Femmes, la nuit vous appartient aussi », Andrea Dworkin, cité par Agnès Giard, Libération, 24 septembre 2012 (lire en ligne)
Ils apportent avec eux le sexe et la mort. Leurs victimes reculent, résistent au sexe, résistent à la mort, jusqu’à ce que, vaincues par toute cette excitation, elles écartent les jambes, dénudent leur cou et tombent en amour. Une fois la victime entièrement soumise, la nuit n’offre plus de terreur, parce que la victime est morte. Elle est très belle, très féminine et très morte. C’est l’essence même de ce qu’on appelle la romance, qui est le viol embelli par des regards lourds de sens.
- « Blog «Les 400 culs». Femmes, la nuit vous appartient aussi », Andrea Dworkin, cité par Agnès Giard, Libération, 24 septembre 2012 (lire en ligne)
La pénétration est l’expression pure, stérile et conventionnelle du mépris de l’homme pour la femme.
- « Blog «Les 400 culs». Femmes, la nuit vous appartient aussi », Andrea Dworkin, cité par Agnès Giard, Libération, 24 septembre 2012 (lire en ligne)
Discours d'hommage aux étudiantes féministes montréalaises assassinées le 6 décembre 1989
[modifier]Il faut vivre avec ce courage, cet honneur, pour chasser la peur. Il faut tenir. Il faut créer. Il faut résister.
- « Blog «Les 400 culs». Femmes, la nuit vous appartient aussi », Andrea Dworkin, cité par Agnès Giard, Libération, 24 septembre 2012 (lire en ligne)