Albert du Bois

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Albert du Bois (1872-1940) est un diplomate et écrivain belge de langue française.

Athénienne, 1894[modifier]

   On avait des tyrans sans doute ! — mais mieux vaut être esclave du meilleur, que dis-je ! mieux vaut être esclave du plus mauvais, que d’être libre avec la populace, au milieu de la populace, de notre populace d’aujourd’hui surtout : cette brute lâche et stupide, si écœurante avec sa laideur et ses convoitises grossières !
  • Athénienne est paru en 1894 sous le titre Amours antiques.
  • Athénienne (1894), Albert du Bois, éd. Alphonse Lemerre, 1898, Préface de la première édition, p. IV-V


Le Catéchisme du Wallon, 1902[modifier]

Une race, c’est une famille. Les membres de cette grande famille, qu’on appelle une nation, ont dans les veines le même sang.
  • Le Catéchisme du Wallon, Albert du Bois, éd. Louis Boland, 1902, chap. Ier. De la nation et du patriotisme, p. 4


Nous avons dans les veines, le sang des Romains, des Gaulois et des Francs. Ces peuples se sont mélangés, dans la même proportion, dans la Wallonie et dans toute la partie de la France située au nord de la Loire.
  • Le Catéchisme du Wallon, Albert du Bois, éd. Louis Boland, 1902, chap. II. De la nationalité des Wallons, p. 8


Il pourrait arriver et ce serait pour nous, français, une déchéance sans nom il pourrait arriver, comme le désirent un certain nombre d’avocats bruxellois qui ont renoncé à leur langue maternelle, il pourrait que nos âmes françaises se transforment en « âmes belges ». Nous deviendrions une nation de hybrides, de mulets, de métis, de bâtards du français et du flamand ! Il ne faut à aucun prix que cela soit ! Chacun chez soi ! Que les flamands restent flamands, que les wallons restent français ! Un alliage serait une déchéance. Mêler l’or latin au plomb germanique, cela peut sourire aux métis de Bruxelles, mais nous autres bons wallons de Mons, de Tournay, de Charleroy, de Namur et de Liége, nous devons conserver intacte notre nationalité. Nous devons conserver intactes nos âmes françaises et nos consciences françaises.
  • Le Catéchisme du Wallon, Albert du Bois, éd. Louis Boland, 1902, chap. III. Des avantages que nous aurions à être réunis au reste de la Nation et des dangers que présente l’état de chose actuel, p. 18-19


Entretiens[modifier]

   « […] Pourquoi, m’a-t-on dit, pourquoi en voulez-vous tant à ces Brugeois, à ces Gantois, à ces Anversois, qui devraient vous être sympathiques, puisqu’ils s’efforcent de se servir de votre langue ?
   « D’abord, ils n’y ont aucun mérite et ne font preuve d’aucune bonne volonté. La langue d’Anvers, de Gand, de Bruges, c’est le français. Sauf les prolétaires dépourvus de toute instruction même élémentaire, personne, il y a vingt ans surtout, dans la petite bourgeoise flamande, ne parlait d’autre langue que le français. Les journaux, les théâtres des villes flamandes restent français. Le dialecte flamand, qui, bien entendu, est complètement ignoré dans toute la partie wallonne de la Belgique, n’a, dans la Flandre même, que l’importance d’un patois. On comprend que des écrivains, qui croient avoir quelque chose à dire, n’aient jamais été tentés de se servir de cet idiome.
  • « On va jouer « Nonotte et Patouillet » — Les idées du comte Albert du Bois », R. A., Gil Blas, vol. 30 nº 12007, lundi 27 décembre 1909, p. 1 (lire en ligne)


L’âme belge qui n’est ni germaine, ni française, ni flamande, ni wallonne, mais hybride, mais panachée : une espèce de mulet mal tourné ; cheval qui aurait des oreilles d’âne ! Rien n’exaspère plus le patriotisme de la partie française de la Belgique, le Hainaut, Namur et Liège, que ces insidieuses tentatives brabançonnes, pour essayer d’abâtardir son âme qui s’enorgueillit d’être purement et exclusivement française.
  • « On va jouer « Nonotte et Patouillet » — Les idées du comte Albert du Bois », R. A., Gil Blas, vol. 30 nº 12007, lundi 27 décembre 1909, p. 1 (lire en ligne)


Citations sur Albert du Bois[modifier]

[…] M. Albert du Bois montre une joie féroce à taper sur toutes ces têtes de Turcs ! Ah ! décidément il n’aime pas les métèques. Sa haine de l’étranger atteint à la hauteur d’un principe philosophique !!… Toute sa verve satirique il la met au service de sa passion et, par ces temps de veulerie et d’internationalisme, son amour pour la France suffirait — en dehors même de son vigoureux tempérament de polémiste — à lui créer une personnalité pittoresque et originale.
  • À propos de Paris-la-Prostituée, paru en 1909.
  • Les Accents de la satire dans la poésie contemporaine, Alphonse Séché, éd. E. Sansot & Cie, 1912, p. 90


   Albert Mockel, Albert du Bois, Jules Destrée, Charles Plisnier : l’histoire du mouvement wallon est jalonnée par une lignée d’écrivains poètes qui furent aussi des prophètes. La vaste documentation scientifique apportée par l’ouvrage de M. Charles Becquet vient confirmer leur doctrine et montrer quelle base étendue et profonde elle trouve dans l’histoire et dans l’ethnologie.


Si Albert du Bois manie la critique versifiée dans Paris-la-Prostituée, il trouve le ton des satiristes d’antan et semble pasticher Mathurin Régnier. Il va du panégyrique à la malédiction, mais il y a un côté « Paris n’est plus ce qu’il était » bien facile. S’il s’indigne contre la ville-putain, c’est par des attaques contre les étrangers qui y résident et qu’il insulte de manière intolérable et qui nous fait répugner à le citer. C’est un incessant cocorico marqué de bêtise raciste. Et dire qu’Alphonse Séché, dans les Accents de la satire, le dit « homme de Bien » ! La prétendue Belle Époque eut ses misères.
  • La Poésie du XXe siècle, Robert Sabatier, éd. Albin Michel, 1982  (ISBN 2-226-01396-2), t. I. Tradition et évolution, partie Mouvances de la tradition, chap. 3. La Poésie en maintes demeures, p. 115


Zeus n’est pas romancier ; Albert du Bois non plus. Et convenons qu’il est tentant de l’envoyer promener dans les « bosquets d’Académos ». À la lecture de tels pensums, et dans un tel contexte, où l’on est prié d’admirer le beau obligatoire sous les ciels de l’Attique et dans les pages du divin Homère, on ne peut que savoir gré à Barrès, pourtant pétri d’atticisme, de confesser sa déconvenue.
  • À propos d’Athénienne.


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