Ahmad al-Alawi

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Ahmad al-Alawi (Mostaganem, 13 octobre 1869 ― 14 juillet 1934) est un maître soufi algérien, fondateur de la tariqa Alawiyya, une branche de l'ordre Chadhiliyya.

Citations[modifier]

traduites de l'arabe

À nul autre que Dieu n'accorde ton amour.
Hors de Lui, toutes choses ne sont que pur mirage.
Si tu peux recevoir quelque conseil, voici le nôtre.
Toujours en leur Bien-Aimé sont absorbés les Gens du Souvenir,
Car nul n'a la vie hormis ceux qui sont proches de Lui.
De la Vérité, aucun voile ne les sépare.

  • Dīwān, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 252


Le gnostique n’a pas atteint la gnose s’il ne reconnaît Dieu dans toute situation et dans toutes les directions vers lesquelles il se tourne. Le gnostique ne connaît qu’une seule orientation, c’est la Vérité elle-même. De quelque côté que vous vous tourniez, là est la Face de Dieu [Coran], c’est-à-dire, de quelque côté que vous tourniez vos sens vers les choses sensibles, ou votre intelligence vers les choses intelligibles, ou votre imagination vers des choses imaginables, là est la Face de Dieu.
  • Al-Mina al-Quddūsiyya, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 163


Comment, celui qui comprend que la mort spirituelle a pour conséquence les délices de la contemplation du Divin, n'abandonnerait-il pas son âme à la destruction, considérant comme vanité tout ce qu'il laisse derrière lui ? Car bien vaines, en vérité, sont ces choses aux yeux de celui qui sait ce qu'il recherche. En effet, bien que l'âme soit précieuse, au-delà réside Ce qui est encore plus précieux.
  • Al-Mina al-Quddūsiyya, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 219


Ce que nous regardons comme le monde sensible, le monde fini du temps et de l'espace, n'est rien qu'un conglomérat de voiles qui cachent le monde réel.


Tu nous vois parmi les hommes, mais nous ne sommes pas ce que tu vois,
Car, par-delà les cimes les plus hautes, resplendissent nos esprits.
  • Dīwān, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 243


Mais que peux-tu savoir de mes états,
Toi qui n'a pas la connaissance des élus ?
Tu crois qu'en moi, il n'est que vide.
Crois à ta guise : puisque le Bien-Aimé
est mien, je ne m'occupe plus du monde.
Quelque jugement que mes détracteurs
Viennent à porter contre moi,
Mon cœur est mien, Il reste mien,
Mes sens, je les leur donne.
Dans mes jours maintenant sereins,
Je ne m'afflige plus des malheurs comme font les autres.
Eût-il perdu le monde, celui qui connaît Dieu
Par là même, déjà, en serait consolé.

  • Dīwān, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 253


Celui dont l'âme est vide et opaque le cœur,
N'a d'yeux que pour cette vie éphémère.
Aveuglément, dans l'erreur il se jette
Pour amasser quelques biens en ce monde.
II ne regarde pas la fin inéluctable
De toutes choses, ni la mort qui approche.
Il ne fréquente point d'homme parfait
Mais, dans sa transgression sans issue enfermé,
Enraciné dans sa discorde,
Contre Dieu il lutte à jamais.

  • Dīwān, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 253-254


Si c'est folie d'aimer Celui pour qui je brûle,
De cette dévorante maladie, Dieu veuille ne point me guérir.

  • Hādiya 'l-Qaum, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 254-255


Le Cheikh al-Alawi au Dr Carret, son médecin:
La foi est nécessaire pour les religions, mais elle cesse de l'être pour ceux qui vont plus loin et parviennent à se réaliser en Dieu. Alors, on ne croit plus, on voit. Il n'est plus besoin de croire quand on voit la Vérité.

Il vous manque, pour être des nôtres et percevoir la Vérité, le désir d'élever votre esprit au-dessus de vous-même. Et cela est irrémédiable.


Je te transmets ce que mon Maître
Būzīdī, déjà mort à la création,
Me transmit avant sa fin corporelle.
Abandonne ici tout ce qui est tien,
Élève-toi vers Dieu, dépouille-toi des mondes
Et d'eux ne laisse sur toi nulle trace.

  • Hādiya 'l-Qaum, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. du Seuil, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 260


Toi qui veux connaître ma sagesse,
À Dieu adresse tes questions.
Les hommes ne me connaissent point,
Celés leur sont mes états.
Cherche-moi en t'approchant
De Lui, par delà l'état de serviteur,
Car dans l'univers créé,
De moi nul reste ne demeure.
Je suis une manifestation
De la Présence suprême du Seigneur,
Ainsi que mon état clairement en témoigne.
Je suis, visible aux yeux des hommes,
La rivière débordante
Du Tout-Miséricordieux.

  • Hādiya 'l-Qaum, repris dans Un saint soufi du XXe siècle, Martin Lings, éd. Traditionnelles, 1990  (ISBN 978-2-7578-6632-0), p. 258-259